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jeudi 27 septembre 2012

AndiamoChauguise et Miss Pinddleton

- Ah, bien sûr, il est plus facile de s’en prendre à une pauv' fille qui vient tout juste de retrouver son fiancé qu’à un malfaisant qui s’en prend aux rombières !

La tapineuse qui répond ainsi à Chauguise vient d’être coffrée par la ronde des flics en kébourre, rue Quinquampoix… (pour les bouseux, la rue Quincampoix est située dans le quartier Saint-Merri, le cloître Saint-Merri, près de l’actuel centre Pompidou, mais en 1954, point de centre Pompidou.) Une description de la donzelle : un mètre soixante-quinze sans talons, un mètre quatre-vingt-trois sur ses escarpins, bas résilles noirs sur un string rouge. Pour le haut ? Une veste de cavalière en velours noir et c’est tout… Ah oui j’oubliais, coiffée d’un chapeau gibus et, dans la main droite, une cravache ! (cette brave fille a existé, je le confirme)

(ch'tiot crobard Andiamo)

- Dis donc Totoche, tu t’fous d’ma gueule, t’allais à Longchamp sapée façon écuyère ? J’te connais : Madeleine Cagnolle, née à Levallois le 14 Juillet 1931, et domiciliée rue de la Pompe, dans le XVIème. Décidément, ça ne te lâche pas !

- Mais ça n’est pas pour raccolage qu'on t’a arrêtée, y’a un gus qui a porté l’pet pour coups et blessures.

- J’vois de qui que vous voulez causer, commissaire, un rouquemoute qui m’avait invitée au gastos. J'demandais pas la Tour d'Argent ni Maxim's, mais alors un mec de la grinche comme ça, j'avais jamais vu ! Y m'a emmené chez Maurice, le troquet rue Rambuteau. Il s’était pas foulé ce pingre : une blanquette, un claquos pas d’la première fraîcheur, et une crème aux œufs en guise de dessert, une gauldo mal roulée, le tout arrosé avec un pichet de rouge genre treize degrés de déménageur ! Et avec ça, il croyait qu’il allait accrocher les jambons au clou gratos ! Non mais des fois, il en faut un peu plus pour retourner Mado. Alors il s’est mis à m’insulter, ce hareng, même qu’il a prié ma mère d’aller subir les derniers outrages !

- C’était pas une raison pour lui enfoncer ton talon Louis XV dans le pif, Mado !

- Louis XV qu’il s’appelle, mon talon ? J’savais pas, d’autant mon commissaire que ma pompe elle est foutue, des tartines à dix sacotins ! Vous vous rendez compte ? Du krokrodile, du vrai !

- Bon, allez, signe ici et casse-toi, Mado, j’vais arranger l’coup une fois de plus.

- A propos de coup, mon p’tit Chauguise, pour toi j’te l’ferai toujours au béguin !

- Merci ma grande, très peu pour moi !

- Dommage...

- Un service en valant un autre, t’aurais pas un p’tit condé sur l’enlèvement du môme Michemin, tu sais, le fils du magnat des pneus du même nom ?

- Tu sais, Chauguise, dans l’milieu que j’fréquente, y’a pas de tordus qui s’en prennent aux mômes. Aux banques, oui, mais pas aux gamins, et j’suis pas une balance ! Mais une enflure pareille, j’hésiterais pas une seconde à lui coller mon deuxième talon dans sa tronche de gail...

- Merci Mado, si par hasard tu apprenais…

- Bien sûr, Chauguise, bien sûr.

Depuis trois jours, le 36 est en effervescence : Edmond Michemin, l’héritier de l’empire du pneu a été enlevé. Un gamin blondinet âgé de quatorze mois, kidnappé en plein après-midi au jardin du Luxembourg. Sa nurse Anglaise s’était absentée une minute à peine, afin de lui acheter un ballon rouge au kiosque tout proche. Il faut croire qu’elle était surveillée, car le kidnapping s’était fait en un temps record.

Le soir même, Alexandre Michemin recevait un coup de téléphone lui réclamant la somme rondelette de 100 millions (anciens francs en 1954) en petites coupures et, en cette année 1954, cent briques, c’est quelque chose ! Pour avoir une idée, sachez qu’une deux chevaux coûtait 350 000 francs (toujours des francs anciens).

- Dugland !

