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samedi 26 septembre 2009

Tant-BourrinEspèces de pauvres contes (2)

Vous en avez redemandé, tant pis pour vous ! Voici deux nouveaux contes dépoussiérés pour mieux coller à notre belle époque ! Plus la peine de chercher quoi lire ce soir à vos chères têtes blondes !

C'est parti ! Il était une fois...


La belle au bois dormant

Pour le baptême de la princesse, fille du Président de la République Nicolas Ier et de la reine Carla, une teuf d'enfer est organisée au Fouquet's à laquelle a été convié le gratin de la jet set : grands patrons d'industrie, affairistes, lêche-culs et fées ont été invités à grands frais sur le budget de l'Etat.

Les fées se succèdent devant le berceau de l'enfant pour lui offrir un don, sachant que se faire bien voir du Président de la République ne pourra qu'être profitable à leur business à venir : la fée Ségélanne lui confère la force tranquille, la fée Bolorette lui promet plein de thunes, la fée Clavière lui donne le don de préserver sa pelouse intacte, etc.

L'ambiance tombe brutalement quand la fée Vile-Pinte, qui n'a pas été invitée à la fête, surgit soudain et jette un sort sur la princesse : "Quand elle aura vingt ans, elle se piquera avec une seringue et mourra d'overdose".

Le service d'ordre musclé évacue mili militari la gâcheuse de fête. La consternation est générale.

Heureusement, la fée Rachida commue ce mauvais charme en une peine incompressible de cent ans de sommeil.

Pour éviter le mauvais sort, le Président de la République Nicolas Ier fait paraître un édit condamnant à mort tous les dealers, les trafiquants de drogue, les fumeurs de joints et les animateurs de Canal+.

Malheureusement, tout ceci est en vain : un jour, alors qu'elle prépare un gâteau avec son ami Doqueginéquaut, elle laisse malencontreusement choir la seringue à crème sur son pied et tombe immédiatement dans un profond sommeil. Il faut préciser que la crème pâtissière en question était issue d'une recette de Doqueginécaut à base de peyotl et de mescaline.

Cent ans plus tard, sous le règne donc du Président de la République Nicolas IV, un prince charmant arrive sur son scooter blanc et se rend au chevet de la princesse qui ronfle toujours comme une bienheureuse, car elle souffre des végétations.

Là, il a des palpitations cardiaques devant la beauté qui s'offre à lui. Il se penche tendrement vers elle, lui arrache sauvagement toutes ses fringues empoussiérées et la baise fiévreusement par tous les trous avant de repartir, sans qu'elle n'ait cessé un instant de ronfler.

Le Prince charmant est tout guilleret : pour une fois, il n'avait même pas eu besoin de ses pilules de GHB pour baiser ce soir-là !



Les trois petits cochons

Trois frères cochons se construisent chacun leur maison.

Le premier, un junkie indécrottable, bâtit à la hâte la sienne avec une partie de ses récoltes : chanvre, cannabis, etc.

Le deuxième, un écolo convaincu, bien décidé à ce que son logement ait une trace environnementale minime, n'utilise que du bois issu de massifs forestiers locaux exploités de façon durable.

Le troisième, bien plus pragmatique, sentant que la bourse entre dans une période de tourmente, liquide son portefeuille d'actions et se fait construire, avec ses bonus de trader, une villa luxueuse avec piscine, jacuzzi, salle de billard et tout le toutim.

Sorti de sa cité craignos, un loup débarque dans la contrée qui, alléché par ses trois petits cochons, rêve d'en faire son frichti. Il faut préciser que les loups lisent relativement peu les gazettes et que celui-ci n'était donc pas au courant des ravages de la grippe porcine, sinon il aurait préféré aller se taper un mouton près du courant d'une onde pure.

Le loup se dirige vers la maison du junkie et s'en fait un tarpé géant, qu'il fume en deux-trois taffes, car il possède une sacrée capacité pulmonaire.

Le petit cochon junkie se croit - à juste titre - dans un bad trip et se précipite chez son frangin écolo.

Le loup revient le lendemain de sa cité, tout guilleret d'avoir fumé son joint géant la veille, et arrive devant la maison de bois. Il sort alors un jerrican d'essence, le répand sur les murs et craque une allumette pour en faire un brasier.

Le petit cochon écolo s'enfuit alors, horrifié par ce gaspillage énergétique d'une ressource rare et limitée. A tout hasard, son frangin junkie le suit. Ils se réfugient tous deux dans la villa de leur frère. Celui-ci y organise une soirée mondaine et ne veut pas qu'elle soit gâchée par la présence de ses deux frères qui lui font honte. Il leur propose donc, car il est quand même charitable, de s'installer dans la niche de 60 m² de son yorkshire.

