Depuis le temps que j'en rêvais : je l'ai fait !

Après avoir récupéré une LAVO 1200 SPEED (à chargement frontal), balancée comme ça sur le trottoir, comme une fille de petite vertu, abandonnée par un malotru au profit d'une plus jeune (LAVO 1000 SIM K), n'ayant pas même la reconnaissance de trente ans de bons et loyaux services.

Des milliers de slips innommables, décrassés, démerdés par ses soins, de chaussettes encore fumantes, jetées au travers de son hublot.

Elle a résisté, bouché son odorat si délicat, accompli sa tâche, sans rechigner, sans broncher, en bon petit soldat.

Je l'ai emportée dans mon atelier, nettoyée, rénovée, entièrement transformée, puis équipée d'un moteur de ma conception : un six cylindres "en vrac" alimentation à la louche, cybrocoque étoilé en tête, double injection simultanée et concomitante, carburant au lisier de truie.

Notre "cher" S-F avait conservé quelques barils du précieux liquide, fruit des épanchements de notre regrettée Julie, merci à lui pour ce geste alTRUIste (150 € tout de même !).

Ce moteur qui je le répète est entièrement de ma conception, équipe également mon automobile : une Caïffa trois chiens.

Cela m'a pris quelques semaines d'un travail acharné et opiniâtre, mais quel résultat ! Qui n'a pas vu une "LAVO 1200 SPEED" entièrement remaniée n'a rien vu, les voisins en bavaient de jalousie !

L'ancien propriétaire... Non je le nommerai pas (vous l'avez tous reconnu) aurait sans doute aimé la récupérer, tant pis pour lui : donné c'est donné, repris c'est... Gna, gna, gna, gna.

Voici d'ailleurs le meilleur croquis que j'ai réalisé de mon fabuleux engin.



Installé dans mon vaisseau spatial et spécial, mirettes face au hublot, j'ai actionné le starter... Démarrage fulgurant, le six cylindres "en vrac" tourne comme une horloge, GPS calé sur Vénus, normal, honneur aux Dames.

Vénus n'est pas du tout la planète hostile décrite par les sondes soviétiques Vénéra, et Magellan, la sonde Américaine, elle est même très accueillante, verdoyante, et tout, et tout. Je subodore que les Russkoffs et les Amerloques veuillent se la garder à des fins mercantiles !

Et que dire des Vénusiennes ?



Voyez-les ! Sveltes, gracieuses, elles ont les seins dans le dos ! Comment c'est tarte ? Au contraire, cela présente un avantage majeur, ainsi quand on les invite à danser...

L'une d'elles s'est approchée de moi, la lippe gourmande, l'oeil coquin, la collerette frémissante, mais quand j'ai vu ses mandibules s'agiter, j'ai eu comme un doute...

Alors j'ai bondi dans mon engin interplanétaire, ayant pris la précaution de laisser le hublot de ma "LAVO 1200 SPEED" (je la cite le plus souvent possible, 100€ à chaque fois, merci Madame LAVO) grand ouvert, puis j'ai règlé le GPS sur la planète Mars.

La planète MARS, voilà une planète colorée, toute rouge, on y a tous la même couleur !

Quoique... Il y aura toujours des rouge clairs et des rouge foncés, mais bon.

J'étais donc là, dans le fond de ce que l'on nomme "Valles Marineris", un canyon de 4000 Kms de long, 700 Kms de large, et 10 de profondeur !

Au fond de cette immense vallée, l'air y est assez dense, et donc respirable, allez voir si vous doutez !

Tout à coup, j'ai vu arriver du fond de l'horizon un troupeau pachydermique, c'est le nom qui m'est venu à l'esprit, quand j'ai aperçu ces êtres d'un autre monde.



Magnifiques, ils sont magnifiques, avec leur double trompe, celle de droite leur sert à s'alimenter, tandis que celle de gauche ?

Ils ne m'en ont pas donné l'usage, j'ai eu beau leur expliquer (ils parlent très bien le sino-coréo-indoustanais), ça tombait à pic, moi aussi, que ce serait fort intéressant pour un esprit ouvert comme le mien, de connaître leurs us et coutumes.

Ils ont eu l'air embarrassé, mais lorsque j'ai vu la trompe sénèstre de l'un d'entre eux se dresser soudain, tandis qu'il louchait sur la partie inférieure de mon individu, là où le dos ressemble à la lune comme le chantait Brassens, j'ai senti le doute s'insinuer en moi (à défaut d'autre chose) d'autant qu'il fut immédiatement imité par le reste du troupeau !