Chauguise vient d’appeler son jeune adjoint. Quand ce dernier le rejoint, le patron vient d’allumer sa « Boyard » papier maïs, qui fouette vilain. Julien a un rictus en respirant la fumée de l’infâme cibiche.

- Putain, tu vas pas jouer les chochotes ! Bon… Ça a donné quoi les écoutes téléphoniques chez les Michemin ?

- Rien de plus que ce que vous avez entendu, patron… On attend qu’ « ils » se manifestent à nouveau, qu’ « ils » indiquent un lieu de rendez-vous pour remettre la rançon. Cent plaques, tout de même, ça fait une somme !

- Ouais, mais un môme, ça n’a pas de prix. Bon, on va bouger. Tu vois, Dugland, ce qui me bouffe le plus, c’est c’t’attente, attendre le bon vouloir de ces ordures.

La quinze chevaux Citroën les a conduit au 17 de l’Avenue Victor Hugo, dans le très chic et très rupin XVIème arrondissement.

Nos duettistes ont sonné. Un majordome très digne et très coincé dans son gilet jaune et noir leur a ouvert.

- Qui dois-je annoncer ? a-t-il proféré du bout des lèvres, tout en jetant un regard méprisant sur la « Boyard » éteinte, collée à la lèvre supérieure de notre commissaire préféré.

- Tu dois-je annoncer LE Commissaire Chauguise, toi le zèbre, et quitte cet air con tout de suite, biscotte tu me gonfles… Cappice ?

Un peu décontenancé, le majordome les a drivé jusqu’au salon. Madame Michemin est effondrée dans un fauteuil Voltaire, elle tamponne constamment ses yeux gonflés et rougis. Sur la banquette Louis-Philippe se tient Madame Michemin mère, style vieille douairière. S’adressant à sa belle-fille :

- Un peu de tenue, Gladys, nous avons tous de la peine, il est inutile de se donner en spectacle.

Levant ses yeux mouillés de larmes, la Gladys en question lui répond :

- Foutez-moi la paix, vous et vos bonnes manières, je vous emmerde ! Et puis d’abord, j’en ai marre de ce prénom dont vous m’affublez, je m’appelle Georgette et non Gladys, c’est compris ? Sur ce, elle se lève et s’enfuit en courant.

- Excusez-la, Monsieur le commissaire, le chagrin la bouleverse…

- Elle me plaît à moi, cette petite, déclare Chauguise l’air goguenard. Ecoutez, Madame, je souhaiterais revoir la nurse, mademoiselle… Euh…

- Cathy, Cathy Pinddleton. C’est une Anglaise, de Londres. Une perle, elle a servi un temps à Buckingham Palace, pensez donc.

- Je pense, chère Madame, même que je ne fais que ça ! Je pourrais lui parler ?

- Elle se repose actuellement : le choc, vous comprenez. Nous ne lui en voulons pas, mais tout de même elle avait en charge notre cher Edmond, L’HERITIER, vous comprenez ?

- Bien sûr, je comprends, Madame. Dans ce cas, dites-lui qu’elle passe au 36 demain matin, disons neuf heures, ça ira ?

- Oui, Monsieur le commissaire, Lucien notre chauffeur la conduira.

- Parfait, il ne nous reste plus qu’à prendre congé.

Chauguise s’incline légèrement devant la douairière puis fait demi-tour, Julien sur ses talons.

Le larbin se précipite afin de leur ouvrir la porte. Au passage, Chauguise lui lance un regard noir. Puis c’est le retour à petite allure : l’Avenue Victor Hugo, la Place de l’Etoile, un à droite en douceur (pour une fois), la descente des Champs Elysées. En cette année 1954, un film à l’affiche : « La Rivière sans retour » d’Otto Preminger, avec Robert Mitchum et l’inoubliable Marylin.

(Dans sa grande bonté, BLOGBO vous a dégotté l'affiche)


-Elle est magnifique, cette Marylin, soupire Julien en passant devant le cinéma Normandie.

- N’oublie pas que t’es fiancé, enchaîne Chauguise, tu veux que j’en parle à Juju ? ajoute-t-il, un petit sourire au coin des lèvres.

Ils traversent la place de la Concorde et emmanchent le quai des Tuileries, longent les façades bien noires du musée du Louvre, pas encore nettoyées sur l’initiative d’André Malraux (vous n’avez pas connu le Paris « crado » d’avant la Vème République… Moi si !) Arrivés au pont Neuf, Chauguise lance :

- Continue un peu, Dugland, j’ai besoin de réfléchir….

