Blogborygmes

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

mardi 30 octobre 2007

AndiamoLe Moulin rouge

J’ai entendu hier Patrick Bosso qui parlait du cinéma de quartier de son enfance "le Moulin rouge" dans ma tête ça a fait tilt !

C’est à Drancy de triste mémoire que j’ai passé mon enfance, et là, dans mon quartier, il y avait un cinéma "le Moulin rouge" ! La façade vermillon et un moulin en trompe-l’œil ornait sa façade.

Le jeudi, on s’y rendait avec quelques copains. Le patron : un p’tit bonhomme tout gentil, aussi large que haut, pas très haut, 1m52 environ, mais belle largeur !

L’entrée coûtait 12 balles, mais attention des anciens francs ! Soit 2 centimes d’euros ! Et encore, souvent on ne les avait pas, alors le gentil bonhomme nous laissait entrer à l’œil !

En pénétrant dans la salle, ce qui me saisissait, c’était l’ôdeur d’ammoniac, agressive, piquante, collante, innommable. Soyons clairs : en d’autres mots, ça puait la pisse ! Faut dire que les cagouinsses étaient situés au fond à gauche de la salle, la porte fermait mal et puis il n’y avait pas l’eau courante !

Mais bon, au bout d’un moment, on s’habituait, puis on oubliait…

Nous étions là dans l’antre où tout est possible. Un vieux 78 tours (vous connaissez ?) nous distillait toujours la même chanson : "Jumbalaya" - si, si ! - tellement usé qu’en le prenant par le trou de centrage, je suis certain qu’il se serait déroulé comme l’épluchure d’une pomme que l’on pèle en tournant sans la rompre !

Puis les pauvres ampoules s’éteignaient, l’ouvreuse tirait le rideau, un vieux machin tout poussiéreux, et l’écran apparaissait, carré blanc-jaune bordé de noir, un vrai faire-part de décès ! Nous avions d’abord droit aux actualités, un bien grand mot parce que celles-ci dataient fastoche d’un mois ! C’étaient les actus de la "Fox-Movietone" : on voyait un constellation, un paquebot genre le Normandie, un train vapeur vous fonçait dessus, et enfin toute une floppée de nanas en maillot une pièce qui sautaient d’une jambe sur l’autre. Alors on sifflait comme les voyous, langue repliée sur les incisives du haut, d’autres avec deux doigts dans la bouche, c’était strident, ça te crevait les tympans, mais ça nous faisait marrer, et puis il n’y avait que des mômes à la séance du jeudi aprèm.

Après les actus, on nous passait un dessin animé en noir et blanc, bien sûr, genre Popeye. Alors là, faut que j’raconte : dans la chanson en V.O, il est question de Popeye a sailor man, mais nous on jactait pas une broque d’angliche, alors on disait "Popeye et phénomène", ça ne vaut pas mais ça remplaçait, et puis fallait bien meubler.

Après ce chef-d’œuvre, nous avions le droit à un petit film genre polar (on disait policier). Je me souviens d’une série en particulier, avec pour acteurs Claude Dauphin et Louis Jourdan. C’était du genre "le crime ne paie pas". A l’époque, c’était très moral et les malfrats étaient toujours punis, na !

L’entracte arrivait, l’ouvreuse proposait ses friandises et esquimaux. Nous, tu penses, pas le rond pour acheter tout ça mais pas grave et puis son fils "Popol" (ça ne s’invente pas), un pote, s’égosillait dans l’allée en criant "la poignée". Il s’agissait d’une poignée d’illustrés, des bouillons, des invendus, achetés je ne sais où et vendus 10 ou 20 balles. On trouvait, en vrac, un Tarzan imprimé sur papier pelure format plus petit qu’un journal à l’ancienne - Tarzan, les beaux dessins de Hoggarth, le regard d’acier de l’homme singe, ses cheveux noirs et surtout les muscles saillants, réhaussés de traits de plume, moi qui étais gaulé comme une arbalette, ça me laissait rêveur, je m’voyais anéantir une tribu entière de vilains sauvages venus bouffer Jane ! Ah la la, j’avais le surin sanglant, l’eustache dévastateur, l’opinel vengeur ! Fallait pas faire chier Tarzan ! Mais je divague, il y avait aussi, dans cette fameuse "poignée", Hurrah, l’Intrépide, Coq Hardi. Ne cherchez pas : Mandrake, Lautard, le fantôme du Bengale Tarou, Placid et Muzo sont morts depuis longtemps !

