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mercredi 26 avril 2017

FrançoiseVieux communiste

Lorsque les gens n'ont plus d'arguments, ils passent aux insultes ou à ce qu'ils croient en être. "Communiste", par exemple, lancé comme une insulte envers JLM, qui n'a jamais été communiste mais que le Figaro, jamais en veine de comparaison qui donnent le frisson à ses lecteurs, qualifie de "Chavez français", bouh! Fais-moi peur! Il est vrai que Georges Pompidou, en son temps avait promis au peuple français une dictature communiste et "le drapeau rouge flottant sur toutes les mairies de France" si Mitterrand était élu. :)

Lorsque je vois l'affolement de certains et leurs prévisions d'apocalypse à l'idée de, simplement, voir réduire qq inégalités, atténuer la misère, je pense à l'aphorisme de cet auteur anglais dont le nom m'échappe présentement: "Il ne suffit pas d'être heureux, encore faut-il que les autres soient malheureux". J'ai tout pour être heureuse, comme on dit, mais comme l'a dit Meluche lors d'un mee-ting, “je n'arrive pas à être totalement heureuse dans un océan de misère”.

Le jeune Macron, lui, traite JLM de "vieux révolutionnaire", ce qui n'est pas oxymorique, après tout lui est bien un "jeune conservateur", mais je trouve savoureux qu'il utilise le mot "révolutionnaire" comme une insulte après avoir titré son livre "Révolution!" Lui-même affirme dans "le Parisien": "Je suis un guerrier", ce qui me fait autrement peur...

Reste l'épithète vieux, et là aussi je m'étonne que les gens qui n'ont aucun argument sérieux à opposer fassent du racisme anti-vieux: sur Facebook, un commentateur me traitait récemment de "vioc" (ça s'écrit vioque mais il l'ignorait...) et il y a quelque années sur mon blog, un autre m'appela "vieille peau", sans m'avoir jamais vue ni pu apprécier mon corps de déesse et ma frimousse juvénile :). Une amie, belle quinquagénaire, a été traitée par une lectrice de son blog de "vieille institutrice ridée aux paupières en casquette", parce que ladite lectrice n'apprécie pas ses écrits, ou, à mon avis, les jalouse fortement!!! A ces jeunes à courts d'arguments, je réponds volontiers "sache, jeune homme (ou jeune femme) que j'ai eu ton âge, mais que tu n'es aucunement garanti(e) d'avoir un jour le mien, surtout si tu persistes à me brouiller l'écoute. De toutes façon, comme dit Brassens, le temps ne fait rien à l'affaire...

vendredi 21 avril 2017

AndiamoKiksè ?

Sur une idée de Françoise, et la bonne volonté de tous les "BLOGBOS", nous mettons en place un petit quizz...

QUI EST QUI ? Voilà nos tronches quand nous étions minots, et minotes ! à vous de trouver qui est qui...

Pour certaines et certains c'est fastoche, pour d'autres...

Au gagnant ou à la gagnante, Blogbo dans sa grande générosité offrira un couple d'hippopotames (adultes) à retirer chez Célestine.

J'ajoute les DEUX BOSS sont présents ! Saoul-Fifre et Tambourin, le duo infernal, les pères fondateurs, je ne suis qu'un incruste, les papas ce sont eux !



Bébé numéro 1.



Bébé numéro 2.



Bébé numéro 3.



Bébé numéro 4.



Bébé numéro 5.



Bébé numéro 6.



Bébé numéro 7.



Bébé numéro 8.

Et bien voilà vous pouvez nous adopter ! Bon ouais nous avons (un peu) changé, mais nous sommes toujours, mignons, câlins, affectueux...

vendredi 14 avril 2017

BofNicole et Wolgang (et inversement)

Ses parents étaient fans de Joe Dassin. Elle connaissait presque toutes ses chansons, mais elle avait une tendresse affirmée pour une d'entre elles qu'elle trouvait drôle mais aussi touchante.

Dans sa banlieue très classiquement et efficacement bétonnée, Nicole fredonnait souvent ' la luzerne '. Et Nicole rêvait. Elle grandissait, aussi.

