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samedi 18 avril 2020

Saoul-FifreCris dans le vent

Salut à tous, vous savez ce que c'est, on confine, on s'ennuie alors on téléphone aux amis oubliés, histoire de vérifier s'ils sont toujours vivants, ouais ? Super, ça me fait bien plaisir ! Et puis on est un poil plus présent sur les réseaux sociaux, enfin, sur les RFN, les relayeurs de fake news, et puis on tombe sur des commentaires, ah tiens mais je le connais, çui-ci, c'est un ancien guitariste du Jean-Luc, on discute un coup, on s'aperçoit que lui aussi écrit des chansons et qu'il ne cracherait pas sur de nouveaux textes. Tu parles, Charles, si j'en ai des textes orphelins, qui attendent d'être adoptés !!

Et cet ours, qu'en penses-tu ? Il est pas mal mais tu pourrais pas le rallonger ?

OK boomer c'est comme si c'était fait !

mercredi 3 juillet 2019

BlutchBlutch prend de l’auteur.

Dans une certaine continuité avec le billet de Françoise :-)

J’y va-t-y ou j’y va-t-y pas …

Grande domanda esistenziale qui occupa mes fins de soirées durant pas mal de temps. Il parait que ce n’est pas le tout d’avoir pondu un bouquin, il faut encore se maltraiter le fondement pour le faire éditer. Et là, ce n’est pas gagné d’avance parce que :

d’une part, au moment de l’écrire, il s’agissait d’un roman politique d’actualité, et d’autre part, vu la frilosité des éditeurs et l’engorgement de leur comité de lecture, leur soumettre un manuscrit ressemble fort à prendre un ticket pour l’Euromillion… (pour les chances de gagner, pas pour le montant des gains)

L’édition à compte d’auteur manque cruellement de visibilité. Ca peut être intéressant pour écrire la saga familiale, mais c’est difficile d’espérer une audience plus large.



Lorsqu’enfin je découvre la voie médiane (édition participative), j’ai eu une crainte que mes personnages soient devenus obsolètes ; et puis non, à bien y regarder il n’y a tellement rien de nouveau dans cette basse raie publique qu’il n’y aurait guère que de petits traits de caractères à retoucher.

Donc j’ai sauté le pas (ce qui est infiniment moins dangereux que sauter sur une mine (ou même sur la voisine par l’étang qui cours))

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dimanche 11 novembre 2018

AndiamoQuatorze Dix Huit... Mobius.



Aujourd'hui 11 Novembre, la grande boucherie s'est achevée il y a un siècle. Si au lieu de commémorer les guerres passées, on ne les faisait pas ces guerres ?

Avril 1917 : la grande guerre s’enlise, les hommes, ceux que familièrement on appelle les poilus, sont à bout, le froid après ce terrible hiver, la vermine, la popote qui arrive froide, la boue qui vous pénètre partout, le courrier qui n’apporte même plus le réconfort.

Avril 1917, la vallée de l’Aisne, au lieu dit "le chemin des dames" où sera livrée l’une des plus sanglantes batailles de la grande guerre, l’armée Française sous les ordres d’un irresponsable, ne cherchant QUE sa gloire personnelle, au mépris de la vie de ses troupes : le général Nivelle, on lui devra cent quatre-vingt mille morts !

Le 16 avril à six heures du matin, les hommes montent à l’assaut, le but : pénétrer les lignes ennemies. En face, les mitrailleuses MG08 et Bergmann sont entrées en action, fauchant ces jeunes hommes, aux visages prématurément vieillis par l’horreur.

Parmi eux, Eugène Magnin, vingt-deux ans, après la bataille de la Marne dont il s’est miraculeusement sorti avec seulement, si l’on peut dire, une balle de Maüser qui lui a éraflé la cuisse, s’est retrouvé à nouveau dans l’enfer. Ses copains l’appellent "Quatre feuilles", en référence au trèfle du même nom censé porter chance.

