Blogborygmes

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mercredi 29 août 2007

Tant-BourrinProduits dérivés (2)

Travaillant depuis des mois d'arrache-pied dans le cadre de notre politique de diversification, les laboratoires Blogbo sont fiers de vous annoncer aujourd'hui la sortie d'une toute nouvelle gamme de produits dérivés Blogborygmes™.

Mais attention, pas n'importe quels produits dérivés ! Foin de la pacotille habituelle, porte-clés, magnets ou stylos à deux balles que l'on cherche habituellement à vous refourguer !

Non, il s'agit ici de produits issus de nos recherches, les plus sérieuses qui soient, dans le domaine médical. Et là où les plus grands laboratoires pharmaceutiques du monde entier sont à la peine, les laboratoires Blogbo ont réussi : nos produits, particulièrement innovants, sont d'une efficacité parfaite pour lutter contre les plus terribles fléaux des temps modernes en termes de santé publique.

Examinons dans le détail les trois produits que vous trouverez dès aujourd'hui chez tous les bons pharmaciens...



Tabafeuque


"Quoi ? De simples patchs anti-tabac ?", direz-vous. Oui, mais pas n'importe quels patchs, car ceux-ci ont une efficacité garantie à 100%, sous réserve que le mode d'emploi soit scrupuleusement respecté (voir plus bas).

Fruits de longues années de recherche, les patchs Tabafeuque utilisent les propriétés médicinales étonnantes de l'excipient QSP, dont la diffusion sous-cutanée, via le patch, ôte instantanément à l'utilisateur toute envie de fumer. Des millions d'euros de vies sauvées en perspectives grâce aux laboratoires Blogbo !



Calorifeuque


Nous ne sommes pas peu fiers de vous annoncer que, contrairement aux grandes multinationales pharmaceutiques qui en rêvent depuis longtemps mais échouent lamentablement, nous avons réussi à mettre au point le premier médicament anti-obésité.

Calorifeuque est en effet un patch révolutionnaire dont l'application permet une perte de poids très rapide et sans effort, sous réserve que le mode d'emploi soit scrupuleusement respecté (voir plus bas).

Sans aller jusqu'à révéler notre secret de fabrication (soigneusement breveté, il va de soi), nous pouvons vous indiquer que le principe actif essentiel diffusé dans l'organisme par Calorifeuque est du H2O déshydraté, dont les vertus remarquables en matière de combustion des réserves graisseuses de l'organisme étaient jusque-là passées inaperçues aux yeux de chercheurs moins aguerris que les nôtres.

Grâce à Calorifeuque, bientôt la taille mannequin pour tous !



Blablafeuque


N'ayons pas peur des mots : Blablafeuque est un produit totalement révolutionnaire et sans égal !

En effet, il s'attaque à un des pires maux qui soit, à savoir la logorrhée ou, si vous préférez, la diarrhée verbale. Vos proches sont au bord du suicide à cause de votre flux incessant de propos oiseux et inintéressants ? Votre incapacité à vous taire plus de cinq secondes ruine votre vie en vous poussant à révéler des énormités sur votre propre compte sans même y prêter attention ?

Alors Blablafeuque est fait pour vous : un patch, et l'affaire est réglée, sous réserve que le mode d'emploi soit scrupuleusement respecté (voir plus bas). Grâce à son principe actif à base d'on ne sait pas trop quoi parce que l'étiquette du flacon s'était détachée, Blablafeuque viendra à votre secours, et votre logorrhée ne sera bientôt plus qu'un mauvais souvenir !



Mode d'emploi

L'ensemble des patchs de la gamme des Laboratoires Blogbo doivent être utilisés en respectant scrupuleusement le mode opératoire suivant.

1. Déchirer délicatement l'emballage du patch

2. Décoller les deux bouts de papier blancs

3. Appliquer le patch sur la bouche, conformément à la photo ci-dessous


Le patch doit être conservé en l'état durant toute la durée du traitement. Ne jamais essayer de le décoller sous peine de réduire à néant son efficacité.

Les durées conseillées de traitement sont :

     Tabafeuque : 6 mois, pour un sevrage tabagique complet

     Calorifeuque : un mois par dizaine de kilos à perdre

     Blablafeuque : traitement permanent


Si vous respectez scrupuleusement le mode d'emploi, les résultats sont garantis ou remboursés !