Plus loin il se confie à Julien :

- Tu vois, Dugland, y’a un truc qui me chiffonne, j’sais pas quoi, mais y’a un trruc qui ne colle pas.

De retour au 36, Chauguise a expédié les affaires courantes. Rentré chez lui, Juliette sa fifille adorée lui a préparé un gratin Dauphinois.

- T’es une perle, ma Juju, je m’demande si Julien te mérite vraiment ?

- Papa ! a protesté Juliette.

- J’te fais marcher ma grande, c’est sans doute que je suis un peu jaloux !

Le lendemain, Chauguise se rend à l’usine. Dans le couloir menant à son bureau, il voit assise sur le banc une femme d’environ trente-cinq ans, affublée d’une tenue de nurse digne du début du siècle. Longue jupe grise, corsage blanc immaculé, une grande pèlerine bleu marine tenue par deux bretelles croisées devant et, sur la tête, un bonnet blanc.

Etonnant contraste : juste à côté, entre deux flics à bâtons blancs, …. Madeleine Cagnolle, dite Mado, la prostipute en tenue de combat, coiffée de son improbable gibus.

- Encore toi ? Qu’est-ce que t’as ENCORE fait Mado ? Emmenez-la moi tout de suite dans mon casino, dit-il en s’adressant aux deux lardus.

Mado s’est installée, croisant haut les jambes.

-Bon, repos Mado, tu fais des heures sup' ou quoi ? Qu’est-ce que t’as fait ?

L’un des flics répond à sa place :

- Elle a agressé un de ses clients en lui flanquant un coup de cravache dans l’œil, il est actuellement aux quinze vingt, pour un examen.

- Ouais, ben tu sais, mon p’tit Chauguise, c’est l’aut’ endoffé qu’est rev’nu à la charge après le coup d’talon que je lui avais flanqué. Il a voulu se venger, il m’a alpaguée, j’ai dû m’défendre, mon p’tit commissaire. Alors il a morflé un coup d’cravache dans la tronche. Légitime défense en quelque sorte !

- J’espère pour toi Totoche qu’il na va pas perdre une gobille, parce que là : t’es mal barrée !

- Dis donc, Chauguise, qu’est-ce qu’elle a fait la môme « Pipe Line » (prononcez à la française) qu’est là sur le banc ? Elle donne dans les « spécialités » déguisée façon bonne sœur ?

- Qui ? Quoi ?

- Ben… La frangine qu’était assise à côté de moi ! Elle tapinait autrefois rue Brise Miche, devant Saint-Merri ! C’est une British, c’est pour ça qu’on l’avait baptisée « Pipe Line » rapport à sa spécialité et ses origines English.

Chauguise s’est levé d’un bond, il passe la tête dans le couloir et aperçoit la nurse en question.

- Mademoiselle ?

L’interpellée lève la tête.

- Vous êtes ?

- Miss Cathy Pinddleton, je suis la nurse employée chez Madame et Monsieur Michemin. Vous m’avez convoqué ce matin, ajoute-t-elle avec son petit accent à bouffer des harengs à la crème Chantilly,et son visage constellé de taches de rousseur.

- Venez dans mon bureau, Miss Pinddleton.

La Miss s’est levée, à son arrivée dans le bureau, Mado l’a regardée bien en face.

- Salut la môme « Pipe Line » ! Alors tu fais dans les spécialités à c’t’heure ?

- Je ne vous connais pas, a répondu la Miss d’un petit air pincé.

- Ben merde, t’es gonflée, à un moment on t’appelait même « la ventouse », vu que ta spécialité, c’était la turlute de portes cochères. Faudrait pas m’prendre pour une cinglée, j’ai pas une araignée dans l’beffroi ! Tu sais, même sapée façon bonne sœur, j’t’ai retapée tout d’suite : une tronche comme técolle avec des taches de rousseur comme si t’avais pris un coup d’fusil chargé à la merde, ça s’oublie pas….

La môme Cathy a bredouillé une phrase inintelligible. Chauguise a renvoyé tout le monde, en promettant une fois de plus à Mado qu’il allait essayer d’arranger le coup. Seule Miss Pinddleton est restée.

