Blogborygmes

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mercredi 28 septembre 2016

AndiamoLe Crotoy.

Le Crotoy ( j'attends les calembours foireux, les jeux de mots merdiques, les à peu près bancals... De pied ferme) !

Petit port situé sur la baie de Somme, il s'ensable inexorablement, et bientôt il n'abritera plus de bateaux... Hélas ! Déjà nombre d'entre eux viennent pêcher au Tréport.

Ce jour là le ciel était couvert, une lumière magnifique, ici on l'appelle : "l'été Quinquin"

Mi je m'rappelo d'ti, din tin robe tu r'semblo à ch't'aquârell' d'Marie l'or aux seins...

Nan j'déconne, enfin brèfle c'était une belle journée, un super restau sur le port, avec colin à la crème (colin c'est pas un pote à moi) un p'tit Sancerre qui allait bien, et le sourire d'Andiamette quand on lui a apporté sa glace ! Commack la glace, avec la Chantilly dessus et sur les côtés ...

Et puis ce ciel qui n'appartient qu'au NOOOOORD, Vlaminck avait dû passer par là assurément.



Petit bateau échoué, attend t-il la pleine mer afin de reprendre son voyage ?



Fatigué ? Le pôôôôvre !



Toute la lumière que j'aime...



Afin de me faire mentir, le vent s'est levé et... Van Gogh a remplacé Vlaminck !

(Daguerréotypes : Andiamo)

vendredi 23 septembre 2016

AndiamoT'es chouette.

Un titre de ce cher Leo, peu connue cette chanson de 1962, j'avais... Des idées sur tout, et surtout des idées ! Mais déjà fan de ce vieux brisquard.

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Tiens je vous ai même "copié-collé" les paroles... Car enfin une chanson à texte...C'EST CHOUETTE non ?

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T'es chouette avec tes pantalons fuseaux qui revêtent à peine ta peau

T'es chouette avec tes mains des soirs de bal

À dessiner les fleurs du mal, t'es chouette

T'es chouette avec ta mèche qui fait l'tapin

En haut d'ta gueule comme un grappin

T'es chouette avec tes dents dans le mitan

De tes baisers à cent mille francs, t'es chouette

T'es chouette avec tes hanches télévisées

Quand j'suis pas là pour les viser

T'es chouette avec tes yeux à négocier

Toutes les mirettes de ton quartier, t'es chouette

T'es chouette avec tes dents au beau milieu

D'ta bouche qui bouffe pas qu'du bon Dieu

T'es chouette avec ta gaine qui fait scandale

À cacher l'péché capital, t'es chouette

T'es chouette avec ton or qu'on va chercher dans un filon pas haut perché

T'es chouette avec tes bas serrés d'un cran

Quand on n'a pas tout à fait l'temps, t'es chouette

T'es chouette avec ta rivière à diamants

Quand on en croque, évidemment

T'es chouette avec ta gorge et ses pépins

Qui vont par deux comme les câlins, t'es chouette

T'es chouette avec ton pyjama lilas que tu mets quand je n'suis pas là

T'es chouette avec ton deux-pièces à carreaux

Dont je ne connais que l'bout du dos, t'es chouette

T'es chouette avec la rage sous ta peau

Quand tu plies comme plient les roseaux

T'es chouette avec mes bras comme un collier

Au moment où tu vas m'gueuler

C'est chouette, c'est chouette, c'est chouette.

(ch'tiot crobard Andiamo)

dimanche 18 septembre 2016

Oncle DanBonjour l'ambiance (7)

Voilà un an que je vous décris la vie d'un pensionnaire dans un collège de jésuites au milieu du XX° siècle. Vous avez tremblé, vous vous êtes révoltés, vous avez hurlé en vous arrachant les cheveux, doutant parfois de la sincérité de mes propos, tant mes descriptions étaient d'une violence inouïe. Certains – je devrais dire certaines – ont nourri des inquiétudes sur ma santé mentale, s'interrogeant à juste titre sur les dégâts provoqués par un tel régime pénitentiaire et les perversités qu'elles peuvent engendrer. Mais vous me connaissez, vous savez que je n'ai jamais été le complice d'une exagération malsaine et que, bien au contraire, j'ai toujours cherché à préserver la sensibilité d'un lectorat qui n'a connu que le confort douillet d'un foyer accueillant.