Quand elle quitta ses parents qui n'apprécièrent pas du tout le gars avec qui elle prétendit vouloir faire sa vie, gars qu'elle leur présenta un dimanche après-midi au dessert, elle décida de pratiquer un petit métier de rue comme il y en a encore beaucoup dans nos fières cités. Pas moche, vaillante et honnête, elle se fit vite une excellente réputation, mais prit cette vilaine habitude de la cigarette.

Le jour où elle rencontra Jean Wolfgang, à la piscine du quartier, il se passa une chose inconnue en elle et la température de l'eau de la piscine autour d'elle augmenta subitement de quelques dixièmes de degrés centigrades. Le coquin s'en rendit compte. Un sentiment nouveau habitait Nicole.

Jean Wolfgang - qui était devenu Jeanvo pour Nicole - lui fit un gosse, gosse qu'elle promenait en poussette en fumant une cigarette de temps en temps. Un jour, elle se rendit compte que la poussette ètait à la hauteur des pots d'échappement et que les gens fumaient aussi. Ce fut une révélation: son gosse, qu'elle aimait par dessus tout, ne devait plus subir ce traitement. Et elle se remit à chanter ' la luzerne '.

Seulement, que faire. Son Jeanvo était herboriste de cité et il travaillait tard le soir. Il ne pouvait pas aisément travailler en dehors de ces cités. Et puis, Nicole ne voulait pas lui faire de mal: il avait tant de coeur, son Jeanvo.

Un grand cœur, si grand qu'il ne refusa pas d'héberger trois balles de kalach qui cherchaient un peu de chaleur humaine.

Le concurrent taquin de Jeanvo fit comprendre à Nicole qu'elle serait très bien accueuillie chez ses grands parents maternels, et que ceux-ci seraient ègalement ravis de faire la connaissance de leur arrière-petit fils.

Nicole approuva et partit revoir la verte campagne.

Dans le train, elle fredonnait ' la luzerne ' , décida d'arrêter la fumée, et puis la vapote aussi, car ce mot, à une lettre près, lui rappelait son premier boulot.

Et maintenant, heureuse, Nicole chique dans les prés.

lundi 3 avril 2017

AndiamoLe fécaloscope

J’ai ressorti la première enquête de CHAUGUISE, biscotte personne (à part BLUTCH) ne veut en jouer sur ce $£)§%µ* de blog !

- Où ça ?

- ………….

- 12 rue du ruisseau ?

- ........

- Oui, je sais que c’est dans le XVIIIème, j’suis pas né à la cambrousse Bérinelle, on y va !

- Crafougnard ! Prends ta fouillasse, on sort !

- Oui patron, j’arrive…

Julien Crafougnard a emboîté le pas de son patron le commissaire Chauguise.

Chauguise : la cinquantaine, un vieux bada délavé sur son crâne, le sommet du bloum est percé de part en part, une balle de 9 millimètres "parabellum" tirée par Lulu l’enfouraillé, un Julot casse-croûte qui s’était pris pour un caïd et avait failli tuer Chauguise après un casse qui avait mal tourné. Chauguise, alors jeune inspecteur, ne l’avait pas raté, lui : un pélot entre les deux gobilles, le troisième œil. Il avait conservé ce bada en guise de porte-bonheur.

Julien Crafougnard : jeune inspecteur fraîchement sorti de l’école nationale de police. Julien vient d’être mis sur sa première enquête, une chance. Nous sommes au mois d’août, 1953 pour être précis. Pratiquement tous les inspecteurs sont en vacances, ceux qui devaient rentrer sont bloqués dans les gares à cause d’une grève aussi brutale qu’inattendue des agents conducteurs de la S.N.C.F. Le gouvernement Laniel voudrait modifier de façon désavantageuse pour les salariés les régimes de retraite (déjà). Les vacanciers fauchés sont obligés de camper dans les gares… Un bordel !

Voilà donc Crafougnard assis au volant de la traction avant Citroën quinze chevaux six cylindres à suspension "Grégoire".

