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samedi 28 juin 2014

Saoul-FifrePourquoi ce pseudo de "Saoul-Fifre" ?

Mon père était viti et surtout viniculteur. Et même si je n'avais que 13 ans à l'époque ou il est parti vendanger les vignes du seigneur...

...et qu'il n'a donc pas pu me guider personnellement dans la dégustation, au cours de séances gourmettes qui se seraient terminées tard dans la nuit, en matière de pinard je ne suis pas un voyageur sans barrique à la "Jean La nouille" : mes racines sont surtout celles de vieilles vignes qui savaient creuser profondément pour aller chercher leur génie dans des alchimies géologiques transcendantes, et lancer leurs sarments à l'assaut du ciel conquérir la lumière et la décomposer en couleurs rutilantes. L'humilité chez le vigneron, c'est l'acceptation de l'évidence. Le vin vient de l'humus et y retourne. Les terroirs font les hommes autant que les hommes façonnent les paysages et dans certains lieux tenus secrets, caves, grottes, des distillats se transmutent dans des creusets interdits. Le Limousin, où nous montons régulièrement nous retremper l'âme comme le chevalier de Tant-Bourrin retrempe son hachoir, est Terre propice à ces incantations, et ses fils, assez solides pour résister aux énergies mises en jeu.

Introduits par Margotte, dont une bonne partie du sang appartient en ligne directe à ce terroir, nous fûmes invités à leurs Agapes par un couple de voisins, initiés de toute éternité, le savoir traditionnel leur ayant été transmis, instillé goutte à goutte, patiemment, avec constance, renouvelé à chaque génération, et nous pûmes constater sur eux la perfection et l'efficacité des formules de protection, stables depuis la nuit des temps. Rien ne semblait devoir les atteindre, fragiliser ces deux corps massifs, comme taillés dans ce socle granitique primaire si solide, équilibrant et sécurisant aux pieds limousins. Une force incroyable sourdait de leurs visages, une énergie dans les tons rouges émanait de leurs yeux, faisait briller leur peau aux vaisseaux apparents, sculptée par le froid, délavée d'intempéries et d'intempérances. Une longue expérience devait être nécessaire, une pratique répétée, fidèle et assidue des libations populaires, voilà le sentiment admiratif qui éclipsa tous les autres dès le début de la cérémonie. Leur mental impressionnant, leur concentration leur permettaient de maîtriser les esprits volatils malins et alcalins de l'alcool et de n'en ingérer que la quintessence conviviale. Ils connaissaient le Secret et allaient essayer de nous en enseigner la Prime Arcane.

La messe païenne commença par un champagne sans étiquette, un brut costaud, très aromatique, que nos hôtes et quelques-uns de leurs amis du village se font envoyer en grosse quantité par un petit éleveur d'Epernay avec qui ils ont sympathisé au cours d'un voyage de sélection / dégustation. Un petit qui pouvait en remontrer à bien des gros, mais peut-être, s'il faut absolument se permettre une critique, un peu fort en degré, surtout que nous étions à jeun en prévision et que la pratique des amuse-gueules et autres toasts citadins est regardée avec mépris par le Limousin, ferme sur la coutume.

Nous étions donc cinq autour de la table, bien encastrés dans ces superbes fauteuils de châtaignier, mais ma belle-mère, si elle a poliment goûté à tout, a toujours refusé que l'on re-remplisse son verre, et Margotte, mon dieu, n'a pas cet irrépressible besoin des hommes de se mesurer à leur propre contenance, et, tout en faisant honneur à ses ascendances locales, ne s'est pas mise minable comme nous autres, l'autre couple de professionnels, là, et votre serviteur, débutant confirmé.

Un, dos, très, le 3 a toujours représenté la perfection divine, symbole de l'équilibre par excellence : un tabouret à 3 pieds sera toujours solide et bien calé quelles que soient les irrégularités du sol, ce qui n'est pas le cas du quadrupède. La vieille blague d'ivrogne qui veut qu'on ne parte pas boiteux, sur une seule jambe, en n'ayant bu qu'un seul verre, aurait plus de fondement sémantique si elle disait : tu ne vas pas partir sur tes deux jambes, malheureux ! Prends une canne... Une, deux, trois rôteuses de décapsulées, c'est un bon chiffre et un apéro classieux. Un lâcher de petites bulles qui donnait gaiement le départ des festivités.

