Je plante le décor : Cette saga a commencé en septembre 2016 : l’abonnée A habite R. et n’a aucune velléité de déménagement. l’abonné B habite aussi R, mais veut quitter cette charmante bourgade pour aller à V. L’abonnée C est raccordée à FranceTélécom, mais va être impliquée malgré tout.

Acte 1 :

Tout a débuté par un courriel anodin de SFR à l’abonnée A, en date du 28 septembre 2016 : « Madame, suite à votre demande, nous vous confirmons le transfert de votre abonnement à V. avec un changement de N° de téléphone, pour la date du 30 septembre 2016. » Sur ce courriel, L’adresse exacte et un numéro de portable sont précisés. Ce N° de portable ne correspond pas à celui de l’abonnée A et qui est inscrit dans son dossier SFR.

Acte 2 :

L’abonnée A. s’adresse immédiatement à SFR pour faire annuler ce déplacement, pensant avoir eu à faire avec un piratage informatique. Ben oui, elle a eu la témérité de confier ses courriels à Yahoo dont 800 millions d’adresses ont été piratées dans la plus grande discrétion.

SFR lui répond qu’il est impossible d’annuler le transfert (48 heures pour un clic de souris, c’est manifestement un peu court…) Il a fallu 3 semaines à SFR pour rétablir la ligne de A. avec un autre nouveau N° de téléphone. Son numéro de téléphone ayant été annulé, il ne sera pas possible qu’elle puisse le récupérer… A moins qu’elle souscrive un abonnement à la concurrence pour récupérer son N°, puis qu’elle revienne chez-eux avec une portabilité toute neuve.

Donc : pour pouvoir récupérer son N° de téléphone de départ, A. doit réactiver son abonnement SFR, le résilier pour en prendre un autre ailleurs, le résilier pour revenir chez SFR. Logique, non !

SFR se garde bien alors d’avouer qu’ils sont à l’origine de la bourde.

Fin octobre, A. envoie une Lettre avec accusé de réception à SFR pour se plaindre d’un piratage. Un an après, cette lettre doit toujours être à l’étude, car elle est restée sans réponse…

A ce stade, c’est déjà gratiné, mais ce ne sont encore que les prémisses…

Acte 3 :

L’abonné B, qui a déménagé le 30 septembre, s’étonne de ne pas être raccordé et se trouve pris dans ce merdier. 3 semaines plus tard, toujours sans téléphone, il résiliera son abonnement SFR pour aller vers un autre opérateur. On pourrait dès lors penser que l’horizon de A. s’éclaircit, mais ce serait faire bon marché des prouesses de SFR. L’abonnement de A. est toujours domicilié à V. Elle a un nouveau numéro de téléphone et sur ses factures, c’est encore un autre N° qui est indiqué… Ce N° de facturation abouti nulle part, il n’est pas raccordé.

Vous suivez toujours ?

Acte 4 :

Le prix de son nouvel abonnement étant bien moins cher que le précédent, A. pense que SFR a fait un geste commercial. A. est encore persuadée qu’il s’agit d’un piratage et tente de déposer plainte à la Gendarmerie (dont la nouvelle devise est : « Expliquez-nous ce qui vous arrive et on vous expliquera comment vous démerder tout seul ». Bref, refus de prendre la plainte.

A. dépose donc plainte auprès du procureur de la République qui diligente une enquête. Le gendarme en charge des investigations jouait sur du velours, puisqu’il avait dans les mains une adresse exacte et un N° de portable. Il lui suffisait donc de consulter les registres des opérateurs de téléphonie mobile pour avoir l’identité du propriétaire du portable. Hasard malicieux, c’est la même personne qui habite à l’adresse indiquée et qui lui fait part de ses difficultés avec SFR. Ce même SFR dut finir par avouer être à l’origine de ce merdier. 6 mois après la plainte, le gendarme téléphonera à A. pour lui donner les résultats de son enquête.

Acte 5 :

A. a donc un nouvel abonnement, un nouveau N° de téléphone opérationnel et un autre N° officiel (inscrit sur ses factures) qui n’aboutit nulle part. Mais elle est sans cesse importunée par des téléphones destinés à une Madame S. SFR ayant reconnecté la ligne de l’abonnée A. sur la ligne de l’abonnée C.

Pour faire bonne mesure, SFR s’est, en plus, planté en reconnectant A. avec son nouvel abonnement et l’a branchée sur la ligne d’une abonnée (C.) de FranceTélécom.

Acte 6 :

L’abonnée C. a probablement résilié sa connexion pour ne plus être, de son côté, importunée par des coups de fils concernant A.

Résultat : A. se retrouve sans téléphone, ni connexion internet.

Mais ça, A. ne peut le savoir immédiatement, car en Avril, elle prend ses quartiers d’été plus au Nord. Lorsqu’en juillet, A. passe chez elle, elle constate :

1° Que le disjoncteur principal est déclenché, probablement suite à une surtension, et que son congélo est mort… enfin son contenu.

2° Elle constate aussi que la Box ne répond plus et elle téléphone au service technique pour se faire dépanner car elle croit sa box HS à la suite de cette surtension. Là, elle apprend qu’elle a bien une connexion active, mais à V. par contre, à R. sa connexion est inconnue et qu’il lui faut régler le problème avec le service clientèle.

Acte 7

Là, le dialogue devient surréaliste.

SFR - Oui, vous avez été déconnectée car l’autre abonné a résilié son abonnement.

A. - Mais j’ai toujours un abonnement (où il n’y a alors même plus de N° de téléphone d’inscrit) et vous me prélevez encore tous les mois.

SFR - Je peux rien faire pour vous, la seule solution est de résilier cet abonnement et d’en conclure un nouveau. On ne vous demandera pas de frais de résiliation (c’est gentil ça… enfin ça aurait pu…) car c’est l’autre qui les a payé.

A. - Si je dois, encore une fois, changer d’abonnement, que faites-vous comme geste commercial ?

SFR : - Je peux vous offrir le premier mois (note de Blutch : comme n’importe quel nouvel abonné).

A. - Il me semblerait normal que vous en fassiez un peu plus au su des problèmes que j’ai eu avec vous ?

SFR - Non, ce n’est pas possible.

A. - A quelle date avez-vous coupé ma connexion ?

SFR - Je ne peux pas vous le dire.

A. - Mais vous avez continué de me prélever en sachant que je n’ai plus de connexion.

SFR - Ca ne vous a pas fait de tort, puisque vous n’étiez pas là.

Autrement dit, le discours de SFR se résume ainsi : « je peux vous escroquer du montant d’une connexion que je vous ai enlevée puisque de toutes façons vous n’étiez pas en mesure de vous en apercevoir. »

A. Envoie une nouvelle Lettre Recommandée avec accusé de Réception à la direction de SFR. Lettre bien évidemment sans réponse car il ne faudrait tout de même pas que la clientèle les fasse chier.

A ce jour, A. a refusé la proposition de nouveau contrat de SFR, plus cher que le premier. SFR lui réclame tout de même des frais de résiliation sur la base de leur proposition téléphonique…

Plus con que ça, il y en a qui ont essayé, mais ils en sont morts….

Maintenant, A. doit attendre d’être de retour chez-elle pour prendre un nouvel opérateur, sans forcément imaginer un retour chez SFR...

Donc si vous avez envie de pimenter un quotidien un peu trop morne, je ne peux que vous recommander de prendre SFR comme opérateur, vous n’allez pas être déçus…