- Allez, emmanche, nom de Dieu, on n’a pas qu’ça à foutre, c’est pas un enterrement de première classe !

En 1953, et de plus au mois d’août, pas un chat dans les strass. Julien attrape le boulevard du Palais, l’avenue Victoria, le pont au change, le Sébasto, qui devient boulevard de Strasbourg, puis c’est le boulevard Magenta, suivi du boulevard Barbès, la rue Ordener, après, un à gauche sur les chapeaux de roues, et enfin la rue du ruisseau, le tout en dix-sept minutes ! Des lardus en kébourre sont déjà là, petit salut militaire à l’arrivée du commissaire.

- C’est au sixième, Commissaire !

- Et y’a pas d’ascenseur, j’suppose… Comme d’hab.

- Ben non, Commissaire.

Flanqué de Crafougnard, Chauguise monte lentement les six étages. Sur le palier, une porte grise crasseuse ouverte. Sur le pas de la porte, un autre cogne à képi est là, il monte la garde interdisant tout accès.

Salut militaire, claquement de talons.

- C’est la bignole qui nous a prévenus, Commissaire, on n’a touché à rien.

- Manquerait plus qu’ça, rétorque aimablement Chauguise.

Dans la piaule craspouille, un lit douteux défait. Gisant en travers du pieu, une blondasse, jambes et bras en croix et, autour du cou, bien visible, la marque d’une strangulation. Julien s’approche et scrute méticuleusement la marque laissée par l’étrangleur.

- Cherche pas d’empreintes, y’en a pas, le salopard qui a fait ça portait des gants…

- Comment vous savez ça, Commissaire ? balbutie Crafougnard.

- C’est le cinquième du genre, toujours le même scénar, Dugland : il attire ses victimes dans un hôtel de troisième zone, enfile des gants, avant d’enfiler la donzelle. Et là, il se marre de sa propre boutade. Puis il se "coiffe" d’une capote, bourre la donzelle comme un malade et, une fois terminée sa petite affaire, il l’étrangle ! Ni vu ni connu, pas d’empreintes, pas de sperme, ainsi il n'est pas identifiable.

Mais la bignole de l’hôtel, elle l’a vu, Commissaire…

- Ben non Dugland, il est malin le fumelard. La veille, il laisse une belle enveloppe avec un bifton d’un sac, accompagné d’un petit mot : "laissez une des piaules du sixième ouverte, voici le prix de la chambre". Alors tu penses, un sacotin pour une carrée à trois cents balles, la pipelette en mouille son caldé, elle lui en laisserait même deux de piaules à ce prix-là !

Faisant preuve d'une grande bonté, BLOGBO vous a dégotté une photo d'un bifton d'un sac de l'époque.

Le soir, il se démerde pour emmener la grognace qu’il vient de lever à l’heure du feuilleton. Tu penses ! Toutes les bignoles de Pantruche ne rateraient pour rien au monde leur rencard avec la famille Duraton*!

Chauguise se penche sur le lit, en scrute chaque centimètre carré… Soudain, un sourire éclaire sa face rougie par les côtes du Rhône à la pression.

- Il est fait, le garenne, exulte-t-il... Il est fait ! Au bout de sa pince à épiler en "Nogent" véritable, il tient un poil de cul harmonieusement roulé sur lui-même, et roux de surcroît.

- Il a enfin laissé un indice ! Tu vois, Crafougnard, on va l’analyser ce poil de fouindé, on va le passer au FECALOSCOPE !

- Au quoi, patron ?

- Fé-ca-lo-sco-pe, c’est un appareil scientifique que l’on vient de nous livrer, ignare ! On vous apprend quoi à l’école de police ? Je vais tout de même t’expliquer : tu places un poil de cul sur une plaquette de verre, tu passes la dite plaquette dans l’appareil et, en moins de temps qu’il en faut à un manouche pour te faire les glaudes, l’appareil t’a livré tout ce que le proprio du poil a bouffé. Car, comprends-tu Dugland, lorsque tu vas aux cagoinsses, tu t’essuies ? Mais il reste toujours des traces, et si tu n’as pas pu te savonner le derche, biscotte t’étais au restau par exemple, eh bien l’appareil sera capable de te restituer le menu !