Merci qui ?

Merci Blogborygmes !

mardi 28 août 2007

Saoul-FifreL'Enfer du Jeu

Nathalie la sérieuse, Nathalie l'amie fidèle, l'épouse modèle, la maman attentionnée, c'est marrant comme un blog peut colporter des réputations usurpées, et c'est hallucinant surtout de voir avec quelle naïveté nous avons tous mordu dans ce portrait angélique et sommes tous tombés dans ce panneau en trompe-l'œil !

La réalité est bien autre.

Dès son plus jeune âge, Nathalie et son jeune frère furent obligés de suivre leurs parents dans l'exercice de leur vice, de les accompagner régulièrement dans le sanctuaire de l'âpreté, la ville du Mont-Dore et son Casino maudit. Alors, bien sûr, pour camoufler leurs tendances perverses, l'alibi était facile à trouver : "Nous allons faire prendre les Eaux à la petite", disaient-ils aux voisins. "Celles du Mont-Dore, mais également celles de sa voisine La Bourboule (au Casino tout aussi réputé, bien entendu) sont souveraines dans son cas", a prescrit le Docteur...

Et voici d'indignes crapules reconverties en un tournemain en couple aimant, attentif et ne reculant devant aucun sacrifice financier quand il s'agit de la santé de ses chéris.

Plusieurs fois par an, ces irresponsables revenaient là se vautrer dans le stupre, attirés comme par un aimant. Leurs enfants les voyaient rentrer dans cet endroit au luxe clinquant et tapageur et ne les retrouvaient que le soir, les yeux brillants, surexcités, ou bien l'humeur fracassante, selon que la chance leur avait ou non souri. Dans ce dernier cas, les petits savaient que les claques et les coups pleuvraient sur eux sans aucune logique et ils se serraient dans un coin l'un contre l'autre, pour se faire oublier.

Livrés à eux-mêmes durant la journée, ils côtoyaient les "curistes" dont la conversation tournait exclusivement autour de leurs supposés gains et de leurs martingales "infaillibles".

L'esprit d'un enfant est malléable. Il aime ses parents malgré tous leurs défauts et croit qu'il n'y a pas de meilleur choix possible que ceux qu'ils ont fait. Et Nathalie, tout naturellement, dès le lendemain de son anniversaire de majorité, jour où on lui permit l'accès à ce temple de l'argent "facile", rassembla ses économies et y entra avec curiosité.

Ce qui devait arriver arriva : elle tomba vite accro à cette ambiance malsaine et factice, à ces lumières multicolores simulant la gaieté, à cette adrénaline se déchargeant par à-coups dans ses veines dans l'attente de cette "carte si délirante qu'elle n'aura plus jamais besoin d'une autre", que chantait Léonard Cohen...

Quand sur son blog elle nous avoua passer ses congés en Auvergne, je lui envoyai un mail pour lui proposer de nous rencontrer, puisque ma smala et moi étions du côté de Limoges (aucun Casino d'aucune sorte à Limoges, je tiens à le souligner). Nous aurions pu nous rencontrer à mi-chemin, par exemple à Viam, patrie du phénomène littéraire Richard Millet ? "Non non, nous sommes au Mont-Dore et si ça ne te fait rien, je n'aimerais pas avoir à m'en éloigner...", me répondit-elle en invoquant de soi-disant et diplomatiques "malaises dans les virages", comme si les chemins limousins étaient sinusoïdaux ? Bon, qu'à cela ne tienne, nous emmènerons Bof qui adore l'Auvergne par contrat, vu que son patron est auvergnat, et ça lui fera un sujet de conversation bien lèche-boules pour sa redescente à la mine ?

Oui mais quand même ? Rester collée à son Casino comme une arapède sur un des jumeaux d'Hendaye ? Ha la drogue... Gross déchéance, gross malheur !!

