Blogborygmes

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jeudi 29 octobre 2009

AndiamoLe fécaloscope

- Où ça ?

- ………….

- 12 rue du ruisseau ?

- ........

- Oui, je sais que c’est dans le XVIIIème, j’suis pas né à la cambrousse Bérinelle, on y va !

- Crafougnard ! Prends ta fouillase, on sort !

- Oui patron, j’arrive…

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lundi 26 octobre 2009

Saoul-FifreLe gland

C'est l'histoire d'un gland qui est tombé par terre.

Une poignée de feuilles le recouvre, la pluie humidifie et ramollit le sol, le gland s'y enfonce de son propre poids, s'y fait son petit nid qui le protègera du froid. Il va s'y gonfler d'eau, les premiers beaux jours l'auront vu germer, lancer en premier vers les profondeurs du sol sa racine maitresse à la recherche de l'eau indispensable et des principaux éléments nutritifs, puis, quand le soleil sera assez fort, sa tige qui deviendra tronc, ses feuilles qui deviendront branches, dardant elles-mêmes d'autres feuilles faisant de l'ombre aux autres espèces voisines, les faisant même mourir de trop de ténèbres, devenant, sans plus avoir conscience d'être cruel, le roi de la forêt.

Un jour, alors qu'il avait déjà connu bien des saisons dans son havre de paix, des êtres bruyants et malodorants envahirent son domaine, armés d'outils faits pour mordre sa chair. L'un deux s'attaqua à lui, il essaya de se durcir mais la lame s'enfonçait profondément en lui sans faiblir, copeau après copeau. Lui qui était la force, la stabilité, l'équilibre absolu, qui avait résisté aux plus gros orages et aux vents les plus impétueux, il ressentit pour la première fois cette horrible sensation de ne plus s'appuyer à rien, de ne plus pouvoir se retenir à ce sol si solide qui lui avait toujours été fidèle compagnon.

Il sentait qu'il allait, dans quelques secondes, être le jouet d'un souffle, avoir à obéir à une grande force païenne qui le mettrait à bas, oui, lui, le roi de la forêt, avachi par terre avec sa sève, son eau de vie se répandant au sol sans rémission possible.

Au moment précis où cette aberration, ce déséquilibre à l'odeur menaçante et inconnue s'empara de lui, il fit appel aux ultimes forces de ses fibres, se dressa, se vrilla sur lui-même et s'effondra dans un grand fracas de branches fracturées, droit sur cet hommoncule, son petit tortionnaire qui essayait en vain de lui échapper, de sauver sa vie.

Il arrive que l'arbre se rebelle, et ne tombe pas où la hache du bucheron lui dit de tomber. En ces temps reculés, l'usage était de scier aussitôt dans l'arbre coupable les planches du cercueil, pour l'ouvrier maladroit, malchanceux ou trop lent à la course.

C'est l'histoire d'un gland que l'on a mis en terre.

Sur ce : une petite bière, mes neveux ! Vous dire cette histoire m'a asséché la glotte.

vendredi 23 octobre 2009

Tant-BourrinDétritus (à la décharge)

Un petit mouchoir en papier
Avec des fleurs bleues imprimées
A côté d’un vieux pneu crevé
Tout crevé d’avoir trop roulé
Vieux nounours, oreille déchirée
Enfants grandis, plus de bébé
Canette de bière écrasée
Bouts de plastiqu’ cassés, craqués

Un bouquet de roses, tout fané
Amour fini, tout oublier
Un vieux paquet de clop’ vidé
Une boîte de conserve éventrée
Une carcass’ d’auto, toute rouillée
Fin du voyage, fini d’rouler
Des papiers gras éparpillés
Désolation et saleté

Moi aussi j’suis crevé
Déchiré, écrasé
Cassé, craqué, fané
Tout rouillé, oublié
Je n’me sens bien qu’ici
Quand j’serai mort, amis
Enterrez-moi à la décharge
A la décharge