Et, et le film commençait, enfin…. C’était Zorro, contre Don del Oro. C’était aussi des Laurel et Hardi, je crois que je les ai tous vus. J’en ai racheté un ou deux, mais la magie n’opère plus, c’est comme les albums de Tintin, je les aime encore, mais je crois bien que ça n’est plus pareil, plus pareil ! On voyait aussi les deux nigauds Abott et Costello, un hersatz de Stan et Oliver ! Bien sûr des films de cape & d ‘épée.

La séance achevée, on rentrait avec les fesses tannées, parce que je ne vous l’ai pas dit, mais pour 12 balles, nous n’avions droit qu’aux banquettes des trois premiers rangs. En bois les banquettes, en bois ! Pour les fauteuils rembourrés, c’était plus cher.

A peine rentrés, on refaisait le Far–West ou les trois mousquetaires sans Milady - à cet âge-là rien à foutre des filles, surtout pas dans nos jeux ! On jouait jusque cinq ou six heures et puis nous rentrions, un peu tristounets : le lendemain, y’avait école, BEURK !!!!

dimanche 28 octobre 2007

ManouMonument Valley n’a qu’à bien se tenir





Quand je peux enfin m’allonger sur le lit, quand la journée touche à sa fin, mes idées suivent un cours incertain sans obligation de résultat. Du coq à l’âne, du lièvre à la tordue. Le 18 mars 1496 naissait Mary Tudor. Cela n’a jamais empêché les pêcheurs de Dakar de tirer leurs longues pirogues sur le sable de la grande plage.

Bien sur, V, c’est important de connaître la date de livraison de ta nouvelle coque pour portable. Oui, tu la paies avec ton argent de poche et nous avons bien de la chance d’avoir un fils qui sait ce qu’il veut en matière de téléphonie mobile.

Je me déshabille dans les vestiaires du Dojo. XYZ se plaint de la SNCF : « Ils sont vraiment dégueulasses de nous prendre en otage de cette façon, avec tous leurs avantages ». Une cousine travaille à la SNCF justement. Elle habite une avantageuse chambre de bonne. Alors évidemment, elle pourrait passer son temps à voyager en train. Mais ça doit être lassant.

Dans la famille, nous étions bonnes (sic) de mère en fille. Cela s’infléchit au début du siècle dernier. Ma grand-mère travaillait à l’Institut Géographique National avant d’élever sa fille. Ma mère choisit de devenir institutrice. Une paresse naturelle m' évita d’onéreuse études.

La voisine fait l'amour. Comme souvent, j'entends ses cris de plaisir. L'écouter me détend. Quand je la croise dans l'allée, je ne me peux m'empêcher de me remémorer avec admiration la variété de ses gémissements. Ses cheveux changent régulièrement de couleur.

Chauffe-eau en panne depuis 15 jours. Participation involontaire au Grenelle de l’environnement. Je voulais juste préciser à Nicolas Demorand : si la France reste l’un des pays industriels produisant le moins de gaz à effet de serre, le nucléaire y est peut-être pour quelque chose. Alors évidemment, je peux mettre les radiateurs à fond entre 19h55 et 20h00 le XX octobre, mais ce serait un peu lassant.

Mon ami d’enfance a trois enfants de 18 mois, 3 et 5 ans. Celui de 18 mois tombe à l'eau. Non. Sa compagne lui annonce le 1 septembre qu’elle part la semaine suivante travailler pour 2 ans en Angleterre. « Si j’étais handicapée, il faudrait bien que tu te débrouilles seul » ajoute-t-elle. Formidable. Imparable.

