Vous en avez redemandé, tant pis pour vous ! Voici deux nouveaux contes dépoussiérés pour mieux coller à notre belle époque ! Plus la peine de chercher quoi lire ce soir à vos chères têtes blondes !

C'est parti ! Il était une fois...


La belle au bois dormant

Pour le baptême de la princesse, fille du Président de la République Nicolas Ier et de la reine Carla, une teuf d'enfer est organisée au Fouquet's à laquelle a été convié le gratin de la jet set : grands patrons d'industrie, affairistes, lêche-culs et fées ont été invités à grands frais sur le budget de l'Etat.

Les fées se succèdent devant le berceau de l'enfant pour lui offrir un don, sachant que se faire bien voir du Président de la République ne pourra qu'être profitable à leur business à venir : la fée Ségélanne lui confère la force tranquille, la fée Bolorette lui promet plein de thunes, la fée Clavière lui donne le don de préserver sa pelouse intacte, etc.

L'ambiance tombe brutalement quand la fée Vile-Pinte, qui n'a pas été invitée à la fête, surgit soudain et jette un sort sur la princesse : "Quand elle aura vingt ans, elle se piquera avec une seringue et mourra d'overdose".

Le service d'ordre musclé évacue mili militari la gâcheuse de fête. La consternation est générale.

Heureusement, la fée Rachida commue ce mauvais charme en une peine incompressible de cent ans de sommeil.

Pour éviter le mauvais sort, le Président de la République Nicolas Ier fait paraître un édit condamnant à mort tous les dealers, les trafiquants de drogue, les fumeurs de joints et les animateurs de Canal+.

Malheureusement, tout ceci est en vain : un jour, alors qu'elle prépare un gâteau avec son ami Doqueginéquaut, elle laisse malencontreusement choir la seringue à crème sur son pied et tombe immédiatement dans un profond sommeil. Il faut préciser que la crème pâtissière en question était issue d'une recette de Doqueginécaut à base de peyotl et de mescaline.

Cent ans plus tard, sous le règne donc du Président de la République Nicolas IV, un prince charmant arrive sur son scooter blanc et se rend au chevet de la princesse qui ronfle toujours comme une bienheureuse, car elle souffre des végétations.

Là, il a des palpitations cardiaques devant la beauté qui s'offre à lui. Il se penche tendrement vers elle, lui arrache sauvagement toutes ses fringues empoussiérées et la baise fiévreusement par tous les trous avant de repartir, sans qu'elle n'ait cessé un instant de ronfler.

Le Prince charmant est tout guilleret : pour une fois, il n'avait même pas eu besoin de ses pilules de GHB pour baiser ce soir-là !



Les trois petits cochons

Trois frères cochons se construisent chacun leur maison.

Le premier, un junkie indécrottable, bâtit à la hâte la sienne avec une partie de ses récoltes : chanvre, cannabis, etc.

Le deuxième, un écolo convaincu, bien décidé à ce que son logement ait une trace environnementale minime, n'utilise que du bois issu de massifs forestiers locaux exploités de façon durable.

Le troisième, bien plus pragmatique, sentant que la bourse entre dans une période de tourmente, liquide son portefeuille d'actions et se fait construire, avec ses bonus de trader, une villa luxueuse avec piscine, jacuzzi, salle de billard et tout le toutim.

Sorti de sa cité craignos, un loup débarque dans la contrée qui, alléché par ses trois petits cochons, rêve d'en faire son frichti. Il faut préciser que les loups lisent relativement peu les gazettes et que celui-ci n'était donc pas au courant des ravages de la grippe porcine, sinon il aurait préféré aller se taper un mouton près du courant d'une onde pure.

Le loup se dirige vers la maison du junkie et s'en fait un tarpé géant, qu'il fume en deux-trois taffes, car il possède une sacrée capacité pulmonaire.

Le petit cochon junkie se croit - à juste titre - dans un bad trip et se précipite chez son frangin écolo.

Le loup revient le lendemain de sa cité, tout guilleret d'avoir fumé son joint géant la veille, et arrive devant la maison de bois. Il sort alors un jerrican d'essence, le répand sur les murs et craque une allumette pour en faire un brasier.

Le petit cochon écolo s'enfuit alors, horrifié par ce gaspillage énergétique d'une ressource rare et limitée. A tout hasard, son frangin junkie le suit. Ils se réfugient tous deux dans la villa de leur frère. Celui-ci y organise une soirée mondaine et ne veut pas qu'elle soit gâchée par la présence de ses deux frères qui lui font honte. Il leur propose donc, car il est quand même charitable, de s'installer dans la niche de 60 m² de son yorkshire.

Le lendemain, le loup, tout réjoui que son feu de joie de la veille ait fait les titres du 20h de TF1, arrive devant la villa. Mais les vigiles qui montent la garde près de la villa le repère et l'abattent alors qu'il essayait de franchir les grilles. Bin oui, on ne laisse quand même pas une villa à 300 millions d'euros sans surveillance.

Prévenu que le loup est mort, le petit cochon trader va en informer ses frères, histoire de les rassurer mais surtout pour qu'ils lèvent le camp fissa : il ne veut plus voir ses marginaux de frères chez lui.

Mais arrivé à la niche où ils logent, il s'aperçoit que son yorkshire les a dévorés pendant la nuit. Il en est donc définitivement débarrassé. Tout est bien qui finit bien !