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jeudi 31 juillet 2014

Saoul-FifreLa mare aux canards

Dites-moi si je me trompe mais je crois qu'il y a longtemps que je ne vous ai pas mis bas une de mes histoires de bêtes. Une de mes histoires tout court ? C'est pas faux non plus. J'en branle plus une ? Je suis bien obligé de le reconnaitre mais là, ici et maintenant, je suis devant mon clavier et je pense à vous, cher Grand Lectorat, vampires jamais assouvis qui vous repaissez de textes de qualité frais pondus, quand vous en trouvez, bien sûr, sans être jamais rassasiés, conditionnés que vous êtes par le système actuel du "toujours plus". Non mais vous croyez que ça va durer longtemps à ce rythme, bande de goinfres-soiffards ? Nous au village nous n'avions qu'une fête votive par an, avec son bal popu, sans même un manège, y avait juste un jeu d'adresse avec des boites de conserves et puis heureusement, l'épicière avisée se fournissait pour l'occasion en pétards divers, non, pas ceux qui vous donnent un air de débile heureux, des pirates, ou des corsaires, ou des "mitraillettes", enfin, fallait quand même les allumer à un bout, d'où peut-être la similitude d'appellation.

Et nous nous en contentions, aux anges, en plus. Ah et j'allais oublier, bien sûr : "La mare aux canards" ! Autant dire le Casino des ploucs... Avec leurs petits papiers roulés, noués autour du cou, que l'on fixait de notre regard N° 5, celui à rayons X, pour deviner sur lequel était marqué le gros lot, une poupée géante pour les filles ou un camion de pompier à pédales pour les garçons...

Je sais bien ce que ça va vous évoquer, ce "pompier à pédales", je connais mon monde, allez, mais que voulez-vous, on a le public qu'on peut, on prend ce qu'on trouve, c'est la dure loi de la course aux commentaires ! La quantité au détriment de la classe et de l'élégance ! Quand je pense que je volais naguère à travers le pur azur, tout là-haut, et que me voici vautré dans cette souille grouillante d'obsexionnels, quelle pitié ? Ah, avoir été et être toujours et encore, pourquoi ne serait-ce point possible ?

Ailleurs que sur Blogbo, peut-être ?

Alors vous vous en souvenez tous ? Ça n'a pas disparu puisque pas une kermesse d'école sans sa pêche au canard. À la réunion des parents d'élèves, forcément, un papa va affirmer d'une voix forte qu'il s'occupe de tout, à condition qu'on lui fournisse les canards en plastique, à l'exception - il jettera un regard tout autour de lui pour vérifier qu'aucun enfant ne traine dans les parages - de tout sex-toy qu'il se verrait, dans le cadre strict de l'enceinte de l'école, dans l'obligation de refuser.

Perso, avec l'âge, je me suis lassé d'essayer d'attraper un canard de baignoire harnaché de son anneau en fil de fer, avec un hameçon bricolé, surtout que certains papas zélés font faire du rafting à ces pauvres canards en pulsant l'eau avec une pompe de piscine, et faut se lever un maffre comaco pour en choper un. J'ai vu des petits rentrer chez eux bredouilles alors qu'à ce jeu on est censé toujours gagner ! Vingt ans plus tard, ce seront les mêmes, traumatisés, qui préfèreront jeûner que toucher à un magret de canard, un confit ou même à un foie gras.

Moi c'est bon : j'adore toujours les voir naitre, vivre, les élever, puis les trucider en pleine santé pour leur éviter les affres de la sénescence.


vendredi 25 juillet 2014

AndiamoY'a ben d'la mistoufle tout de même

Je me promenais l'autre jour dans la campagne... Bon oui ça m'arrive, j'ai aussi besoin de me polluer les bronches de temps en temps, à coups de chlorophyle et d'oxygène, biscotte trop de CO2 et de particules (ta mère) ça me donne un teint de jeune fille, oui, oui demandez aux Dames qui ont eu la CHANCE de m'apercevoir !

Je flânais, je musais, je fôlatrais dans les prés et les bois, quand soudain sous mes yeux horrifiés j'ai VU de mes yeux vu, l'horreur, l'indicible, l'innénarable, la honte dans toute sa vérité...

Un campement nomade au milieu de notre belle campagne d'Ile de France, rien que le nom déjà , il fleure bon la royauté, le cinq couronnes, le sceptre royal à l'index profondément enfoncé dans les fondements même de la lignée des Capétiens directs (y'a que les impôts qui sont indirects). ÎLE DE FRANCE.. Sonnez buccins, roulez tambours, fermez le ban !