Fichtre me suis-je écrié, et non pas foutre, ils auraient pu se méprendre !

J'ai sauté derechef dans ma "LAVO 1200 SPEED"... GLING ! (c'est le bruit du tiroir-caisse), GPS pointé en direction d'Europe l'un des satellites de Jupiter.

ENORME Jupiter ! Quand j'ai atterri sur le satellite de cette planète géante, je me suis senti tout petit, y'a vraiment pas d'quoi rouler not' caisse avec not' cht'iote planète !

Accueillant ce satellite, des arbres à nougats, du miel dans les ruisseaux, des sucres d'orges dans les champs, comme dans Hansel et Gretel.

Et les habitants ? Vous avez vu leurs gueules ? Ils m'ont l'air d'être un peu farfelus de la touffe !



Que nenni ! Leur chef (ou celui qui semblait l'être) m'a expliqué en transylvanien du nord, langue que je pratique couramment, qu'il était LE président de ce monde, et qu'il se nommait : YSOKRAS, son épouse quant à elle répondait au doux nom d'ATILRAC.

Il m'a plu tout de suite ce petit bonhomme ! Pas si différent de nous, avec même un petit tic : sans cesse il haussait l'épaule droite, un peu comme le père Le Quesnoy dans le film de Chatiliez.

Il m'a expliqué qu'il voulait tout réformer : faire d'Europe un modèle de la galaxie, que l'Europe d'en bas ne regarderait plus la Jupiter d'en haut avec un complexe d'infériorité ! Qu'il allait soumettre à son parlement une réforme capitale (c'est le mot qui convient), que sa charmante épouse, un TOP en la matière, avait même composé une ode à sa gloire, intitulée "si tu n'en veux pas j'la remets dans ma roulotte".

Pourquoi une roulotte, lui demandai-je ? A cause des minorités itinérantes... Les gens du voyage !

Je serais bien resté un peu plus longtemps, d'autant que j'avais remarqué que la charmante Atilrac, lorgnait souvent dans ma direction, et qu'elle tripotait nerveusement les cordes en poil de XCVHTREINSSE de sa guitare à trois roues.

Mais son président de mari ayant repéré le manège, me pria de regagner au plus vite mon véhicule, d'autant qu'il attendait la visite du président Dassa La Rahsab, et que ça n'était pas au goût de tout le monde !

Après une dernière oeillade lancée par la belle guitariste, j'ai mis le cap sur URANUS.

Uranus, voilà une planète digne de figurer au Panthéon de BLOGBORYGMES, un blase pareil tu penses !

Je suis même surpris qu'il ne soit pas notre astre fétiche, notre mascotte. Ah ! Je vois bien sur les lettres à en-tête : sous la haute protection d'urANUS notre bienveillante mascotte !

Ça en aurait de la gueule, les autres avec leur crocodile à la con, leur espèce de virgule... NIKES ! Quant aux trois bandes, pas de quoi bander, ah non !

Pour en revenir à cette douce planète au si joli nom, quelle surprise ! Elle est couverte d'excréments, de déjections en tous genres ! Tous les déchets de l'univers s'y déposent.

Uranus la bien nommée, pas sûr que ce soit un hasard, je pencherais plutôt pour une intuition.

Quant aux habitants : coprophages bien entendu ! Regardez les avec leurs petites ventouses, le sol est très glissant, il convenait de s'adapter, leurs bouches gourmandes au ras du sol, SLURP, SLURP !



Dès qu'ils m'ont aperçu, ils ont immédiatement émis le désir de me donner un baiser de pet, pardon : de paix. J'ai décliné l'offre, arguant que chez nous on ne s'embrassait pas aussi facilement. Ils ont insisté, alors, bon gré, mal gré, je me suis acquitté ! Depuis ce jour, ma femme, mes amies rechignent à m'embrasser, va savoir pourquoi ?

Après leur avoir prodigué moultes civilités, j'ai récupéré ma "LAVO 1200 SPEED" (re-gling) et je suis rentré chez nous.

En atterrissant dans une jolie clairière, j'ai vu, se baignant dans l'eau d'une claire fontaine, ceci...



Et aussi cela :



Elle n'est pas si mal que ça notre ch'tiote planète, non ?


Délires et dessins Andiamo 2008