Blogborygmes

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

samedi 25 septembre 2010

Tant-BourrinQuand j'étais modèle (4)

Cela fait fort longtemps que je ne vous ai point narré une de ces si savoureuses anecdotes qui émaillèrent ma folle jeunesse, du temps où je mettais le pied à l'étrier à de jeune artistes-peintres débutants en acceptant de poser pour eux. Je vous ai déjà raconté comment Léonard de Vincennes accéda à la notoriété grâce à moi, comment Yves Klein m'en fit voir de toute sa couleur et comment je fus à l'origine du plus célèbre tableau de Botticelli. Les plus croûlants fidèles lecteurs se souviennent peut-être même d'un très ancien billet dans lequel je leur contai ma première séance de pose pour Picasso.

Mais voici une autre rencontre dont je ne vous ai point encore parlé : une des plus importantes mais également des plus douloureuses qui soit.

Lire la suite

lundi 13 septembre 2010

Tant-BourrinL'avenir n'est plus ce qu'il était

9 septembre 2023

Mes travaux sont sur le point d’aboutir. Premier essai prévu demain matin : le couronnement de plus de dix ans d'efforts. D'ici là, je dois procéder aux ultimes vérifications. Dans moins de vingt-quatre heures, je deviendrai le premier homme à voyager dans l'avenir.

Lire la suite

dimanche 5 septembre 2010

Saoul-FifreWonderblogworld

Le monde féerique et épastrouillant des blogs.

Perso je n'ai aucune idée du temps que durera encore cette magie, sûrement moins que les contributions, ni si elle aura relevé ne serait-ce que d'un quart de poil de cul la conscience planétaire, ça se saurait, mais une évidence devenant certitude surnagera dans la mer des questionnements inutiles : jamais je ne regretterai les rencontres savoureuses que m'aura valu ce simple petit fait d'écrire des conneries sur le Net en lecture ouverte avec réactions écrites autorisées.

Un exemple bien représentatif de ces collisions/collusions éminemment positives, c'est celle avec Croukougnouche et son artiste/artisan/compagnon de V. (comme Valeureux). L'affaire date d'un an à peu près, je rentre de congés et je ne sais pas ce qu'ont pu gambiller pendant mon absence mes deux alcooliques, Tant-Bourrin et Andiamo, mais Blogborygmes est pris d'assaut par des commentaires issus - non, pincez-moi et dites-moi que je rêve - de blogs de filles !!! Je clique, je lis consciencieusement, je regarde en fait, car il y a surtout des photos, de fleurs, de chatons, les couleurs sont flashies, nous sommes effectivement tombés au beau milieu d'un nid de blogs de filles !

Je pense que le plus sage est d'appeler les pompiers pour le faire détruire. Elles font que s'embrasser en pleurant de bonheur ou en riant de leurs souffrances. Ça parle beaucoup de bébés plus beaux les uns que les autres mais on en voit jamais les photos, on est obligés de les croire sur parole car internet c'est plein de pédophiles et ça craint vraiment du boudin ! Elles se déguisent en fées, ou tiens : en princesse, ou allez : en bergère/jardinière !

Portraits rêvés, virtuels ou sincères, intimistes ou secrets, les blogs, de filles ou de garçons, sont avant tout des re-créations du monde et des récréations entre deux tranches horaires de boulot, pour les enfants que nous sommes restés. Dans le lot de blogs découverts à cette époque, celui de Croukougnouche me sidéra très vite par sa créativité tous azimuts.

Les chatons ? Présents !
Les fleurs et les papillons en photos-macros ? Présents !
Les recettes végétariennes ? Présentes !

Pas l'ombre d'un doute, Croukougnouche est une fille et, même si ça m'arrache la langue de l'avouer, moi qui préfère taquiner que complimenter, une tout à fait belle fille ! Mais pas que. Et tout est dans le "pas que". Elle fait tout sur son blog, tout est d'elle ! C'est pas le genre à récupérer des tableaux ou des poèmes à droite à gauche chez les autres. Au début j'avoue que j'ai eu du mal à croire à ce talent multiforme, à admettre qu'une seule personne était l'auteur de ces textes poétiques, ciselés apparemment avec facilité, au fil de l'inspiration... Que la même personne était dotée également d'un coup de pinceau magistral, d'un sens de la couleur épatant, osant les contrastes, les formes distordues mais expressives, attirant le regard, pleines de sens... qu'une autre encore, dans un autre recoin d'elle même, adorait les collages, les plaisanteries graphiques, les esquisses, la vivacité du trait...