Un coup d’gueule ou deux et elle s’est allongée. Avec l’aide de son mac, Bébert dit « la chapelure », ils ont mis au point ce qui devait les mettre à l’abri pour quelques années. Bébert le « fiancé » kidnappait le bambin, avec la bénédiction de la nurse, ensuite ils réclamaient une rançon. Une fois le fric encaissé, ils s’offraient un joli cottage dans la banlieue de Londres. Et Miss Pinddleton aurait assuré les revenus du ménage en s’agenouillant devant les portes cochères.

Le gamin fut bien sûr retrouvé sain et sauf, gardé par un couple de copains de Bébert "la chapelure", dans un pavillon de la banlieue nord.

Le soir même, Julien était invité chez son patron en compagnie de sa fiancée. De la tenue ce Julien, il a apporté une bouteille de Château neuf du Pape 1942.

- Le hasard fait bien les choses tout de même ! Vous vous rendez compte, patron ? La nurse qui se trouve juste à côté de Mado, quel coup de bol ! Dites voir, son protecteur, pourquoi on l’appelle « la chapelure » ?

- Ah ça, je vais t’expliquer, Dug… Julien : c’est à cause des pellicules qui lui tombent sur le veston. Au bout d’un moment, il ressemble à un pied d’cochon pané !

- Ah la vac… !

- Cause correctement, Dug… Julien il y a une jeune fille à table !

dimanche 23 septembre 2012

Tant-BourrinOn connaît la chanson !


On demande à Gunther, d'origine teutonne,
De goûter à la soupe et voir si elle est bonne.
Il prend une lampée, ses papilles frissonnent :
Un parfum authentique en lui soudain résonne !
Oui, mais quoi ? Qu'est-ce donc ? Sa mémoire déconne.
Il trouve enfin : de l'ail ! Aux anges, il chantonne...





Goût de... Goût de... Goût de... Goût d'l'ail frais ! Schön !




Tant-Bourrin le blogueur a confié à sa femme
La charge de porter bien haut son oriflamme
Ou, si vous préférez, de faire sa réclame.
Mais il apprend un jour - et là, c'est un vrai drame ! -
Qu'au sud de l'équateur, pas le moindre quidam
N'a entendu son nom ! Fort irrité, il blâme
Sa moitié : "un demi-globe pour moi se pâme,
C'est trop insuffisant ! Tudieu, qu'est-ce que tu rames !"
Et pour qu'elle se hâte à la fin il s'exclame...





Hémisphère ? Tant-Bourrine, magne !




Le vieux magasinier a perdu la boussole.
Il fulmine et gémit, il crie et se désole.
L'inventaire est foireux, et tout va de traviole :
Il a bien trop de lits stockés dans l'entresol.
Il faut s'en départir, reprendre le contrôle
Des stocks, faire des lots et en donner l'obole
Aux hôpitaux du coin ou même aux écoles.
Deux semaines durant, aidé du petit Paul,
Il empaquette un lot par jour, puis il y colle
une étiquette : "lits". Et quand enfin son rôle
Est fini, il dit à son aide qui somnole
D'attribuer les lots et les mettre en carriole...





Alloue quatorze lots d'lits, p'tit Paul !

mercredi 19 septembre 2012

AndiamoShocking !

A l'heure où la guerre fait rage en Afghanistan, à l'heure où la crise est mondiale, à l'heure des commémorations des attentats du 11 septembre, à l'heure où...

C'est quoi t'est-ce donc qui fait la UNE (et même la deux et la trois) des journaux ? Hein c'est quoi t'est-ce donc ?

Les doudounes princières ! Mais voui, les doudounes de Kate Middleton...

C'est William longues chailles qui n'est pas content, ah non ! Le monde entier a vu de quoi il se contentait !

Alors Blogbo qui n'est jamais en reste, afin de devancer l'actualité brûlante, publie les premières photos de l'intimité de la REINE, mais oui.

Et pour la première fois bien avant CLOSER, VOICI, VOILA, FRANCE-DIMANCHE et même GALA !

Blogbo présente :


L'ESSAIM DE LA REINE !


Allons Kate ne fais pas la gueule, tu es tellement plus jolie quand tu souris ))

(photos piquées sur le net, merci à eux)

dimanche 16 septembre 2012

Saoul-FifreLe cœur de la colline

Écouter "battre le cœur de la colline", selon la belle remarque de Martine

Oui, une bonne partie de ma vie se résume à ça, une sorte d'arrière-plan permanent au film de mes occupations, sa bande-son et son décor, et en odorama, bien sûr.