Ces préliminaires inutiles mais d'usage étant faits, permettez-moi à présent de vous livrer deux échantillons de professeurs qui sévissaient en ces lieux, mes deux premiers professeurs de latin, Brutus et Anet.

On m'avait prévenu qu'ils étaient méchants, mais déjà à l'époque je pratiquais sans le savoir la présomption d'innocence, jusqu'au jour où cela devint impossible.

Nous avions surnommé le premier Brutus (85-42 av. J.C. - Homme politique romain. Neveu de Caton d'Utique. Il prit part avec Cassius à la conspiration contre César. Vaincu par Octavien et Antoine, il se suicida) car il faisait penser à une brute.

Durant les interrogations, il faisait les cent pas dans l'étroite allée qui séparait les deux rangées d'écritoires qui nous servaient de bureaux. Il marchait comme un gorille dont il avait la morphologie et la couleur, portant invariablement une blouse anthracite que nous constellions de tâches d'encre dès qu'il avait le dos tourné, en nous servant de nos stylos comme de fléchettes. Il ponctuait chacune de ses phrases de grognements borborygmiques incompréhensibles qui accentuaient son expression naturelle de bougon perpétuellement mécontent.

Son "relief" cutané n'y était pas étranger. Le Michel Ange déclaré volontaire pour le sculpter n'avait pas lésiné sur le Chianti. Pour sûr que les rides de son visage caoutchouteux auraient été capables d'évacuer le déluge sans risque d'aquaplaning. Nous nous étions cependant habitués à cette tête simiesque, dont l'essentiel de la capillarité broussailleuse surplombait de profondes arcades sourcilières ou émergeait de ses oreilles. Un double lifting s'imposait mais notre primate n'en avait cure, ne sachant, depuis trente ans qu'il exerçait dans cet établissement, qu'ânonner inlassablement "rosa, la rose", pour planter cette fleur latine dans nos cervelles réfractaires.

Quant au second, Anet, il compensait les centimètres qui lui manquaient par la terreur. Il avait également remplacé les quelques kilogrammes qui lui faisaient défaut par un poids identique de machiavélisme. Le cou décharné de ce héron étique, qui surgissait d’un col de chemise amidonné toujours trop large, lui donnait des allures de Tryphon Tournesol. Nous le trouvions cependant beaucoup moins drôle et il nous faisait vivre dans la crainte permanente de la « petite récitance ».

La « petite récitance ».était une courte interrogation écrite, impromptue, aléatoire, improvisée et imprévue. Elle ne se faisait pas à main-levée mais au pied-levé.

Aussi, notre estomac se nouait lorsque la frêle silhouette se dessinait sur le chambranle de la porte, glissait le long du mur en montant les marches de l’estrade et disparaissait derrière le bureau dans un grincement d’os. Commençait alors une courte éternité d’anxiété.

Toute la classe attendait dans un silence polaire le verdict du jour.

-- « Ouvrez votre livre à la page 42 » et c’était un soulagement général, quelque soit, d’ailleurs, le numéro de la page. L’air redevenait respirable. Dans notre cour de récréation, les oiseaux se remettaient à chanter.

-- « Une petite récitance » énoncé sur un air méphistophélique, en détachant chaque syllabe, nous figeait le sang. Anet lâchait ces trois mots en balayant la classe de ses yeux vitreux qui, par la grâce de fentes palpébrales effilées comme des meurtrières, ne laissaient passer en guise de regard qu’une aveuglante intention de massacre.

En tirant d’un classeur à anneaux une feuille à gros carreaux qui nous servirait de copie, nous avions le baromètre de l’humeur en chute libre. Les « petites récitances ».étaient un condensé de pièges funèbres et de sinistres difficultés de la langue latine, plus morte que jamais. Anet avait fait de chacune de ces interrogations un instrument de torture, une dictée façon « Prosper Mérimée » qui nivelait la classe par le bas, rassurant le cancre et désespérant le bon élève.