Dans une pauvre pâture deux chevaux efflanqués et nus, tout nus, broutaient une herbe rare. C'est alors que j'aperçus perdu dans la verdure humide et malsaine, les ruines d'une abbaye... Déjà je craignais pour la suite.

Mes craintes étaient fondées, car tout à coup au détour du chemin m'apparût la pauvre masure de ces manouches issus d'un autre temps, une bicoque informe faite de bric et de broc plus de broc que de bric d'ailleurs.

Ces pauvres gens cloîtrés dans leur ghetto derrière d'imposantes grilles de métal forgé, spectacle insoutenable, sur le terre-plein d'herbe rase, de pauvres hères armés d'une tige munie d'un embout métallique frappaient sur une pauvre petite balle très dure... POC ! POC !

J'en avais les larmes aux yeux, la cornée humide, la pupille inondée, moi qui ne pleure jamais, mais là tant de misère, je n'en pouvais plus, alors afin de dénoncer le scandale j'ai pris quelques clichés, et je suis près à les offrir afin qu'ils soient publiés dans la presse à scandales.

Madame France Dimanche, Messieurs Closer et Voici si vous êtes intéressés ?

J'allais repartir quand tout à coup j'ai aperçu ... mais comment est-ce possible ? Juste à côté une bicoque encore plus délabrée ! Une ancienne métairie sans aucun doute, seulement une dizaine de chambres pour une pauvre famille !

Y'a ben d'la mistoufle tout d'même.

samedi 19 juillet 2014

Saoul-FifreTrempé jusqu'aux yeux

Au commencement était l'atome primordial, le bâtisseur d'étoiles, le tourneur de planètes, le faiseur d'eau. Avec son proton solitaire et son électron si peu matériel, l'Hydrogène est l'élément simple à la base de tous les autres. Par perte ou acquisition d'électrons, par liaisons plus ou moins recommandables, sans doute sous fusion thermonucléaire, il a donné tous les atomes et les molécules qui forment notre environnement. C'est la brique Légo inaugurale d'une collection impressionnante de décors, d'objets et de personnages.

Par combinaison avec l'oxygène, il nous donne l'eau, c'est à dire la Vie. Avec le même, il forme un explosif de grande puissance, et sème la Mort. L'hydrogène n'a pas de morale intrinsèque. Il sera ce que nous en ferons, la source d'énergie illimitée et égalitairement partagée dont rêve un quarteron de professeurs Tournesol à ITER , ou bien l'arme de destruction totale qui règlera définitivement le problème de nos caries douloureuses si un autre quarteron, de généraux Alcazar celui-ci, en décide ainsi.

S'il y a un Dieu, je crois fermement qu'il est de cet ordre : à la fois Diable et Dieu, Janus bifide, Hermès souriant et grimaçant, tragi-comique. Capable du meilleur comme du pire, d'une chose et de son contraire, génie du bien et du mal. À notre image, en fait.

Oui, Dieu a été créé à l'image de l'Homme. Tel est mon crédo, mais la situation est déjà assez compliquée comme ça, et le lancement d'une nouvelle secte n'est pas vraiment de saison. Ce que je ressens, c'est qu'à l'échelle de l'Histoire, les idéologies et les religions n'évoluent pas mécaniquement et régulièrement. Il y a des éruptions. Il y a des périodes de paix et des périodes de guerre. Il y a des régressions, ou des évolutions progressistes, plus ou moins rapides selon les leaders au pouvoir. Rome a atteint son apex, puis connut la dégringolade. L'Islam fut la locomotive culturelle et scientifique de notre vieux monde étriqué et puis, la roue tourne... Là, notre mondialisme agressif qui s'engraisse en se foutant du tiers comme du quart-monde, ça sent très mauvais sa "fin de cycle", et je rêve d'autres exemples.

À l'échelle de l'Hydrogène, la légèreté est absolue, et sous sa forme stockable, l'eau, son cycle est créatif, nourrissant, poétique, stable, émouvant...

"Les pieds dans le ruisseau, moi je regarde couler la vie...",

psalmodiait le grand Jacques, et cette invitation à la contemplation de l'évidence de l'eau m'a toujours parlé. À mes tout débuts, un liquide, trouvant son chenal, remontant le courant à travers d'autres mouillures, parvint à atteindre et à ensemencer la Source, et le Réceptacle, et la Génèse de toute Vie. Le têtard que j'étais remuait de contentement sa queue résiduelle, en pataugeant dans son petit bain personnel, avec les pulsations de son ombilic en fond sonore. Et les bruits aquatiques. Le silence assourdissant de la mère, puis son cri, quand elle perd les eaux.