Là, je viens de mettre la dernière main à ma récolte d'amandes, j'en ai déjà parlé ici mais cette époque est révolue et notre nouvelle machine, au bradassé et à moi, est nettement plus moderne. Elle ressemble à ça, mais l'odeur du bois et des feuilles vertes un peu malmenées est la même qu'avant.

Et le soir, à la fin du chantier, quand le soleil effleure l'horizon, nous entendons, venant du "pucier", un maquis bien épais qui domine l'amanderaie et qui a échappé au feu, les mêmes grognements impatients qu'à chaque récolte.

La machine n'est pas parfaite et, soit qu'elle laisse tomber quelques coques autour du tronc, soit que les vibrations les expédient trop loin, en dehors de la corolle, il reste assez d'amandes sur le sol pour régaler une harde de sangliers. Nous avons travaillé pour eux, maintenant ils sont pressés de venir se goinfrer. Ils veulent faire partie du premier service mais ils savent d'instinct que tant que le proviseur et son adjoint bloquent la porte de la cantine, il serait malséant de forcer le passage.

Alors ils prennent leur mal en patience mais on les entend depuis le champ se disputer entre eux et s'accuser mutuellement de notre retard à partir.

Allez, dis-je à Denis, vingt heures zéro sept, l'heure de l'anisette ! Si on les laisse s'énerver plus longtemps, ils vont se venger sur les arbres !

Quand la camionnette arrive à la cour de la ferme, elle double un faisan mâle effaré. Sans doute un rescapé du lâcher traditionnel "pour les vieux", un lâcher de faisans d'élevage effectué ... le jour de l'ouverture (authentique !) par la société communale.

Le pauvre faisan ne sait vraiment pas ce qui lui arrive. Il était tranquille avec ses pôtes dans une grande volière, on s'est jeté sur lui, on l'a bourré avec plein d'autres dans un carton minuscule et puis le couvercle a fini par s'ouvrir mais il avait à peine commencé à goûter à cette magnifique luzerne en graines qu'un festival d'explosions a commencé tout autour de lui.

Il ne se rappelle plus comment il est arrivé ici mais c'est nettement plus calme.

Juste il se dégotte une poulette et ce sera le paradis.

mercredi 12 septembre 2012

Tant-BourrinDe grandes épreuves sportives trop méconnues (3)

Je vous avais fait découvrir, voici plus de deux ans, dans deux billets ( et ), quelques épreuves sportives de haute tenue mais hélas méconnues du grand public car boudées par des médias trop stéréotypés et enclins à n’idolâtrer que les pousseurs de baballe millionnaires du football.

J'ai décidé aujourd'hui d'en rajouter une petite couche, afin de mettre dans la lumière quelques épreuves pittoresques dont je ne vous ai pas encore parlé, en espérant que cela vous donnera l'envie d'aller soutenir ces valeureux sportifs qui méritent mieux que l'anonymat injuste qui est leur lot.

Allez, tous au stade !



Le débit des psaumes

Cette épreuve, très en vogue au sein de l'église catholique, consiste à réciter une centaine de psaumes le plus rapidement possible. Une salle est d'ailleurs généralement réservée à sa pratique dans les presbytères, appelée "salle du jeu de psaumes". Hélas, quelques cas de dopage sont venu ternir l'image de ce sport, quelques curés n'hésitant pas à ingérer du vin de messe pour se délier la langue.




La "Boute du rom"

Les compétiteurs de cette sympathique épreuve sont généralement des hommes politiques. L'épreuve consiste à essayer de faire remonter une côte de popularité en envoyant les forces de police démanteler quelques camps de roms. Ces derniers vont se réinstaller un peu plus loin, ce qui permet d'entretenir le jeu sur longue période.

A noter que la compétition se déroule à intervalles irréguliers, mais généralement en période de crise économique.




Le trop fait de Champion

Cette magnifique compétition se déroule de temps à autre dans les entrepôts des magasins Champion, à chaque fois qu'un lot de livarots périmés est découvert dans les stocks. Les magasiniers se répartissent alors en deux équipes dont le but est d'envoyer au plus vite un livarot trop fait dans le camp adverse. Cela permet d'admirer généralement un jeu alerte et rapide à une touche de balle, les joueurs étant particulièrement motivés pour ne pas garder à proximité une chose aussi malodorante.




Le seau à la perce

Même s'il ne s'agit pas à proprement parler d'une épreuve sportive mais plutôt d'une discipline, nous ne pouvions pas résister à l'envie de donner sur celle-ci un coup de projecteur amplement mérité.

