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samedi 28 novembre 2009

Tant-BourrinBrouillon de culture (5)

Allez, on ne lâche pas l'affaire : voici un nouveau quart d'heure culturel destiné à élever intellectuellement les lecteurs de ce blog. Les petits nouveaux peuvent s'offrir des cours de rattrapage , , et itou...

Voici donc quelques chefs-d'oeuvre de la littérature mondiale, sélectionnés par votre serviteur dans sa bibliothèque, dont je ne saurais que trop vous recommander la lecture...





Le désir de tartare - Dîno Buzzattend

Un roman magistral sur le thème de la fuite du temps. Le héros, Giovanni Drogo, décide un soir d'aller manger au restaurant "chez Bastiani", car il rêve de déguster un steak tartare.

Mais après avoir passé sa commande débute une longue, une très longue attente. Les heures, puis les jours passent. Giovanni Drogo essaie bien de temps à autre de héler un des serveurs. Ceux-ci lui affirment invariablement que ça ne va pas tarder. Alors Giovanni s'enferme peu à peu dans la routine. Avec les autres clients du restaurant, il rêve du jour où son tartare apparaîtra aux confins de la salle du restaurant.

Bien longtemps après, allant un jour aux toilettes, il réalise en voyant le reflet dans la glace qu'il est un vieillard et qu'il n'a rien fait de sa vie, sinon attendre son steak tartare.

Vient enfin le jour où un serveur sans âge sort péniblement, appuyé sur un déambulateur, des cuisines du restaurant en tenant le steak tartare de Giovanni. Il est hélas trop tard pour ce dernier : les médecins urgentistes sont venus le chercher et l'évacuent sur un brancard. A défaut de manger son steak tartare, il bouffera bientôt des pissenlits par la racine.





Adipeux roi - Sophoque

Cette tragédie est un des chefs-d'oeuvre de la graisse antique.

Un oracle prédit un jour au jeune Adipeux qu'il tuerait son père et épouserait sa mère, ce qui lui en touche une sans faire bouger l'autre, vu qu'Adipeux sait bien que tous les oracles sont des charlatans et des escrocs. Des années plus tard, après avoir attiré l'attention des médias en inventant une recette de sphinx aillé aux petits lardons grillé à la broche, Adipeux est sollicité pour animer l'émission culinaire "pour qui chauffe le gras ?", en remplacement de Laïos, le présentateur précédent, jugé trop maigre pour séduire les ménagères de moins de cinquante ans.

Il tombe aussitôt amoureux de Jocaste, la fille de Maïté, qui coanime l'émission tout en rondeurs. A eux deux, ils font vite péter l'audimat et le taux de cholestérol des téléspectateurs.

Ils décident un jour de se marier et vendent l'exclusivité des photos de la cérémonie à Voiça. Un journaliste de Gali, déçu, lui révèle alors que Laïos vient de décéder après avoir préparé chez lui et mangé un "délice de gras de porc à la graisse d'oie", une recette imaginée et présentée par Adipeux lors de l'émission précédente. Le journaliste prend en outre un malin plaisir à lui révéler que le vieux Laïos était son père et que Jocaste était sa mère.

Adipeux tombe des nues : il n'avait pas vu sa mère depuis vingt ans, et il n'avait pas reconnu la frêle jeune femme qu'elle était alors dans la sphère graisseuse quasi-parfaite qu'elle est devenue. Face à la menace du scandale de ces révélations dans Gali, Jocaste se suicide en s'enfermant dans son four et en se faisant cuire pendant 45 min à thermostat 7. Désespéré, Adipeux quitte tout et part en exil sur Arte pour y animer une version existentialiste de la "roue de la fortune".





Don Quichochotte - Miguel de Chercontès

Immense chef-d'oeuvre de la littérature médiévale, ce livre conte les aventures d'un pauvre hidalgo de la Manche, obsédé par les livres de broderie et qui finit lui-même par se prendre pour un grand artiste des travaux d'aiguille.

