Blogborygmes

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dimanche 30 juillet 2006

ManouJuliette




A la tienne
A ton sang
Aux cris sourds des amants
A ton ventre accouchant
Aux vieux, aux faibles
Aux morts que l’on enterre
Aux disgracieux et aux malades
Et à l’enfant armé jouant de la gâchette
A tes amours
Juliette

vendredi 28 juillet 2006

EpicteteReflexion du 28 Juillet 2006



La réalité n’est pas le contraire de l’illusion. Un fait en soi n’a pas de contraire ; le contraire ne vient que si le fait est abordé avec un sentiment de plaisir ou de malaise.

mercredi 26 juillet 2006

Saoul-FifreMorgue pleine

La mort joue lentement une marche funèbre,
Les os des doigts cliquettent sur les touches de l'orgue,
Pour donner le tempo, se choquent les vertèbres
Et son corps sous le drap s'agite, plein de morgue.
La sombre mélodie sonne lugubrement
Le long des longs couloirs de faïence bleuâtre,
Jointe aux âpres odeurs de ce froid bâtiment :
L'institut Médico-légal numéro quatre...

lundi 24 juillet 2006

EpicteteReflexion du 24 Juillet 2006


La pensée ne peut NI concevoir NI formuler la nature de l’espace. Tout ce qu’elle formule contient les limitations de ses propres frontières.
La pensée a toujours un horizon.
La pensée ne peut concevoir que sa propre projection, et lorsqu’elle la reconnaît, elle trace sa propre frontière.

samedi 22 juillet 2006

Saoul-FifreL'angoisse de la page blanche

L'angoisse de la page blanche

, par laminage-aiguisage-torsion-fonte-moulure-découpe-ratissage-sculpture-frappe-érosion-tassement à travers les circonvolutions cervicales de Monsieur Bof...etc, et bien ça nous donne :

La souffrance de la page rouge !

Il s'agit d'un porte-plume et de son encrier sur lequel est écrit
" Vous parliez ? "
" Hé bien, écrivez, maintenant "

J'ai pris ce cadeau sybillin et si piquant surtout comme un encouragement à me servir de mon clavier !

jeudi 20 juillet 2006

Saoul-FifreÀ la demande expresse de Mamasha d'oc

Bonne journée : j'ai tordu le cou non à des idées préconçues (je ne vous en parlerais même pas), mais à 2 innocents . Niark niark, mais ce n'est pas de leur plumage mal peigné ni de leur insupportable ramage dont je voulais vous entretenir.

Non, c'est de ces 17 extraordinaires petits canards. Oui, dans un com' j'avais dit 18, mais quand je les ai compté, il devait y en avoir un qui en couvait un autre, et je l'ai pas vu. Faut dire qu'ils sont vifs, ils courent dans tous les sens, en zig-zags, après les moustiques, et dès que l'un d'eux donne l'impression de se baffrer quelque chose de chouette en cachette, les autres rappliquent pour en avoir un peu aussi. Ce côté "troupeau" leur permet d'impressionner les plus gros volatiles de la basse-cour. Le vieux mâle canard a bien des velléités d'écarter ces petits avortons de son casse-croûte, mais devant leur nombre et leur air décidé, leur appétit de vivre, il se sent légèrement dépassé par les événements. 2, 3 coups de bec peu convaincus, et il leur abandonne la victoire, le champ de bataille, et s'en va chercher sa pitance un peu plus loin...

Et ces résidus d'œufs de se goinfrer en coincouinant à tue-tête La jeune garde . Nom d'un croûton, ils lisent "Le caneton enchaîné" ? ! La jeunesse ne respecte rien, même plus les vieilles plumes blanchies par le grand âge...

Ils prennent possession de leur monde par arpentage et quadrillage systèmatique. Et toujours en courant. J'en entends qui se moquent : "Comme ils sont patauds", "Ils avancent en canard"... Ouais, ben, sur le 100 m, ils sont impressionnants ! Il est vrai que leur monde d'origine, c'est l'élément eau. C'est dans le courant des ondes pures qu'ils mettent en scène la puissance de leur élégance naturelle. Je suis sidéré des a-priori scellés au béton armé dans l'inconscient collectif : de la même manière que la poule est con, le canard est ridicule... La preuve ? Il est difficile de trouver plus loser que Donald. Et plus frustrée sexuellement que Daisy ?