Le principe est simple : alors qu'un adversaire met un tonneau de vin en perce, il s'agit de saisir le plus rapidement possible un seau et d'aller le positionner pour récupérer le maximum du précieux breuvage. A noter que le champion du monde en titre, un dénommé Saoul-Fifre, a inventé une technique de seau bien particulière (et qui porte désormais son nom) : pour gagner du temps, il plonge et s'allonge bouche ouverte sous le jet.




Le trou d'oeuf rance

Cette épreuve, qui se déroule une fois l'an en juillet, soulèverait vraisemblablement l'enthousiasme des foules si elle était un tant soit peu médiatisée. Elle consiste à rassembler près de 200 compétiteurs dans un entrepôt non ventilé et de déposer au milieu un œuf pourri dans lequel on pratique un trou pour qu'il dégage un doux parfum sulfuré.

Est déclaré gagnant celui qui résiste le plus longtemps à l'évanouissement. Un maillot jaune lui est décerné, afin qu'il soit assorti à la couleur de son teint après l'épreuve.

A noter que, sur le même principe d'assortiment, un maillot vert est attribué à celui qui s'évanouit le plus vite, et un maillot à pois récompense celui qui a la plus belle crise d'urticaire.


samedi 8 septembre 2012

AndiamoJe pars

Voilà autant tout vous dire : je pars !

Avec l'argent que T-B a gagné à l'euro million, je me suis offert ce petit truc (voir photo plus bas, non ! Pas la Dame, la photo juste en dessous.). Je lui ai juste un peu forcé la main au T-B :

-Si tu ne lâches pas un peu de monnaie, je révèle à tous, là où tu te planques !

Alors généreusement, mais oui, il m'a tendu une (petite) valise de biftons.

Merci Tant-Bourrin, Andiamette et moi même te remercions. D'ailleurs, Andiamette te dédie son plus joli sourire.

Quant à moi j'ai investi dans les chantiers navals, parce que : elle le vaut bien !

(Photo du bateau envoyée par Françoise à votre serviteur)

mardi 4 septembre 2012

AndiamoLes claques

C’était tout de même une époque où l’on savait vivre, et bien vivre !

Le Chabanais ; le Sphinx ; le One two two… Des noms qui n’évoquent sans doute pas grand’chose pour vous : autres temps, autres mœurs !

La first classe, la crème s’y retrouvaient ! Madame veillait sur « ses filles », ne badinait pas avec l’hygiène, ni sur le langage, ah mais non ! Les mal-apprises, les harangères, les rapides du clapoir étaient mises à l’amende…

- Lisette, c’est quoi ce : « casse-toi pauv’con » ?

- Euh…

- Un franc cinquante d’amende !

- Mais Madame ?

- Tu renaudes Lucette ?... Deux francs ! Excusez-la, Monsieur Lucien, les bonnes manières se perdent. L’ invention du cinématographe, cette diablerie pour midinette en mal de Prince charmant, leur perturbe le cerveau, j’l’interdirai, moi, cette invention satanesque.

- Nique, Madame Germaine, nique.

- Oh Monsieur Lucien !

Ça n’étaient pas des vulgaires boxons pour bidasses aux glandes surchargées ou pour prolos venus arroser la paie de la semaine, que nenni.

Pas davantage pour des adjupètes de mes deux, encasernés à Sarreguemines ou à Hénin–Beaumont, ah mais non ! Du lupanar de haute volée, du trois étoiles dans le guide de la lubricité, les Panthéons de la gaudriolle, ils auraient mérités une fresque au sommet de l’Arc de triomphe.

Je la « vois », moi, la fresque : des Hétaïres en tenues vaporeuses, alanguies comme des modèles de ce bon Monsieur Ingres. Allongées sur des méridiennes de velours grenat, nonchalamment éventées par des négrillons en tenue de grand Vizir… Avouez que ça aurait eu une autre gueule que la fresque guerrière, fusse-t-elle de Rude. Bien plus enrichissantes pour les générations futures que ces bas-reliefs glorifiant les tueries passées ou à venir, les batailles d’amour, les seules qui vaillent !

Comme disait Luis de Gongora : « A batallas de amore, campo de plumas » !

Le Chabanais : situé dans la rue du même nom, au 12. Dans le très chic deuxième arrondissement, près du Palais Royal. Tu vois l’endroit ? Ce ne sont pas les puces de Clignancourt ni la rue Blondel !