Le lendemain, le loup, tout réjoui que son feu de joie de la veille ait fait les titres du 20h de TF1, arrive devant la villa. Mais les vigiles qui montent la garde près de la villa le repère et l'abattent alors qu'il essayait de franchir les grilles. Bin oui, on ne laisse quand même pas une villa à 300 millions d'euros sans surveillance.

Prévenu que le loup est mort, le petit cochon trader va en informer ses frères, histoire de les rassurer mais surtout pour qu'ils lèvent le camp fissa : il ne veut plus voir ses marginaux de frères chez lui.

Mais arrivé à la niche où ils logent, il s'aperçoit que son yorkshire les a dévorés pendant la nuit. Il en est donc définitivement débarrassé. Tout est bien qui finit bien !

mercredi 23 septembre 2009

AndiamoMoebius

Avril 1917 : la grande guerre s’enlise, les hommes, ceux que familièrement on appelle les poilus, sont à bout, le froid après ce terrible hiver, la vermine, la popote qui arrive froide, la boue qui vous pénètre partout, le courrier qui n’apporte même plus le réconfort.

Avril 1917, la vallée de l’Aisne, au lieu dit "le chemin des dames" où sera livrée l’une des plus sanglantes batailles de la grande guerre, l’armée Française sous les ordres d’un irresponsable, ne cherchant QUE sa gloire personnelle, au mépris de la vie de ses troupes : le général Nivelle, on lui devra cent quatre-vingt mille morts !

Le 16 avril à six heures du matin, les hommes montent à l’assaut, le but : pénétrer les lignes ennemies. En face, les mitrailleuses MG08 et Bergmann sont entrées en action, fauchant ces jeunes hommes, aux visages prématurément vieillis par l’horreur.

Parmi eux, Eugène Magnin, vingt-deux ans, après la bataille de la Marne dont il s’est miraculeusement sorti avec seulement, si l’on peut dire, une balle de Maüser qui lui a éraflé la cuisse, s’est retrouvé à nouveau dans l’enfer. Ses copains l’appellent "Quatre feuilles", en référence au trèfle du même nom censé porter chance.

Eugène avance sous le crépitement infernal et le pilonnage des obus de mortier. A côté de lui, il voit tomber des uniformes, impossible de distinguer et reconnaître les visages, c’est le carnage, la boucherie, des capotes en toile contre le feu nourrit d’une vingtaine de mitrailleuses... Une folie.

L’ordre de repli est donné par l’adjudant Champeau. Quatre feuilles ne se le fait pas dire deux fois, il rebrousse chemin et plonge littéralement dans la tranchée !

On compte les morts : quarante-deux, rien que dans ce petit morceau de terre creusé dans le sol de l’Aisne… Quarante-deux. Au total avec les autres : ça en fait combien ?

Le soir tombe, Eugène est de garde. La nuit est presque noire, seul un mince quartier de lune apporte une faible lueur. Prudemment, il lève la tête au-dessus de la tranchée. Il balaie du regard la campagne ravagée par les trous d’obus quand il aperçoit, à trois cents mètres tout au plus, une lueur. Pas celle d’un campement, ça ressemble à celle d’une fenêtre éclairée par une lampe à pétrole. Il la reconnaît facilement cette lueur, il vivait à la campagne, en Auvergne, près d’ Issoire, et cette lueur il l’a maintes fois aperçue lors de ses virées nocturnes, à la braconne, ou bien en revenant d’un rendez-vous avec une fille de ferme peu farouche !

Oh ! Pouvoir retrouver ne serait-ce qu’un instant la chaleur d’une maison, boire qui sait, un vrai café ?

Sa garde vient de commencer, il est là pour deux heures, plus loin Anselme l’autre garde s’est assoupi, rien d’étonnant après une journée pareille, il connaît bien Anselme. "La Marmotte", c’est son sobriquet… C’est dire !

Alors lentement, tel un chat, Eugène escalade la tranchée et commence à ramper vers la lueur. Peu de chance qu’on l’aperçoive du côté des boches, la nuit n’est pas assez claire.

Puis il se redresse à moitié et marche le dos courbé vers la fermette, car maintenant il en est sûr, il s’agit bien d’une fermette.