Pardon pardon, Nathalie, je suis un horrible bonhomme, j'ai osé transformer notre sympathique journée saine et sportive en une description apocalyptique de la dépendance ! Mais tu sais ce que c'est : on a pas d'idées, on est de billet ce soir et on se dit "Le Mont-Dore, le Mont-Dore... ?" et on branche le logiciel d'écriture automatique, sans appuyer sur la touche "mettre à la corbeille les insanités". Voilà._

Merci pour les photos

dimanche 26 août 2007

Tant-BourrinSonnet pour le conte (de mes deux)

Il était une fois un joli testicule...
Il était une fois ? Non, il était deux fois,
Car il est reconnu dans tous les fascicules
Qu'il en faut un second pour faire contrepoids.

Ce joli testicule et donc son symétrique
Qui étaient plutôt cools, genre "take it easy",
Vivaient avec un truc, sec comme un coup de trique,
Une tête de noeud, un gros méchant zizi.

Quand ils furent à bout de vivre avec ce bout,
Ils voulurent un jour le pousser dans un trou
Pour s'en débarrasser, telle était leur idée,

Mais le trou était moite et plutôt accueillant :
Zizi y prit plaisir, c'est là le fait saillant.
Quant à eux, épuisés, ils en furent vidés !


Tant-Burnin                

samedi 25 août 2007

Saoul-FifreLe lever de Rrrroulio

Le soleil déjà haut darde ses rayons presque au zénith de mes paupières encor engourdies par la touffeur nocturne. J'en soulève une et, violemment ébloui, me dis qu'il serait peut-être l'heure d'attaquer une nouvelle journée de dur labeur.

Je tends mon bras sur la droite, ma main empoigne un ... pied, oui c'est bien un pied de Margotte, qui se libère en m'en fichant un bon coup au menton et qui grommelle : "Allume la cafetière !". Oui, nous savons qu'il existe des timers ou "temporisateurs" en français ou même des cafetières programmables, mais à vrai dire, depuis notre incendie dû à un court-circuit électrique, nous débranchons tout et c'est le premier qui se lève qui rebranche la cafetière préparée la veille.

Bon, moi je me prépare un "thé des deux mouflons", mais en tant qu'ancien caféïnomane, je suis solidaire. C'est dès le matin qu'on peut vérifier qu'un couple est une association de deux différences qui campent sur leurs positions respectives : ce serait quand même plus simple de prendre la même chose, on ferait des économies d'échelle ? Ben non : le thé, Margotte le prend après le repas de midi et u-ni-que-ment. Le soir, c'est encore autre chose, elle embraye sur la gnole et là, on peut rentabiliser notre énergie et gérer le budget serré-serré : on l'achète en cubis, on la met nous-même en bouteille, elle sort les verres, je m'empare du tire-bouchon, elle coince la bouteille entre ses cuisses, j'introduis en tournant et en faisant attention de pas pousser trop loin le bouchon et j'y tire dessus aussi fort que je peux.

Et après on trinque, pendant que les enfants boivent, mais je m'aperçois que là, je suis en train de vous raconter hier soir, au bac, j'aurais eu une belle banane, c'est qu'ils aiment ça, les hors-sujet, hinhin, chouette un hors-sujet, le con, il sait pas lire et il veut le bac, je rêve non mais, pincez-mi et pincez-moi, çui-là, il entrera dans la carrière quand je n'y serai plus, pas avant !

Oui, donc : le sujet se lève, ou plutôt il se casse la margoulette sur les vêtements sales et éparpillés qui lui servent de descente de lit. Je m'assieds sur le bord du matelas un peu dans la position du penseur de Rodin, mais les deux mains sur les oreilles et en secouant la tête comme un chien de haillon arrière. Dure dure, la biture. Ya un orchestre cinq ou six phoniques qui joue dans ma tête sous les ordres d'un chef pressé de rentrer chez lui. Je finis par retrouver mes automatismes de sortie de sommeil. Mes lunettes, ma montre. Si je ne les ai pas bues, elles doivent être avec les chaussettes. Mon slip. Enfiler mon slip. La dernière fois que je suis allé aux chiottes à poils, j'ai croisé ma fille qui s'est enfuie en hurlant. Écouter Freefounette. Éviter les traumatismes aux innocents. Le laisser pendre de la main gauche. Enfiler le pied droit, puis le pied gauche, et tirer jusqu'en haut. Rajuster de la main droite. En profiter pour se gratter. Je distribue la technique sur le web en copyleft pour ce qu'elle vaut, mais elle est éprouvée et respecte le tissu.