Eugène avance sous le crépitement infernal et le pilonnage des obus de mortier. A côté de lui, il voit tomber des uniformes, impossible de distinguer et reconnaître les visages, c’est le carnage, la boucherie, des capotes en toile contre le feu nourrit d’une vingtaine de mitrailleuses... Une folie.

L’ordre de repli est donné par l’adjudant Champeau. Quatre feuilles ne se le fait pas dire deux fois, il rebrousse chemin et plonge littéralement dans la tranchée !

On compte les morts : quarante-deux, rien que dans ce petit morceau de terre creusé dans le sol de l’Aisne… Quarante-deux. Au total avec les autres : ça en fait combien ?

Le soir tombe, Eugène est de garde. La nuit est presque noire, seul un mince quartier de lune apporte une faible lueur. Prudemment, il lève la tête au-dessus de la tranchée. Il balaie du regard la campagne ravagée par les trous d’obus quand il aperçoit, à trois cents mètres tout au plus, une lueur. Pas celle d’un campement, ça ressemble à celle d’une fenêtre éclairée par une lampe à pétrole. Il la reconnaît facilement cette lueur, il vivait à la campagne, en Auvergne, près d’ Issoire, et cette lueur il l’a maintes fois aperçue lors de ses virées nocturnes, à la braconne, ou bien en revenant d’un rendez-vous avec une fille de ferme peu farouche !

Oh ! Pouvoir retrouver ne serait-ce qu’un instant la chaleur d’une maison, boire qui sait, un vrai café ?

Sa garde vient de commencer, il est là pour deux heures, plus loin Anselme l’autre garde s’est assoupi, rien d’étonnant après une journée pareille, il connaît bien Anselme. "La Marmotte", c’est son sobriquet… C’est dire !

Alors lentement, tel un chat, Eugène escalade la tranchée et commence à ramper vers la lueur. Peu de chance qu’on l’aperçoive du côté des boches, la nuit n’est pas assez claire.

Puis il se redresse à moitié et marche le dos courbé vers la fermette, car maintenant il en est sûr, il s’agit bien d’une fermette.

Il frappe… Quelques secondes, la porte s’ouvre, une très jolie jeune femme apparaît, cheveux blonds serrés dans un chignon, une robe simplette, grise à col blanc, sagement boutonnée, un visage magnifique, de grands yeux verts, sans fard, et un sourire…

-Entrez, je vous en prie.

Il essuie ses croquenots boueux au décrottoir situé sur le coté de l’entrée puis s’avance. La pièce est propre, Eugène pénètre dans la grande cuisine, une table immense, huit chaises, une cheminée dans laquelle brûle deux ou trois bûches. La jeune femme tire une chaise et l’invite à s’asseoir.

- Je m’appelle Clotilde et vous ?

- Eu…Eugène balbutie-t-il.

- Je vous sers un café ?

- Avec plaisir !

Il n’en revient pas, elle ne semble même pas apeurée, il y a une minute elle ne l’avait jamais vu, et là, elle lui prépare un café, comme si elle le connaissait depuis toujours.

- Tous ces bruits, toute cette fureur, ça ne vous effraie pas ?

- Avec du sucre le café ?

- Non, merci.

Elle lui apporte le café fumant, la jeune femme semble dans un autre monde. Ça n’est pas possible, ce calme, ce détachement, cette quiétude au milieu de l’enfer, songe Magnin.

Eugène commence à boire son café, une merveille, songe-t-il. Face à lui, Clotilde dénoue son chignon, sans quitter le soldat des yeux, puis lentement elle déboutonne sa robe, Magnin est stupéfait, elle accomplit ces gestes naturellement, sans provocation, pas comme une catin songe-t-il. Puis, sans se départir de son merveilleux sourire, elle lui tourne les talons et se dirige vers le fond de la pièce, ouvre une porte et entre, laissant l’ouverture béante.

