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dimanche 26 avril 2009

AndiamoLa guerre du GULF

Il neige sans discontinuer depuis un mois ! Et nous sommes le seize juillet 2012, les manifestations de la prise de la Bastille ont été annulées !

Météorologiste de mes deux, réchauffement de la planète… Mon cul, il fait froid, de plus en plus froid, le thermomètre flirte avec les moins vingt, plus bas je ne le saurai pas, le mien ne descend pas en dessous.

A jouer au con, avec nos p’tites autos, nos centrales électriques, au fuel, charbon, etc…

Voilà, ce qui devait arriver est arrivé, conséquence inattendue, le GULF STREAM s’est arrêté de circuler, comme ça net.

Les savantasses nous ont expliqué, ils savent tout sur tout, on nous esssplique bien, mais APRES !

Il fonctionnait comme un tapis roulant ce brave courant chaud, partant des Caraïbes, et plongeant dans l’océan arctique, et ce grâce à des mécanismes complexes.

Ce mécanisme s'appelle la circulation thermohaline, l'augmentation de la température a affecté cette circulation, en modifiant la température et la salinité de l'eau, affectant la zone de "plongée" du Gulf Stream.

Ces zones où le courant plonge sont la mer du Labrador ainsi que les mers nordiques en Atlantique nord.

En hiver, les eaux salées et chaudes provenant de l'Atlantique tropical, refroidissent, ce qui a pour effet de réchauffer l'atmosphère, mais aussi d'augmenter la densité de l'eau, lorsqu'elles sont suffisamment refroidies, elles deviennent assez lourdes pour plonger au fond de l'océan, cette "chute" entraîne par effet dynamique le courant, créant ainsi une sorte de tapis roulant liquide.

Mais si la température augmente, le refroidissement des eaux nordiques sera moindre, de même que la fonte de la calotte glacière (composée d'eau douce gelée) fera varier la salinité des eaux, la plongée dans les eaux profondes sera ralentie, voire stoppée.

Et voilà c'est arrivé, certains tels Cassandre nous avaient avertis, mais les voies du dollar et de l'euro son impénétrables.

Donc, d’un coup, le beau tapis roulant s’est arrêté NET ! Il ne "plonge" plus le beau tapis…

Plus de bouillotte pour réchauffer notre vieux continent, alors forcément ça caille ! Notre belle, notre vieille Europe, grelotte. J’ai un mal de chien à taper sur les touches. Si ça continue, tout va s’arrêter, les câbles qui alimentent la capitale sont givrés à mort, ils ne tiendront pas longtemps, déjà plusieurs régions sont touchées, les morts se comptent par milliers, impossible de les enterrer, trop froid, le sol est dur comme du béton.

On les aligne dans des hangars. Remarquez, le froid les conserve, ça me rappelle le bouquin de Barjavel : "ravage", les centrales électriques cessent de fonctionner, phénomène électromagnétique brutal et soudain ! Une poignée d’hommes et de femmes tentent de survivre.

Deux jours se sont écoulés depuis mes dernières lignes, je pen

vendredi 24 avril 2009

Saoul-FifreCe si doux brin de fille

Les chansons sont comme des enfants. Elles naissent, on s'extasie, le moindre de leurs gazouillis tient du génie, et puis elles grandissent, bien sûr, on est pas des brutes, on les aime toujours, mais on voit mieux leurs défauts, on s'en lasse, et puis personne ne les chante plus, ne les fait plus vivre, on les oublie dans un coin de l'ordi ou au fond d'une cassette poussiéreuse.

Et puis un jour, on reçoit un mail.

C'est mon pote musicos qui me dit : "Va voir là-bas et dis-moi ce que tu en penses ?"

Tiens, la chanson a grandi, elle a mûri, trouvé son rythme, un public, elle a l'air heureuse, ses fans aussi.

Ça fait plaisir de la savoir vivante.

J'ai prononcé la cédille
Brin de laine, brin d'osier
De ce si doux brin d’ fille
J'ai le cœur dans un brasier

Et le seuil des décibels
Brin de laine, brin d'osier
Je l'ai passé avec elle
Tous deux extasiés

Et j'ai manié la litote
Brin de laine, brin d'osier
Au travers de sa culotte
La main sous le chemisier .

