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samedi 28 janvier 2012

Saoul-FifreLe journal de Ploux IV

Y'avait un bail. Les trop récents nouveaux commentateurs ne l'ont pas connue, mais j'avais amorcé il y a plus de six ans une série rurale genre "Le grogneur est dans le pré" dont vous pouvez trouver les premiers épisodes ici et puis là aussi

Sacré Ploux.

Hier soir, donc, c'était "Apéro des voisins".

Je me rappelle plus quel est le grand couillon qui en a eu l'idée en premier mais c'est le Jacquot de la Bastidonne qui m'a téléphoné la date, la semaine dernière. "Tu comprends, Ploux, on se voit qu'aux réunions professionnelles et aux enterrements, on pourrait essayer un truc plus sympa", qu'il a dit, "... et nos bazarettes pourront tchatcher ensemble, qu'elles se voient jamais ?"

Présenté comme ça, c'était tentant, mais... bon.

On devait s'amener avec "quelque chose" et j'avais choisi un beau Mathusalem de notre vin de garage. Cette bouteille de six litres étant appelée ainsi car qui en boit un par jour vivra très âgé. Et comme on est pas des rats, on avait dépendu deux, non : trois beaux saucissons, secs à point. On débarque, tous les consanguins et guines étaient arrivés, l'œil déjà bien allumé et le verbe fort. Sans perdre de temps en salamalékoums inutiles, je sors mon Laguiole "sommelier" et je fais retentir le doux bruit du bouchon qui n'en peut plus de se retenir de péter. Je remplis "pas plus haut que le bord" quelques verres qui se tendent, puis les nôtres, et, tout en me bourrant le pif d'odeurs puissantes et pinardières, je tends l'oreille aux avis des collègues dégustateurs.

'tain, les nuls ! Les opinions vont de "Je recrache aussi sec" à "Je vide mon verre dans le bac à fleurs" en passant par "C'est gentil d'avoir porté la vinaigrette" ! Je le crois pas. Un vin élevé avec tant d'Amour, objet de tant d'attentions ? Un nez époustouflant, une bouche épatante, un fond de gorge hallucinant...

"Vous n'y connaissez que dalle, bande d'assassins ; ah, passer le pulvérisateur quand le conseiller viticole vous téléphone de le faire, c'est à dire quarante fois la saison, ça : d'accord ! Facile : il est toujours attelé et avec vos rampes qui prennent dix rangées à la fois, c'est vite fait... Désherbants, engrais en pagaille, anti-ci, anti-ça, quand vous amenez vos raisins à la coopé, le jus il mousse comme si on avait trop mis de mini Mir ! Votre copain l'œnologue en remet une couche avec ses analyses, ses mixtures, ses cocktails du diable à odeur de soufre et voilà : un verre du résultat me donne la cagagne pour la semaine..."

"En fait : toutes vos drogues chimiques, vous y êtes accros et avec mon vin entièrement naturel, vous vous retrouvez en manque !"

L'ambiance était lancée, les regards se durcirent et ils se resservirent tous un jaune, couleur fédératrice entre toutes, dans notre beau pays du soleil. Ma douce coupa fin-fin un des saucissons et fit tourner la planche.

"Ho Robert", attaqua le Titin, un des viticulteurs les plus "modernes", "c'est bien ton mâle reproducteur, qu'on est en train de manger en tranches, là ? Tu me disais l'autre jour que tu savais pas quoi en faire, que la viande d'un mâle entier aussi vieux était immangeable et que personne en voulait ? Je suis content pour toi : tu as réussi à trouver un pigeon qui aime l'odeur de pisse !"

"Ah Titin mon Titin, tu ne sais pas tout ! Je vais rester discret sur le prix ridicule que je l'ai payé mais je peux te dire que je suis content de l'affaire : il n'était pas gras du tout et pour le goût, nous les Ploux on aime les produits qui ont de la personnalité. On est pas des chochottes citadines comme j'en connais..."