Plateau de charcuteries limousines faites maison. Pâté, saucisses sèches, boudin, jambon... Le "Cul-noir de Saint-Yrieix", une race locale de porcs, a une viande d'une qualité incomparable. Au lieu des quelques mois d'engraissement que nécessitent les races insipides trafiquées par les agrocrates de la perfide Albion, le Cul-noir demande d'être nourri avec amour pendant 3 ans pour que sa viande atteigne la plénitude de sa maturité olfactive et savoureuse. Un quarteron d'éleveurs passionnés et désintéressés s'appliquent à développer le nombre de reproducteurs en faisant une véritable œuvre de missionnaire auprès de leurs collègues. Une fois traitée avec respect selon des recettes familiales inchangées depuis des lustres, c'est dans la Rolls de la cochonaille que nous allons passer les instants suivants. Un Gigondas de propriétaire, pas trop jeune, sera largement assez charpenté pour se colleter avec les odeurs puissantes, un peu entêtantes de cette charcuterie d'exception. Un, dos, très, le rythme s'installe.

La paella poissons et fruits de mer attendait sagement son tour sur le brasero aux braises mourantes. Les filles, après avoir pité quelques morceaux finement épicés, optèrent sans vergogne pour le breuvage qui est sans conteste la honte de la profession : le rosé, et en l'occurrence le pire, de Provence. Le raisin, qui, déjà, est de plus en plus séparé de sa grappe par les machines à vendanger, ne macère même plus avec sa peau et ses pépins. Le jus est de suite soutiré et perd de ce fait ses tanins, ses anthocyanes, ses polyphénols, tous éléments conseillés par la Faculté pour la conservation naturelle du vin et ses effets bénéfiques sur les maladies cardio-vasculaires (mais pas aux doses dont nous parlons ici !). Les garçons préférèrent, dans un but sanitaire bien évidemment, un Fitou épais dont la température (bizarrement écrite sur l'étiquette) était de 13°, et qui se maria sans gros problèmes avec le safran pimenté à l'espelette. Là également : un, dos, para nosotros, y très, ... para las ninas.

Arriva une proposition inestimable à laquelle je ne regretterai jamais d'avoir acquiescé : un trou limousin, mais l'un de ceux dont on ne remonte pas identique. J'ai une addiction particulière envers les alcools blancs. J'en ai bu, j'en boirai, je m'essaye à leur fabrication, j'aime leur transparence totale, leur eau pure, je les collectionne et les classe dans mes papilles, je recherche les crus rares, les années mythiques, j'aime l'eau, j'aime la vie, j'aime l'eau de vie, et j'affirme ici que jamais je n'ai bu pareille merveille. J'ai pourtant une préférence pour les alcools tirés des drupes de prunus, quels qu'ils soient, mais là, il s'agissait d'un simple marc. J'allais dire d'un vulgaire marc, car le marc, fabriqué en principe à partir de tas de rafle exposés à la pluie après qu'on en ait exprimé tout le jus, ou bien issu de la distillation d'excédents choisis parmi les plus mauvais vins de consommation courante, est rarement buvable... Mais celui-ci avait son histoire : le père de notre hôte avait acheté sur pied la récolte de quelques rangées de vigne Muscat, l'avait laissée mûrir au maximum, pour recueillir tous les sucres et même les débuts de fermentation noble, l'avait vendangée "à la Sauternes", en ciselant au sécateur pointu, pour les jeter, tous les grains pourris ou malades, avait enfin vinifié dans les règles de l'Art ce nectar dans l'unique but de l'amener à l'alambic. Ce gars là savait ce qu'il faisait : sa gnole, qui commençait à avoir de la bouteille puisque lui-même était les deux pieds contre la muraille de son caveau depuis longtemps, son "Muscat" était riche, ample, muscaté bien sûr, mais sans cette acidité qu'ont trop souvent les raisins de bouche ramassés trop tôt pour mieux "présenter". Je restai le nez plongé avec délices dans le grand verre à cognac où on me l'avait servi, sans oser y tremper mes lèvres, juste pour faire durer le plaisir, tellement les effluves qui squattaient mes naseaux étaient prometteuses de bonheurs plus élevés. Je finis par n'en plus pouvoir et m'en jetai un coup derrière la cravate. Tous mes sens saturés, je perdis connaissance de tout, sauf de ce diamant liquide qui m'occupait seul l'esprit. Je n'écoutais plus la conversation, je murmurais juste en sirotant à petites gorgées : c'est TROP bon... Et ça durait, ça durait... Il faut dire qu'en regardant mon hôtesse me servir, j'avais remarqué sa technique on ne peut plus particulière : d'un mouvement vif du poignet, elle mettait le goulot dans le verre, bouteille complètement renversée mais bien verticale, et laissait glouglouter avec violence avant de la redresser in extremis. Autant dire que son but n'était pas d'en verser le moins possible. Le papet avait dû distiller un hectare de muscat et l'approvisionnement était assuré.