Lentement, Eugène se lève et se dirige également vers le fond de la salle, pénètre dans la pièce.

C’est une chambre, Clotilde est allongée à demi-nue sur le lit, à terre un édredon tendu de satin rouge. Mangin s’approche, pose un genou sur le lit puis dépose un baiser sur les lèvres de la jeune femme…

Une bonne heure s’est écoulée depuis son départ, Eugène se rhabille en hâte, dépose un dernier baiser sur le sourire de Clotilde, puis retourne vers l’enfer, il doit impérativement rentrer avant la relève.

Tel un renard, il se retrouve à son poste. Anselme roupille toujours, doucement Eugène le secoue.

- Eh, La Marmotte, réveille-toi, ça va être la relève ! Si l’adjupète te voit roupiller, ça va chier pour ton matricule !

- Hein ? Ah, c’est toi, Quat’feuilles, j’dormais pas, t’sais… Juste un peu rêveur.

- Ouais, laisse tomber !

Un quart d’heure plus tard, c’est la relève assurée par "Riflette", un Breton, et "Pantruche", le titi de Belleville.

Le lendemain, cet obstiné de Nivelle ordonne un nouvel assaut, malgré les réticences des officiers et sous-officiers placés sous ses ordres, mais il la VEUT son immortalité, sa postérité, qu’importe les pauvres gars qui vont mourir…

Au coup de sifflet, les hommes apeurés, la trouille au ventre, escaladent à nouveau les échelles de bois et vont servir de cibles pour les boches.

On comptera cinquante-sept morts dans la tranchée de Quatre feuilles, morts pour rien, une fois de plus, une fois de trop.

Le soir, Eugène scrute en direction de la fermette. Rien, aucune lueur, la lune éclaire davantage, le ciel n’est pas voilé, il n’aperçoit même pas la ferme en silhouette, pourtant elle devrait se détacher sur le ciel un peu plus clair.

Pas d’assaut pour la journée du lendemain. Triste jour : Riflette a été évacué à l’arrière, une balle dans l’abdomen. Si avec beaucoup de chance il s'en tire, le front ce sera sans doute terminé pour lui… Pas sûr !

La nuit est noire. Eugène a pris son tour de garde. Plus loin, La Marmotte somnole, comme d’hab'. Eugène a escaladé les premiers barreaux de l’échelle, il regarde en direction de la maison et aperçoit la lueur. Son cœur fait un bond !

Un dernier regard sur son compagnon qui dort comme un bébé et, comme la dernière fois, Quatre feuilles, au prix d’une extrême prudence, parvient à la porte de la fermette.

TOC ! TOC ! Quelques secondes. La porte s’ouvre, la jeune femme apparaît, même chignon serrant ses cheveux blonds, même robe grise à col blanc, même sourire, ni étonnée ni apeurée, elle ne semble pas le reconnaître.

- Entrez, lui dit-elle

- Clotilde, tu ne me reconnais pas ? C’est moi Eugène… Enfin, il y a deux nuits, tous les deux, tu ne te souviens pas ?

Clotilde s’est approchée de la table, a tiré une chaise, la lui présente.

- Un café ? Interroge-t-elle.

Quatre feuilles est éberlué, tout se déroule de la même façon que précédemment.

- Avec du sucre le café ?

- Non, non, balbutie-t-il.

Elle lui apporte sa tasse, puis lentement défait son chignon impeccable, ses longs cheveux se déroulent…. Superbes, lentement elle commence à déboutonner sa robe, puis se dirige vers la chambre.

C’est surréaliste, pense Magnin. Comme un automate, il la suit, le désir est le plus fort, il l’aime, encore et encore, puis tout à coup, il se lève se rhabille à la hâte et regagne sa tranchée cinq minutes seulement avant la relève. Juste le temps de réveiller La Marmotte, la relève arrive.

