Vous vous souvenez la première fois que vous avez vu une femme nue ?

Je ne parle pas de celles que l'on voit dans les magazines que l'on tient d'une main. Quand j'étais ado, c'était "Paris Hollywood"... Vous ne vous souvenez pas, vous n'avez même pas connu, vous êtes trop petits !

Enfin brèfle comme disait Béru, pour moi, la prèmière fois que j'ai chouffé une schneck à loilpé, c'était à Cannes, j'avais quatorze ans, c'était l'été j'étais en vacances pour deux bons mois chez ma tante, des vacances magnifiques, j'y suis allé chaque année dès l'âge de treize ans, Pâques, plus grandes vacances ! La totale...

La plage sur la quelle j'allais c'était la plage publique, les autres étaient payantes, certains l'ont peut-être connue, avant 1973 date à laquelle la Croisette a été élargie afin de faire deux voies de circulation, ensuite des milliers de camions ont déversé du sable afin de redonner un peu de plage.

Cette plage publique en contrebas de la route comportait deux avancées en forme de proue de bateau, elle se trouvait face au palais des festivals, l'ancien palais, pas le "bunker" dégueulasse d'aujourd'hui ! A la destra de cette plage : "Cannes Beach" jouxtant la plage sportive, et sur Cannes Beach, un joli ponton de bois, amarré à ce ponton un canot "Riva" un superbe in board, ponté acajou, siège en simili blancs, des chromes partout !

Le propriétaire de ce magnifique canot - j'ai oublié son nom ! - était un petit gars frisé, bien bronzé, tu penses toute la saison à Cannes, et super sympa, j'aimais bien discuter avec lui.

Un joli après-midi, se présente une jolie naïade, vingt-cinq ans environ. J'étais très jeune, mais j'ai tout de suite remarqué que c'était un joli petit lot, du genre "je préfère sauter sur elle plutôt que sur une mine" !

Elle s'adresse au pilote du Riva et lui demande si elle peut faire du ski nautique.

- Mais je suis là pour ça, lui rétorque le capitaine Troy !

J'ai déjà pratiqué le ski nautique lui explique-t-elle, tout en dévoilant ses quenottes magnifiques.

Et là mon pilote lui demande :

- Ça vous ennuie si on emmène le môme ? dit-il en me désignant d'un coup de menton.

J'étais interloqué, je ne m'y attendais pas !

- Non pas du tout au contraire si ça lui fait plaisir, dit-elle en me gratifiant d'un joli sourire.

J'étais aux anges, une balade dans un Riva... Qui n'en a pas rêvé ?

La Demoiselle se prépare, les fesses posées sur la partie basse du ponton, la barre de bois reliée au canot par un bout' tenue fermement, les pieds chaussés des skis plantés dans l'eau, seule la partie supérieure émergeant, le Capt'ain' met les gaz et nous partons...

La jolie naîade s'en tirait bien, évoluant gracieusement dans le sillage du puissant canot, écume blanche bondissante sous les spatules de la skieuse, au loin dans la brume de chaleur, les îles de Lérins, derrière nous le Suquet.

Elle allait de gauche et de droite, coupant et recoupant son sillage, riant à chaque fois qu'une gerbe d'écume la mouillait.

Soudain - est-ce une faute de carre ? -, la voilà qui chute ! Le canot s'immobilise. Large demi-tour afin d'éviter que l'allonge ne se prenne dans l'hélice, puis le Capitaine rapporte la barre de bois à laquelle la skieuse se tient fermement.

Je m'en souviens comme si c'était hier, elle portait un joli BOKUNU... pardon Bikini, rose en nylon, c'était pratiquement les débuts de ce tissu révolutionnaire nous sommes en 1953 hein ? Le canot redémarre doucement, puis accélération, la jolie Demoiselle sort de l'eau spatules légèrement relevées, elle avait la technique assurément.

Et là tout à coup devant mes yeux étonnés, elle apparaît nue ! Le nylon mouillé sans doublure, elle était à poil ! Jolie bien sûr, et moi sans doute le menton pendant, je venais de prendre ma première leçon d'anatomie féminine !