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dimanche 30 août 2009

Tant-BourrinLe Blogbodico (10)

Aimant les comptes aussi ronds que le Souf' un soir de cuite, voici la fournée n°10 du Blogbodico.

Oui, n°10, car avant ce tome flambant neuf, il y a eu les tomes numéros 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8 et 9 !

Je vous laisse donc découvrir le tome nouveau, un peu plus court que les autres (été oblige !)... Un tome-pouce, quoi ! :~)




Barreaumètre : (n.m.) Instrument servant à mesurer la taille des sexes masculins en érection. Mon Roger, le samedi soir, il fait souvent péter le barreaumètre, mais c'est toujours signe de précipitation : ça dure moins d'une minute.


Boissoneuse pâteuse : (n.f.) Bouche sujette à une sensation désagréable d'enduit muqueux sur la langue, suite à une beuverie. - Eh, le Roger, tu viens prendre un coup au bistrot ? - Non, j'ai un peu trop bu hier au soir et j'ai la boissoneuse pâteuse. Et comme j'y ai claqué tout mon blé, je me suis pris une avoinée par la Germaine !


Chaude-peace : (n.f., anglicisme) Volonté de paix manifestée de façon claire et exubérante. Les manisfestants ont défilés en faveur de la chaude-peace dans le monde en chantant "give peace a chancre". (Antonyme : guerre froide)


Dance-floor intestinal : (n.m., anglicisme) Piste de danse fréquentée par des vacanciers incontinents dans les pays où sévit la turista. Le port de bottes est conseillé sur un dance-floor intestinal.


Hebdomaderche : (adj.) Qui se livre à la copulation une fois par semaine, généralement le samedi soir. Mon Roger, il est hebdomaderche, sauf les fois où je suis menstruelle.


Pompier-toilettes : (n.m.) Fellation pratiquée dans un lieu d'aisance. Je sais, je n'aurais pas dû faire un pompier-toilettes à Jean-Kévin hier au soir, mais j'étais complètement torchée.


Sidérorgie : (n.f.) Débauche sexuelle sidérante par la vigueur des participants. Il se livrait avec tant de vigueur à la sidérorgie qu'on l'avait surnommé "Bite d'acier".


Zizig-zag : (n.m.) Déviation pénienne. C'est chiant : j'ai un zizig-zag et, chaque fois que je vais aux urinoirs, je pisse sans m'en rendre compte sur les pieds du voisin.

vendredi 21 août 2009

Tant-BourrinComment Jean-Gunther Eunohar conquit le monde

Jean-Gunther Eunohar se regarda avec attention. Quelle petite mine il avait ! Il faut dire qu'il n'avait pas ménagé ses efforts depuis trois ans qu'il avait entrepris ses travaux de recherche. Il se caressa le menton en arborant un immense sourire de satisfaction, pendant que son reflet se grattait le bout du nez.

En fait, son reflet n'était pas vraiment un reflet, dans la mesure où aucun miroir ne se trouvait dans la pièce. Non, le reflet était tout simplement Jean-Gunther Eunohar lui-même. « Tout doublement » et « eux-mêmes » seraient d'ailleurs des expressions plus appropriées : il y avait bel et bien deux Jean-Gunther, en tout point identiques, dans le laboratoire.

Et si l'un et l'autre souriaient ainsi, c'est qu'ils avaient réussi leur expérience. Ou plutôt « il avait », puisque quelques instants plus tôt, il n'y avait qu'un seul Jean-Gunther Eunohar au monde.

Cette histoire est décidément difficile à conter. Sûrement sera-t-il plus aisé de reprendre le bout chronologique de la pelote.

Jean-Gunther Eunohar, depuis sa prime enfance, était un génie comme il n'y en a qu'un ou deux par génération, passionné de sciences physiques et de biologie, et qui rêvait de marquer l'histoire de l'humanité. Mais, hélas, son caractère profondément introverti, ses difficultés d'élocution et son désintérêt pour toute forme de vie sociale l'avaient toujours fait passer au mieux pour un marginal perdu dans ses rêves, au pire pour un semi-demeuré.

A la mort de sa mère, tout l'héritage lui avait servi à transformer le pavillon familial en un laboratoire de recherche dans lequel il passait le plus clair de ses journées et le plus sombre de ses nuits en prime, ne mettant le nez dehors que pour acheter de quoi se sustenter.

Mais, si les voisins jasaient sur son compte et le traitaient d'illuminé, lui avait une confiance sans faille dans la puissance absolue de ses facultés mentales et dans la réussite imminente de ses recherches sur l'ubiquité des organismes vivants. Oui, tel était l'objet de ses travaux : conférer à l'homme le don d'ubiquité !