La traduction de « La guerre des Gaules », œuvre de notre ennemi César, n’était pas davantage un exercice de tout repos. Il ne mettait toutefois au supplice que trois ou quatre élèves par séance, et nous gardions toujours l’espoir, naturellement, de ne pas en faire partie.

Anet était malingre et maladif. Pâle, le visage crispé, il quittait parfois la classe, plié en deux, un poing serré sur le ventre. Nous recevions ces interruptions de cours comme des oasis de tranquillité. Rien d’étonnant, après tout, à ce qu’un professeur de langue morte ait mauvaise haleine.

Cela est parfaitement monstrueux, mais aucun de nous ne souhaitait une amélioration de l’état de santé du professeur de latin.

mardi 13 septembre 2016

BlutchLes enquêtes d'Hippolyte Tayze 7

Meurtres au Vatican: 2e rapport du Père Plaixe

Il est temps de présenter les acteurs et le décor:

1° Jean-Paul 1er:

Un Pape jeune puisque dans la soixantaine, avec juste besoin de quelques pilules pour lui soutenir le coeur. Un petit mois de règne et départ pour la maison-mère. La version officielle est qu’il ne voulait pas de cette élection (il aurait pu la refuser avant la fumée blanche) et qu’il aurait volontairement arrêté de prendre ses petites pilules. Ce qui équivaut à une auto-euthanasie et ça me semble fermement condamné par le Vatican (ou alors je n’ai rien compris à la doctrine sur le côté absolument sacré de la vie…. C’est vrai qu’en cautionnant la peine de mort et les guerres, l’absolu devient relatif….). Mais enfin, si le Boss l’avait voulu comme Pape, il n’était pas en mesure de se dérober volontairement.

Après Pie XII qui avait bien assuré le train-train, il y avait eu le choc du gauchiste Jean XXIII qui bousille la soutane, la messe en latin et qui lança une modernisation de l’Eglise (avec WC et Bains à chaque étage), l’horreur quoi. Popol VI avait rectifié le cap, mais une Eglise, c’est comme un supertanker, c’est long à la réaction : entre le coup de barre et le changement effectif, il faut compter une génération. Alors lorsque JP 1 a reparlé de Jean XXIII, le coup fut rude pour les traditionalistes déjà que Lefebvre (Marcel, l'évêque, pas Jean) c’était fait viré de l’Eglise à coups de pompes…. Heu…d’excommunications). Il fallait sévir. Une petite pilule blanche qui contient de la digitaline ressemble fort à une petite pilule blanche qui ne contient PAS de digitaline. Finalement, c’est une farce innocente, non ?

Mis au courant de problèmes avec l'Institut des Oeuvres de la Religion (la Banque du Vatican et principal actionnaire de la banque Ambrosiano, dirigé par Marcinkus), il réclame une enquête interne. Cet homme encore jeune (66 ans) se retrouve mort sans avoir rien vu venir. L'enquête reste suspendue... Il y a des petits arrangements entre amis que même le Pape devrait ignorer.

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jeudi 8 septembre 2016

BlutchLes enquêtes d'Hippolyte Tayze -6

Meurtres au Vatican phase 1 : la prise de contact.

- Hippo ! Hippo ! mais bon sang de bois, il est où cet animal ?

- Voilà voilà ma Chère chef, je suis là derechef.

- Mais qu'est ce que tu fais dans cet accoutrement?

Hippo est habillé d'une soutane tout ce qu'il y a de plus réglementaire, avec la calotte, le missel et le chapelet.





- Je te présente le Père Plaixe, je suis mandaté par une mère de famille pour enquêter sur la mort de son fils, garde-suisse au Vatican au moment des faits. Pour tirer les vers du nez de la Curie, il vaut mieux, je crois, y aller avec un chapelet, quitte à abuser du confessionnal.

- Tu peux, s'il te plaît, m'expliquer cette embrouille?

- Mais bien volontiers Commissaire, enfin, pour ce qu'on m'a donné comme explications. Dans la nuit du 4 au 5 mai 1998, 3 personnes sont mortes par arme à feu au Vatican, dans les appartements du commandant de la garde. Les deux premiers corps sont ceux du colonel Aloïs Estermann, chef des gardes suisses, et sa femme Gladys. Le 3e étant le caporal Cédric Tornay. C'est la mère de ce dernier qui me demande d'intervenir parce qu'elle ne crois pas un mot de la version officielle.