Vieux habits troués, tout usés
Chiffons démodés, trop portés
Un poste d’radio détraqué
Plus d’antenn’, boutons arrachés
Un pauvr’ vélo rouillé, coincé
Mêm’ plus de chaîne au pédalier
Une télé démantibulée
Fin du programme, écran crevé

Moi aussi j’suis usé
Démodé, trop porté
Détraqué, arraché
Rouillé, coincé, crevé
Je n’me sens bien qu’ici
Quand j’serai mort, amis
Enterrez-moi à la décharge
A la décharge

Un petit mouchoir en papier
Avec des fleurs bleues imprimées
A côté d’un vieux pneu crevé
Tout crevé d’avoir trop roulé
Vieux nounours, oreille déchirée
Enfants grandis, plus de bébé
Canette de bière écrasée
Bouts de plastiqu’ cassés, craqués

Moi aussi j’suis crevé
Déchiré, écrasé
Cassé, craqué, fané
Tout rouillé, oublié
Je n’me sens bien qu’ici
Quand j’serai mort, amis
Enterrez-moi à la décharge
A la décharge




Les lecteurs les plus perspicaces l'auront déjà deviné : je suis encore allé gratté mes fonds de tiroir pour pallier un manque d'idée et de temps pour alimenter le blog. C'est donc une vieillerie que je vous ai servie, datant du temps où j'étais un adolescent plein d'allant et d'optimisme ! :~)

samedi 17 octobre 2009

Saoul-FifreL'inédit retrouvé

D'après mes estimations, andiamo et moi avons pensé à ce cher Daudet au même moment et, comme je ne crois pas au hasard, j'y vois plutôt le signe d'une communauté d'esprit, d'une transmission de pensée entre frères de hauteurs de vue similaires, Blogbo fonctionnant comme une ruche ou une fourmilière, capteurs bloqués sur la même longueur d'ondes. Toujours est-il que je considère moi aussi que les Lettres de mon moulin sont un must parmi les bijoux de la littérature. Je les relis souvent, les vois comme un but inaccessible à atteindre et bien sûr je n'accorde aucun crédit à ces bruits de chiottes qui osent insinuer que les 3/4 de ces merveilles ont été écrites par ce @#%£?§X* de Paul Arène, vil imposteur, voleur, faquin, vampire parmi les pires...

Je me régale avec "Les vieux", ou "Les étoiles", je frissonne encore avec "L'homme à la cervelle d'or" ou "Les trois messes basses".

Et puis, c'est pas de blague, j'habite pas loin du tout de Pampérigouste. Alors je suis un peu au courant de ce qui se trame dans la provensphère et justement, dans un vieux mas pas loin, dans le grenier, un paysan a retrouvé une nouvelle que personne ne connaissait. Les spécialistes sont venus vérifier, l'écriture, le papier, l'encre, tout est d'origine et elle est bien de ce sacré Alphonse, estampillée et tout. Si vous ne me croyez pas, vous n'avez qu'à venir en Arles, elle est exposée au Muséon Arlaten.

Alors voilà, puisque vous avez été sages et que vous aimez bien Daudet, je vous l'ai recopiée.

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mercredi 14 octobre 2009

Tant-BourrinBrouillon de culture (4)

Je n'ai que trop tardé, depuis les numéros un, deux et trois, à venir vous dispenser de nouveau dans ces colonnes mes conseils culturels délicieusement avisés qui vous permettrons de briller dans les salons où l'on cause.

C'est aujourd'hui chose faite : j'ai été piocher dans ma bibliothèque quelques-uns des chefs-d'oeuvre de la littérature mondiale que tout honnête homme se doit d'avoir lus pour ne pas passer pour un plouc mal dégrossi.





Zizis dans le rétro - Raymond No-Queue

Zobie, une petite chipie délurée de douze ans, doit rester quelques jours à Paris chez son oncle Gabriel, pendant que sa mère se fait décalaminer le pot d'échappement avec son amant. En arrivant à Paris, Zobie n'a qu'une envie : voir un maximum de zizis, histoire de rattraper le retard pris sur sa mère. Mais malheureusement, le tonton Gabriel, qui travaille comme danseuse de charme, n'a pas envie de lui exhiber ses pendeloques.