Aidé par Sancho Pincette, un bouseux stupide du coin auquel il fait miroiter la promesse de 10% sur les ventes de broderies et de canevas, il parcourt toutes les merceries d'Espagne. L'essentiel du livre narre ensuite par le détail les travaux de broderie de Don Quichochotte.

Dans l'un des passages les plus homériques du récit, celui-ci réalise un canevas représentant des moulins à vent. Mais ceux-ci sont peu ressemblants, tant et si bien que Don Quichochotte s'exclame qu'on jurerait des géants.

En résumé, un livre qui tiendra le lecteur en haleine, recommandé par la Faculté de médecine pour le traitement des insomnies.





Buvard et PQ cher - Gustave Flots-verts

Deux hommes font connaissance, un jour d'été, dans les rues de Paris, et découvrent qu'ils exercent le même métier de copiste et ont des centres d'intérêts communs.

Ils décident de s'associer et vont reprendre une ferme dans le Calvados. Mais leur bêtise crasse et leurs choix désastreux vont les amener à la faillite. Ils vont ensuite tenter leur chance dans la médecine, la chimie, la géologie, la politique, mais avec autant d'échec.

Finalement, c'est le renchérissement des matières premières, notamment du papier, qui leur donne l'idée géniale qui va faire leur fortune : ils vendent à prix d'or sur le marché tous les buvards usagés de leur administration en guise de papier-toilette. Mais leur succes-story prends brutalement fin quand certains de leurs clients les traînent devant les tribunaux après s'être aperçu qu'ils avaient des bilans comptables imprimés sur les fesses.

jeudi 19 novembre 2009

Tant-BourrinInstinct de survie

Zacharie Dantère n'avait jamais eu de chance dans la vie.

D'abord parce que, dès la naissance, ses parents avait eu la riche idée de lui donner un prénom qui, accolé à son nom, provoqua la joie de ses camarades de classe. Combien de fois avait-il eu droit à des "tu aimes jouer à la roulette ?", des "ramène pas ta fraise" ou des "t'es vraiment gâté" ironiques ?

Et puis, plus tard, après des études sans éclat, il trouva un poste d'expert-comptable dans un groupe industriel spécialisé dans les confiseries (ce qui ne fit que relancer la vague de quolibets sur son nom), groupe dans lequel sa carrière fut barrée par les pistonnés, les manipulateurs et autres jeunes loups aux dents longues.

Comme sa vie privée n'avait rien de plus reluisant - un mariage, suivi quelques années après d'un divorce, et puis le grand vide -, on comprend aisément que Zacharie ne présentait pas, à quarante-cinq ans, le profil de l'homme épanoui.

Mais voilà : la vie, parfois, alors qu'elle ne semble être qu'un morne ruisseau charriant des tombereaux de jours d'ennui en pleine décomposition, se transforme soudainement en chutes du Niagara. Et tout bascule alors.

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vendredi 13 novembre 2009

Saoul-FifreMatez ma tique

- Garçon, un demi-pression !

- Yen a plus.

- Bon, un quart de rouge, alors ?

- On en n'a pas.

- Un triple-sec ?

- Il y a division avec mon patron concernant ce produit. Il multiplie les remarques désagréables à son sujet.

- Ben, un double scotch, peut-être ? Non, c'est un peu tôt : un panaché-bouteille.

- Bien Monsieur.

- Et pas dans un quart d'heure, hein !

- Juste une fraction de seconde, Monsieur.

- N'en rajoutez pas non plus dans l'exagération !

- Préférez-vous voir arriver votre commande dans une quinzaine ?

- Je déteste votre façon de me prendre pour la moitié d'un con, garçon !

- Monsieur se laisse aller à couper les cheveux en quatre.

- Mon quotient intellectuel est dans la moyenne, demi-portion !

- Je suppute Monsieur sans calcul et ses mots dépassent sans doute sa pensée.

- Vous m'analysez de haut comme si j'étais un primate quadrumane !

- Cela tourne au monologue, Monsieur.

- Triple buse ! Quarteron duplice à vous tout seul !

- Vous m'estimez donc quantité négligeable ?

- Oui ! Et plutôt deux fois qu'une !