Il frappe… Quelques secondes, la porte s’ouvre, une très jolie jeune femme apparaît, cheveux blonds serrés dans un chignon, une robe simplette, grise à col blanc, sagement boutonnée, un visage magnifique, de grands yeux verts, sans fard, et un sourire…

-Entrez, je vous en prie.

Il essuie ses croquenots boueux au décrottoir situé sur le coté de l’entrée puis s’avance. La pièce est propre, Eugène pénètre dans la grande cuisine, une table immense, huit chaises, une cheminée dans laquelle brûle deux ou trois bûches. La jeune femme tire une chaise et l’invite à s’asseoir.

- Je m’appelle Clotilde et vous ?

- Eu…Eugène balbutie-t-il.

- Je vous sers un café ?

- Avec plaisir !

Il n’en revient pas, elle ne semble même pas apeurée, il y a une minute elle ne l’avait jamais vu, et là, elle lui prépare un café, comme si elle le connaissait depuis toujours.

- Tous ces bruits, toute cette fureur, ça ne vous effraie pas ?

- Avec du sucre le café ?

- Non, merci.

Elle lui apporte le café fumant, la jeune femme semble dans un autre monde. Ça n’est pas possible, ce calme, ce détachement, cette quiétude au milieu de l’enfer, songe Magnin.

Eugène commence à boire son café, une merveille, songe-t-il. Face à lui, Clotilde dénoue son chignon, sans quitter le soldat des yeux, puis lentement elle déboutonne sa robe, Magnin est stupéfait, elle accomplit ces gestes naturellement, sans provocation, pas comme une catin songe-t-il. Puis, sans se départir de son merveilleux sourire, elle lui tourne les talons et se dirige vers le fond de la pièce, ouvre une porte et entre, laissant l’ouverture béante.

Lentement, Eugène se lève et se dirige également vers le fond de la salle, pénètre dans la pièce.

C’est une chambre, Clotilde est allongée à demi-nue sur le lit, à terre un édredon tendu de satin rouge. Mangin s’approche, pose un genou sur le lit puis dépose un baiser sur les lèvres de la jeune femme…

Une bonne heure s’est écoulée depuis son départ, Eugène se rhabille en hâte, dépose un dernier baiser sur le sourire de Clotilde, puis retourne vers l’enfer, il doit impérativement rentrer avant la relève.

Tel un renard, il se retrouve à son poste. Anselme roupille toujours, doucement Eugène le secoue.

- Eh, La Marmotte, réveille-toi, ça va être la relève ! Si l’adjupète te voit roupiller, ça va chier pour ton matricule !

- Hein ? Ah, c’est toi, Quat’feuilles, j’dormais pas, t’sais… Juste un peu rêveur.

- Ouais, laisse tomber !

Un quart d’heure plus tard, c’est la relève assurée par "Riflette", un Breton, et "Pantruche", le titi de Belleville.

Le lendemain, cet obstiné de Nivelle ordonne un nouvel assaut, malgré les réticences des officiers et sous-officiers placés sous ses ordres, mais il la VEUT son immortalité, sa postérité, qu’importe les pauvres gars qui vont mourir…

Au coup de sifflet, les hommes apeurés, la trouille au ventre, escaladent à nouveau les échelles de bois et vont servir de cibles pour les boches.

On comptera cinquante-sept morts dans la tranchée de Quatre feuilles, morts pour rien, une fois de plus, une fois de trop.

Le soir, Eugène scrute en direction de la fermette. Rien, aucune lueur, la lune éclaire davantage, le ciel n’est pas voilé, il n’aperçoit même pas la ferme en silhouette, pourtant elle devrait se détacher sur le ciel un peu plus clair.

Pas d’assaut pour la journée du lendemain. Triste jour : Riflette a été évacué à l’arrière, une balle dans l’abdomen. Si avec beaucoup de chance il s'en tire, le front ce sera sans doute terminé pour lui… Pas sûr !

La nuit est noire. Eugène a pris son tour de garde. Plus loin, La Marmotte somnole, comme d’hab'. Eugène a escaladé les premiers barreaux de l’échelle, il regarde en direction de la maison et aperçoit la lueur. Son cœur fait un bond !

Un dernier regard sur son compagnon qui dort comme un bébé et, comme la dernière fois, Quatre feuilles, au prix d’une extrême prudence, parvient à la porte de la fermette.

TOC ! TOC ! Quelques secondes. La porte s’ouvre, la jeune femme apparaît, même chignon serrant ses cheveux blonds, même robe grise à col blanc, même sourire, ni étonnée ni apeurée, elle ne semble pas le reconnaître.