De son ventre à ses épaules
Brin de laine, brin d'osier
Ma bouche est devenue folle
Comme un désert, mon gosier .

Sa jeune poitrine en fièvre
Brin de laine, brin d'osier
S’embrasait contre mes lèvres
Et mes dents de carnassier

J'ai su l'odeur de l'azur
Brin de laine, brin d'osier
Mes ongles dans sa frisure
Son caviar m'a rassasié .

Une touffe de bruyères
Brin de laine, brin d'osier
Cachait la source d’eau claire
Où je venais m’abreuver

Puis j'ai glissé sans ambages
Brin de laine, brin d'osier
Le feuillet entre les pages
De son livre de chevet .

Son corps prend toutes les formes
Brin de laine, brin d'osier
J'y mord comm’ dans une pomme
Je croque tout le panier…

J'ai prononcé la cédille
Brin de laine, brin d'osier
De ce si doux brin d’ fille
J'ai le cœur dans un brasier

lundi 20 avril 2009

Mam'zelle KesskadieL'envolée

Dans le petit matin du nord, la fille du nord était assise sur le bord de la 101.

À un mille de distance, on ne voyait pas d’autos ni à gauche, ni à droite.

Dans le petit matin frisquet de novembre, la fille du nord donnait du pain à un corbeau gros comme un chat noir devant elle.

Il n’y avait pas encore de bruits, l’air était sec et les champs alentours avaient cette barbe blanche des petits matins avant la neige.

L’asphalte était zébrée de noir. La ligne jaune s’écaillait à l’infini devant .

Les fourmis dormaient pour l’hiver dans le sol déjà gelé. Rien d’autre que des engins à quatre roues ne pouvaient arriver dans l’histoire qu’écrivaient ses mains livides et le corbeau sombre.

Rien d’autre, pensait-elle. Rien.

De ses doigts blancs de froid rougis de sang, elle tendait morceau après morceau la chair tiède à l’oiseau.

Bientôt, il lui faudrait choisir. Ce côté ci de la route pour le nord, l’autre côté pour le sud. Un côté pour ses racines, l’autre pour la cime de ses ambitions.

Et ses tripes au milieu du chemin.

Emmenées dans un truc à quatre roues, quelque part loin d’un côté ou de l’autre.

Et du bord du fossé fumait à peine le cadavre de l’entremetteur entre le ciel et son destin.

La blessure avait tranché dans le cou, à la bonne place , un trait avait suffit malgré son inexpérience.

Il avait bien gigoté un peu pour la forme, écroulé dans le fossé.

C’était son destin à lui de lui donner son avenir à elle.

Le corbeau s’irrita d’un moment d’hésitation quand elle avait regardé de nouveau le corps mort. La vie criait sa faim.

Et elle, quand serait-elle rassasiée? Les maigres racines du nord ne pouvaient plus suffire. Les cieux enfumés de par là-bas obstruait la vue des jardins d’Éden.

Ce côté ci, de l’autre bord?

Ronronnait au loin une machine en crescendo indécent vers l’indécise. Quand elle passa dans le fortissimo de son intrusion, le chauffeur aperçut la fille et dans le rétroviseur le cadavre.

Il recula.

C’était un policier.

Il regarda dans le fond du fossé. Ausculta l’arme en connaisseur. Un peu incrédule à la vue d’une femme qui s’en serait servi.

« Ouain.. » dit-il. « Qu’est-ce que tu vas en faire? »

« Sais pas. Je sais pas quoi faire ». Répondit-elle.

« C’est sûr qu’un orignal pour toi toute seule, c’est du gaspille. Tu as une famille pas loin qui pourrait venir le chercher? »

Le corbeau s’était envolé sur un poteau téléphonique qui bordait la route. Elle le regarda comme s’il pouvait avoir une réponse.

Venir chercher la viande… son corps vivant, le corps allongé. Si elle était un buck femelle morte, ou corbeau volant, saurait-elle plus où sa vie mène à la satiété?

« Je vais à Montréal. Faites-en ce que vous voulez. Il est frais tué de cette nuit. »

« Ton arc, tu fais quoi avec… »

Elle prit l’arme, ajusta la flèche qui avait transpercé la bête encore maculée de sang. Elle visa le corbeau qu’elle venait de nourrir.

Le policier ricana, un peu niaisement.

Elle le tua.