Je me dirige vers les toilettes, enfin : je prends un cap et j'essaye de m'y tenir. Arrivé au port, je m'affale et profite que ma vessie se vide de son alcool pour repiquer un petit somme, pas vu pas pris. Je me réveille en sursaut, c'est Margotte qui essaye de casser la porte. Ne sentant pas l'odeur du café monter jusqu'à ses narines, elle a flairé l'arnaque et a décidé de s'arracher du lit, sans que cela fasse tourner au beau fixe l'aiguille du baromètre de sa bonne humeur. Elle veut rentrer mordicus. Un reste de logique lui murmure à l'oreille qu'en payant sa part du crédit elle obtient ainsi une espèce de droit à se servir de nos commodités quand elle en éprouve le besoin. Et il est difficile de lui donner tort, vu que, je jette un coup d'œil à ma tocante, je squatte l'endroit depuis 3/4 d'heure. Je déverrouille, elle me détrône et me jette dans le couloir, et prend ma place. Putsh réussi.

J'abdique et descends mettre en route la machine pour le café de Madame. Pendant que le gicleur gargouille, je mets une grande casserole sur le plus grand feu ouvert à fond, avec un peu d'eau dedans, pour gagner du temps. Je mets une cuillère de miel dans un bol, remplis ma boule de thé, et hop : l'eau bout déjà et je la verse à infuser. Lendemain de fête, héhé, il doit rester du gâteau au chocolat de Zoé, reste plus qu'à trouver où ils me l'ont caché cette fois-ci.

Ha tiens, le voilà, au dessus de l'armoire à chaussures !

J'emporte le tout sous la tonnelle. Quel calme. Un peu bruyants, ces oiseaux, non ? Hmmm, et tout ça sent bien bon ?

Je crois que je vais me laisser aller à pousser un grand Ahhhhhhhhhhhh ! de satisfaction q;^)

jeudi 23 août 2007

Tant-BourrinUsé jusqu'à la corde

Ce n'est pas drôle de porter un nom qui prête à sourire comme Malèze. Et ça l'est encore moins quand vos parents ont eu l'idée saugrenue - à moins que ce ne soit du vice - de vous prénommer Léger.

Un nom aussi grotesque influe-t-il inévitablement sur votre destinée ? Assurément, se disait pour la énième fois Léger Malèze, comment pourrait-il en être autrement ?

A cela s'étaient ajoutés une enfance terne, une vie insipide, un travail purement alimentaire, quelques aventures sans lendemain qui avaient laissé place à la solitude de tous les jours et, finalement, une grande lassitude, une terrible lassitude dont il ne parvenait plus à se défaire depuis des années. Mon dieu, comment avait-il pu en arriver là ?

Le regard de Léger se perdait dans la vague amère de ses pensées. Puis se raffermit et se posa sur le noeud coulant qui oscillait doucement devant lui.

"Allez, se dit-il, juste un mauvais moment à passer".

Sa gorge se serra. Ses yeux, de nouveau englués de flou, revoyaient défiler les images de sa vie.

Le visage de son père, jeune, se dessinait avec une netteté telle qu'il aurait pu le croire là, présent, devant lui. Ce père métayer, sec et sévère comme un coup de trique et qu'il avait passé son enfance à haïr de tout son coeur, jusqu'à ce que le Malin exauce ses prières en le faisant mourir des poumons, alors que Léger n'avait que neuf ans.

Le portrait de sa mère s'esquissa également, pâle et effacé comme elle l'avait toujours été elle-même, que la vie n'avait pas épargnée, mettant prématurément fin à un mariage Charybde pour la pousser dans un remariage Scylla avec un homme aussi violent et aussi peu aimant que le premier.

Il revit aussi ses frères, ses soeurs, les travaux harassants de la ferme, les journées sans joie et sans jeux, la froide humidité des murs les nuits d'hiver. Il se remémora les premiers émois amoureux, la Jeanne de Sainte-Fauste, la Marie de la Rigaude, et les autres, les autres dont il rêvait de caresser la peau. Mais la disgrâce de son visage et son nom ridicule suffisaient à les tenir éloignées de lui.