"Là, c'est vraiment les mouches à merde qui se moquent de l'écurie ! C'est pas toi, Ploux, le plus beau néo-rural bobo du canton, qui cherche à te faire passer pour un vrai paysousse, quand même ? Tu sais peut-être pas qu'on t'appelle "Monsieur le Marquis", dans le quartier ??"

"Mais, Noun de pas dieu, regarde comme tu te nourris, Titin ! Ta grand-mère doit se retourner dans sa tombe à chaque fois que t'ouvres une boite de cassoulet ! Ton congélateur est plein de plats cuisinés Agrigel et ton apéro, c'est "cacahouètes et Bâton de berger" ! Tu fais plus ton jardin, t'élèves plus ni poules, ni lapins et même l'amandier de ta cour, tu le récoltes pas car il faudrait casser les coquilles ? T'es devenu un gars de la ville et pis c'est tout."

"Même le thym et le romarin, tu les prends chez Ducros !"

Bon, c'est là qu'on a commencé à s'attraper par le pull et à se secouer, que les autres s'en sont mêlés, un peu pour aider l'un ou l'autre, un peu pour nous séparer, et puis tout le monde est parti chacun de son côté dans son chez soi en se lançant divers noms d'oiseaux pas valorisants.

Attendez, ça va me revenir, le nom du génie hors-concours qui a eu cette sublime idée d"apéro des voisins" !

mercredi 25 janvier 2012

Tant-BourrinTares trek (épisode 2)

An 2562. La Terre a, depuis près de trois siècles, intégré la Fédération intergalactique, regroupant des civilisations issues de milliers de galaxies différentes. Paix, connaissances et progrès règnent désormais en maîtres sur une immense partie de l’univers. Et chaque jour, des pionniers, à bord de leurs vaisseaux supraluminiques, explorent des espaces inconnus en quête de nouvelles planètes à pacifier.

Suite de l'épisode 1


A bord du Blogborygmus, le lieutenant Taanb-Ourhin, officier navigant issu de la galaxie Strictéraide, s'efforçait depuis des jours et des jours de réparer l'ordinateur de bord. Tout d'abord parce qu'il considérait que leur dernière chance de salut (même s'il estimait grossièrement leur probabilité de survie au-delà de six mois à 2,472 puissance moins 9613) passait plus par là que par les capacités de pilotage du caporal Andy Amo. Et ensuite pour occuper son esprit et en chasser les pensées capitainicides qui, malgré l'immense respect de la hiérarchie qui lui avait été inculqué depuis le plus jeune âge, avaient tendance à l'envahir.

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samedi 21 janvier 2012

La PouleUn détail de l'histoire

planche-poule-detail-de-lhistoire

Cliquez sur l'image pour voir la planche dans un nouvel onglet
puis zoomez en cliquant dessus pour la voir en vraie grandeur.

mercredi 18 janvier 2012

Scout toujoursBelote et re-belote

Ah ce trajet entre Paramaribo et Cayenne, j'ai dû le parcourir plus de cent fois. Deux fleuves à traverser sur des raffiots en ruine, et cette route à travers brousse, parsemée de ces énormes trous, propres à pulvériser le plus costaud des 4x4, et qui ne sont que les restes de la guerre des Jungle-commandos qui, après avoir trop forcé sur la beu avaient fait joujou avec la dynamite. Ces trous qui jadis avaient servi pour ralentir les convois militaires et les attaquer, leur servaient à présent à ralentir les voyageurs pour les braquer. J'ai encore le souvenir qu'un seul d'entre eux m'avait coûté la bagatelle de deux rotules, une crémaillère, un pneu, une jante, un roulement, et en guise de numéro complémentaire, un pot d'échappement.

Six d'un coup, un loto gagnant !