De l’éducateur sportif à la thyroïde, il n’y a qu’un espace théorique assez restreint . Pour la minorité en place, hrepoira mlit La minortié de lafrnace Treus restitution .liutreapoutt te .comparable au thé de très utile Du counit couette soirée toute Vat phou le temple de la montagne est le sie archéologique le plus importante, Ce sanctuaire exceptionnel témoignage. boudhiste. Delitenate routine. Malde pour joucadtie attestation l’honneur fournisseur obligatoire domicilé organisme de recouvrementfpoiltesse Je ne coeupiieuj jjggapmmm gertiureP gare liur Poufar mpour la linetreotrde fe par la fenêtre de la chambre.

Zzzzzzzzzzzz

vendredi 26 octobre 2007

Tant-BourrinLe blogbodico

C'est l'excellentissime Frenchmat qui m'a donné envie de l'imiter quand j'ai lu ceci et cela chez lui.

Vu que j'ai toujours adoré ces dictionnaires de mots construits, malaxés, pétris, mixés ou retournés comme de vieilles chaussettes, je me suis dit : "pourquoi ne pas faire comme lui et me lancer moi aussi dans la génétique des mots" ?

Après quelques expérimentations auxquelles je me suis livré dans mon laboratoire crânien, voici une première fournée de mots-delés.

Attention, c'est encore chaud ! :~)


Acacaparer : (v.i.) prendre un médicament anti-diarrhéique.


Artistrique : (adj.) relatif à l'art de bien faire l'amour. Roger, c'est un champion de badinage artistrique !


BaBBCting : (anglicisme) garde d'enfants pratiquée en les mettant devant les programmes de la BBC. Equivalent français : jardin d'enFrance-Télévision.


Cabalistique : (n.f.) science qui étudie le mouvement des sacs à provisions lancés dans l'espace.


Déjàculation : (n.f.) éjaculation précoce.


Duplicata : (n.m.) faux-pli fait involontairement avec un fer à repasser sur un pantalon ou une chemise alors que l'on est déjà en retard et que l'on doit passer un entretien crucial pour sa carrière. Oh punaise, j'ai fait duplicata !


Electorah : (n.f.) ouvrage de référence des électriciens juifs.


Flamenco : (n.m.) ensemble composé par le Capitaine Flam et son cercle d'amis.


Gastétéropode : (n.m.) escargot farouchement opposé à l'hermaphrodisme.


Héparpiller : (v.t.) remplir des caddies de bouteilles d'eau minérale jusqu'à vider complètement le rayon d'un supermarché (essentiellement en période de canicule ou de rupture d'approvisionnement en eau courante).


Honorififique : (adj.) qui procure des honneurs mais soulève de violentes polémiques. L'attribution du Prix Nobel de littérature à Bernard Werber s'est révélé être une distinction particulièrement honorififique.


Jujurançon : (n.f.) somme exigée par ses ravisseurs en échange du petit Julien.


Kamokaze : (n.f.) drogue de seconde main, susceptible de faire exploser les derniers neurones valides. Ziva, ta kamokaze, elle m'a teupé la teuté !


Manou militari : (loc. latine) en utilisant la force armée de Manou. Si tu ne quittes pas les lieux immédiatement, je te fais virer Manou militari !


Maquereau-économie : (n.f.) économie souterraine liée au proxénétisme. Le grand Dédé vient relever les compteurs. Quel maquereau-économiste distingué !


Occis-mort : (n.m.) pléonasme. Un occis-mort est un pléonasme, un occis-vivant est un oxymore.


Optimaux : (adj. pl.) relatifs aux petits bobos. Optimaux, les p'tits remèdes.


Paléontaulogis : (n.f) science ayant pour objet l'étude des excuses foireuses pour ne pas inviter ce gros lourd de Léon chez soi.


Papelard : (n.m.) chef de l'Eglise catholique romaine souffrant d'un certain embonpoint.


Ratachtouille : (n.f.) variété de rongeurs vecteurs de maladies vénériennes. Les ratachtouilles et les chaudes-pies sont le cauchemar des zoophiles.


Toubiberonner : (v.i.) jouer au docteur sous l'emprise de la boisson. L'autre soir, en toubiberonnant, il a amputé sa femme d'une jambe avec une cuillère à café.


Tripapouiller : (v.i.) se livrer à des préliminaires amoureux sur trois personnes simultanément.