Dès qu'il voit l'eau, le caneton qui sort de l'œuf pousse des cris de joie. Il la connaît de toute éternité et retrouve et reconnaît de tout son instinct cette vieille amie, cette sœur, cette mer... Il plonge dedans, en confiance, c'est son pays du sucre candi et des 4 jeudis. Et c'est en observant sa nage que l'on comprend ce que son allure maladroite sur la terre ferme recèle de grâce pure, une fois sur l'eau. Il marche comme il nage. Disparus, les genoux cagneux et les pattes en dedans. En équilibre absolu sur l'eau, le menton fièrement à l'horizontale, ses pattes palmées lui servent de quille et de moteur. Il nage une sorte de brasse alternée très fluide, très rapide, à la beauté bouleversante. Il lance sa palme au centre et pousse l'eau vers l'extérieur, tandis que l'autre a déjà attaqué son mouvement identique et symétrique. Le cap est conservé rectiligne, mais les changements de bord sont hyper-réactifs si besoin est.

Le grand architecte qui a mis la palme au point est un génie. Il parait que son nom est "seul le plus adapté survit". Je veux bien. Mais c'est divinement beau quand même. En pleine action, les peaux interdigitales se gonflent comme des spis, un peu sur le principe des éventails, la patte se transforme en rame, et ça pagaye dur, je peux vous le dire. En fin de mouvement vers l'arrière, et aussi lors de la remontée de la patte vers l'avant, pour ne pas freiner le glissement du canard sur son aire, la palme se transforme en une petite chose pliée, fragile. Abandonnées à la traîne du courant, les armatures si fines des doigts n'opposent plus aucune force à l'eau, et le voile de peau si puissant, si propulsif tout à l'heure, dans sa phase active, ressemble maintenant à une diaphane dentelle de Cholet qui frémit et se plisse passivement au gré du souffle des filets d'eau...

Et le cycle de la nage en canard se perpétue : action, relaxation, action...

L'Homme essaye piteusement d'imiter la Nature : après avoir observé le palmipède, tout fier de lui, il a inventé les palmes (et le touriste au Grau du roi, par la même occasion). Mais pour s'en servir, l'Homme est obligé de laisser traîner ses jambes derrière lui et de trouver quelque chose à faire avec ses mains par devant (s'accrocher à sa bouée à tête de canard), sinon il coule ? Le canard, avec sa vraie palme (méfiez-vous des imitations), la ramène à l'avant SANS QUE ÇA FREINE SON MOUVEMENT et ne la rerigidifie que lorsqu'il se propulse en s'appuyant sur l'eau ! Allez faire ça avec des palmes du commerce ? L'Homme a du mal avec les trucs à 2 fins, 2 consistances, surtout très rapprochés dans le temps : ou c'est dur, ou c'est mou ? Mais : c'est dur, puis c'est mou, puis c'est dur, à la suite, sans débander, il ne sait pas fabriquer... En fait on a jamais fabriqué quelque chose qui ressemble à un muscle ?

Et un canard qui décolle de l'eau quasiment à la verticale, à la seule énergie dégagée par les moucherons et les limaçons, on sait faire ça ? L'hélicoptère, il a son hélice sur la tête, c'est facile, mais à force d'ailes, et sans consommer de kérozène ? Ça, c'est une technique que la maman leur apprend très jeune : 1,2, vous vous dressez bien droit, comme les humains, 3,4, vous battez des ailes, très vite et très fort, 5,6, vous appuyez sur le sol avec vos pattes et vous tendez le bec vers le ciel pour avoir une forme aérodynamique. Le jeune, il fait ça sans trop comprendre à quoi ça va lui servir, mais je peux vous dire qu'il s'entraîne sec, souvent, et tout seul dans son coin, sans qu'on l'oblige.

Et puis un jour, on est au bord d'un marais, le paysage est magnifique, le soleil rouge plonge derrière l'horizon et un colvert FAIT EXACTEMENT LE MÊME GESTE que mes cons de canetons. Là où il faut plusieurs centaines de mètres à un hydravion pour décoller, le colvert s'élève de l'eau comme par magie, avec aisance, comme la vapeur au dessus de la casserole, comme un feu de saint-Elme de la vase en décomposition, comme une fumerolle islandaise, il dit à l'air "Envole-moi", il bat des ailes pour applaudir le miracle et il repousse l'eau d'un même mouvement de ses 2 palmes, ces merveilles, pour peaufiner son essor, pour confirmer son désir d'évasion, son souci de liberté...

Naturellement...

mardi 18 juillet 2006

EpicteteRéflexion du 18 Juillet 2006

L’esprit méditatif voit, observe, écoute sans le mot, sans commentaires, sans opinion, attentif au mouvement de la vie dans tous ses rapports, tout au long de la journée.

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