Arrivé à destination après huit heures de route, mazette, huit heures, aussi long que pour aller à Paris : c'est pas qu'on soit vraiment fatigué, mais on sent flageoler un peu ses rotules (ici les vraies). Cette fois-là, mon séjour à Cayenne s'était plutôt bien passé, mais je finissais ma semaine quelque peu éprouvé. Le dernier jour, mon voisin m'invite à prendre l'apéro. C'est un baroudeur, il a fait Madagascar lui aussi. J'ai pas trop de temps, un fax à envoyer à un fournisseur Italien, j'ai l'estomac qui crie famine, mais je peux rien lui refuser, j'accepte. Il me sert des bières de la taille d'un obus de 75, j'en bois trois, quatre, je sais plus, il est déjà presque minuit, je m'enfuis en titubant pour envoyer ce fax malencontreux.

En revenant du centre-ville, je vais au plus court et traverse le vieux Chicago (quartier mal famé de Cayenne). Au détour d'une rue, j'aperçois deux magnifiques blacks dont la plus belle me sourit. Elle m'appelle, et me baragouine quelques mots que je n'entends pas. Je ralentis, je m'arrête, et Boum ! Le piège : deux grands escogriffes noirs me sautent à la gorge. J'essaie de redémarrer, mais je suis arraché de la voiture. Je prends des coups, celui de droite est armé d'une bouteille de Kro. Il s'approche, je le cueille d'un crochet du droit en pleine poire. Je sens le choc, j'ai fait mal. Il fait une vilaine grimace, Aille, là ça va être ma fête ! L'autre s'approche, je le reçois d'un coup de pied dans le bas-ventre. Là, j'ai pas fait mal mais je parviens à le repousser. Ils hésitent, je les entends parler anglais, j'entends le mot "money". Ce sont des Georgetowniens ! Je profite de cet intermède pour me relever. Celui de droite a fui, je suis seul face à l'autre : "alors tu fais moins le fier maintenant que t'es tout seul !". Je l'insulte, le menace et lui hurle les pires insanités, il hésite puis fuit à son tour. Je ramasse la bière que l'autre a laissée et la lui jette en pleine poire. Il l'évite de justesse et prend la poudre d'escampette. Elle explose par terre. Rendu fou-furieux, je retourne à ma voiture et m'arme du gourdin que je garde toujours sur ma banquette arrière, je les poursuis à travers les ruelles, mais en vain. Ils se sont volatilisés.

A ce moment, j'aperçois une énorme flaque de sang sur ma chemise. Je la soulève : j'ai une entaille dans le lard ; ils m'ont troué la peau, ces vaches, et moi j'ai rien senti, même pas vu le couteau... Que faire, où me faire soigner?

Si je vais à l'hosto, avec mon taux d'alcoolémie, les pandores vont pas manquer de rappliquer pour me faire souffler dans leur baudruche. J'ai encore à l'esprit l'histoire du copain Jean-Luc qui comme moi s'était fait suriner pendant le carnaval de Saint-Laurent. Pour tout dédommagement il avait été gratifié d'une amende pour ébriété, alors que l'agresseur avait été relâché. Je retourne chez moi. J'appelle le chirurgien de garde. C'est Diouf. Il ne peut pas quitter son poste mais m'envoie chez sa collègue, Africaine elle aussi. En l'attendant devant chez elle, un brésilien ivre-bourré vient m'aborder. Il tombe bien celui-là, pour toute réponse, je lui montre ma chemise ensanglantée, il s'enfuit épouvanté. La chirurgienne m'examine. J'ai deux entailles dans le gras du bide, dont une de 2 cm juste au dessous du cœur et qui a l'air profonde (6 centimètres, peut-être plus). Elle n'a pas l'habitude, ça se voit. Bien gentiment, elle m'explique qu'elle va m'ouvrir le ventre, me dérouler l'intestin-grêle, me promettant, juré-craché, de tout me remettre en place si toutefois rien n'est endommagé ! J'ignore par quel divin miracle, mais subitement je me suis senti beaucoup mieux. La blessure que j'avais crue si grave, me semblait soudain insignifiante. "Non, Non! je vais très bien vous dis-je, allez soyez mignonne, refermez-moi tout ça et on n'en parle plus". J'ai du être bien convaincant car c'est exactement ce qu'elle a fait.