Volt-farce : (n.f.) amusante plaisanterie consistant à électrocuter ses amis en reliant les objets métalliques aux prises électriques.


Yellow subnarine : (anglicisme) désigne la goutte de morve qui pend parfois au nez en période hivernale.

mardi 23 octobre 2007

Boffou comment?

Et là, elle a dit: "Quelle est la fois ou vous vous êtes senti le plus fou?"

Je vous rassure de suite, même si la teneur des billets précédents ne plaide pas en ma faveur, je suis raisonnablement dans la norme. C'est en fait une question que l'on m'a posé un jour d'hiver. Froid l'hiver, très froid, -35c°, pour être précis.

Ce soir-là j'étais content, j'avais trouvé une place pour garer mon char, et j'avais même réussi à comprendre en étudiant le panneau de stationnement que c'était légal. Ami lecteur, si tu dois rouler dans Montréal, surtout le vieux Montréal, tu comprendras. Entre parenthèses et pour meubler le billet, le soir d’avant, j’avais fait confiance au métro pour regagner la base. Erreur, grave erreur: panne sur la ligne qu’on devait emprunter. Bien sur, confiant dans la brièveté envisagée de l’exposition au froid, et voulant perpétuer l’image du français inconséquent, j’étais parti sans la carapace habituelle. Ô fach de cong, depuis ce jour et le footing de trois km qui suivit à minuit, je peux t’expliquer ce qu’est le facteur éolien, et que quand tu commences à te geler les couilles, c’est que le reste est déjà surgelé. Veuillez excuser ce trivial langage qui ne vise pas à choquer, juste à expliciter. Olé.

J’en étais où ? A Montréal oui, et je viens de garer mon char. Bref, Poupouille, Ben, Anna et celui qui tape ce billet ont rendez-vous avec une équipe de pure laine. S’en suit petite bouffe et avant toute chose, il faut savoir que le Québécois, être socialisant s’il en est, a à disposition tout un tas de petits jeux entre amis, histoire de ne pas laisser tomber une ambiance. Fait qu’au moment du café, la question est tombée:

-« quelle est la fois ou vous vous êtes senti le plus fou »?

-« Fou? Comment ça? »

-« Ben oui quoi, tsé quand t’es tout pogné par la gêne, que tout le monde rigole autour de toi depuis le matin et que c’est seulement le soir que tu t’aperçois que t’as un trou à ton pantalon, et qu’on te voit les bobettes, roses en plus ce jour-là. »

-« ah ok, je vois. »

-« allez, fais pas ton niaiseux et raconte nous une histoire! »

Vous je sais pas, mais moi, des moments comme ça, j’en ai connu quelques-uns, des « disables » et des indicibles, du genre que 20 ans après t’as encore les orteils qui se crispent rien qu’à l’idée du truc.

Et 20 ans, c’est justement le temps écoulé depuis cet épisode, aussi un jour d’hiver.

J’étais jeune cuisinier, et j’avais signé pour une saison d’hiver dans les alpes vaudoises.


Le job était pas compliqué, fallait juste survivre aux deux heures de folie du service de midi. C’était une ligne de self, et on était deux pour nourrir jusqu’à 400 personnes. Quand ça roulait, c’était sympa, mais quand ça commençait à grincer, ça pouvait vite devenir l’hystérie généralisée, le cuisinier compris. Pour ça que ce jour-là, alors que mon indice de stress frôlait son zénith, j’ai pas vraiment été patient avec ce jeune client, aux gestes étranges:

- « epeuoir mouar, ecsshblig! »

- « hein? »

- « epeuoir mouar, ecsshblig! »

- « désolé mais je comprends pas, tu veux quoi? »

- « epeuoir mouard, ecsshblig! »

- « Purée mais articule, je comprends pas! »

- « epeuoir mouard, ecsshblig! »

- « PUTAIN MAIS ARRÊTE DE TE FOUTRE DE MOI, BORDEL, ARTICULE, AR TI CU LEUUUUU! »


C’est à ce moment que le chef m’a dit:

- « ah mais je le connais, il est sourd et muet, et je crois qu’il veut de la moutarde avec son shublig….. »

- « ………………………………………................. »



Depuis ce jour, moi, les sourds et muets, je leur colle de la moutarde d’office.

dimanche 21 octobre 2007

Saoul-FifreVisages

Sept heures du matin. Autoroute du rove, entre chiens et loups. J'entame la plongée vers Marseille, la baie est féerique à cette heure là, avec ses milliards de lucioles montant à l'assaut des collines de la ville.