Pendant ce temps, notre hôte avait sorti le soufflet, ranimé les braises et lancé les brochettes. Là non plus, pas n'importe quelles brochettes. Etant d'une famille de bouchers, il connaissait les bons morceaux, ceux que les pros se réservent ou mettent de côté pour leurs clients connaisseurs. Il s'était fait découper des carrés dans la POIRE ! La poire étant un petit morceau en forme de poire, d'où son nom, qui pèse moins que rien, et, pour préparer tout ce qu'on s'est mis de ces brochettes délectables dans le cornet, le boucher a dû tuer trois ou quatre taurillons ? Enfin, c'était bien bon, surtout arrosé d'un Haut-médoc parfait-parfait dont je ne me rappelle plus le nom. Mais comment a-t-il deviné que le Haut médoc est mon Bordeaux préféré, le bougre ? J'ai commis l'impolitesse de le lui signaler et il est allé illico chercher les sœurs des trois premières bordelaises défunctées prématurément.

Ça tombait bien, le plateau de fromages arrivait, et en Limousin, ils s'y connaissent en fromage ! Il n'y a pas besoin d'aller bien loin (même s'il faut changer de région, si si, même avec le redécoupage de Hollande !) pour trouver un Salers d'un autre monde, par exemple. Croûte de dix centimètres d'épaisseur, celui-ci était millésimé 2003. Et bien moi je dis que c'est une bonne année. Le saint Nectaire était crémeux à souhait, sucré, sans cette odeur de cave jamais aérée que certains ont. Le Bleu d'Auvergne valait le voyage à lui tout seul. Il laissait derrière lui les 3/4 des roqueforts injustement adulés. Le bleu souffre de la présence sur les rayons de supermarché de ces tas de pâte blanc-bleu bouillis et sous-plastiqués qui portent le même nom que lui. Lui qui, à base de lait de vache, mais grâce à un coup de patte ancestral, arrive à développer des arômes improbables, pleins de douceur et de force à la fois ? Et l'autre fromage à la mie de pain qui la ramène ? Mais c'est facile d'avoir un goût musclé quand on est fait avec du lait de brebis qui broutent des camps d'entraînement militaire ! Ha le vin et le fromage, comme ça va bien ensemble ? Et un peu de fromage pour finir mon vin... Et un peu de vin pour finir mon fromage, comme on disait chez moi...

Attention délicate, le dessert est une salade de fruit. C'est frais, c'est léger, ça se transforme en alcool dans l'estomac, tout pour nous plaire... Ma belle-mère, qui décidément ne comprendra jamais rien au pinard, est arrivée avec trois bouteilles de Vouvray ROSÉ PÉTILLANT sous le bras ! Elle me force à en ouvrir une et je m'exécute, en me gardant bien d'y goûter. Mon nouvel ami et moi restons sur les valeurs sûres, son Haut-médoc de gala, toujours excellent même après la cinquième bouteille, ce qui est significatif du vraiment grand vin. Le vin frimeur peut faire illusion à la 1ère bouteille, mais il montrera OBLIGATOIREMENT ses faiblesses dès la 2ième. Il faut absolument que je le rappelle pour lui demander l'adresse. Bon dieu ce château ! Fin, long en bouche, sans aucune épice désagréable, et avec surtout "ce cœur vert" (je ne sais pas comment le dire autrement) si caractéristique du terroir Haut-médoc, et qui lui donne toute sa fraîcheur... Terrible.

Mis en confiance par la qualité du 1er "Trou limousin", j'en accepte un second, à la poire, ce petit nouveau, pour accompagner mon café. C'est qu'il est déjà sept heures du soir et qu'il commence à faire nuit, mais bon, ces fauteuils en châtaignier sont si accueillants... Technique identique pour servir la Poire, et même verre tulipe géant : un seul tour de table et la bouteille est niquée. Leur Poire sauvage est aussi sublime que leur Muscat. Sa saveur de "fruit piqué par les abeilles" est géniale. Le jus s'écoule par les trous des piqûres, est séché, cuit par le soleil, se confise en quelque sorte et donne au fruit une odeur inimitable que le bouilleur de cru sut respecter. Cette maison mérite un détour, comme ils disent chez Michelin !