Le lendemain, je reprenais la route et racontai mes aventures à mes amis Surinamiens. Qu'est-ce qu'ils ont pu rigoler en regardant ma chemise, faut dire qu'elle était belle cette chemise, belle à encadrer : deux énormes entailles devant, les deux mêmes derrière avec la flaque de sang, comme si la lame m'avait traversé deux fois de part en part, sans compter deux entailles supplémentaires sur les côtés, six au total, j'avais certainement eu beaucoup de chance...

Quinze jours après, je suis à nouveau appelé à Cayenne. C'est samedi, la semaine a été rude, il fait chaud, je rentre épuisé du travail. Il est 15 heures, j'ai pas encore bouffé. Mon linge est sale et je veux le laver, mais pas l'ombre d'un lave-linge dans cette foutue maison qu'on m'a prêtée. J'aperçois une cabane dans le fond du jardin, ça doit être là-bas. J'y vais mais je dois traverser l'enclos dans lequel pataugent deux méchants pécaris [1] (sortes de sangliers aux canines longues comme le doigt). Je suis en short, ils s'approchent, leurs groins me reniflent les mollets, leur poil se hérisse. Là, je sens le danger, ces animaux sont dangereux, je le sais, mais trop tard ! L'un d'eux me mord la jambe à pleines dents. Je pousse un cri à la Coluche en secouant la patte, et miracle, il me lâche. Le sang gicle, mon mollet double de volume en quelques secondes, j'ai juste le temps de faire un garrot avec ma chemise, ça fait très mal. Je cours à nouveau téléphoner à l'hôpital. Et devinez sur qui je tombe ? Encore Diouf. Décidément il doit croire que je fais exprès, mon histoire le fait marrer. Quand j'arrive à l'hosto, la doctoresse qui m'examine pousse des cris horrifiés. Elle n'a jamais vu pareille jambe. C'est vrai qu'elle avait une drôle de bobine ma gambette, toute déformée qu'elle était : la chair meurtrie et les deux hématomes lui avaient donné la forme d'un énorme S boursouflé. Elle appelle son chef et me prescrit des pansements alcoolisés et un antibiotique, "ça s'ra tout pour aujourd'hui monsieur, rentrez chez vous, tout se passera bien".

De retour chez moi, je pisse le sang, la douleur est intolérable. J'ai peur pour ma jambe, ce truc va s'infecter c'est sûr ; pas envie de finir estropié. Je file à Kourou pour me faire soigner par un chirurgien que je connais : j'ai 70 kilomètres à faire, mais c'est le prix à payer pour sauver ma guibole, faut que j'y arrive. La route est longue, je roule, j'ai de la fièvre, la tête commence à me tourner; encore un effort, et j'y arrive enfin. Le chirurgien m'annonce non sans humour que je suis un sacré veinard : il vient d'en soigner un autre qui lui s'est fait totalement dévorer le bras par ce genre de bestiole. On évacue l'hématome, on pare les plaies, nettoyage au karcher : la bétadine sous pression rentre par une plaie et ressort par l'autre, ça me fait un mal de chien, mais c'est bon. Pour finir on m'enlève quatre tiques que le bestiau m'avait laissées en souvenir. Les deux plaies qu'ont laissées les canines sont énormes et très délabrées, de la taille d'une pièce de 2 euros. Elles me feront souffrir horriblement pendant près de trois semaines durant lesquelles la station debout me sera insupportable. J'examinerai donc mes patients sur une seule patte, la jambe repliée comme une grue. Qu'est-ce qu'ils ont pu rigoler de moi, tous mes malades... Eux aussi m'ont fait marrer, certains d'entre eux m'assuraient que si je voulais guérir, il me fallait tuer la bête et la manger...et j'ai failli le faire...

Notes

[1] Le pécari est l'animal le plus agressif de Guyane, surtout quand il est en troupeau, car il est le seul à attaquer l'homme. Les Jaguars, pumas, caïmans, anacondas et autres animaux n'attaquent jamais l'homme, contrairement aux idées reçues.

samedi 14 janvier 2012

AndiamoLe temps du tango

Léo Ferré l’a chanté :

Moi je suis du temps du tango
Où même les durs étaient dingos
De cette fleur du guinche exotique.