Les deux jours suivant, rien. Chaque soir, Eugène est allé regarder par-dessus la tranchée. La journée, il s’abstient, se retient, lever la tête par-dessus les sacs de sable c’est trop risqué, il y a toujours un "Fritz" prêt à vous dégommer. Il n’a vu ni la maison, ni la lueur. Le troisième jour, encore un assaut, cinquante et un morts dans son secteur et on n’a pas avancé d’un pas, les Chleus sur leurs positions, les Françouses sur les leurs.

Enfin, le quatrième soir, Quatre feuilles aperçoit la lueur. Comme un fou, et au risque de se faire voir, il franchit rapidement la distance le séparant de son amour, il ne pense plus qu’à elle, il en est fou.

Il frappe. Clotilde lui ouvre. Comme la dernière fois, elle ne semble pas le reconnaître et le même scénario recommence.

La première étreinte passée, Eugène lui demande si elle le reconnaît, les grands yeux verts le regardent étonnés.

- Pourquoi, je devrais ?

Magnin est sidéré, elle ne le reconnait pas, alors il cesse de la questionner et ils refont l’amour.

De retour dans sa tranchée, Eugène se pose mille questions.

D’abord, le doublement du temps entre chaque apparition : un jour, deux jours, puis quatre jours,

Cette femme merveilleuse qui ne me reconnaît pas.

Et enfin toujours les mêmes gestes, le café, le chignon, puis les boutons de la robe.

Il lui revient en mémoire ce jour où, sur le foirail à Issoire, il avait vu un gramophone, une bien étrange machine munie d'un énorme pavillon en laiton, un rouleau fait de bakélite sur lequel reposait une aiguille, le tout actionné par un moteur à ressort, un peu comme une horloge.

L'homme qui présentait l'appareil avait longuement tourné la manivelle afin de bander le ressort, puis, après avoir posé délicatement l'aiguille sur le cylindre, il s'était légèrement reculé afin de s'amuser du regard ébahi des spectateurs. La chanson qui coulait du haut-parleur, c'était "la Madelon". Les paroles étaient inaudibles par moment, mais qu'importe !

Soudain se répétèrent les mêmes mots : vient nous serv... vient nous serv...vient nous serv....

Alors l'homme souleva légèrement l'aiguille puis la replaça un peu plus loin. Le rouleau est un peu rayé, formula-t-il en guise d'excuse.

Exactement comme le cylindre rayé, songea Eugène. Il repensa alors à la leçon que Monsieur Dambart son instituteur leur avait fait un jour :

- Prenez une feuille de papier, découpez deux bandes, collez les deux extrémités de l’une d’entre elles, puis prenez vos ciseaux et découpez cette bande par le milieu. Vous obtenez deux anneaux, n’est-ce-pas ?

- Oui M’sieur, avaient répondu le chœur des enfants.

- Maintenant, prenez l’autre bande de papier, faites lui faire un demi-tour, puis collez les deux extrémités, prenez vos ciseaux et découpez l’anneau en deux. Qu’obtenez-vous ?

- Un grand anneau, M’sieur !

- Voilà, vous avez réalisé une bande de MOBIUS ! Vous pouvez à nouveau couper cet anneau, vous obtiendrez encore un nouvel anneau deux fois plus grand, et ainsi de suite jusqu’à l’infini !

Eugène n’attendit pas huit jours pour retrouver Clotilde : au sixième jour, lors d’un nouvel assaut, il fut touché par un éclat de schrapnel, son bras droit emporté, envoyé à l’arrière pour être soigné, les soins furent très longs et, bien sûr, il ne retourna jamais en enfer. Le 11 novembre 1918 mit fin à l’un des plus grands carnages de l’histoire.

Des années plus tard, il se rendit près du lieu où se trouvait la fermette. Il n’y avait plus que des ruines et, quand il demanda aux gens du village le plus proche quand la ferme en question avait été touchée, on lui répondit :

- Ah, la ferme du Barthélémy et de la Clotilde ? Elle a brulé en 1912, la Clotilde a brûlée vive, surprise dans son sommeil, et le Barthélémy, on l’a retrouvé pendu… Le désespoir, M’sieur, le désespoir !

samedi 3 novembre 2018

Andiamoça sert à quoi que je me décarcasse ?