Il n'est compagnie si bonne qu'elle ne se quitte, mais avant, ils tinrent absolument à nous faire admirer quelques bronzes style "genre hideux" qu'ils semblent collectionner avec amour. Je fais l'erreur de poser mes fesses sur un des fauteuils du salon et mes yeux se posent sur une bouteille de Cardhu qui traînait là. Ho, une bouteille de Cardhu, dis-je avec plus ou moins d'à propos car je devais âprement regretter ces quatre mots exactement vingt minutes plus tard. Nous étions dans une maison organisée, des verres se trouvaient près de la bouteille, le coup de poignet toujours vif et précis fit son office et ce fut cette bouteille-ci qui fit déborder le vase. Les autres, bien sûr, innocentes comme le Pastis qui vient juste de sortir du doseur, n'y étant pour rien. Les filles, dégoûtées, nous abandonnèrent à notre triste sort, nous nous mîmes à tenir (avec une certaine difficulté d'élocution) des propos d'ivrognes, certaines paroles étant de purs copiés-collés de chansons du Grand Jacques (je vais encore me faire remonter les bretelles par notre Françoise). Dans un accès de confiance mal placée, je pris mon collègue par le bras et lui dis :

"Allez, on va prendre l'apéro chez moi, tu vas voir, c'est rigolo, l'apéro chez moi, y a des tas d'alcools bizarres, des bouteilles du temps ou y avait encore dix brasseries/distilleries dans le village...".

Je me rappelle très précisément que nous avons traversé à petits pas le boulevard, avec une grosse trouille au ventre de nous faire écraser par un chauffard plus atteint que nous. Nous sommes arrivés chez moi, je n'ai plus parlé d'apéro, ni les autres, d'ailleurs, je me suis concentré en serrant les dents sur ce simple but : maîtriser les soubresauts de mon œsophage. J'y suis parvenu en fermant les yeux, en restant parfaitement immobile et en priant très fort pour que quelqu'un les foute dehors. Ils ne devaient guère être plus reluisants que moi, tout professionnels qu'ils étaient, car ils ne se sont pas attardés. La porte à peine refermée sur eux, j'ai lâché la bonde, j'ai vomi tripoux et boyaux. On a sa fierté : j'ai peut être craqué le premier, mais pas devant eux. Je suis monté me coucher, à peine allongé, j'ai remis une couche de cire d'abeille sur le parquet, évidemment, j'ai penché le plat : ça a coulé. C'est ce qui pouvait m'arriver de mieux. Tout ce que j'ai rejeté n'a pas continué à percoler par osmose dans mon sang pendant toute la nuit ?

Le lendemain, j'ai revu les pros. Ils m'ont dit : "Alors, on remet ça ?". J'ai décliné. Et pourtant j'ai besoin, régulièrement, de partir ainsi à la recherche de mes racines, de me replonger dans la France profonde...

Une France profondément assoiffée...

lundi 23 juin 2014

AndiamoLe rapace

"Le Rapace" est un film de José Giovanni sorti en 1968, hier en somme ! Je l'avais vu sur les boulevards dès sa sortie, tu penses : José Giovanni, Lino Ventura, tout pour me séduire, d'autant que je suis un mec facile, pas farouche, un peu timide ? Même pas !

Je vous ai mis un petit lien pour les ceusses qui voudraient voir la bande annonce.

Lino dit "le Rital" est un tueur à gages un despérados, qui allume clope sur clope, un taciturne, un "taiseux" et qui bouffe des petits oignons blancs.

Il vient au Mexique afin de zigouiller un dictateur, et mettre en place un jeune coq plein d'illusions et de bonnes intentions, por el pueblo ! Qui deviendra, s'il ne se fait pas trucider à son tour, un horrible dictator !!

Ainsi va la vie, un pourri en remplace un autre et tutto va bene !

Mais c'est surtout la musique du film qui est fantastique signée : François de Roubaix et interprétée par Los Incas, cliquez et laissez vous séduire, moi c'est fait !