A dix-huit ans… Non, je n’ai pas quitté ma province, je suis Parisien. A dix-huit ans, un choix crucial et déterminant s’est offert à moi :

- Ou je persévérais dans les études…

- Ou j’allais à la gambille…

Car rentrer à trois plombes du mat et aller aux cours du soir le lendemain après le dîner… Tu vois ?

Alors j’ai choisi, et je ne danse pas trop mal !

Ça commençait le vendredi soir, avec mon pote Pierrot nous allions à Vespa rue de Clichy, dans un bouiboui appelé : "le petit jardin". Cherche pas, il n’existe sûrement plus !

Une salle bien sombre, un orchestre situé sur un petit balcon surplombant la piste, un peu comme au « Balajo » rue de Lapp. Et là-dedans des rombières bien plus âgées que nous à l’époque, nous avions dix-neuf ans, des chailles rangées comme à la parade et… et puis c’est tout, je ne vous ferai pas de confidences !

Elles dansaient bien les rombières, nous ça nous apprenait, elles étaient contentes de gambiller avec des jeunots, et pas trop regardantes si on leur écrabouillait les ribouis !

Le samedi, je préférais aller à la cambrousse, des petits guinches sous une sorte de marabout, comme dans la chanson de Sardou « les bals populaires », un plancher de guingois... L’orchestre ? Un accordéon, tu penses, une guitare, un batteur et un saxo… Et voilà : roule ma poule !

C’était quand même bien chouette, les jolies fiancées en robe juponnées à carreaux vichy, le bandeau à la Janique aimée, les ballerines aux pieds. On ne frimait pas, elles étaient là, on était là pour la roucoulade, le petit flirt du samedi soir, le mimi humide, la bise dans l’axe, parfois la main s’égarait….

Avec un peu de chance, un p’tit rancard pour le dimanche, le retour l’hiver sur la Vespa quand il fait bien froid… BRRR !

Et le dimanche c’était : remettez-nous ça la patronne, la promesse du week-end à venir, les jolis souvenirs pour la semaine en usine, vivement samedi !

Parfois, j’aimais aussi aller à Paris dans les « dancings ». L’un d’eux me bottait particulièrement : c’était le « Royal lieu » sur le boulevard des Italiens. Que de la frangine mariée ou divorcée, en goguette, venant se faire reluire, un coup de jeune, histoire de tester, de voir si elle pouvait encore emballer un mec plus jeune, histoire de se rassurer sans doute !

Moi, ça m’allait bien et comme le chantait Georges Brassens :

A vingt ans l'coeur se pose
Là où l'oeil se pose
Le premier cotillon venu vous en impose
La plus humble bergère est un morceau de roi


"Le moulin de la galette" les dimanches après-midi, une moto c’est facile à garer… Tiens, essaie aujourd’hui de placarder ta chignole !

Certains samedis soirs, je montais place du tertre, on arrivait à grand peine à garer la pompe, c'était duraille, mais pas impossible. Les cars de touristes y débarquaient, avec leur lot de jolies Demoiselles, Tony le chanteur qui nous goualait des chansons de Bruant. Le Paris by night de ces jolies touristes ? Flirter (pas plus hélas) avec un parisien, peut-être histoire d'amortir le voyage ? En tout cas ça nous profitait aux copains et à moi... Comme c'est loin !

« La grande roue », « le tourbillon » rue de Tanger dans le XIXème (ne cherchez pas, il a été rasé), des guinches « musettes », avec encore des vrais marlous ! Je n’y allais pas trop pour la gambille, mais plutôt pour le folklore !

Plus tard, j’ai testé « les boîtes » : quelle horreur ! J’allais au « kilt », un truc situé au rond point des champs Elysées, d’ailleurs les loufiats qui servaient la bibine, faisaient la saison l’été à Cannes au whisky à gogo, près du Palm Beach, je les connaissais.