- Ben merde alors... C’est le cas de le dire.

Retour au trente-six par le chemin inverse, point de sens interdits, ou si peu, en ces années bénies. Fébrilement, Chauguise se rend au sous-sol, toujours flanqué de Julien. Ils sont accueillis par Bourrieux, dit "Couillette".

- Salut Couillette ! Tiens, passe-moi ça vite fait dans ton fécaloscope.

Précautionneusement, Bourrieux dépose le poil sur une plaquette de verre stérile, pousse le tout sous la lentille en verre dépoli de l’engin trônant au milieu de la pièce, maintenue à température par un système de climatisation très en avance pour son époque.

Un très léger bourdonnement se fait entendre, puis le cliquetis d’une machine à écrire a remplacé le bourdonnement, enfin une feuille au format A4 sort d’une fente latérale.

- Putain, on n’arrête pas l’progrès, s’exclame Chauguise, puis il saisit la feuille.

- Nom de Dieu, écoutez ça : mouton ; poivrons verts ; piment d’espelette ; olives vertes ; et tomates marinées dans l’huile d’olive, et le tout arrosé au lacryma christi ! Il s’emmerde pas le tringlo ! Et c’est exactement la recette de quoi ? HEIN ? J’vous d’mande ?

- On sait pas répondent en chœur les duettistes de la rousse, Dugland et Couillette.

- Bande de miaules (la miaule étant comme chacun le sait la buse en Occitan…) ! C’est exactement la recette du "schtronzo", une spécialité Austro-Lombarde, que l’on vous sert dans UN SEUL restaurant Parisien : le "Casso duro".

- Allez, en route, Dugland, on va aller le serrer, ce maniaque !

Le Casso duro : un p’tit gastos situé rue des Italiens, une petite rue à droite sur le boulevard du même nom, peu après la rue Taitbout, en remontant vers la Madeleine, elle abrite encore à cette époque l’immeuble du journal "le Monde".

Crafougnard gare la pompe en plein travers du trottoir, manquant écraser deux piétons. En guise d’excuses, il leur brandit sa carte rayée bleu, blanc, rouge. Puis il pénètre dans le restaurant, précédé de son patron. Bien qu’il ne soit que dix-neuf heures, quelques dîneurs sont déjà installés.

- Buona sera signore, una tavola per lei ? s’enquiert le taulier, arrivé presto à la rencontre du duo infernal.

- Casse-toi, Mario, ou j’te fais avaler ta marmite de spaghettis, répond laconiquement Chauguise.

- Là, patron !

Julien vient d’indiquer à son commissaire de chef une table un peu en retrait, leur tournant le dos un homme roux, mange tranquillement.

- Bon Dieu, mais c’est bien sûr ! (Bourrel n’existait pas en 1953, il a dû pomper assurément) J’le reconnais c’t’endoffé, c’est "Pogne d’acier" ! Dans l’mitan, on l’appelle ainsi car un jour il a étranglé un clebs qui lui jappait dans les mocassins, et ce d’une seule main !

Lentement, nos deux flics s’approchent, chacun se plaçant à coté du rouquin, Crafougnard à gauche, Chauguise à droite.

- T’es fait, Ducon ! Suis-nous sans faire de schcroum, sinon j’te plombe comme un scaphandrier, lâche le commissaire, en lui braquant son très règlementaire sept soixante-cinq P.A HSC sur la nuque.

- Laissez-moi au moins finir mon "schtronzo", Commissaire, balbutie Pogne d’acier.

Chauguise soi même et z'en personne.

(ch'tiot crobard Andiamo)

* La famille Duraton, était un feuilleton radiophonique qui passait le soir sur : radio Luxembourg (devenue RTL) aux environs de 20H 30. Et qui avait pour interprètes principaux : Ded Rysel, Jeanne Sourza, Jean Jacques Vital (auquel on devait beaucoup d’émissions radiophoniques) et enfin dans le rôle du pique-assiette ami de la famille : Jean Carmet… Eh oui !