(Ch'tiot crobard Andiamo)

mercredi 18 juin 2014

BlutchAvis de dérupée, deuxième époque: la Révélation

Selon le Big-Boss (pas beaucoup), il vaut mieux faire un nouveau billet que de repétasser l’ancien. Dont Acte. Andy, tu peux retourner sur ta chaise longue….

La traduction :

Avis de dérupée dérapage, glissade incontrôlée J’avais menacé Mimik de le faire… Et bien c’est fait ! En faisant les à fonds les grands nettoyages dans le chenit bordel du cagnard de la remise, j’ai retrouvé une épéclée quantité de mots vaudois que je voulais pas mettre au ruclon en décharge, alors je vous les livre gratos. Mais en fait, c’est pas de ça que je veux causer, même si Bottoflens Village qui n’existe que dans l’imaginaire des Vaudois, mais tellement fort que j’ai du vérifier si oui ou non… ressemble au bouryon nombril du monde, je veux vous causer de pau-ésie.

Selon des avis circonstanciés, il semblerait que, selon la police, la fable de Lafontaine « le corbeau et le renard » soit dans les 10 poèmes les plus célèbres de la langue française. Selon les manifestants, elle serait détrônée par l’Internationale et Bella Ciao*, qui passent aussi largement avant les vers bellicistes de Rouget de l’Isle.

Cette célébrité fait un de ces chnabre Bruit, boucan, tapage dans les chaumines, elle est presque aussi importante que celle de la meuglante chanson, en version vachère à Clo-clo (Comme d’habitude), mais reste, néanmoins très nettement moins bon pour la crousille tirelire des héritiers du buveur d’eau.

Fort de ces constats, je me dis que tant qu’à aller foutimasser farfouiller, rechercher dans ce fourbi chenit, bordel, autant aller voir ce qu’ils ont déjà bracaillé fabriqué (de plus ou moins bonne façon, mais plutôt moins). Pour l’Internationale, j’ai rien dégoté trouvé, sauf une citation de « l’Internationale néo-libérale » de Marianne, mais le bout que j’ai zieuté regardé, c’était de la nioniotte. De la coffia…Oups, de la mauvaise qualité Pour la Marseillaise, la seule que je puisse reluquer c’est celle de Ferré. Ecoute voir voir plus loin que c’est pas de la bedoume Femme niaise, stupide cette modà-là Dame de bonne prestance. :

Toutes tentatives dérobatoires devenant vaines, je me suis donc rué sur le rimaillage de Jean-Jean et j’y ai trouvé quelques perles. Vous me connaissez…. Moi, si un tiolu un gaillard pas forcément futé a boratté foutimassé pour moi, je ne vais pas bringuer faire une embrouille pour lui laisser la place. D’autant plus que ces bofiauds tobets… rhem simplets n’ont même pas signé leur batoillage… Bavardage, par extension leurs écrits

J’ai déjà espliqué que les vaudois ont l’âme pauétique. Mais si tu as été bercé trop près du mur Sans explication, l’expression s’est bien exportée ou que tu as besoin de te secouer la comprenette, regarde voir Il ne s’agit pas là d’un pléonasme, puisque le Vaudois n’a aucun problème à t’interpeller en te disant « écoute-voir » ou « Goûte-voir ça » Ben oui, les Belges ont des problèmes entre savoir et pouvoir et pour les Vaudois, c’est l’usage du verbe voir qui est parfois incompréhensible mes poètes de légendes-1.

Un Vaudois à la plume fleurie (comme seul sait le faire le Pays de Vaud, et de bien belle façon) n’a pas tant ouatassé Hésiter, ne pas prendre parti que ça et entre une envolée lyrique sur les Diablerets et un pastiche sarcastique sur ces Pique-Meurons voleurs de mûres de Genevois, il a pondu une version vaudoise de c’t’histoire.

  • Wouais, ben pour Bella Ciao, c’est pas parce que c’est en italien que ça compte pas et que même si les Ritals sont tous passés par Marseille et qu’il leur en est resté un petit rien dans le sens de la dismisura, ça vaut quand même.…

Comme que comme De toutes façons y a rien à faire la potte la gueule, c’est bien mon droit de caresser mio Cugino dans le sens du poil…. Et puis, tout le bien que ça me fait d’écouter Bella Ciao ne nuit à personne… Surtout que je suis partageur… Et que la youtzeuse chanteuse n'est pas une feignole femme, meuf, mais pris de façon péjorative.