- Entrez, lui dit-elle

- Clotilde, tu ne me reconnais pas ? C’est moi Eugène… Enfin, il y a deux nuits, tous les deux, tu ne te souviens pas ?

Clotilde s’est approchée de la table, a tiré une chaise, la lui présente.

- Un café ? Interroge-t-elle.

Quatre feuilles est éberlué, tout se déroule de la même façon que précédemment.

- Avec du sucre le café ?

- Non, non, balbutie-t-il.

Elle lui apporte sa tasse, puis lentement défait son chignon impeccable, ses longs cheveux se déroulent…. Superbes, lentement elle commence à déboutonner sa robe, puis se dirige vers la chambre.

C’est surréaliste, pense Magnin. Comme un automate, il la suit, le désir est le plus fort, il l’aime, encore et encore, puis tout à coup, il se lève se rhabille à la hâte et regagne sa tranchée cinq minutes seulement avant la relève. Juste le temps de réveiller La Marmotte, la relève arrive.

Les deux jours suivant, rien. Chaque soir, Eugène est allé regarder par-dessus la tranchée. La journée, il s’abstient, se retient, lever la tête par-dessus les sacs de sable c’est trop risqué, il y a toujours un "Fritz" prêt à vous dégommer. Il n’a vu ni la maison, ni la lueur. Le troisième jour, encore un assaut, cinquante et un morts dans son secteur et on n’a pas avancé d’un pas, les Chleus sur leurs positions, les Françouses sur les leurs.

Enfin, le quatrième soir, Quatre feuilles aperçoit la lueur. Comme un fou, et au risque de se faire voir, il franchit rapidement la distance le séparant de son amour, il ne pense plus qu’à elle, il en est fou.

Il frappe. Clotilde lui ouvre. Comme la dernière fois, elle ne semble pas le reconnaître et le même scénario recommence.

La première étreinte passée, Eugène lui demande si elle le reconnaît, les grands yeux verts le regardent étonnés.

- Pourquoi, je devrais ?

Magnin est sidéré, elle ne le reconnait pas, alors il cesse de la questionner et ils refont l’amour.

De retour dans sa tranchée, Eugène se pose mille questions.

D’abord, le doublement du temps entre chaque apparition : un jour, deux jours, puis quatre jours,

Cette femme merveilleuse qui ne me reconnaît pas.

Et enfin toujours les mêmes gestes, le café, le chignon, puis les boutons de la robe.

Il lui revient en mémoire ce jour où, sur le foirail à Issoire, il avait vu un gramophone, une bien étrange machine munie d'un énorme pavillon en laiton, un rouleau fait de bakélite sur lequel reposait une aiguille, le tout actionné par un moteur à ressort, un peu comme une horloge.

L'homme qui présentait l'appareil avait longuement tourné la manivelle afin de bander le ressort, puis, après avoir posé délicatement l'aiguille sur le cylindre, il s'était légèrement reculé afin de s'amuser du regard ébahi des spectateurs. La chanson qui coulait du haut-parleur, c'était "la Madelon". Les paroles étaient inaudibles par moment, mais qu'importe !

Soudain se répétèrent les mêmes mots : vient nous serv... vient nous serv...vient nous serv....

Alors l'homme souleva légèrement l'aiguille puis la replaça un peu plus loin. Le rouleau est un peu rayé, formula-t-il en guise d'excuse.

Exactement comme le cylindre rayé, songea Eugène. Il repensa alors à la leçon que Monsieur Dambart son instituteur leur avait fait un jour :

- Prenez une feuille de papier, découpez deux bandes, collez les deux extrémités de l’une d’entre elles, puis prenez vos ciseaux et découpez cette bande par le milieu. Vous obtenez deux anneaux, n’est-ce-pas ?

- Oui M’sieur, avaient répondu le chœur des enfants.

- Maintenant, prenez l’autre bande de papier, faites lui faire un demi-tour, puis collez les deux extrémités, prenez vos ciseaux et découpez l’anneau en deux. Qu’obtenez-vous ?

- Un grand anneau, M’sieur !

- Voilà, vous avez réalisé une bande de MOEBIUS ! Vous pouvez à nouveau couper cet anneau, vous obtiendrez encore un nouvel anneau deux fois plus grand, et ainsi de suite jusqu’à l’infini !

Eugène n’attendit pas huit jours pour retrouver Clotilde : au sixième jour, lors d’un nouvel assaut, il fut touché par un éclat de schrapnel, son bras droit emporté, envoyé à l’arrière pour être soigné, les soins furent très longs et, bien sûr, il ne retourna jamais en enfer. Le 11 novembre 1918 mit fin à l’un des plus grands carnages de l’histoire.