Né au pays de la sécheresse, on m'a appris à la respecter. Elle n'en a acquis à mes yeux que plus de richesse, et les rencontres avec de l'eau en liberté, en apparence inépuisable, me fascinaient. Les cascades de Tlemcen, le grand canal d'arrosage qui dessoifait les arbres et remplissait le château d'eau, une fois par semaine, les flots semblant illimités de la Méditerranée. Semblant seulement, puisque nous avons découvert en la traversant, d'autres canaux, d'autres cascades, un autre, ou bien le même rivage ?

Je ne perds jamais une occasion de me replonger dans cette eau primitive. Dans les étangs, les torrents, l'océan... Quelle que soit la saison, je pique une tête. Au Nouvel An au Cap-Ferret, à Pâques dans un lac pyrénéen, en Aout, dans le lac de Viam... Quand je suis malade, je recherche la compagnie des ruisseaux, ces filets d'eau que j'imagine couler comme un goutte à goutte salvateur dans mes veines. La guérison par la mémoire de l'eau. Et aujourd'hui, on nous raconte que nous allons en manquer, et qu'elle est polluée. J'en ai des vapeurs et cette idée me glace.

L'eau a cette force de s'adapter aux contenants. Celle de le briser s'il y gèle. Celle de s'en échapper en s'évaporant, si l'envie lui en prend et si les oreilles lui chauffent.

"Dans le brouillard de sa myopie
l'aridité du monde s'atténuait.
Elle pouvait de la sorte rêver
à d'autres horizons, à une autre vie..."

...m'écrivait une amie, il y a presque quarante ans. J'en pleure encore, tellement c'est beau.

PS : Comme vous l'avez sans doute remarqué, après mon dernier billet , je me suis mis à l'eau.

lundi 14 juillet 2014

AndiamoNew York... New York

FRANK SINATRA...The voice, quelle voix en effet ! Frank Sinatra vous savez qu'il vécut avec Ava Gardner ? Elle fût surnommée "le plus bel animal du monde" ! Inoubliable dans "MOGAMBO" avec Clark Gable, et surtout dans la comtesse aux pieds nus de Joseph Mankiewicz sorti en 1954, qu'elle était belle Ava Gardner !

J'ai un jour entendu, je crois que c'était aux grosses têtes, l'anecdote suivante : Une amie proche de Ava Gardner, lui demande ce qu'elle faisait avec Sinatra, ce nabot d'un mètre soixante pour cinquante cinq kilos.

Elle répondit : " cinquante cinq kilos peut-être, mais dans les cinquante cinq kilos, il y a cinquante kilos de bite" ! C'est dire la réputation du Monsieur !

Un ch'tiot crobard du plus bel animal du monde ?

Chanteur, comédien, je me souviens de Frank Sinatra, dans le film de Fred Zinnemann sorti en 1953, : "Tant qu'il y aura des hommes" Avec bien sûr la belle Deborah Kerr et Brut Lancastré ! On se souvient de la pelle d'anthologie qu'ils se roulent sur la plage, tous deux chahutés par les vagues. J'avais 14 ans, l'âge des premières gauldos chouravées au paternel afin de jouer à "l'homme", Frank Sinatra y tenait le rôle de Angelo Maggio.

Et puis bien sûr "l'homme au bras d'or" de Otto Preminger en 1955, j'avais 16 ans j'écoutais Bill Haley et Paul Anka, l'âge des premiers bisous humides ! Frank Sinatra tenait le rôle d'un junkie, tricheur de poker.

New York sans gratte ciel c'est Paris sans le Pont des Arts, sans l'île Saint Louis, sans la Place Saint André des Arts, ou sans la place des Vosges !

Un petit hommage aux Indiens Mohawks, une tribu du nord des Etats-Unis, qui furent les bâtisseurs des gratte ciel... Ils ne craignaient pas le vertige dit la légende, je pense plutôt qu'ils craignaient de crever de faim, alors il fallait bien bosser sans filets, afin de se payer un steak "dans le filet" !

(ch'tiots crobards Andiamo)

mercredi 9 juillet 2014

AndiamoLe plat pays

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Avec de l'Italie qui descendrait l'Escaut....

Voilà une chanson magnifique : le plat pays.. Et puis Monsieur BREL, comment l'oublier ?

Un p'tit clin d'œil à ce grand bonhomme, pas un hommage, je pense que le mot lui aurait déplu, un p'tit clin d'œil, c'est mieux.

Je l'ai vu sur scène, il y a.. Ouais, tout juste Auguste, vous n'étiez pas nés pour la plupart d'entre vous ! Fabuleux, ce grand Jacques, il avait chanté : "quand j'étais ch'val" et je vous assure, ses gestes, ses mimiques un instant, un instant seulement, il fût cheval !