- Et c'est quoi cette version officielle ?

- Cédric Tornay aurait tué son chef et l'épouse de celui-ci parce qu'il lui aurait refusé une médaille, puis il se serait suicidé.

- Tu aimes bien les histoires de suicides dans les coulisses du pouvoir, me semble-t-il ?

- On peut rien te cacher. Mais écoute les infos qu'elle m'a passées:

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vendredi 2 septembre 2016

FrançoiseDieu et la queue (rediff.)

Dieu examinait quelques-unes de ses créatures. Il était assez fier du kangourou avec sa poche sur le ventre et ses testicules en cuir fin et décida de ne l’implanter qu’en Australie, Tasmanie et îles voisines, rien que pour rendre jaloux les autres humains. Dieu avait compris avant tout le monde- normal puisqu'il était là avant tout le monde- la force du dicton « diviser pour régner ». Mais zappé le fait qu’en créant ensuite l’Homme à son image, il exposait l’univers à une application exponentielle de ce principe belliqueux pouvant mener à la Guerre des Etoiles. On a beau être divin on ne prévoit pas toujours tout… Le Créateur saisit entre ses augustes mains un de ces macropodidés- nom de famille du kangourou, signifiant « grand pied »- et le posa sur son établi où il se cassa illico la figure. "Y a quelque chose qui cloche là-dedans, j’y retourne immédiatement » chantonna Dieu en notant dans son carnet de croquis : « Penser à inventer Boris Vian ».

La réflexion divine fût courte mais bonne : il suffisait de doter le kangourou d’une queue suffisamment vigoureuse pour équilibrer l’animal, qui s’en servirait comme d’un trépied en posture statique, et d’un balancier pour la course, et de lui donner cette ineffable expression intellectuelle qui réjouit les âmes innocentes.

« La queue, voilà le secret ! » se dit Dieu à lui-même car il créait dans la solitude de son atelier et ne supportait pas qu’on le dérangeât. Adam et Eve jouaient à Dieu sait quoi (mais il ne le dira pas) dans le jardin d’Eden, tandis que le créateur peaufinait ses bestioles.

Dieu saisit ensuite le Castor qui avait une bonne tête avec ses dents du bonheur, et pris d’une inspiration soudaine lui offrit une queue en forme de raquette, idéale pour tasser la glaise avec les brindilles, ce qui incita illico le rongeur à construire ses barrages et terriers en s’aidant de ladite queue, preuve que si la fonction crée l’organe, l’inverse existe aussi.

Pour le cochon, dans lequel tout est bon, la queue ne posait aucun problème existentiel au Créateur qui se doutait que l’homme trouverait un moyen de la cuisiner et effectivement Dieu goûta et il dit que cela était bon. Même si une recette totalisant près de 1000Kcal par portion avoisine le péché mortel…

Par mesure de rétorsion face à un animal dont l'universalité menaçait de le concurrencer, le créateur le dota cependant d’une queue en tire-bouchon extrêmement énervante car totalement inutile dans cette fonction d’ouvre bouteilles, je ne sais si vous avez essayé, mais CA NE MARCHE PAS !

Il restait sur l’établi moult modèles de queues : queue en panache pour l’écureuil roux européen, queue en éventail du paon… Dieu bricola quelques instants, puis, n’y tenant plus, appela Eve. « Regarde, Eve, j’ai créé un animal très rigolo, je l’ai appelé le chien. – Rigolo, pourquoi ? interrogea Eve que le regard du caniche n’émouvait guère. –Tu vas voir : je le caresse, comme ça, et hop ! Il remue la queue. Je viens de créer une fonction totalement inutile, une queue qui remue quand l’animal est content : c’est unique, n’est-ce pas ? –Je n’en suis pas sûre, répliqua Eve avec un sourire si mystérieux que Dieu s’empressa de noter dans son carnet de croquis : « Inventer Mona Lisa. »