Continuant l'épluchage attentif de ce blog-artichaut, j'appris, et nous eûmes les photos, que Croukougnouche faisait partie d'une troupe de théâtre de rue, n'hésitant pas à se déguiser en grappe de raisin vinifiée par Bacchus, mais peut-être n'ai-je pas tout compris. Actrice, danseuse, n'y a t-il donc pas de fin à la liste des cordes de son arc ? Non. C'est d'ailleurs grâce à son activité de chapelière que nous nous sommes rencontrés, car elle imagine des espèces de couronnes tricotées très originales, très colorées, inspirées (un peu) des bonnets lapons, qu'elle vous réalisera sur commande et selon vos couleurs préférées. Il me tarde cet hiver pour porter sur mon tracteur la casquette à oreillettes qu'elle m'a concoctée et asseoir ainsi définitivement ma réputation de branque auprès de mes voisins paysans.

Lecteur fidèle, je finis par savoir que le vrai métier de notre artiste, son gagne-pain officiel, était "intervenante musicale dans les écoles".

Musique ??? En plus, elle fait de la musique ? Attends, attends, mais Tant-Bourrin et moi avons de pleins cartons de chansons orphelines, de textes sans mélodies et s'il y a une chose triste à chialer, c'est bien ces pauvres mots avachis sur du papier, attendant la musique salvatrice qui les fera se dresser et se mettre à danser !

Je vous dis qu'elle sait tout faire ! Je lui ai envoyé ce texte et elle m'a posé dessus du premier coup une mélodie jazzie bourrée d'optimisme et elle la chante d'une voix claire, gaie, sincère, convaincue... Je suis aux anges !

Mélodie, accompagnement, interprétation : Croukougnouche
Texte : Saoul-Fifre

Seuls sur le Grand Chemin , un jour sommes partis
Le sol était tout blanc et doux comme un jeudi
Et le soleil si chaud que vite nous avons
Enlevé tout ce que sur la peau nous avions...

Nous partions pour savoir, ta main dedans ma main
Si les couleurs brillaient au bout du Grand Chemin
Si le ciel était d'or, si les arbres étaient bleus
Ou bien si la lumière se séparait en deux ?

Nous sommes seuls sur ce chemin
Nous sommes seuls dans ce grand lit
Nous y marchons avec les mains
Nous y vivons de nos folies
Nous avons tant et tant marché
Ne cherchons pas plus loin l'ourlet
Le vent du soir s'est ramolli
Nous passerons ici la nuit .

Nous partions pour savoir, mes cheveux dans ton cou
Si nos deux libertés se donneraient des coups
Et si l'Amour valait la peine qu'on le prenne
Avec la jalousie à travers les persiennes...

Nous partions pour savoir, ta bouche sur ma bouche
Si nos graines d'Amour pourraient y prendre souche
Si l'on pouvait donner, avec nos petits cœurs
À cet autre, une vie sans haine et sans rancœur...

Nous sommes seuls sur ce chemin
Nous sommes seuls dans ce grand lit
Nous y marchons avec les mains
Nous y vivons de nos folies
Nous avons tant et tant marché
Ne cherchons pas plus loin l'ourlet
Le vent du soir s'est ramolli
Nous passerons ici la nuit .

Nous partions pour savoir, mon corps contre ton corps
Si le bonheur à deux était possible encore
Si le désir de l'autre résisterait longtemps
À la course incertaine sur les chemins du temps ...

Le sable était tout blanc et le soleil très chaud
Nous avons fait l'amour tout au fond d'un cachot
Dans la neige, au sommet d'un pic d'Himalaya
Au large, dans la mer où plus d'un se noya ...

Nous sommes seuls sur ce chemin
Nous sommes seuls dans ce grand lit
Nous y marchons avec les mains
Nous y vivons de nos folies
Nous avons tant et tant marché
Ne cherchons pas plus loin l'ourlet
Le vent du soir s'est ramolli
Nous passerons ici la nuit .

Le vent du soir s'est ramolli
Nous passerons ici la vie.