Saynette en un acte présentée au théâtre Marigny, décors Roger Hardt, costumes Donald Cardwell.

Un échafaudage, sur l'échafaudage un homme d'âge mûr, un pinceau à la main, nous sommes au XVI ème siècle, le 16 octobre 1512 pour être précis, dans la très sainte cité du Vatican

A la base de l'échafaudage, un homme vêtu d'une sorte de djellabah, et d'un chapeau bizarre que nous appellerons une mitre (prends ta mitre à deux mains mon cousin), debout bien campé sur ses jambes les mains en porte voix il crie :

- Mimi !... Mimi !...

L'homme sur l'échafaudage, est en train de peindre, la scène représente un grand barbu touchant du bout de son index, l'index d'un autre homme entièrement nu. Le peintre se retourne et aperçoit l'homme qui l'interpelle.

- Qu'est ce que tu veux encore mon Juju ?

- Chuuut ne m'appelle pas comme ça, on pourrait t'entendre, grande folle !

- Et alors t'as honte ? Ouh ! Et puis c'est quoi cette bosse ? C'est le Monsieur tout nu que je peins qui t'émeut à ce point ? Dis voir mon Juju, si ta djellabah était en bronze, j'entendrais sonner l'Angélus !

- Soyons sérieuses, d'abord ça n'est pas une djellabah, mais une chasuble, et puis tu comptes le finir quand ton ch'tiot crobard ? Car moi j'ai promis à toute la curie Romaine l'inauguration pour le 31 Octobre.

- De quelle année mon Juju ?

- M'enfin ! De cette année, dans... 17,18,19,20,21,22,23,24,25,26,27,28,29,30,31... Dans QUINZE jours Mimi, ça urge nom de Dieu ... Oh pardon seigneur j'le ref'ras plus.

- Alors ça c'est la meilleure voilà des mois que je me décarcasse, à honorer notre créateur et toi tu blasphèmes comme un porte faix (j'adore ces vieilles expressions). Et puis d'abord taxer mon chef-d'œuvre de ch'tiot crobard alors qu'il mesure je ne sais combien de coudées, merdum à la fin !

- Allons mon Mimi ne te fâche pas, mais je te rappelle à propos de te décarcasser comme tu le dis si bien, qu'après la Sixtine, il y aura la Séventine, la Eigtine, puis la Ninetine à décorer !

(ch'tiot crobard Michelangelo)

samedi 27 octobre 2018

AndiamoMaître Clary (Chauguise reprend du service).

Le commissaire Chauguise, et son adjoint Julien Crafougnard dit "Dugland", sont dubitatifs, ils sont là les mains dans les poches, à leurs pieds le cadavre gonflé par son séjour dans l'eau d'un homme d'âge mûr, le costume de bonne coupe, les mains soignées. Le visage est salement amoché, sans doute a t-il percuté des rochers au cours de sa descente.

En haut lieu on a préféré dépêcher le célèbre commissaire du 36, afin d'élucider au plus vite l'affaire, le macchabée retrouvé dans le Rhône à Montélimar n'est autre que Maître Clary le célèbre notaire de Grenoble.

Ce dernier a déjà été impliqué dans des affaires plus ou moins louches de terrains classés inconstructibles dans la régionde Grenoble, et qui miraculeusement s'étaient tout à coup vus octroyer des permis de construire en bonne et due forme.

- Ben dis donc Dugland il a fait un sacré voyage le Tabellion, de Grenoble à Montélimar...

- Sans compter patron, que par les cours d'eau ça lui aura épargné les nougats ! Et à voir sa tronche, si les voyages forment la jeunesse, ils déforment la vieillesse !