Des années plus tard, il se rendit près du lieu où se trouvait la fermette. Il n’y avait plus que des ruines et, quand il demanda aux gens du village le plus proche quand la ferme en question avait été touchée, on lui répondit :

- Ah, la ferme du Barthélémy et de la Clotilde ? Elle a brulé en 1912, la Clotilde a brûlée vive, surprise dans son sommeil, et le Barthélémy, on l’a retrouvé pendu… Le désespoir, M’sieur, le désespoir !

jeudi 17 septembre 2009

Tant-BourrinEspèces de pauvres contes

Afin de préparer nos jeunes têtes blondes à la vraie vie qui les attend, j'ai décidé de retoucher légèrement les contes classiques en leur donnant un cachet plus... heu... contemporain !

Voici une première fournée qui sera peut-être suivi d'autres si vous en redemandez... et surtout si j'en ai envie ! :~)

C'est parti ! Il était une fois...


Peau d'âne

Sur son lit de mort, une reine fait promettre à son roi d'époux de ne prendre une nouvelle épouse qu'à la condition que celle-ci soit plus belle qu'elle.

Le roi promet, se disant in petto que ça ne sera pas trop dur, vu que sa reine d'épouse est en train d'agoniser des suites d'une ruade d'un cheval qui l'a complètement défigurée.

Une fois débarrassé de son épouse, le roi, Emile-Louis Ier, se dit qu'il ferait bien son affaire à sa propre fille, mais il la demande préalablement en mariage, il y a quand même des convenances à respecter.

Sur les conseils de sa marraine, pour ne pas avoir à se taper un vieux vicieux qui sent la pisse froide, fût-il son père, la princesse exige des robes de ouf de chez les plus grands couturiers, que seuls des émirs du pétrole ont les moyens de s'offrir.

Hélas pour elle, le roi paye cash. Il faut dire qu'il n'a aucun mérite, disposant d'un âne qui défèque de l'or en barre.

La princesse a alors l'idée de demander à son père la peau de l'âne en question. Celui-ci n'hésite pas et fait abattre et dépecer l'âne, ce qui prouve que c'est vraiment un gros pervers (le roi, pas l'âne), vu qu'il renonce par là-même à des tonnes d'or qui auraient pu lui permettre de s'offrir toutes les plus belles cover-girls du monde, et ce juste pour faire zig-zig avec fifille.

Sentant que papa ne va pas tarder à la faire sauter sur ses genoux, la princesse s'enfuit alors du château, revêtue de la peau de l'âne. Malheureusement, elle tombe sur une manifestation de PETA (People for Ethical Treatment of Animals) contre la commercialisation de fourrures animales et se fait écharper.



Le petit Pousset

Victimes d'un plan social, un OS et sa femme n'ont plus de quoi nourrir leur sept garçons, malgré le montant des allocations familiales. Ne pouvant, par hautes convictions morales, se résoudre à les trucider à coups de clé à molette, ils décident de les perdre en forêt, histoire qu'ils se fassent bouffer vifs par les loups, ce qui est en effet nettement plus moral.

Malheureusement pour eux, le plus jeune des enfants, le petit Pousset, surnommé ainsi en raison de sa constipation chronique, s'était caché dans un coin de la chambre parentale dans l'espoir de mater les ébats de ses parents. Pour le coup, il a tout entendu de leur discussion.

Le lendemain, pendant que le père mène ses fils faire une balade en forêt, le petit Pousset, qui a pris soin d'emmener sa bombe de peinture, fait discrètement des tags sur les arbres, afin que lui et ses frères puissent retrouver leur chemin.

C'est ainsi que les frangins regagnent le domicile familial le soir. Comme entre-temps la mère a gagné cinquante ducats en grattant un ticket de Tac-o-tac, les parents sont heureux de les revoir.

Malheureusement, vu la flambée des prix alimentaires liée au passage à l'écu, la gêne finit vite par se faire sentir de nouveau, et les parents décident de recommencer, mais cette fois-ci le père prend soin de confisquer sa bombe de peinture au petit Pousset.

Celui-ci ne manque pas de ressources : il sème derrière lui des joints qu'il avait initialement prévu de dealer le soir-même. Malheureusement, à l'heure de retrouver leur chemin, les frères s'aperçoivent que des putains de corbeaux ont bouffé tous les joints et chantent bizarrement dans les arbres en riant bêtement.

