C'est le pont de l'ASCENSION, vous êtes partis vous aérez les éponges, et vous avez bien raison !

J'avais préparé une histoire, un peu sombre comme d'hab', et puis je me suis ressaisi : pourquoi ne pas poster deux bluettes, HEIN ?

Deux petites nouvelles bien courtes, mais n'est-ce pas un avant-goût de vacances, ce long pont de l'ascension ? Les prémices du long farniente qui vous attend prochainement.

Voyez-vous, ce que je trouve injuste, c'est que maintenant que je suis retraité : je n'ai plus de vacances !


1 : SERAPHINE

Eperdu d'amour, Anselme, son gros pavé noué autour du cou, s'avance jusqu'à l'extrême bord du canal.

Il fait nuit, c'est l'automne, le faible halo du bec de gaz, situé bien trop loin, de l'autre coté du canal, ne dispense qu'une très faible lueur.

Dans ses yeux humides lui revient l'image de Séraphine, celle qu'il avait tant aimée, celle qui venait de le quitter. Un sanglot l'agite. Tiburce, l'infâme Tiburce, lui a ravi son aimée.

Tiburce, SON contrôleur fiscal, celui qui trois mois plus tôt, lui avait dépêché un contrôle fiscal, provoquant sa ruine !

Anselme s'avance encore, la pointe des pieds dans le vide, l'odeur putride du canal lui parvient aux narines.

Ah ! Mourir dans une crasse pareille, quelle fin ! songe-t-il.

Le buste penché en avant, Anselme bascule....

SPLATCH ! Dans la gadoue, Anselme se débat dans la gadoue, il tempête, hurle, vocifère.

Pour cause de réfections, quelques jours plus tôt on avait fermé les écluses, puis asséché l'endroit qu'Anselme avait choisi pour mettre fin à ses jours. Cet endroit, Séraphine l’aimait beaucoup : quasiment chaque soir, Anselme et elle venaient s’y promener, son doux regard croisait le sien… Comme ils étaient heureux alors.

- Séraphine ici !

Sur le bord du même canal, un gros adipeux prénommé Tiburce, contrôleur fiscal de son état, promène sa chienne Labrador, un amour de toutou.


2 : POURQUOI ?

Pourquoi ? Pour qui ? Avez-vous tué tous ces hommes ? Interroge le juge Larrieux.

Pour toute réponse, debout dans le box des accusés, l’homme sort de sa poche une petite photo en noir et blanc, un peu froissée, un peu écornée … Le long séjour en préventive sans doute.

La photo circule de main en main, puis finit dans celle du président, il ajuste ses lunettes, éloigne légèrement la petite photographie, cherche le meilleur éclairage, Son visage pâlit soudain, son menton s’affaisse…

Fran… Françoise murmure-t-il !