Et partit avec son auto, loin, en laissant le corbeau manger les tripes de l’orignal.

Ou le policier.

Elle ne se tourna pas pour savoir la faim d’autrui , elle cherchait sa fin propre.

mardi 14 avril 2009

Tant-BourrinDans mon blizzard mental

Encore une petite excursion dans le monde merveilleux des auteurs-compositeurs-interprètes.

Mais avec l'appui ô combien précieux de Songsmith pour la musique, vu que compositeur... hem... je ne le suis pas vraiment.

Mais en faisant du talk-over plutôt qu'en poussant la note, parce qu'interprète... hem... je ne le suis pas vraiment.

Mais en essayant d'y mettre du texte-appeal, parce qu'auteur... hem... c'est à vous de juger ! :~)




Dans mon blizzard mental

Paroles : Tant-Bourrin
Musique : Tant-Bourrin (bien aidé par Songsmith !)


Téléchargeable directement ici

Dans mon blizzard mental,
Au milieu des décombres
Du sens fondamental
De ma vie, est une ombre,

Un éclat, un semblant
Ou plutôt une esquisse
Qui s'affine en tremblant
Dans un jeu de prémices.

Ce cocon hasardeux
Sans fin se remodèle
Dans le feu vaporeux
D'une intime chandelle,

Se fait chant puis saison,
Se transforme en nuage
Et dévêt la raison
De son dernier feuillage.

Détissant de ses mains
La gangue évanescente,
Un corps parait soudain
Comme une aube naissante

Et ce corps est le tien,
Ma superbe chimère,
Et ce corps-là détient
L'innocence primaire.

Tu t'approches de moi
Jusqu'à mêler nos souffles,
A unir les émois
Que nos coeurs emmitouflent,

Et mon âme en jachère
Sent glisser, clandestines,
Aux confins de ma chair
Tes envies serpentines.

La pulpe de nos doigts
Prend alors la parole,
Et tous nos sens ondoient
Comme vapeurs d'alcool.

Puis, je veux t'allonger,
Nue de toute amertume,
Avant que de plonger
Ma corne dans ta brume.

Mais mon blizzard mental
Brusquement se réveille,
Et son souffle fatal
Déchire ton soleil,

Efface ton regard,
Lacère ton image,
En me laissant, hagard,
Au soupir des mirages.

Je t'écris, depuis lors,
Chaque jour mille lettres
Dont chaque mot t'implore
De bien vouloir renaître.

Et j'inscris lentement
L'adresse sous le timbre :
Mon amour firmament,
Au zéro, rue des Limbes.

dimanche 12 avril 2009

Mam'zelle KesskadiePlus jamais le mensonge

Ils ont fait l’amour une première fois en disant que ça serait la dernière, qu’ils seraient perdus. Il firent l’amour une deuxième fois en se jurant qu’ils cesseraient ce jeu fou.

Ils arrêtèrent de vouloir compter dès la troisième.

Vers la fin du mois, comme ils s’étaient vus à chaque jour, ils avaient perdu le sens de l’interdit et retrouvé celui du jeu.

C’est ce qui les perdit. Il riait, elle aussi. Dans leur petit village, personne ne riait comme ça, sauf les jours où l’alcool pouvait couler, comme au yum kipour, aux noces, mais , entre deux sabbats, le troisième jour de la semaine, dans l’après-midi, des bruits de rire …….. de quoi alarmer le bon peuple.

On les découvrit, elle et lui, dans les bras l’un de l’autre. Elle la femme de Joachim, lui, le frère de Jonas, deux adultères.

Le bon peuple la tira hors de la maison par les cheveux sur la place publique. Justement celui qui se donnait des airs de connaître la loi mieux que le grand sanhédrin était là. Alors, jubila le bon peuple besogneux, celui qui parlait d’amour et de pardon, de quoi parlerait-il enfin devant le flagrant délit ?

Elle attendait, prostrée, le jugement. Elle connaissait la loi. Elle connaissait son époux, elle savait son devoir.

Fille d’hébreux, fille obéissante, fille qui avait fermé les yeux sur le prochain, fille qui avait ouvert son cœur plutôt que la loi.

La voici femme publiquement pécheresse, femme qui avait menti à sa famille sur ses allées et venues, femme qui mentait à son mari le soir en se fermant les yeux pour l’accouplement, femme qui mentait à ses enfants en leur disant sa croyance en la loi.

