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mercredi 31 juillet 2013

AndiamoL'homme des bois

L’homme des bois…

C’est ainsi qu'on appelait un pote de classe. Son patronyme commençait par « M » : je vais donc l’appeler Maurice…

Maurice était un grand gaillard, la tronche fendue en deux, toujours la banane ! Sapé façon craspouille, pas de chaussettes, tous les matins il devait se filer la tête contre le mur afin de se coiffer, à moins qu’il ne se colle un pétard dans les ronces et qu’il allume la mèche !

Aujourd’hui, il serait à la mode, mais dans les années cinquante pas trop ! C’était la coupe à la « Branlons Mado » qui faisait fureur ! Mécolle, avec mes douilles frisées façon Rital, j’étais dans l’sac !

Donc revenons à Maurice. Ce mec, je ne l’ai jamais vu sortir un cahier ou prendre des notes, toujours le dernier de la classe, je le talonnais, sans toutefois réussir à lui chourer sa place. Il y tenait au Godin, bien chaud l’hiver, dans ces classes hautes de plafond et difficiles à chauffer avec leurs nombreuses fenêtres. Moi, je l’aimais bien, l’homme des bois, gentil, poli avec tout le monde, pas bavard, présent mais glandeur comme c’est pas possible.

En fait, il avait tout compris Maurice : il avait adopté l’attitude du parfait crétin, le sourire, l’amabilité, le silence, incognito, furtif je dirai… Voilà, il avait inventé l’élève furtif bien avant les avions du même type ! Une pointure, ce mec, quand j’y songe…

Les profs aussi l’appelaient « l’homme des bois » : on aurait dit qu’il sortait d’une hutte de charbonnier de l’époque moyenâgeuse ! Non content d’être négligé, le gant de toilette chez lui ne faisait que passer… Ses fringues schmouttaient la vieille sueur. Mais bon, on n’ allait pas en faire un cake. La guerre étaient finie depuis peu et on était habitués à manquer de baveux, de fringues et tout le reste !

Aujourd'hui, ils font la gueule s'ils n'ont pas des niques, des t'as dit l'as, ou des cons verts !

Quelques années plus tard, pris de remords quant au peu d’attention que j’avais porté à mes pauvres études, je m’inscrivais au cours de dessin industriel.

Ces cours étaient dispensés gracieusement le samedi après-midi et le dimanche matin. Au passage, j’allais à la gambille toute la nuit le samedi. Quand j’arrivais après deux ou trois heures de sommeil aux cours, le garenne n’était pas très frais !

Un beau matin (z’avez remarqué ? On dit toujours un beau matin dans les histoires, JAMAIS : un matin pourrave !)... Un beau matin donc, je vois débouler dans la salle un grand mec : costard gris anthracite, cravate, tronche fendue en deux… L’homme des bois, m’écriai-je !

Il vient vers moi me dit bonjour, et moi la mâchoire pendante :

- Putain, KESKITARRIVE Maurice ?

- Rien de particulier, je suis venu saluer Monsieur « X » qui était mon prof. De dessin indus.

- Tu es dessineux ?

- Non, maintenant, je continue mes études afin d’être ingénieur !

- %^¨$£**µ// ; ???

- T’as l’air surpris ?

Moi l’air crétin (naturel en somme) :

- Ben oui ! Écoute, Maurice, à l’école, tu étais franchement nul ! Moi, j’étais pas loin, d’accord, mais comment tu as fait pour intégrer une école d’ingénieur ?

- Facile, je comprenais tout ce que les profs racontaient, mais ça m’emmerdait d’écrire, je suivais parfaitement les cours… Et puis je m’y suis mis, et voilà !

Je ne sais pas si ce Maurice était ce qu’on appelle un « surdoué » mais ça lui ressemblait bougrement ! Mais en matière de « foutage de gueule », c’était une pointure assurément.