Cette quête paraît insensée à tout un chacun, mais elle ne l'était pas aux yeux de Jean-Gunther : il était convaincu de sa faisabilité. Il avait ainsi orienté ses recherches vers l'intensification des flux endergoniques des cellules en soumettant leurs membranes plasmiques à un double flux radiatif et photonique, après injection d'une solution à base de peroxyde de benzoyle, de sphingomyéline, de déoxycorticostérone et de proctatinium appauvri en dose infinitésimale.

Bien évidemment, cela paraît simple dit comme cela, mais il avait dû tâtonner des mois durant avant d'en arriver à cette piste prometteuse. Jusqu'au jour où, certain de tenir le bon bout après quelques essais sur une culture de cellules, il avait décidé de procéder à des tests sur sa propre personne.

N'importe quel chercheur, par prudence, aurait préalablement réalisé des dizaines et des dizaines d'essais sur des animaux de laboratoire, mais pas Jean-Gunther Eunohar. Non qu'il se souciât du bien-être des souris et des lapins - il manquait bien trop d'empathie pour cela - mais simplement parce qu'il était certain du résultat et que son orgueil exigeait qu'il soit le premier être vivant au monde à posséder le don d'ubiquité.

Deux heures après s'être fait l'injection de sa composition, il se soumit donc au rayonnement de son transmuteur radiophotonique et attendit que les effets s'en fassent sentir.

Ceux-ci ne furent pas immédiats, mais quand la mutation de sa structure cellulaire fut entièrement achevée, il sentit soudainement son corps enfler sous l'effet d'une hypermitose. Dans le moindre recoin de son organisme, la division cellulaire catalysée à l'extrême lui fit ressentir ce qu'aucun être humain n'avait ressenti jusqu'alors : le dédoublement de tout son être. Deux nouveaux bras apparurent, ainsi que deux nouvelles jambes, qu'une seconde tête, puis son tronc lui-même se scinda en deux pour donner deux êtres, entiers et semblables en tout point à leur souche commune.

Evidemment, l'ubiquité ne concernait pas les vêtements, et ceux-ci pendaient en lambeaux sur les corps de Jean-Gunther Eunohar : l'un avait ainsi encore la manche gauche de ce qu'il restait de sa chemise, l'autre avait la droite. Ils jubilèrent intérieurement : ils avaient réussi ! Ils étaient le plus grand génie de tous les temps ! La face du monde en serait changée ! Le prix Nobel – au moins ! - était pour eux ! On parlerait à jamais de lui/eux dans les livres d'hist…

Les Jean-Gunther se figèrent soudain : ils sentaient quelque chose se produire en eux. Nom de dieu ! Le processus continuait ! Leur corps se dédoublait encore !

« Ah, c'est vrai, se dirent Jean-Gunther, je n'ai pas pensé à ce détail : comment arrêter le processus une fois celui-ci enclenché ? C'est ballot, ça ! »

Les Jean-Gunther, maintenant au nombre de quatre, se mirent à réfléchir activement à la question. Il leur avait fallu trois ans pour concevoir leur dispositif d'ubiquitisation, et ils craignaient qu'il ne leur en faille presque autant pour trouver comment interrompre ce qui avait tout l'air d'une réaction en chaîne incontrôlable.

Et de fait, trois heures plus tard, les soixante-quatre Jean-Gunther n'avaient pas vraiment progressé dans la résolution du problème : être nombreux n'est d'aucune aide à la réflexion quand on a exactement la même structure mentale. En revanche, les cinquante mètres carrés du pavillon commençaient à ne plus suffire à les contenir.

A onze heures du soir, plusieurs dizaines des 512 Jean-Gunther s'entassaient, un peu gênés par leur nudité, dans le jardin.

« Zut, la situation commence à devenir problématique », se dirent-ils avec un bel ensemble.

Elle l'était encore plus au lever du soleil : 500000 Jean-Gunther nus erraient dans les rues de la ville et commençaient même à déborder sur la banlieue. L'alerte avait bien évidemment été lancée entre-temps, ce genre de manifestation nudiste de masse ne pouvant pas passer inaperçue, mais les forces de l'ordre avaient été très rapidement débordées : les malheureux agents de police finissaient généralement par craquer nerveusement après avoir demandé une centaine de fois aux fauteurs de trouble de décliner leur identité et recueilli tout autant de fois la même réponse.

Le rêve de gloire de Jean-Gunther Eunohar se réalisait, même si ce n'était pas de la façon imaginée : le monde entier appris vite à le connaître, d'abord par la télévision, puis de visu car sa démultiplication semblait ne jamais devoir cesser. En fin d'après-midi, la France entière était bondée de plus de mille milliards de Jean-Gunther.