Contraste entre cette garrigue désertique des hauteurs de l'Estaque tant de fois brûlée que les chèvres n'y trouvent plus de quoi nous redonner ce goût corsé qu'avaient leurs brousses, entre ce paysage magnifique et désolé de blocs éboulés, gardiens inutiles de barres rocheuses imprenables, et cette baie civilisée à outrance que je domine pour l'instant, ces grands ensembles, cette Joliette qui fourmille de cargos, de grues, de hangars, cette ville aquatique dans laquelle je descends en apnée.

Je fais durer le plaisir de l'immersion. Ha les radars ne me flasheront pas. En face de moi la Bonne Mère, érigée comme un téton au bout d'un des seins les plus fiers de sa ville. À ma droite le prisme salé des vagues me renvoie la lueur de l'aube en milliers de clins d'yeux salaces. De grandes falaises se trempent le bout des pieds, des îles nagent au large.

La 4 voies aérienne glisse au niveau des fenêtres des bureaux dans les grands hangars rénovés de leur Euroméditerranée, paradoxe politique de béton. Wooff, une brève coulée sous un tunnel et la route émerge dans la lumière le long de la forêt de mâts du Vieux Port. Le collectionneur d'absinthes cuve encore sa nuit sous les arcades. Les poissardes font des vocalises en attendant le retour de la pêche de leurs pescadous. Le cœur de la ville bat sans tension avant l'ouverture des commerces. La rue de la Grande Synagogue est bien pratique pour me mener à destination : la rue Paradis est en sens unique, mais dans les 2 sens, tout un symbole ! Il faut avec doigté l'appréhender par le milieu et là seulement, en l'enfilant à la descente ou à la montée, atteindre enfin son but.

Le mien était le consulat, petit morceau de terre officiellement algérien dans ce port tellement porte du Maghreb. Je serrais contre moi un peu plus qu'il n'est décent la chemise qui contenait les précieux originaux demandés pour l'obtention de nos visas.

Le visa... Je te veux si tu veux de moi..., chantonne-je nerveusement.

Je ne suis sorti que 2 fois d'Europe, et les 2 fois c'était en Algérie. Cette fois-ci est particulière : Al Qaïda a appelé récemment à l'épuration des espagnols et des français persistant à rester impudemment en terre maghrébine, et j'y emmène pour faire bonne mesure mes 3 enfants curieux de voir de visu de visa l'écrin où est né leur perle de père.

La salle d'attente du consulat est le dernier endroit où l'on cause.

Un vieux chibani de 66 ans défend les vertus du système de retraites français : ça fait 50 ans que je suis en France, j'ai travaillé plus de trimestres qu'il en fallait et je touche plus à la retraite que quand je travaillais. Ceux qui vous disent qu'il y a des abattages (abattements ?) pour les immigrés, il faut pas les écouter, ils ont que de la bouche. Ma femme est française, moi j'ai jamais fait la demande. D'accord je peux pas voter. Et après ?

Deux jeunes veulent se marier. Il manque au fiancé 2 témoins pour certifier qu'il est bien célibataire. Deux inconnus (dont un barbu à robe blanche) recrutés au rez-de-chaussée feront l'affaire.

Un couple mixte, d'un certain âge, part en vacances à Alger, ville du mari. Il la regarde d'un air concentré remplir les demandes. Je devine du respect dans son regard.

Une beurette l'air effronté rentre dans le bureau alors que c'était mon tour (avec ticket probatoire et tout) et me lance : C'est juste pour un renseignement !. Elle ressortira un 1/4 d'heure après.

