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lundi 13 juin 2005

Tant-BourrinDeux blogueurs sur la toile

Grâce aux talents graphiques de Zoé, dont l'oeuvre orne l'en-tête de ce site, vous avez tous une bonne idée de ce à quoi les auteurs de ce blog ressemblent. Mais peut-être ignorez-vous, amis lecteurs, que Saoul-Fifre et moi-même avons cotoyé les plus grands artistes que notre terre a portés et que ceux-ci nous ont également tiré le portrait.

Laissez-moi vous en apporter la preuve au travers de deux toiles, pièces essentielles du patrimoine mondial de l'humanité...


Portrait de Saoul-Fifre, par Edouard Manet


Ce portrait a été peint par Manet en 1866, alors que l'ami Saoul-Fifre n'était encore qu'un frêle bambin. Saoul-Fifre, âgé de sept ans, avait été abordé dans la rue par Manet, fasciné par son extraordinaire costume d'apparât.

Notez que l'apparât en question, bien qu'extraordinaire aux yeux de Manet, n'a rien de bien surprenant pour qui connaît Saoul-Fifre : 139 ans plus tard, il arbore toujours fièrement son bel uniforme - bien que légèrement défraîchi - chaque jour que dieu fait (mis à part son petit calot : il a depuis appris à se décalotter).

Manet, dans ses mémoires, a décrit avec force l'émotion qu'il a ressenti en réalisant cette toile. Jamais il n'avait réussi à capturer avec autant de force, autant de justesse, autant d'évidence, la fragile flamme de l'innocence qui brûlait dans le regard de Saoul-Fifre. Jamais artiste ne toucha d'aussi près l'essence même de l'enfance, cette quête de vie et d'amour, cette lumineuse candeur qui brille dans le regard perdu du jeune Saoul-Fifre.

Manet regrette toutefois avec une émotion tout aussi intense de n'avoir pas su trouver autant de force, autant de justesse, autant d'évidence, pour capturer également l'indicible désarroi qui traversa le regard de Saoul-Fifre quand il se mit à dégueuler tripes et boyaux à son troisième litron, mais il faut dire qu'à sa décharge, Manet était alors surtout occupé à essayer vainement de protéger plusieurs de ses toiles des projections gastriques du jeune bambin.

Commentaire de Saoul-Fifre : boaf, c'est pas que je tenais pas déjà l'alcool à l'époque, mais son picrate, c'était de la bibine... Et en plus, il n'avait pas arrêté de tripoter mon instrument, ce vieux cochon !


Portrait de Tant-Bourrin, par Pablo Picasso


Il m'est arrivé, le croirez-vous, de poser pour Picasso en 1937. Pablo Picasso, solide noceur, ne savait alors passer le plus clair de ses nuits qu'à courir la gueuse ou à peindre. Ce soir-là, je le croisais par hasard dans une sombre ruelle d'un quartier mal famé où je passais moi aussi par hasard, m'y étant malencontreusement égaré en faisant du tourisme culturel.

Picasso, qui venait de se faire rembarrer car il n'avait pas un sou vaillant en poche, n'avait qu'une idée en tête : peindre une toile qu'il chercherait à vendre au plus vite pour remplir sa bourse (le premier qui rajoute "et accessoirement se les vider" est prié d'aller se faire voir ailleurs). Etant le premier imbécile venu qu'il croisait, il me proposa de poser pour lui, je que je fis illico pour assouvir mes penchants exhibitionnistes prononcés.

Toute la maestria de Picasso est présente dans la toile qu'il peignit ce soir-là : l'étalon écartelé, langue tendue vers la dive mais inaccessible bouteille symbolise avec une puissance impressionnante la frustration sexuelle d'une soirée où il n'avait guère niqué.

Commentaire de Tant-Bourrin : quand j'y repense, je suis vert. Poser quatre heures à poil dans un atelier glacial pour finir représenté en bourrin bourré, ça fait ièch ! Y'a vraiment des coups de sabot au cul qui se perdent !

mercredi 8 juin 2005

Tant-BourrinUne enquête du commissaire Miszer

Il y a des jours où l'on ferait mieux de se torcher la gueule au méthanol et de rester au pieu avec une gueule ligneuse. Le commissaire Miszer se disait que s'il avait opté pour cette solution, il n'aurait pas eu à subir le spectacle de ce pauvre gusse baignant dans un étang de sang, la poitrine perforée, déchirée, labourée avec une rage apparente qui laissa Miszer pantelant.

"Merde, quel espèce de fou furieux a pu s'acharner ainsi sur ce type ?" Question purement formelle : évidemment, aucun de ses assistants n'avait la réponse.

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