Je préférais décidément les danses que j’appelais « de contact » plutôt que de faire le singe devant une fille qui elle aussi dansait seule !

Mais attends, la danse « contact », c’est le pied ! Tu te rends compte :

Tu invites une nana que tu n’as jamais vue, et d’autor tu la tiens dans tes bras, ta bouche contre son oreille, le bandonéon guimauve, la boule à facettes...

Qui balance aux quatre coins du bal
Tout un manège d'étoiles filantes.

Et puis... Et puis après la fricassée de museaux, on allait se taper une petite soupe à l'oignon, aux halles. Les halles les vraies, celles qui subsistaient encore près de Saint Eustache, la cambrousse à Pantruche !

Par dessus la "gratinée", le muscadet sur lie, point de ballons ni d'alcootests, un peu craignos ? Sans doute, mais bon : c'était comme ça !

Et bien sûr le « Balajan » à Montfermeil : je lui avais consacré un p’tit billet il y a un moment. Le « Balajan », c'était encore la guinguette, avec juste à côté l'étang, parsemé d'îlots, sept en tout. On louait une barque, puis on emmenait la jolie fiancée : l'embarquement pour Cythère... ou presque !

Que j'ai passé de beaux dimanches
Les belles venaient en avalanche
Et vous offraient comme un cadeau
Rondeur du sein et de la hanche
Pour qu'on leur fasse danser l'tango

(Jean Roger Caussimon, pour les paroles, bien sûr !)


Le Mikado était un guinche situé pas très loin du boulevard Rochechouart entre Anvers et Pigalle, j'y suis allé une fois, le dancing était situé en sous-sol, à l'époque un vrai coupe-gorge ! Il ne m'a pas inspiré plus que ça, alors j'ai fait demi-tour et basta...

mardi 10 janvier 2012

Saoul-FifreArriver à bon porc

D'aucuns, nouveaux ou peu attentifs lecteurs du dernier billet de Taanb-Ourhin , ont pris cette histoire de cochons embarqués dans un voyage interstellaire mal barré pour un délire névrotique aigu mais il n'en est rien : ce texte eut presque pu avoir sa place dans notre catégorie "La vraie vie", n'eut été (et non : "nus tétés", n'est-ce pas, Andiamo ?) son style nettement connoté futuriste.

Ce que j'aimerais que vous compreniez, c'est qu'emporter un cochon pour un long voyage n'est pas du tout une idée idiote. Même les amis des bêtes se refusant à tout sacrifice animal pourront, en toute bonne éthique, s'adresser à la générosité naturelle au cochon qui se rendra gentiment à leur convocation du "Don du sang". Un bon litre toutes les 3 semaines est un bon rythme qui permet une reconstitution correcte de son capital sang. Un peu de lard inutile lipposucé aux endroits disgracieux, quelques kilos d'oignons finement hachés, du 4 épices et voici de quoi manger pour tout l'équipage le mardi, jour du boudin.

Et vos petits Porcinets, animaux propres sur eux, conviviaux et sympathiques, restent ainsi les bons vivants que vous appréciez, tout en vous remboursant en nature de boudin noir la farine d'orge et les restes de votre table dont ils font leurs délices.

Bien sûr, si le voyage s'éternise, comme dans le cas précité dans le billet de TB, il est bien plaisant de n'avoir pas à tirer à la courte paille pour savoir "qui, qui, qui... qui serait mangé ?". L'un des Porcinets s'auto-désignera naturellement, dans un bel élan atavique dû aux habitudes congénitales de son Espèce, appréciée par la bouche dont la main l'a de tout temps nourrie.

La Céleste Inn, je veux bien, mais ça fait un sacré détour, ça nous oblige à nous arrêter et je vous dis pas les prix ! Céleste, elle en profite, de pas avoir de concurrence à plusieurs milliers d'années-lumières alentour !