Sur le commentaire à Susucre :

Si tu as l'acouet L’envie, l’allant, l’énergie pour barjaquer converser, vas y, chenoille! Pandoure.. Euh chenapan, en version unisexe et sympathique pas besoin de faire la bringue, tu y foutimasses sans frouiller tricher, personne ne t'allongera une agnafe gifle si tu bèdes rater, louper, ne pas réussir. Gros becs Bisous

Le Bof avait rouscailler qu’il aurait voulu la version à Germaine... Une version germanique du croasseux :

Le corbeau et le renard (version suisse allemande)

Herrn Korback sur l'apfelbaum perché,
tenait dans son bekre un schapzikre.
Herrn Renard, par l'gschtank alléché,
lui dit d'un petit air lustikre:
" Ah Grützi wohl, Herrn Doktor Korbo
Que vous êtes sehrcholi et wunderschön also
Donner wett, si chez vous chanter la youtz,
Comme le plumage il est also gut,
Vous êtes le Führer des Vögels d'Oberland.
Aussitôt, le Korbo, quand ces mots il hécoute,
pour faire le Männerchor tout seul,
oubliant sa fromzique,
ouvre toute grande son gueule.
Le renard tient le stückr' et dit:
"Pauvre Staufifre, apprends que le flatteur,
pour vivre sur le dos des Dummkopf, il connaître un truc;
Cette leçon vaut bien un petit Schapzikre-Stükr.
Le Korbac fut viel beaucoup surpris;
mais comme il était Pernois, il n'a pas encore compris.

Explicatif :
apfelbaum – pommier
schabziger – fromage de Glaris auprès duquel le vieux Lille passe pour du mascarpone.
Staufifre – suisse allemand (synonyme : Bourbine, schteupeutz.
Les Bernois ont la réputation d’être lent à la comprenette…

vendredi 13 juin 2014

AndiamoC'est tout de même étrange

C'est tout de même étrange un homme, quand je dis un homme il faut bien entendu comprendre un être humain.

Ce matin, sur mon poste périphérique préféré, celui sur lequel on me distribue mon lot d'horreurs quotidien, j'ai entendu qu'en Irlande - pays que j'aime beaucoup au passage, et je ne suis pas le seul ! - donc dans ce pays magnifique, on a découvert dans un cul de basse fosse, ou plutôt dans une fosse septique, les squelettes de près de huit cents nouveaux-nés ! Ces évènements se seraient produits entre 1925 et 1960.

Cette horreur s'est déroulée dans un couvent de TUAM (y'a pas de hasard ! Un nom prédestiné en quelque sorte) tenu par les sœurs du "Bon secours" ! Dans l'Irlande très puritaine et très catholique de l'époque, lorsqu'une jeune fille était enceinte hors des liens très sacrés du mariage, elle était envoyée dans ce couvent afin d'y accoucher ! Elle abandonnait l'enfant aux chères sœurs afin qu'il soit adopté !

Les plus vigoureux le furent moyennant espèces sonnantes et trébuchantes, ceux qui n'avaient pas cette chance passaient à la trappe : "Money Drop" avant l'heure en quelque sorte...

Ah, Madame Courjault se la joue "petits bras" à côté ! La Voisin, les Landru, et autres Docteur Petiot, ne sont que des amateurs, des pousse-cailloux, des traîne patins, des timides, des réservés, et - oserais-je le dire ? - des pupazzi de pacotille !

Là il y a de l'ampleur, du lourd, du copieux, elles n'ont pas fait dans la demi-mesure, dans l'à peu près, pas d'amateurisme, du "pro" !

Quand je vous disais que j'étais un enfant de chœur avec mes histoires parfois un peu sordides, quand je vous disais que le quotidien était bien au-delà de ce que je pouvais parfois imaginer, huit cents bébés tués ! Mais que l'on se rassure ils ont été tous baptisés, tous... Les sœurs tiraient bien la chasse d'eau avant de les envoyer dans la fosse septique.

dimanche 8 juin 2014

BlutchAvis de dérupée incontrôlée

J’avais menacé Mimik de le faire… Et bien c’est fait !

En faisant les à fonds dans le chenit du cagnard, j’ai retrouvé une épéclée de mots vaudois que je voulais pas mettre au ruclon, alors je vous les livre gratos.

Mais en fait, c’est pas de ça que je veux causer, même si Bottoflens ressemble au bouryon du monde, je veux vous causer de pau-é-sie.