Perdus dans la forêt, les sept frères trouvent refuge dans une chaumière, dont l'habitante les prévient pourtant que son mari est un ogre pédophile qui se tape tous les petits enfants qui passent à sa portée. Les frères insistent, préférant se faire défoncer la rondelle que dévorer tout crus par une horde de loups sanguinaires. La femme les cache dans un lit mais l'ogre les découvre. Elle convainc toutefois son pédophile de mari d'attendre la nuit pour se faire son plan cul, histoire qu'un voisin ne passe pas à proximité, entende des choses et aille colporter des rumeurs : on a beau être épouse d'ogre pédophile, on n'en a pas moins sa fierté.

La nuit venue, le petit Pousset a l'idée d'échanger les casquettes de la fratrie contre les couronnes des sept filles de l'ogre. Pour le coup, celui-ci se tape sa propre progéniture.

Sentant que cela ne va pas suffire à calmer son rut prodigieux, les sept frères s'enfuient, bientôt poursuivis par le pédophile ogresque.

Fatigué néanmoins par ses prouesses sexuelles, celui-ci finit par s'endormir au pied d'un arbre. Le petit Pousset, qui n'en loupe décidément pas une, en profite pour lui piquer ses pilules magiques de Viagra, qui pèsent un demi-kilo pièce (posologie commune pour les ogres).

Le petit Pousset en avale péniblement une. Immédiatement, il se trouve flanqué d'une bite de sept lieues, grâce à laquelle il peut revenir en très peu de temps à la ville par bonds successifs, en utilisant la technique des perchistes et en criant à tout vent "houba houba hop !"

Ses frères, quant à eux, finissent bouffés par les loups : à chacun sa merde ! Ils n'avaient qu'à se prendre les choses en main !

Arrivé donc en ville, le petit Pousset s'empresse d'aller dénoncer ses parents à la DDASS. Avec un peu de chance, il ira en orphelinat et sera adopté par Madonna.



Le vilain petit canard

A sa naissance, un petit canard ne ressemble pas du tout à ses frères et soeurs : il est tout moche et subit leurs railleries. Celles-ci prennent toutefois rapidement fin lorsque toute la couvée est décimée par la grippe aviaire.

mardi 8 septembre 2009

Tant-BourrinL'île aux enflures

Voici une petite chanson parodique, inspirée par l'actualité et dédiée à tous les affamés de fric sans morale qui ont gardé une âme d'enfant.

Enfin, une âme d'enfant gâté pourri, s'entend !




L'île aux enflures

Une parodie de Tant-Bourrin
d'après "l'île aux enfants" (Christophe Izard/Roger Pouly)


Téléchargeable directement ici



Voici venu le temps
Du fric triomphant
Dans l'île aux enflures
On s'enrichit à coup sûr
C'est le pays mafieux
Des traders véreux
Des banquiers pourris
Qui t'prêtent plus un radis

Ces pillards
En costard
Ne manquent pas du tout d'imagination
Pour que tout
Autour de vous
Sente la crise, la merde et la récession

Voici venu le temps
Du fric triomphant
Dans l'île aux enflures
On s'enrichit à coup sûr
C'est le pays mafieux
Des traders véreux
Des banquiers pourris
Qui t'prêtent plus un radis

Les smicards
Les zonards
Sont interdits de séjour dans cette île
Les bonus
Les petits plus
N'ont sûrement pas pour but d'emplir leur sébile

Voici venu le temps
Du fric triomphant
Dans l'île aux enflures
On s'enrichit à coup sûr
C'est le pays mafieux
Des traders véreux
Des banquiers pourris
Qui t'prêtent plus un radis

Si vous les
Insultez
Et les traitez d'affairistes immondes
Ils vous chient
Sur les bigoudis
Et continuent quand même à pourrir le monde

Voici venu le temps
Du fric triomphant
Dans l'île aux enflures
On s'enrichit à coup sûr
C'est le pays mafieux
Des traders véreux
Des banquiers pourris
Qui t'prêtent plus un radis

La la la la la la
La la la la la
La la la la la
La la la la la la la...

samedi 5 septembre 2009

AndiamoLe professeur Trougnard

Depuis fort longtemps, les hommes rêvaient de voyages intergalactiques, de parcourir des distances fabuleuses vers d’autres systèmes solaires voire d’autres galaxies.

Mais, hélas, les distances étaient et sont toujours colossales : on parlait d’années-lumière, de parsecs et même de méga parsecs !