Non : embarquer quelques cochonailles sur pattes, c'est vraiment la solution soies-soies idéale. L'en-cas pour les cas graves non-prévus. Et même les sensibles, les adorateurs de BB deuxième version, les ceusses qui balancent des pavés dans les vitrines de charcuterie ? Ils ont cette attitude désinvolte car ils savent que trois numéros plus loin dans la rue ils vont trouver un bel étal coloré de fruits et légumes ?

Mais quand arrive la faim, la vraie faim qui te fait baver en zieutant le fauteuil en daim défroissé et le mec assis dessus, ben tu ne fais plus la fine bouche devant un sandwich jambon-saindoux ! C'est-y pas bon ? On dit merci qui ? Hein ? Fais rillette à papa Saoul-Fifre ?

Etudions le paradoxe. Il y a des animaux non consommés mais certains par respect : la vache sacrée ou bien la jument de Margotte (On ne mange pas sur qui l'on monte. Voire) et d'autres par dégoût. Vous avez d'un côté deux parmi les trois religions abrahamiques qui crient haro sur le goret/nourriture et de l'autre, la troisième qui lui est plutôt sympathisante (relire "Les trois messes basses" de Daudet). Ajoutez-y les Sikhs, les Adventistes du Septième jour et bien d'autres mouvements protestants, les Messianniques... Les nombreux Hindouistes et Boudhistes sont bien sûr également partisans de le laisser gambader en dehors de sa terrine et les végétariens "sanitaires", dirais-je : aussi. Cela fait déjà beaucoup de monde mais quand arrivent les photos ou les films, on voit rappliquer en renfort les "sentimentaux".

Jean-Luc Godard, qui a filmé une scène où un cochon saignait du groin dans son film "Week-End", a vu débarquer en hurlant la dernière caste citée, offusquée.

- "Je voulais juste démontrer ceci :" leur répondit-il, "vous tuez un cochon à l'écran, un millier de personnes crient leur horreur. Vous tuez un soldat au Vietnam, personne ne réagit."

En hommage à Godard, que Blanche aimait beaucoup, entre parenthèses, je vous ai donc filmé l'égorgement de notre dernier cochon charcuté, Naaaaaannn, je décoooooonne, vous n'aurez droit qu'à un extrait du résultat :

Juste un hommage, pour la forme, à des passionnés qui consomment religieusement le porc par amour, dans sa mûre perfection, pour lui éviter les pitoyables affres de la déchéance dans un mouroir. Ce beau mâle pesait 380 Kgs vivant, il s'agissait d'une espèce de chippendale porcin et j'imagine bien d'ici les sifflements jaloux des scorpions limousins se suicidant par dépit sous cette nouvelle gifle provençale reçue. Faudra que je leur envoie aussi des photos de silures pêchés dans les étangs de par chez nous.

Toujours est-il que nous voilà suffisamment achalandés en sauciflards et autres confits pour atteindre la prochaine planète habitable.

Mais y trouverons-nous du réseau ? De l'ADSL et du WIFI pour vous tenir au courant de nos prochaines aventures ? Clystèreetboules.com ! Vous le saurez en restant à l'écoute, grâce à votre agrégateur, de l'Univers Blogbo !

samedi 7 janvier 2012

Tant-BourrinTares trek (épisode 1)

An 2562. La Terre a, depuis près de trois siècles, intégré la Fédération intergalactique, regroupant des civilisations issues de milliers de galaxies différentes. Paix, connaissances et progrès règnent désormais en maîtres sur une immense partie de l’univers. Et chaque jour, des pionniers, à bord de leurs vaisseaux supraluminiques, explorent des espaces inconnus en quête de nouvelles planètes à pacifier.

A bord du Blogborygmus, le lieutenant Taanb-Ourhin, officier navigant issu de la galaxie Strictéraide, poussa un juron en consultant les cartes célestes. Alors que le vaisseau aurait dû depuis des semaines avoir regagné la Voie lactée et être en approche de la Terre, son regard ne détectait rien de connu parmi les amas stellaires alentours. Cette mission, décidément, virait au fiasco !

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