Selon des avis circonstanciés, il semblerait que, selon la police, la fable de La Fontaine « le corbeau et le renard » soit dans les dix poèmes les plus célèbres de la langue française. Selon les manifestants, elle serait détrônée par l’Internationale et Bella Ciao*, qui passent aussi largement avant les vers bellicistes de Rouget de l’Isle.

Cette célébrité fait un de ces chnabre dans les chaumines, elle est presque aussi importante que celle de la meuglante à Clo-clo (Comme d’habitude), mais reste, néanmoins très nettement moins bon pour la crousille des héritiers du buveur d’eau.

Fort de ces constats, je me dis que tant qu’à aller foutimasser dans ce fourbi, autant aller voir ce qu’ils ont déjà bracaillé.

Pour l’Internationale, j’ai rien dégoté, sauf une citation de « l’Internationale néo-libérale » de Marianne, mais le bout que j’ai zieuté, c’était de la nioniotte.

Pour la Marseillaise, la seule que je puisse reluquer c’est celle de Ferré. Ecoute voir que c’est pas de la bedoume cette modà-là. :



Toutes tentatives dérobatoires devenant vaines, je me suis donc rué sur le rimaillage de Jean-Jean et j’y ai trouvé quelques perles.

Vous me connaissez…. si un tiolu a boratté pour moi, je ne vais pas bringuer pour lui laisser la place. D’autant plus que ces bofiauds n’ont même pas signé leur batoillage…



La version sociale …

Le cornard et le rebeau

Le corbeau sur un arbre perché
Ne foutait rien de la journée.
Le lapin voyant le corbeau,
L'interpella et lui dit aussitôt :
- Moi aussi, comme toi, puis je m'asseoir
Et ne rien foutre du matin jusqu'au soir ?
Le corbeau lui répondit de sa branche :
- Bien sûr, ami à la queue blanche,
Dans l'herbe verte tu peux te coucher
Et ainsi de la vie profiter.
Blanc lapin s'assit alors par terre,
Et sous l'arbre resta à ne rien faire,
Tant et si bien qu'un renard affamé,
Voyant ainsi le lapin somnoler,
S'approcha du rongeur en silence,
Et d'une bouchée en fit sa pitance

Moralité :

Pour rester assis à ne rien branler
Il vaut mieux être très haut placé.



En mode argotique…

Cave et le Vachard (Jeannot de Château-Lapompe)

Un Cave, bien planqué, kif un mac,
Bouffait en lousdé un calendos
Le gonze Vachard, sentant schlinguer l'matos,
Essaye de l'avoir à l'arnaque
"Hé ! ça boume Boss Lavedu,
T'es vraiment maous ! Et t'en jettes un jus !
Sans charrier, si ta goualante
Est aussi bath que tes fringues
Roule les mécaniques, t'es l'caïd du bastringue."
Esgourdant, fleur de nave se sent pus pisser ;
Et pour pousser sa goualante
Il desserre ses ratiches, laisse tomber l'calendo.
Le Vachard s'le morgane, et bonnit : "Mon poteau,
J' t'affranchis "si t'encaisse des salades
Tu te retrouves en deux coups les gros en calcif
Avec ton fromgi bouffé par le faisan
Qui t'l'a fait au boniment "
Le branque, allant au cri sur le ruban,
Renaude, fumasse, qu'on l'baiserait plus, bécif.



J’ai déjà espliqué que les vaudois ont l’âme pauétique. Mais si tu as été bercé trop près du mur ou que tu as besoin de te secouer la comprenette, regarde voir mes poètes de légendes.

Un Vaudois à la plume fleurie (comme seul sait le faire le Pays de Vaud, et de bien belle façon) n’a pas tant ouatassé que ça et entre une envolée lyrique sur les Diablerets et un pastiche sarcastique sur ces Pique-Meurons de Genevois, il a pondu une version vaudoise de c’t’histoire.


L'ami corbeau et l'ami renard

C't ami Corbeau, sur un arbre ganguillé
Tenait à plein bec une tomme.
C't ami Renard, le tarin chatouillé
Lui tint ce discours à la gomme :
Hé! salut c't ami Corbeau,
T'es rude joli, t'es même fin beau !
Crénom de sort, si ta batoille
Vaut ce plumage qui pendoille,
T'es le tofin des forêts du Jorat.
A ces mots, le Corbeau qui trouve ça estra
Ouvre tout grand son four
Et lâche ses dix-heures.
Le renard chipe la tomme et dit :
Pauvre niolu, méfie-toi toujours des lulus
Qu'ont la langue bien pendue.
Cette leçon vaut bien une fondue !
Le Corbeau dépité, conclut :
Ch'us tondu, j'ai perdu, plus jamais je s'rai eu !