Impossibles, les voyages intersidéraux étaient tout simplement impossibles, à peine si l’homme supporterait un confinement de quelques mois afin d’atteindre la planète la plus proche de nous, soit Mars. En regard des distances cosmiques, c’était encore le paillasson de la porte de la porte palière !

Même si on avait inventé un moteur capable de propulser un engin à une vitesse proche de celle de la lumière, il aurait fallu des années, ne serait-ce que pour approcher les étoiles les plus proches, et peut-être découvrir d’autres systèmes solaires, et par là-même une planète susceptible d’accueillir la vie.

Diplômé de la faculté de Bobinchgrad, maître de conférence intermittent et bénévole, titulaire d’une chaire vendue en leasing avec option d’achat à l’école très primaire de Boubou-lèz-Ridelles, le professeur Augustin Trougnard tentait, depuis de nombreuses années, de résoudre le complexe problème du voyage intergalactique sans efforts.

Puis, un matin, alors que sa tartine de confiture était tombée sur son pied, au lieu de se baisser pour la recueillir, il leva le dit pied afin de saisir plus facilement la tartine gluante…

Et là, tel Newton prenant une pomme sur le coin de la tronche, Papin regardant benoîtement le couvercle de sa bouillotte et enfin Archimède ayant l’humide révélation dans sa baignoire (si il avait pris une douche, ce brave Archie, on était baisés !), Augustin s’écria : EUREKA !

J'vous d'mande un peu : à quoi sont dues les grandes inventions ? Un pithécanthrope qui balance deux silex... Et TOC, il invente la pétanque (n'est-ce-pas T-B ?) ! Un berger qui oublie son casse-dalle dans une grotte... Et TOC, merci le Roquefort ! Un savant british qui trempe son doigt dans l'bouillon d'culture... Et TOC, la pénicilline !

Mais bon, revenons à Augustin et à sa tartine. L’idée était là, le trait de génie : si tu ne peux te déplacer dans l’espace, fais en sorte que ce soit l’espace qui se déplace à toi !

C’était tout con, encore fallait-il y penser ! Il se leva derechef, courut jusqu’à son bureau, saisit une craie "Robert" (les seules qui vaillent) et face à son grand tableau noir (il détestait les ordinateurs, ainsi que toutes les choses en "eur", son quatre heures, son percepteur, sa sœur…) et se mit à le couvrir de formules toutes plus complexes les unes que les autres, charge à son assistant de se coltiner les calculs, Augustin était le savant, l’autre l’épicier !

Oh ! Bien sûr, par le passé quelques hurluberlus avaient bien délirés, l’un d’eux avait même raconté avoir transformé une machine à laver à chargement frontal (Lavo 1200 speed) en engin interplanétaire… Foutaise.

Après plusieurs mois d’efforts et quelques essais peu probants, on raconta même (racontars de pisse-copies) que quelques téméraires ou simples d’esprits, tentés par l’expérience et soucieux de laisser leur nom gravé sur l’autel de la postérité (où vais-je chercher des conneries pareilles ?) n’étaient jamais revenus et erraient dans la quatrième dimension, ou dans un univers parallèle, et comme deux parallèles ne se rencontrent jamais ou presque, à condition de rester bien droites, on ne risquait pas de les revoir de si tôt.

C’est le théorème de Tallès : par un point pris hors d’une droite on ne peut mener qu’une seule parallèle à cette droite.

Moi je dis que ça dépend, j’en veux pour exemple : vous tracez une jolie ligne droite à Aubervilliers, puis vous faites un point une heure plus tard à Senlis, vous n’aurez jamais le bras assez long revenu à Aubervilliers, pour tracer la parallèle partant du point situé à Senlis, non mais !

Enfin un beau matin de juin, la machine était là. Cette fois, Augustin Trougnard en était sûr : tout était au point, on allait voir ce qu’on allait voir, la machine à courber l’espace temps allait révolutionner l’avenir, elle atterrirait là où la main de l’homme n’avait jamais mis le pied !

Séraphin Poileau avait été choisi pour être le premier à tenter l’incroyable aventure, il ne s’agirait que d’un tout petit essai, devant le mener aux confins de notre système solaire, un voyage de quatre heures tout au plus, lui avait-on assuré.

Si on avait dû utiliser les antiques fusées des années mille neuf cent quatre-vingt dix, il lui aurait fallu des années pour accomplir l’aller-retour. Simple supposition, car imaginez la quantité phénoménale de bouffe et d’eau qu’il aurait fallu emporter, même en recyclant, et en buvant sa propre pisse… Dans les années 2020, un équipage s’était retrouvé avec un filtre en partie défaillant lors d’une mission sur la Lune : durant quinze jours, leur eau avait eu le goût de pisse ! La gueule des épouses à l’arrivée quand les astronautes ont voulu rouler une pelle à leurs chères et tendres ! Pourtant, deux mois sans elles, ça ouvre l’imagination, non ?