Femme adultère. Femme à qui jeter la pierre, femme à tuer pour ne pas que vive la déviance aux dictats millénaires.

Le christ répondit : « Que celui qui n’a jamais péché lui lance la première pierre. »

Puis ils se trouvèrent seuls, elle et lui.

Elle n’osait pas bouger. Elle était encore sous l’emprise de la loi.

Lui, il lui demanda : « Où sont ceux qui te persécutaient ? »

Elle répondit : « Ils sont partis. »

Et lui de dire : « Va et ne pèche plus. »

Elle de se lever et de marcher jusqu’à sa maison. « Ne pèche plus , pourquoi aimer est-il péché, Monseigneur ? »

De l’habitude qu’elle avait depuis son enfance de se taire, elle n’avait pas osé poser la question. « Pourquoi permet–on aux prostituées et empêche-t-on une femme de donner son corps à celui que son âme aime ? Où est le péché ? »

Son mari l’attendait, outré. « Tu m’as menti ! »

Indéniablement, elle ne pouvait pas nier. C’était mal, elle le reconnaissait sans un mot, en reprenant la besogne.

Elle revit Jésus de Nazareth, elle revit le visage du frère de Jonas…

« Je ne mentirai plus, je ne pécherai plus » dit-elle.

Mais elle partirait demain avec celui que son cœur aime.

Non, elle ne mentirait plus.

mardi 7 avril 2009

Saoul-FifreSur la route de mes fesses

Quand le soleil se rapproche dangereusement de l'horizon, un ressort déclenché par l'instinct me fait me lever et je lance à la compagnie avec laquelle je suis pourtant en train de partager de conviviales agapes apéritives une phrase du genre : "Je vais m'occuper de mes poules", ou bien : "Mes poules m'attendent", ou encore : "Vous connaissez pas mes poules, vous, elles aiment pas que je leur pose un lapin !".

Je n'ai jamais compris pourquoi, mais ces remarques anodines d'un brave éleveur de volailles allant nourrir et enfermer sa basse-cour pour la nuit a le don de faire s'esclaffer tous les présents.

Bizarre, non ?

Moi ce qui me fait rire aux éclats d'Ubu, c'est par exemple cette chorale .

Quand il s'agit de La poule, avec une majuscule, je n'emploie plus le pluriel : elle est unique.

Il y a déjà un moment, elle m'a envoyé par mail un simple titre : "Sur la route de mes fesses", avec injonction pressante d'écrire une parodie du tube mythique d'Eddy Mitchell . Craignos, bien sûr, de s'attaquer à ce monument, mais ça ne se refuse pas.

Commença un boulot d'écriture sous angoisse, ce sacré Eddy, parolier lui-même, venant lire par dessus mon épaule, la nuit, les insanités que je couchais sur le papier, et un énorme boulot musical surtout, car les fichiers-son de play-back trouvés sur internet, calibrés pour des mâles timbrés comme Sardou, Halliday ou Mitchell ne convenaient pas pour accompagner les gazouillis de femelle pinson de cette perfectionniste de La poule.

Avec Chouchou au bombo, au charango, aux cocos et à la quena, et elle à la guitare sèche, au trombone, aux maracas et au güiero, ils nous ont concocté un blues, ou un azules, plutôt, comment pourrait-on dire, qui balance, qui swingue, qui roule avec autrement dé sensualidad que l'original.

À danser à deux, avec un ou deux ti-ponchs dans le nez de préférence.

Paroles et musique originales de Tom T. Hall

1ère adaptation : Eddy Mitchell
2ième : Saoul-Fifre

La vapeur te sortait du nez
Et puis ton regard zig-zaguait
Sur la route de mes fesses
Sur la route de mes fesses

Et c'est pas pour me vanter
Mais la perspective m'émoustillait
Sur la route de mes fesses
Sur la route de mes fesses

Tu viens vers moi
Tu soupèses dans ta main ton manche
L'attente me dure
D'aller me percher sur ta branche

Tu roules des hanches, sans pudeur
Et je sens monter en moi la moiteur
Sur la route de mes fesses
Sur la route de mes fesses

Jusqu'au sang, je me mords les joues
Pour ne pas t'avouer mes remous
Sur la route de mes fesses
Sur la route de mes fesses

Dévale en moi
Tu sais que tu as carte blanche
Suffoque-moi
Déclenche en nous une avalanche

T'as le droit de me boire, de m' fumer
De m'fouiller de la cave au grenier
Sur la route de mes fesses
Sur la route de mes fesses

T'es mon bouc-hémisphères préféré
Oh oui j'aime te sentir passer
Sur la route de mes fesses
Sur la route de mes fesses
Sur la route de mes fesses
Sur la route de mes fesses ...