Il revécut ce rude été pluvieux où la moisson avait été mauvaise et où il apparut que la métairie, qu'avait reprise en main son frère aîné, ne suffirait pas à nourrir sa mère et sa fratrie, ce rude été à l'issue duquel il avait dû aller chercher du travail en complément dans la ville voisine. Un travail qu'il avait trouvé si difficile au début mais qu'il accomplissait maintenant depuis des années de façon si machinale.

Puis il ressentit encore une fois la cuisante douleur de ce mariage qui semblait presque conclu et qui avait avorté quand la Marthe du Hourrat, qui lui avait promis les fiançailles, lui avait préféré le Joseph, juste parce qu'il avait plus de biens que lui et qu'il était plus beau garçon.

Ses poings se serrèrent à cette pensée, avant de s'ouvrir de nouveau pour pleurer des doigts ballants, alors qu'il revivait la morne grisaille des longues années qui s'étaient écoulées depuis ce jour, et ses épaules semblèrent se voûter plus encore sous le fardeau de la lassitude.

Tout cela repassait silencieusement devant ses yeux noyés dans le lointain. Et puis ceux-ci, comme brutalement animés d'une solide détermination, accommodèrent pour observer de nouveau la corde épaisse et son noeud coulant qui tanguait devant son visage.

"Il est temps d'en finir", se dit-il simplement.

Un instant plus tard, la corde oscillait encore doucement, mais elle supportait le poids d'un corps sans vie.




Sa tâche accomplie, Léger Malèze reprit le chemin de la métairie. Oui, décidément, sa vie, sa solitude, son travail de bourreau lui pesaient et il songea que le bonhomme dont il venait de s'occuper était déjà au moins son soixantième pendu.

Et puis il se rappela que c'était le jour où l'on devait tuer le cochon à la ferme. Il sourit et pressa le pas. Voilà au moins qui allait un peu lui changer les idées !

mercredi 22 août 2007

Saoul-FifreC'est du propre !

Comme nous le savons (à la lavande), je le répète assez, je n'ai rencontré la famille Tant-Bourrin qu'une seule fois, et encore, sans le petit Tant-Bourriquet, pas encore né. Ça n'a pas altéré nos rapports, puisque, comme dit le dramaturge, non, pas lui, l'autre : "Et le désir s’accroît quand l’effet se recule...", et puis j'ai eu droit à des photos, à des mails adorables, mais la chose me turlupinait.

Alors je me suis creusé la tête et je me suis souvenu de leurs airs gênés, pas à l'aise, lors de leur unique visite. Ils faisaient de grands gestes comme pour chasser les mouches devant leur visage, ils se mouchaient plus fréquemment que la normale, se tripotaient le nez d'un air ennuyé malgré mes brillantes diatribes. Bizarres.

Le texte suivant leur est dédié.

Au début, je me décapais
Tous les premiers jeudis du mois
C'était une fête, un cadeau
Pour bien savourer les sous-bois
Il faut connaître le fumier
Pour apprécier la propreté
Il faut savoir être crado
C'était une fête, un cadeau !

Refrain :

Il faut frotter, frotter, frotter
Pour enlever la saleté
Oui mais, frotter
Ça fait suer
Alors il faut se relaver
Et tout est à recommencer !

Puis je me suis débarbouillé
Le Dimanche, jour du bon dieu
C'était un devoir, un Crédo
Il ne faut pas être morveux
Dans des habits dominicaux
Pour ronger l'os du pot-au-feu
Je me récurais les naseaux
C'était un devoir, un Crédo !

Puis je me suis lavé les pieds
Le soir avant d'aller au pieu
C'était un supplice un fardeau
Où me menait ce petit jeu ?
N'en faisais-je pas un peu trop ?
La dépendance rend nerveux
J'étais un drogué du bain chaud
C'était un supplice, un fardeau !