Si y en a des qui n'ont rien compris, j'offre un service de traduction par commentaires différés...

Blutch.



Wouais, ben pour Bella Ciao, c’est pas parce que c’est en italien que ça compte pas et que même si les Ritals sont tous passés par Marseille et qu’il leur en est resté un petit rien dans le sens de la dismisura, ça vaut quand même.

Comme que comme y a rien à faire la potte, c’est bien mon droit de caresser mio Cugino dans le sens du poil…. Et puis, tout le bien que ça me fait d’écouter Bella Ciao ne nuit à personne…

Surtout que je suis partageur… Et que la youtzeuse n'est pas une feignole.


Comme promis, vous aurez la traduction après le prochain passage du doyen.

mardi 3 juin 2014

AndiamoLes vacances

Depuis deux jours, je sens bien qu'il se prépare quelque chose, on ne me la fait pas ! C'est pas la première fois qu'ils se préparent ainsi, enfin si, c'est la première fois sans les enfants.

D'abord il y a eu Sonia qui est partie. Je l'aime bien, Sonia, elle ne manque jamais de me caresser quand elle arrive, elle m'appelle "Poupougne". En fait, je m'appelle Jules. C'est joli, Jules je trouve, pas vous ?

Puis, il n'y a pas longtemps, c'est Pierre qui est parti, à Paris. Il fait "médecine". Je sais pas trop ce que ça veut dire, mais il paraît que c'est bien !

Il y a treize ans que je suis là, ils disent que je suis vieux ! Pfuuuu, vieux moi ? Mon maître a fêté ses cinquante-six ans et ma maîtresse cinquante-quatre ! Et moi je suis vieux à treize ans !!!

Mon maître, c'est Claude, et ma maîtresse Nicole. Ils sont gentils avec moi. Au début, ils m'emmenaient courir dans les bois à Chantilly, c'est pas loin de chez nous, j'aime bien Chantilly. Parfois, on croise des cavaliers dans les allées forestières. Ils me rappellent alors, afin de ne pas effrayer les gros bêtes qu'ils appellent chevaux. Ils sont grands et gros ces bestiaux-là, mais ils ont peur de tout ! Hi hi hi !

"Ils" ont entassé les valises et les sacs dans le garage, tout est prêt ! Nous sommes prêts, il n'y a pas si longtemps, ils emmenaient des seaux, des pelles, tamis et râteaux pour faire des châteaux de sable, les enfants adoraient ça ! On allait à "Biarrice", enfin un nom comme ça ou à peu près. J'aimais bien la plage de sable, et puis, parfois, avec mes grosses pattes, il m'arrivait de casser un peu le beau château de la belle au bois dormant !

Qu'est-ce qu'on m'engueulait ! Ils me jetaient même de l'eau salée sur mon beau poil fauve, c'est joli le poil d'un boxer..

Ça y est, mon maître m'appelle. Hop ! je saute dans la voiture... Enfin je dis HOP ! mais en fait mon dos me fait un mal ... J'allais dire un mal de chien ! OUAF !

Enfin je grimpe maladroitement dans le coffre qui se referme un peu brutalement. Doucement ! Je ne vais pas me sauver, j'y tiens à ma balade !

Tiens Nicole ne vient pas, j'ai même cru apercevoir une larme couler sur sa joue...

Oh la la, c'est long ! Je ne reconnais pas le chemin, c'est bien une forêt, mais pas Chantilly. L'Espace s'arrête, mon maître ouvre le hayon, il m'aide à descendre, il est gentil, il sait que j'ai un peu de mal maintenant.

Pourquoi il me change mon collier ? Sur l'autre il y a mon nom et mon adresse gravés dessus, et même un numéro qui commence par 06 !

Il me tient en laisse maintenant. Habituellement, en forêt, il me laisse courir !

Ben, pourquoi il m'attache ?.. Il s'en va... je ne le vois plus... WAF ! WAF ! WAF !....



Ça plombe un peu ? Selon Trente millions d'amis, au moment des vacances, 60 000 chiens et chats seront abandonnés !