Pour les ceusses qui veulent s'amuser à s'enregistrer, voici la version instrumentale, jouée avec le souffle et les petits doigts de La poule et de Chouchou. Merci à eux.

vendredi 3 avril 2009

Mam'zelle KesskadiePremier jet, sans jeu de mot

Elle s'en fut faire des courses, la ménagère au gros cul, ballotant son panier autant que ses fesses.

Elle s'en fut maussade, humeur de ses nuits sans sommeil et sans baise.

Arrivée parmi les étalages de fruits et de légumes, v'là t'y pas l'italien, chantant ténor, qui étalageait le concombre tout en étalant son propre cucurbitacé tout en graine montante sous le tablier.

La ménagère, en mal de salade, sentit la vinaigrette qui s'agitait.

L'italien, tout en brassant ses laitues romaines regorgeant d'eau, jeta un coup d'œil gourmand sur les pommes de laitue qu'avançait l'acheteuse affamée.

Mine de rien, elle s'arrêta devant les tomates, les caressa de son majeur savamment, les enroba avec une soudaine ardeur d'une main caressante, les frotta contre sa jupe si près du bourgeon qui germait d'en dessous, qu'on n'aurait pas été surpris d'en voir le jus sortir.

L'italien, chantant toujours ténor, s'approcha, et, hypocritement désintéressé, se pressa contre le derrière mou et dodu, trouvant le lit parfait pour y nicher le sarment mâle. Il lui souffla, toujours de sa voix de ténor : elles sont tendres et juteuses, mes tomates, si près de l'oreille de la cliente, que celle-ci eut un spasme et rejeta la tête contre lui.

"Comme vous les tâtez, mes tomates, comme vous savez les flatter." susurra-t-il

La pauvre, n'en pouvant plus d'émois qui ne pouvaient à peine se retenir, glissa loin de la torture du bâton qui l'émoustillait.

Elle s'arrêta devant les melons, bien ronds, et les soupesa pour en apprécier la fermeté. C'était l'appel qu'attendait l'étalagiste pour revenir planter sa tige dans le tiède sillon que les fesses lui présentaient tout en remontant, sous la veste de l'acheteuse, une main dont le geste appréciait autant la rondeur mamaire que la ménagère, celle cantaloupe.

Quel melon ne fut plus désirable et plus tâté que celui qu'elle finit par mettre dans son panier.

L'italien, n'étant pas au bout des ressources de ses envies cultivées, l'entraîna à choisir un concombre qu'il avait si savamment mis en valeur.

La ménagère le prit entre ses deux mains, le roula précautionneusement. Puis, elle en appréciait le bout de son index. Elle le frotta entre ses seins pour en faire luire la pelure et le caressa d'un geste de va et vient , qui jadis, avait fait jaillir bien des semences..

Puis, elle le mit dans son panier, délicatement, et murmura : "que de fermeté je sens dans vos produits"

L'autre, sentant le fruit mûr à point, lui chuchota : "c'est grâce à la méthode de maturation que nous avons dans nos garde-mangers." et, enrichit son ardeur à dire : 'Vous plairait-il de m'accompagner à l'arrière que je vous en montre le secret?"

Il lui montra si bien et avec tant d'éloquence, que le boucher fut attiré par les exclamations du duo, ténor et soprano. Ne voulant pas être en reste, il lui fit gouter de son saucisson.

Le poissonnier, quant à lui, lui ouvrit la moule et le pâtissier rajouta une touche de crème fouettée au festin impromptu.

Le gérant, quant à lui, s'assura que la dame était bien satisfaite et le patron, qu'elle fut bien servie.

Toute guillerette de tant de provisions inopinées, elle s'en revint t'à la maison.

On ne sait pas ce qu'elle cuisina pour le dîner, mais on sut, que pour une fois, elle dormit les poings fermés en rêvant de faire chaque jour son marché.