L'employée est très consensulaire. Elle me tend une des fiches et me dit : Votre fils n'a pas signé. Je blêmis, je le sais foutre bien : il n'est pas encore de retour, son passeport non plus n'est pas signé. Je saisis la feuille, gribouille ses initiales au culot et elle la reprend, imperturbable, pour l'agrafer à sa liasse. La France elle est dehors, sur le trottoir. À ce comptoir, je suis déjà en Algérie. Il ne manque plus que quelques photocopies et la machine est en bas. 20 cts la feuille, c'est cool, non ? Mon dossier est complet, j'aurai nos visas demain. Rue Paradis, je vérifie mes papiers. Nom de dieu, j'ai laissé le Livret de Famille dans la photocopieuse ! Je cours, mais un barbu et sa femme en burkha (ce sera la seule que je verrai ainsi, avec la vraie burkha afghane) me barre l'accès au sas d'entrée. Je tente une manœuvre de contournement du fantôme marron en m'excusant et en rentrant le ventre pour ne surtout surtout pas l'effleurer. Le portier m'enfonce d'un Monsieur, ces personnes sont avant vous !. Je pleurniche : Mais j'ai oublié mon Livret de Famille dans la photocopieuse. Le fond est atteint. Un garde qui m'a à la bonne depuis mon entrée ici, qui m'a guidé plusieurs fois, me pousse : Vous pouvez y aller, Monsieur. L'autre s'écrase et j'accélère pour récupérer mon bien déjà dans les mains d'un candidat photocopieur.

Je crois bien que ceci est à moi. Tous les présents sourient gentiment.

Si je perds le Livret de Famille, ma femme m'arrache les yeux !. Les rires explosent.

vendredi 19 octobre 2007

ManouMioule : la traversée de Paris





Mioule connaît Paris comme sa poche. Elle sait que tout y est possible. Aujourd’hui son but consiste à se rendre de la porte d’Orléans à la porte de Clichy à pied, comme ça, afin d’utiliser le GPS restitué par Soufi pour cause d’insubordination.

GPS : Il n’auront pas l’Alsace et la Loraine !

Mioule : Au lieu de pester comme un soudard tu ferais mieux de m’indiquer la route.

Mioule (à elle-même) : Soufi a décidément une influence désastreuse sur le GPS.

A l’instant où Mioule formule cette pensée peu chrétienne, elle pose le pied sur une énorme crotte jaune. Hi apparaît soudainement au milieu d'un nuage doré.

Hi : C’est ton jour de chance, petite Mioule. Fais 3 vœux et j’essaierai de les réaliser.

Mioule : 1 ) Débarrasse-moi d’abord de cette crotte, 2 ) Inculque au GPS des notions élémentaires de respect, 3 ) Fais en sorte que, dans ce monde, chacun mange à sa faim.

Hi : Je prends l’étron en main. Mais le GPS demande à être baptisé sur le champ avant de procéder à une quelconque marque de respect.

Mioule : Puisqu'il le faut je l'appelle Séraphin.

Séraphin : Louée sois-tu maîtresse des miennes deux !!

Mioule : Hi, pourrais-tu expliquer à Séraphin que le respect n’a rien à voir avec les formules tantbourinesques, aussi délicates puissent-elles lui paraître ?

Hi : Désolé Mioule, tu n’as plus de vœu à formuler. Quant à la faim dans le monde, je ne vois qu'un partenariat – productivité récemment conclu qui te permettra de disposer de 10 milliards de petites cuillères dans les 3 mois. Malheureusement je ne puis faire davantage, mon fournisseur habituel de céréales génétiquement modifiées vient de me lâcher pour vivre son histoire d’amour avec François Hollande. A la prochaine !

Hi disparaît, pas l’odeur.

Mioule : C’est bien ma veine. Me voilà avec un monstrueux stock de cuillères et un GPS graveleux …

Seraphin : Ô grande prêtresse de l’union de la pie, prends la prochaine à droite.

jeudi 18 octobre 2007

Tant-BourrinLa couleur de l'amour

Petit jeu : ami(e) lecteur(trice), toi qui es si perspicace, sauras-tu deviner lequel de ces Oui-Oui est le vrai, le seul, l'unique doudou adoré de Tant-Bourriquet ?

1 2 3 >