Un matin, Zobie fait une fugue et décide d'aller visiter seule les quartiers chauds de la capitale. Hélas pour elle, son jeune âge lui barre l'accès de la plupart des établissements et sa quête de zizis reste vaine. A la tombée de la nuit, son oncle la retrouve et la ramène en taxi à la maison. Sur le trajet, pendant la traversée du bois de Boulogne, le taxi croise une floppée de jeunes hommes vendant leurs charmes qui ouvrent largement leurs manteaux dans la lumière des phares pour appâter le client. Hélas, Zobie s'est endormie et ne profite pas du spectacle. Les zizis de ses rêves disparaissent peu à peu dans le rétroviseur de la voiture sans qu'elle n'en ait eu conscience.





Selles du baigneur - Albert Couenne

Ariane Daube, jeune espoir du cent mètres papillon, a épousé Adrien Deumer, un expert-comptable qui travaille à la Société des Natations, sous les ordres de Socrawl, un séducteur-né. Ce dernier a comme une fusée dans le bas-ventre quand il voit la belle Ariane et il décide de la séduire. Comme il ne souhaite pas que celle-ci succombe à l'irrésistible attrait de son seul physique, il se déguise en vieux baigneur incontinent et va se promener sur la plage où elle parfait son bronzage. Ariane ne prête aucune attention à ce vieux laid qui passe et repasse plusieurs fois devant sa serviette. Socrawl se décide alors à mettre le paquet : il s'accroupit et défèque sur le sable devant les yeux horrifié de la belle qui s'enfuit aussitôt. Socrawl enlève son déguisement et lui déclare sa flamme malgré tout.

Commence alors une torride passion. Quelques mois plus tard, Socrawl enlève Ariane et l'emmène s'entraîner en Californie en vue des prochains Jeux olympiques. Mais, peu à peu, la passion s'étiole et l'ennui s'installe. Socrawl finit même pas devenir violent face aux mauvais chrono de sa protégée. Un jour, marchant par inadvertance sur une crotte qu'un chien avait laissée sur la plage, il y voit le symbole de l'impasse de leur passion. Ils décident alors tous deux de se rendre à l'agence France Telecom la plus proche et de s'y suicider.





Les nains sales - Jean-Paul Tartre

Hugo, un jeune intellectuel bourgeois, a intégré deux ans plus tôt le FLNJ (Front de Libération des Nains de Jardins). Chargé par l'organisation d'une opération délicate, à savoir aller dérober les nains de jardins dans l'enceinte même du Palais de l'Elysée, sa mission échoue lamentablement après qu'un des nains se soit débattu et ait donné l'alerte : il s'agissait - cruelle méprise - du Président de la République lui-même. Libéré après vingt-quatre mois de prison, une autre membre du FLNJ doit s'assurer qu'il n'a pas été endoctriné par les forces de l'ordre sarkoziennes et est récupérable pour de nouvelles missions.

Comme Hugo ne sait que répondre "il faut travailler plus pour gagner plus" quelle que soit la question qu'on lui pose, il est exécuté par un tueur du FLNJ de deux chamallows dans la tempe.





Les aventures d'Obscène Lupin - Maurice Lepatrèblanc

Obscène Lupin, mythomane cambrioleur, fait montre de ses talents d'escroc notoire et sans scrupule dans de nombreuses aventures, dans le cadre des Années Folles de la finance. Son cynisme, sa morgue, son goût du tape-à-l'oeil et sa soif de pouvoir font merveille et l'aident à renverser tous les obstacles qui osent s'élever devant lui. C'est également un séducteur, très apprécié des femmes qui apprécient les grosses liasses de billets affichées avec ostentation. Un héros moderne et indémodable à la fois.

lundi 5 octobre 2009

Tant-BourrinLa rectification

12 février 2062

Mû par je ne sais quelle force, je me décide finalement à m'installer devant le clavier et à écrire. Pour rien, pour personne, juste pour garder le propre fil de ma mémoire. Même si je sais qu'ils n'attendent que cela.

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