Alors, afin d'illustrer le plat pays, un ch'tiot crobard de MONSIEUR Brel, ainsi que quelques photos prises un jour de brume au Tréport, je les trouve assez fantomatiques et mélancoliques à souhait...

(Ch'tiot crobard et Daguerréotypes Andiamo)

vendredi 4 juillet 2014

BlutchL'art-cul tue l'réel

Lorsque je ne suis pas perdu dans les nombreuses activités que je pratique dans mon antre qui, d’aucune vous le dira, vaut le détour. J’ai décidé de me lancer dans l’art…

Fort du principe qui veut que ce soit l’art qui est difficile et non sa critique, j’ai décidé de commencer léger en pratiquant… la critique.

Une amie m’avait transmis des photos prises dans une galerie. Peintre elle-même, elle avait quelques réticences devant ces œuvres. Ne voulant pas la laisser dans un désarroi culturel intense, je me suis aussitôt dévoué pour lui expliquer la démarche du maître et la justification (je peux le dire) spirituelle de l’œuvre. Généreux par nature, je vous livre du même coup et en multi pack les œuvres et mon interprétation de la pensée du Maître.

les photos sont de Marie K.

Il y a dans cette œuvre une recherche du flagrant dans la discrétion. L’ombre de cette toile nous révèle la condition tragique des petites mains de la couture industrielle recroquevillées sur leur machine Singer à pédale (comme le montre la photo surexposée ci-dessous). Cette vision sociale est renforcée par l’exposition de ces peintures dans une ancienne friche industrielle. Ce contexte, caché dans ce camaïeu de rouge, rend évidente toute la violence sociale du capitalisme. L’absence de cadre donne une notion transcendantale du dénuement de ces victimes.

Deuxième expression en mode écarlate :

Cette oeuvre, d’une dimension de 2 m par 1,5 m environ, était à vendre au prix dérisoire de 3'500 euros Dérisoire oui, car il y a eu une très forte inflation sur le prix du pigment rouge.....(Eh la garance se fait rare...). Ce prix reflète très incomplètement l’intensité de la réflexion de l’artiste, son angoisse de la toile blanche et son besoin d’expression picturale concrète dans le respect de la pensée transgénérationnelle engendrée par le besoin essentiel de démontrer le courant culturel monochronimique et patataphysicien….

Dans l’art, il faut juste savoir comment faire passer un riche pour le dernier des ploucs s'il n'est pas sensible à cette forme d'expression graphique, très supérieure dans l'intériorité émotionnelle qu'elle produit lorsqu'on entre en osmose avec la pensée profonde de l'artiste au moment de réaliser ce chef-d'oeuvre unique dans l'art consommé qu'il a pour affiner le grain de la toile afin d'en faire une image sublimée de la multitude face à l'unité essentielle représentée par celui qui plonge son regard au plus profond de cette oeuvre magistrale. Le spectateur initié aux finesses de cette expression picturale majeure y verra, derrière la vision de monochromie à laquelle le béotien s'arrêtera, tout le cheminement spirituel et métaphysique de la genèse à l’apocalypse de la société de consommation.

Il est important d'insister sur la spiritualité intrinsèque de ces peintures carmin et leurs mises en corrélation avec l'oeuvre noire. Il y a là la quintessence de la pensée standhalienne qui s'exprime dans l'opposition mesurée de ces deux couleurs qui se côtoient à distance (mesurée au millimètre près par l'artiste lors de l'accrochage), conséquemment sans se mêler, imageant par là même la dualité du vice et de la vertu. Nous sommes ici dans la révélation aveuglante du conflit social qui oppose l’anarchie au socialisme structuré sur un fond de décadence capitalistique représenté par cette friche. Si l'on étudie ces peintures sous l'angle de la psychologie comportementaliste on arrive à la conclusion rude dans son évidence que l’acheteur potentiel est pris pour un con.

L'important n'est plus ce qui se produit, mais la façon de le vendre... Cette forme d’art s’adresse en priorité à une clientèle aisée dont la richesse parait s'opposer à l'intelligence et au raisonnement... heureusement.

Heu…. Finalement j’en viens à me demander si vraiment l’art est plus difficile que la critique car ces croûtes seraient tout autres si je vous avais expliqué la longueur des poils du rouleau et l’incompétence de l’artiste pour l'art du nettoyage de pinceaux qui a provoqué une auréole noirâtre sur la première toile. J'en arrive donc à croire que la critique semble parfois être plus méritoire que l’art…

Blutch.

Prochaine critique :

Christo ou l’art consommé d’emballer les monuments à défaut de pouvoir emballer le public.

En avant première, je peux vous révéler que son expression artistique lui est venue après avoir travaillé durant 20 ans comme ravaleur de façade dans le BTP.