Ce fabuleux établissement accueillit Edouard VII, qui fit fabriquer une baignoire en cuivre, que l’on remplissait de champagne. Il fit également fabriquer un fauteuil pourvu d’étriers métalliques…. Hue cocotte !

Pierre Louys et Guy de Maupassant ont honoré les lieux.

La chambre Japonaise, la chambre Louis XV, ainsi que la chambre Hindoue, sans omettre le cabinet Mauresque ont vus des ébats dignes du divin Marquis !

Finalement, la baignoire fut acquise en 1972 et offerte à Salvador Dali, puis installée dans sa chambre de l’hôtel Meurice, rue de Rivoli…

Le Sphinx : sans doute le plus luxueux lupanar des années trente, les propriétaires Paul Carbone et François Spirito associés à d’autres. Le haut du pavé de la pègre Parisienne de l’époque, la « femme » de Carbone n’était autre que « Manouche ».

Il était situé au 31 Boulevard Edgar Quinet, près de Montparnasse, dans le XIV ème. Il a compté jusqu’à 65 pensionnaires et pas moins de 5 sous-maîtresses !

Un monde, un reste d’Empire, poussières de grand siècle. .. Tout ce que Paris et ses environs comptaient comme personnalités s’y retrouvaient : Joseph Kessel, Blaise Cendrars, Francis Carco, Et même Marlène Dietrich ainsi que la grande Frehel, qui venait y pousser une goualante.

L’un des plus célèbres, dont le nom est encore sur toutes les lèvres (si j’ose dire) : le One two two.

Situé au 122 rue de Provence (d’où son nom) dans le VIIIème, près du magasin du Printemps et du boulevard Haussmann. Il s’élevait sur sept étages ! Volets blancs, toujours clos, bien sûr…

Il fut ouvert en 1924 par Monseur Jamet et sa femme Fernande, à qui je pense parfois (qui se faisait appeler Doriane), une ancienne prostipute du Chabanais. Ce magnifique établissement fut fermé en 1946 par les soins de Marthe Richard (puisse-t-elle brûler en enfer pour l’éternité).

Dans ce magnifique établissement de haute tenue, on pouvait au gré des passages dans les différentes chambres faire « le tour du monde » : une cabine de paquebot transatlantique, une cabine de l’Orient express reproduite à l’identique, le grenier à foin pour les nostalgiques de la ruralité, La chambre Egyptienne avec Cléopâtre (pas une momie je vous vois venir), la chambre Grecque aux colonnes doriques, et enfin la galerie des glaces avec miroirs pivotants…. Il y a de quoi rêver Messieurs !

Et même, pour les masos : la chambre des supplices avec, s’il vous plaît, mise en scène de la crucifixion !

Oh ! Bien sûr, tous les lupanars n’étaient pas aussi luxueux ! Loin s’en faut, et certains tenaient plus de l’abattage que des frivolités bon chic bon genre. Les pauvres filles qui y « travaillaient » n’avaient guère le choix, ni l’humeur primesautière : esclaves, voilà ce qu’elles étaient.

Savez-vous qu’au 22 de la rue Bayard, siège de R.T.L aujourd’hui, figurait le « Panier fleuri » un boxon ? Ce panier fleuri, ça n’était pas la first classe, je vous le concède.

Aujourd’hui, à Paris, les tapins fleurissent partout, du bois de Boulogne en passant par celui de Vincennes, et sans omettre les boulevards des Maréchaux avec les camping-cars garés à la queue leu leu (expression qui trouve ici toute sa valeur).

Etait-ce mieux, ? Devrais-je dire moins mal ? Je ne sais pas, mais ce qui est certain c’est que je regrette de ne pas les avoir connus…. Voilà c’est dit !



Pour vous et rien que pour vous j’ai inséré un lien.

Il s’agit d’un extrait du film de Gilles Grangier et Georges Lautner, dialogues Michel Audiard (excusez du peu) datant de 1965, intitulé : "un grand seigneur". C’est un film à skeches, que j’avais vu en son temps à Paris bien sûr.

L’extrait proposé est une scène de tribunal, et franchement cet extrait vaut son pesant de cacahuètes. Allez bonne rigolade. (regardez, même si c’est un peu long, ça en vaut VRAIMENT la peine)

http://kroulik.blogspot.com/2008/02/un-grand-seigneur.html