Séraphin Poileau :

-Age : 35 ans.

-Marié conjointement de façon anarchique et en pleine conscience à Frénégonde Chapoutier.

-De cette union ô combien prolifique et féconde naquirent deux enfants : Aglaé, 6 ans, et Sidonie, 4 ans.

Il est l’heureux élu, retenu surtout pour son inconscience persistante, coutumière, et rédhibitoire.

Assis dans la capsule, des bretelles neuves, une musette en toile de Jouy passée en bandoulière, dans cette musette : un sandwich jambon-beurre, une chopine de rouge, une cigarette mal roulée. Il attend le top départ.

Derrière le hublot, le professeur Augustin Trougnard lui fait un sourire un peu crétin, il ne sait trop quoi dire en cet instant solennel, il lui faut absolument prononcer une phrase, un truc qui restera dans la postérité. Soudain, une fulgurance :

-A LA REVOYURE ! lance-t-il. Voilà une phrase que l’on gravera dans le marbre de l’acier pour les siècles à venir.

Une esquisse de salut militaire, un geste sec, Augustin vient d’appuyer sur le gros bouton rouge en forme de nez de clown. Les hautes autorités avaient pensé que ça dériderait l’atmosphère (elles pensent à tout les hautes autorités, vous avez remarqué ?). Un petit nuage bleuté entoure la capsule, l’image devient floue, l’intense champ magnétique brouille l’écoute (OUI, y’en a une), une vilaine odeur d’ammoniaque envahit la pièce, puis l’engin disparaît !

Toute la salle applaudit, comme en Amérique, même si quelques minutes plus tard tout pète ! Ils applaudissent, ils sont con… tents.

Solennellement Augustin se tourne vers l’assistance :

-Messieurs, rendez-vous ici même dans vingt-deux ans, quatre mois et cinq jours, afin d’accueillir notre héros Séraphin Poileau…

Ce qu’on n’avait pas dit à ce brave Séraphin, et pour cause, c'est que si le voyage pour lui ne durerait que quatre heures, par contre pour ceux restés sur terre, le temps continuerait de s’écouler normalement, soit plus de vingt-deux ans ! Einstein l’a parfaitement démontré dans son ouvrage "Oui-Oui et l’horloge magique".

C’est long vingt-deux ans, quatre mois et cinq jours, il risquait fort de ne plus reconnaître les siens ! Mais quelle importance en regard du grand pas qu’il venait de faire franchir à la science ?

mercredi 2 septembre 2009

Saoul-FifreVivement la rentrée

Avachis sous la canadienne
Au camping du Gai Montagnard
Papa, sa meuf, mon oncle et la sienne
Deux semaines qu'on en a marre.

On attend que l'orage s'écarte
Mais Miss Météo est mal lunée
En ronchonnant, ils trichent aux cartes
Et prends ça pour t'apprendre à chialer.

J't'envoie mes bisoux les plus doux
Partage avec le chat
Je t'aime, je t'aime plus que tout
Les congés c'est vraiment pas çà.

Dedans la grosse caravane
Au camping des Flots pas vraiment bleus
Le beau temps est toujours en panne
Ça rend pas le touriste joyeux.

On attend que la grêle s'arrête
Le ciel gris va jusqu'à l'horizon
Entre Papa, Maman ça pète
Et c'est moi qui reçoit tous les gnons.

J't'envoie mes bisoux les plus doux
Partage avec le chat
Je t'aime, je t'aime plus que tout
Les congés c'est vraiment pas çà.

Sous un grand parasol en paille
Dans un club méditerranée
Il me tarde que je m'en aille
Retrouver ton mignon petit nez.

On est tous en sueur, on étouffe
On attrape des coups de soleil
À peine on bouge, on perd son souffle
Je languis de voler ton sommeil.

J't'envoie mes bisoux les plus doux
Partage avec le chat
Je t'aime, je t'aime plus que tout
Les congés c'est vraiment pas çà.

Sur sa feuille de nénuphar
La grenouille fait du pédalo
Quand c'est de l'eau qui tombe, elle se marre
Quand il fait chaud, elle saute à l'eau.

Elle va voir son copain au chômage
Ils font l'amour sous les ajoncs
Puis ils font des courses à la nage
En poursuivant les moucherons...