- Et t'es fier de toi ? Décidément je m'demande ce que ma Juju fout avec toi, l'amour est aveugle décidément.

Bon allez tu t'bouges le fion, fais chauffer la quinze, on déhotte, direction Grenoble, c'est là qu'il crêchait ce Clary pas clair, et là Chauguise se marre de sa propre connerie.

Valence, Romans, Voiron, Grenoble, pas le temps d'admirer le coucher de soleil sur Belledonne encore enneigé.

- C'est quand même beau Patron soupire Julien.

- Toi t'as trop lu Heidi étant petit, bougonne le Patron en question.

- Bon tu nous dégottes deux piaules pour la nuit, pas à l'hôtel du pou nerveux, ni au Négresco, tu t'démerdes, verstehen ?

- Comme d'hab. Patron.

Au matin Chauguise et Julien se retrouvent pour le petit déjeuner.

- Ma Juju va bien ? Demande Chauguise.

- Ben oui Patron, mais comment vous savez que je l'ai appelée ?

- J'ai eu 23 ans avant toi Dugland !

Bon allez tu finis ta tartine c'est pas un repas de première communion, et direction Veurey-Voroise, là où se trouve le siège du "Dauphiné Libéré".

- C'est où Veurey-Voroise ?

- Tu t'démerdes Dugland, tu verras qu'un jour y'aura une téloche dans les tires, et tu programmeras ton itinéraire, et tu sais ce que tu pourras en faire des cartes Michelin ?

Chauguise a été reçu par le Directeur en personne, l'As du 36 est archi connu.

- Dites voir il me semble qu'il y a quelques années avait eu lieu une catastrophe horrible, 21 morts il me semble, et ce à cause d'un permis de construire accordé en zone avalancheuse reconnue.

- Oui cela s'est produit il y a quatre ans dans le massif des Sept Laux au-dessus d'Allevard, un hôtel avait été construit dans un couloir d'avalanches bien connu, et répertorié, la catastrophe s'était produite en pleine nuit, 19 enfants d'une classe de neige ainsi que deux institeurs qui les accompagnaient avaient péris dans l'accident.

- Et qui avait rédigé l'acte de vente ?

- Attendez Monsieur le Commissaire je vais appeler Célestine, c' est notre archiviste elle a une mémoire éléphantesque, elle va vous renseigner mieux que moi.

Plutôt bien gaulée l'archiviste, Chauguise d'habitude impassible se dandine d'un pied sur l'autre en reluquant la belle rouquine.

- Dites voir Madame, l'avalanche ayant fait 21 morts il y a quatre ans vous vous souvenez ?

- Comment aurions nous pu oublier pareille horreur ?

- Oui excusez moi ! Vous souvenez vous du notaire ayant passé les actes officiels relatifs à l'obtention du permis de construire, ainsi que de la construction de l'hôtel ?

- Maître Clary répond la jolie Dame sans hésiter. Il y avait eu 21 morts dont 19 enfants, une famille avait même perdu ses trois gosses, deux filles et un garçon, tous les gamins étaient scolarisés dans une école de la région parisienne, Bobigny si ma mémoire est bonne.

De retour à Paris c'est un jeu d'enfant pour notre commissaire et son équipe, de retrouver la liste des victimes de l'avalanche des Sept Laux. Un nom retient particulièrement son attention, Madame et Monsieur Blanchard qui avaient perdu leurs trois enfants dans cette horreur.

Chauguise flanqué de Crafougnard se rend au domicile des Blanchard, ceux ci les font entrer dans leur modeste pavillon, sur le buffet une photo en noir et blanc : deux fillettes et un garçon sourient à l'objectif...

- Nos enfants articule Madame Blanchard, un pâle sourire en guise d'excuse.

- Vous l'avez retrouvé cette ordure de Clary articule lentement Chauguise en regardant Robert Blanchard droit dans les yeux.