- Il va bien nous falloir résoudre ce problème. Nous formons un couple, partie d'un ensemble au sein duquel nous avons droit à une parité bilatérale et réciproque ?

- Je suis unique et n'ai rien de commun avec une virgule minable, un simple numéro tel que vous !

- Il est exact que je vous trouve bien singulier.

- Épargnez-moi vos neuvaines de Trinitaires !

- Minimisons ces facteurs de trouble en adoptant de bonnes résolutions, Monsieur. Mon respect pour Monsieur touche à l'infini. Je souhaitais uniquement vous amener de quoi réduire votre soif ainsi qu'une proposition de quote-part au dialogue.

- Oui, un peu de mesure dans les termes de nos rapports. Coupons là sans plus décupler la fréquence de nos échanges sans règles ni solution. Amenez-moi l'addition également, voulez-vous ? Il me faut malheureusement me soustraire de ce secteur et suivre ma ligne car mon dentiste m'attend pour une opération : il doit m'extraire une racine.

- Vous pouvez compter sur moi, Monsieur. J'ai un chiffre à réaliser, au nombre de mes obligations ...

mardi 10 novembre 2009

Tant-BourrinHécatombe amoureuse

Pour vous donner un peu d'entrain en ce mois de novembre pluvieux, voici une petite chansonnette toute guillerette qui fleure bon les beaux jours.

Les paroles, la musique et les couinements sont de mézigue, même si, en ce qui concerne la musique, je me suis fait assister un chouia par ordinateur. Et, pour la première fois, j'ai ajouté un petit clip là-dessus (que je vous conseille, tant qu'à faire, de visionner en mode plein écran en cliquant sur le chtit dessin avec les quatre fléches devant "Vimeo") !

Elle est pas belle, la vie ? :~)



Et pour ceux qui se lassent des images, voici la version purement sonore... Les mauvaises langues peuvent se dispenser de faire remarquer qu'il eut mieux valu faire l'inverse : garder l'image et couper le son !



Hécatombe amoureuse

Paroles et musique de Tant-Bourrin


Téléchargeable directement ici

L’air de l’été était si lourd,
Presque aussi lourd que nos désirs,
Que les envies de nos contours,
Que notre appétit de plaisir.

Et à l’orée de la forêt,
De l’herbe on a fait une couche
Pour laisser nos sens colorer
De vert nos corps et nos bouches.

Sentir l’amour,
Sentir la mort,
La mort autour
De ton corps...

Mais de nos jeux peu innocents
Les fourmis furent les victimes,
Mil deux cent seize exactement
Périrent sous l’assaut ultime.

Outre celles qui furent broyées,
Certaines, trop aventureuses,
Ont fini par mourir noyées
Dans nos sécrétions amoureuses.

Donner l’amour,
Donner la mort,
La mort autour
De ton corps...

Et à ce funèbre inventaire,
Ajoutons une sauterelle,
Trois moucherons, un petit ver,
Six pucerons, deux coccinelles,

Et sans oublier, par ailleurs,
Un scarabée couleur de marbre
Ainsi qu’un malheureux voyeur
Qui chuta du haut de son arbre.

Semer l’amour,
Semer la mort,
La mort autour
De ton corps...

On a surtout tué le temps,
Ce maudit rouleau compresseur
Qui broie la passion des amants
Et rend l’amour plat, sans chaleur.

On a vraiment tué le temps,
En douceur, en catimini,
On l’a tué en le prenant
Et en caressant l’infini.

Rêver l’amour,
Rêver la mort,
La mort autour
De ton corps...

Rêver l’amour,
Rêver ma mort,
Ma mort autour
De ton corps...

dimanche 1 novembre 2009

Tant-BourrinUn petit éclat lumineux au milieu des herbes folles

Un petit éclat lumineux au milieu des herbes folles.

Quelques photons réfléchis par le métal avaient soudain attiré l'oeil d'Eustache Lamouillette. Il lâcha la tondeuse qu'il n'osait qualifier de tondeuse "à gazon", vue la végétation improbable à laquelle elle avait à faire face, se dirigea vers la source lumineuse et écarta le rideau végétal qui l'en séparait.

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