De critique, la situation devint catstrophique durant la nuit : au petit jour, le monde comptait plus de 300000 milliards de milliards de Jean-Gunther Eunohar. Dans le nombre, bien évidemment, beaucoup étaient morts, soit par étouffement, soit par écrasement, soit par noyade dans les océans, l'Eurasie toute entière ne pouvant plus suffire à les contenir, pas plus que l'Afrique. Inutile de préciser que les dégâts humains étaient tout aussi importants parmi les populations non-jeangunthériennes préalablement en place.

Plus rien ne pouvait contenir la croissance exponentielle : la masse indénombrable des Jean-Gunther emplit les océans, finit par atteindre les terres jusque-là préservées, Amérique, Océanie, et les submergea.

Quand la multiplication folle se calma et finit par cesser d'elle-même, la surface de la Terre était recouverte d'une couche uniforme de Jean-Gunther d'une vingtaine de kilomètres d'épaisseur. Une couche dans laquelle aucune forme de vie humaine n'avait pu survivre.

Le but ultime de Jean-Gunther était donc pleinement atteint : il avait marqué à jamais l'Histoire de l'humanité toute entière. Avec lui, elle avait fini dans une mer d'Eunohar.

jeudi 13 août 2009

Tant-BourrinLe billet de blog le plus long du monde !

Attention, grande première sur Blogbo, puisque vous allez assister en direct à l'établissement d'un record du monde, celui du billet le plus long de toute l'histoire de la blogosphère !

Installez-vous bien dans votre fauteuil, c'est parti !

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mardi 4 août 2009

Tant-BourrinPique-nique

- Bon, tu surveilles les fils pendant qu’ils vont faire pipi ? Moi, je prends les affaires et je vais chercher un coin d’herbe où s’installer pour pique-niquer.

Il tira le frein à main, descendit, ouvrit le coffre et prit la glacière ainsi qu’un plaid à carreaux rouges et blancs. Pendant que ses deux fils allaient adopter la position du mictionnaire dans les sous-bois et humidifier l’humus, il enjamba le fossé et chemina vers un grand chêne isolé à l’ombre duquel il ferait sûrement bon s’offrir une petite sieste après le repas.

Le coin était parfait : une herbe épaisse et accueillante pour les fessiers, à l’abri des rayons dardés par le soleil. Il posa la glacière, saisit deux coins du plaid puis, tout en surveillant l’arrivée éventuelle de nuages, fit claquer celui-ci dans l’air pour bien l’étendre sur le sol. Pas de souci céleste à court terme : malgré un risque d’orages localisés annoncé par la météo, le ciel demeurait pour l'heure aussi bleu qu’un papier d’huissier.

Son regard put donc redescendre sur terre. Et ce qu’il aperçut alors fit jouer à son cœur un solo de batterie digne d’un morceau de trash-speed-metal. Le terrain sur lequel il avait étendu le plaid était parfaitement dégagé, il en était sûr. Et pourtant, il semblait que la couverture reposât sur quelque chose, dont on ne pouvait que deviner la forme sous les plis à carreaux rouges et blancs. Quelque chose d’environ un mètre quatre-vingt de long, de cinquante centimètres de large, quelque chose qui ressemblait à…

Non, ce n’était pas possible !

D’un geste parkinsonien, il souleva prudemment un coin du plaid, jusqu’à découvrir… un visage ! Un cadavre ! Il y avait un cadavre sous le plaid, là où un instant plus tôt il n’y avait absolument rien !

Et, malgré ses traits révulsés, ce visage lui disait quelque chose. Quelque chose qui ressemblait à ce qu’il voyait chaque fois qu’il passait devant son miroir.

Il sentit ses jambes se transmuter en guimauve et ses intestins en corde à nœuds. Un macchabée surgi on ne sait d’où et qui lui ressemblait trait pour trait !

Il ferma les yeux et secoua la tête. Non, ce n’était pas possible !

Quand il rouvrit ses paupières, une fraction de seconde plus tard, il n’y avait plus rien à ses pieds, ni cadavre, ni plaid.

Ses yeux s’écarquillèrent d'une stupeur renouvelée, et ce d’autant plus qu’il ressentit simultanément une violente déchirure dans sa poitrine. Son cœur fragile de cadre sur-stressé pétait une durite sous un trop-plein d'émotion.

Il grimaça, gémit et, brutalement, chut dans l’herbe.

Une fraction de seconde plus tard, un type apparut soudain de nulle part, dressé au-dessus de lui, qui étendait un plaid en regardant les nuages. Un type qui lui ressemblait trait pour trait.

La dernière vision qu’il emporta du monde fut celle de carreaux rouges et blancs qui descendaient mollement sur lui jusqu’à l’engloutir.