- Oui commissaire, ma femme et moi nous nous rendons chaque année chez la sœur de Martine ma femme qui habite à Montélimar, nous y passons quelques jours. Il y a deux semaines, alors que nous achetions des nougats destinés à être offerts à des amis, j'ai croisé ce salaud de notaire dans la boutique "La ruche dorée", il m' a reconnu c't'enflure, faut dire que je l'avais copieusement insulté lors du procès, il s'en était tiré avec un non-lieu ! Arguant qu'il n'était pas au courant au moment des faits et que toute la faute incombait au maire et au Préfet, lui était blanc comme neige... Si j'ose dire.

Dans la boutique il m'avait jeté un regard méprisant, je n'ai pas supporté commissaire, il aurait pu au moins afficher de la compassion. Alors je l'ai suivi et comme il s'approchait du fleuve pour regarder, je l'ai poussé.

Crafougnard au volant, Chauguise à côté le bada enfoncé jusqu'aux yeux, le retour sans encombres en ces années cinquante.

- Tu vois Dugland, il est très rare que je n'arrête pas un coupable, Clary aura glissé, c'est un accident point barre, maintenant je connais dans le coin un p'tit gastos dans lequel la taulière mijote un navarin d'agneau, à en bouffer la fourchette ! Prends à droite...



Sympa le doyen, je vous ai crobardisé l'archiviste !,
Toute ressemblance avec une personne connue, n'est absolument pas fortuite !

(ch'tiot crobard Andiamo)

jeudi 18 octobre 2018

AndiamoSens dessus dessous et inversement.

Ce qui est bien... Ou pas trop mal c'est selon lorsque tu vieillis, c'est que tu as accumulé un tas de choses parfaitement inutiles, stockées dans de vieux tiroirs poussiéreux au fond d'un improbable lobe de ton misérable cerveau.

Tiens pas plus tard que ce matin, en écoutant les (tristes) nouvelles sur mon poste à galène, m'est revenue une chanson, à l'époque elle était chantée par "Les compagnons de la chanson". En fouinant un peu j'ai trouvé la version que je vous propose, interprétée par Jean-Pierre Ferland, un Canadien, je l'ai préférée à celle des Compagnons, qui est très bonne également, question de goût...

Curieusement ou pas elle s'applique véritablement à ce qui commence à se produire, au sud le chaos, tandis qu'au nooooord nous subissons un temps plus que clément, grand ciel bleu, et sècheresse !

Françoise et moi avons eu une petite conversation par billets interposés, au sujet du réchauffement climatique, qui pourrait aussi paradoxal que cela puisse paraître, apporter un refroidissement catastrophique à cause de l'arrêt brutal du Gulf Stream. J'avais évoqué cette possibilité dans un billet.

Mais bon avant d'en arriver là ,soyons positifs :

- On se fera bronzer la Lune à Bray-Dunes,

- On vivra en maillot de corps au Tréport,

- Les chapeaux en paille de riz à Saint Valéry,

- De la crème sur la peau à Saint Malo,

- Et où k'c'est-y que l'soleil cogne ? à Boulogne !

Mais inversement :

- Des doudounes en duvet de canard à Montélimar,

- Les parapluies et les cirés à Saint Tropez,

- On se gèlera les orteils à Marseille

- On aura la goutte au nez au Cap Ferret.

On plantera du Gamay, du Syrah, Pinot noir, Chardonnay, Cabernet ou autres cépages à Valenciennes, Tourcoing, voire Nœux-les-Mines, on dégustera un Valenciennes 2018 classé "grand crû", allez les ch'tis !

Bon on rigole, on rigole, mais ce qui m'inquiète c'est qu'on ne peut toujours pas se baigner dans la Seine, elle coule près de chez moi, il fait beau et chaud, alors j'enrage !

lundi 27 août 2018

AndiamoJ'ai enlevé le bas !...

J'ai enlevé le bas !...

ANDIAMO, le blogueur qui tient ses promesses, com promis chose due !

(ch'tiot crobard Andiamo)

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