Alors j'arrêtai brusquement
Je retrouvai ma liberté
Ce fut la joie, l'Eldorado
Je me suis plus brossé les crocs
Je me suis plus rincé le cul
Mes amis ne sont plus venus
Ma femme est partie au grand trot
Avec un laveur de carreaux

Et mes yeux se sont délavés
Sous les flots de larmes coulés

lundi 20 août 2007

Tant-BourrinMon prochain album (5)

Mon enthousiasme est vite retombé face à l'accueil mitigé que vous avez réservé à la dernière maquette que j'ai réalisée pour mon prochain album. Un accueil à peu près à la hauteur de celui que vous aviez déjà réservé à la première, à la deuxième et à la troisième mouture.

Et vu que le lectorat de Blogborygmes est à peu près représentatif du niveau des gros boeufs des acheteurs potentiels de mon CD, j'ai préféré assurer le coup en passant toutes les prises à la broyeuse et en reprenant tout à zéro.

Le souci, c'est que je me trouvais à nouveau sans producteur. Mais étrangement, cette fois-ci, il n'était pas parti furieux en claquant la porte comme la quinzaine de producteurs que j'avais usés précédemment. Non, celui-là m'avait quitté solidement encadré par deux types en blouse blanche qui étaient venus le chercher pour d'obscures raisons que j'ignore.

Alors, pour le coup, j'ai décidé de me recentrer sur l'essentiel, c'est-à-dire moi, et de m'autoproduire, considérant que, dans le fond, ça me ferait autant de royalties à ne pas partager on n'est jamais aussi bien servi que par soi-même.

Et puisque j'étais donc parti à me recentrer sur moi-même, je me suis dit qu'il fallait aller puiser au plus profond de mon âme les matériaux de mes prochains hits, ne pas hésiter à se balader du côté sauvage de la nature humaine pour capter l'attention des sauvages des fins amateurs de musique que vous êtes.

Et comme je suis décidément un bon cheval, je vous offre en exclusivité mondiale la maquette du morceau-phare de mon prochain album. Attention, c'est sombre, c'est déchiré, mais ça déchire grave, non ?




Cliquez sur l'image pour voir la pochette en grand


Tant-Bourrin - Bienvenue chez les bouseux


Saoul-Fifre est un sacré cul-terreux
Quand j'l'ai rencontré, ça puait un peu
Il a eu un rire niaiseux
M'a tendu une main dégueu
Et dit :
Hé mec, bienvenue chez les bouseux !
Ouais cré vingt dieux, bienvenue chez les bouseux !

Le Souf' m'a présenté ses poulettes
D'la volaille qui crie, qui chie, qui pète
Et, de fait, ces sales bêtes
M'ont chié sur les baskets
L'Souf' dit :
Hé mec, bienvenue chez les bouseux !
Ouais cré vingt dieux, bienvenue chez les bouseux !
La basse-cour faisait : gout gout gout gout gout...

Puis j'ai vu Julie, sa grosse cochonne
Souf' m'a dit "fais gaffe, elle fait la trogne"
Elle m'a poursuivi, en rogne
Et m'a mordu les roustones
L'Souf' dit :
Hé mec, bienvenue chez les bouseux !
Ouais cré vingt dieux, bienvenue chez les bouseux !

Irrité par mes cris de douleur
L'bouc de Souf' a eu ses vapeurs
Il a calmé sa fureur
Sur mon pauvre postérieur
L'Souf' dit :
Hé mec, bienvenue chez les bouseux !
Ouais cré vingt dieux, bienvenue chez les bouseux !

Puis Saoul-Fifre m'a invité à boire
Une petite liqueur de son terroir
Ça m'a brûlé les mâchoires
Et après c'est le trou noir
L'Souf' dit :
Hé mec, bienvenue chez les bouseux !
Ouais cré vingt dieux, bienvenue chez les bouseux !
Et le Souf' buvait : glou glou glou glou glou...

(Téléchargeable directement ici)


Mais... hem... j'ai encore un léger doute existentiel, là.

De méchantes langues (pour ne pas dire des langues de travailleuses du sexe) m'ont sournoisement susurré que mon nouveau projet d'album ressemblait très légèrement à ceci...

Mais bon, je ne vais pas me laisser abattre par ces mesquineries fielleuses qui puent la jalousie à des kilomètres à la ronde... S'il fallait s'inquiéter de très très vagues ressemblances avec des petites productions obscures d'artistes amateurs, on n'aurait pas fini d'être traumatisé !

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