lundi 22 juillet 2013

Saoul-Fifre1500 ième et dernier billet

Désensablez vos portugaises : même les meilleures choses ont une fin, les plaisanteries les plus courtes sont les meilleures, le mieux est l'ennemi du bien, point trop n'en faut, il faut savoir raison garder, calmos les gallines, va voir ailleurs si j'y suis, le bureau des réclamations est fermé, regarde, Michel Strogoff, regarde, des comme ça t'en liras jamais plus, pars et surtout ne te retourne pas, la vie ne vaut d'être vécue sans zamours, on ne peut être et avoir tété, redoux vers le fut dur, c'est au pied tout mou qu'on reconnait le limaçon, l'avenir est un gardien crasseux qui se lave le dos, tourne 7 fois ta langue dans sa bouche avant de lui faire une cochonnerie, Andiamo is aware and saliving in Paris, d'ailleurs son obélisque bien dans l'axe de la Madeleine, ça concorde, aimer c'est regarder la même érection se disent les seins exubérants, t'en souviens-tu la scène, quand les zobs vibreront d'amour il n'y aura plus d'commissaires mais des mains courantes sur des peaux lisses, proximité, plaintes, violons, fouille au corps, doigt ganté, suce-paix, suce-pince, évasion, encore eut-il phallus avoir ou bien prendre langue vivante optionnelle voire obsessionnelle, ce soir à la fraîche nous irons têt'-bêche nous lécher gaiement, entre barbus nous devrions nous entendre, puis nous con-prendre, nous surprendre, nous limer, nous élimer sans nous éliminer, nous allumer, nous illuminer, nous alimenter, nous halluciner, nous aliéner, nous lier, nous rallier, nous huiler, nous reluire, avec modération comme de bien entendu, il ne faut pas abuser des bonnes choses, vous le savez pourtant que c'est la crise, qu'il va vous falloir progressivement apprendre à vous serrer la ceinture, même si vous pourrez la faire voler par dessus les moulins par permission expresse et sur requête argumentée, à tour de rôle, il y en aura pour tout le monde, formez la chenille, faites la queue, tenez-vous par les poils, enfin : par ces trois pauvres poils anémiés qui ont survécu à la grande razzia et qui continuent à se battre en duel dans le no man's land désherbé et les trous de bombes, triste époque, Pétrole Hahn à la rescousse, plus jamais ça, c'est bien beau mais ça repoussera t-y un jour, misère de misère, tondues, comme à la libération, pour engraisser le baron Bich qui n'a pourtant pas besoin de pourboire pour améliorer le rata de sa cantine, La Tour d'argent, et pour boucher les siphons de douche, après les horreurs de la guerre, celles de la paix, respectez nos poilus, paix à leur mémoire, gardez d'eux une vision confite dans leur héroïsme, hirsutes, mousseux, ruisselants, mais toujours prêts au con bas, à l'hallali, à l'aïoli, à aller au lit, aïli aïlo, spectacle unique en odorama, son et lumières, tout comme au Puy-du-pas-si-fou-que-ça, vous y reviendrez ou sinon vous direz pourquoi non mais on ne peut pas comme ça toujours refuser son animalité sans qu'elle se rappelle à votre bon souvenir d'une manière ou d'une autre, c'est quand même dingue de nier gnangnan ragnagnas l'évidence des hormones à Hermione, ocytocine, aussitôt prêt, lève la cuisse voilà qu'çà glisse, ho hisse, je n'ai rien inventé mais on m'a raconté, vous croyez peut-être encore à la génération spontanée hé bien non : papa-maman ne se sont pas seulement regardés dans le blanc des yeux avec énormément de respect, il a également fallu qu'ils se secouent en haletant, avec le même air débile que Toto le clébard quand il joue à chat perché avec la chienne du voisin, cette allumeuse, maintenant, si tout le monde est d'accord, on peut décider d'arrêter ces cochoncetés matérialistico-sexuelles et confier les processus de reproduction à des professionnels de laboratoires, c'est vous qui voyez, à vous les documentaires médicaux à la place des films de cul, à vous les joies de la culture par le Vidal, à petites doses le soir avant l'extinction des feux, à vous les commentaires tristounets et bien pensants dans les blogs élitistes et grand bien vous fasse car l'on reconnait l'arbre à ses fruits, rira bien qui rira le dernier, le chat parti, les souris dansent, les grandes douleurs sont muettes, tout est bien qui finit bien, je vous salue bien bas et je me casse.

Nan, je déconne...

Quoique. Même Hara-Kiri a un jour mis le mot "fin" au bas de son aventure, non je ne touche pas aux monstres sacrés, je dis ça je dis plus rien.

mercredi 17 juillet 2013

AndiamoLa rentrée

Je suis passé tout à l’heure chez « Auchclercroisement », mon magasin préféré, nous sommes le premier juillet, les vacances scolaires ne sont pas commencées…

Institutrices , instituteurs, profs et autres, c’est le meilleur moment, ça va bientôt arriver et rien n’est entamé… Le meilleur moment de l’amour c’est quand on monte l’escalier ? Et bien c’est à peu près la même chose, la petite culotte en moins !

Et dans ce magasin, sous mes yeux horrifiés, j’ai vu koitesse ? Des rangées de cartables, des trousses (pas chemise) des cahiers, des grands, des petits, des gros, des tout maigres, des pochettes à dessin, des millimétrés, des calques, des compas, des pas cons (très peu en fait), des pots de colle (ça manque pas par contre), des stylos, des pleins de trucs que je ne sais même pas à quoi ça sert (est-ce que ça servira un jour) ?

Moi ça m’horrifie, ça me pile, ça me déprime ! Si j’étais écolier aujourd’hui, je crois bien que je me tirerais un rouleau de zan (avec la petite bille rouge) dans la tronche ! L’école n’est pas finie que déjà on leur flanque la rentrée prochaine en pleine tronche !

Ah les crevures ! Marchands du Temple, du fric, vite, vite, des fois qu’il y ait une banqueroute commack ! Une révolution inattendue, une Flambite suraiguë, que le p’tit à la cravate tirebouchonnée s’étouffe avec des bulots pas frais !

Mais où va-t-on ? Quand vous achetez un appareil z’électro-ménager, on vous propose sourire carnassier en coin, la garantie supplémentaire de cinq ans !

- Vous êtes vachement sûrs de la saloperie que vous me vendez ! leur dis-je à chaque fois, ainsi vous pensez que cette plaisanterie à X euro, ne fonctionnera pas correctement cinq ans ?

- Noooon, c’est pas ce que j’ai voulu dire, mais enfin vous savez on ne sait jamais…

- Oui, et surtout vous touchez une belle commission sur les assurances quinquennales !

- EUUUUUH !

Dans le même état d’esprit, ne lisez pas ça, Mesdames, si vous êtes sensibles :

Imaginez un peu si la maison « Pompes Funèbres Joyeuses » visitait les maternités, et proposait aux nouvelles accouchées un contrat obsèques en faveur de leur nouveau-né !

Autant prendre les devants puisque fatalement ça arrivera un jour !!! Ça n’est pas si idiot que ça, et le mercantilisme galopant s’installant, ça ne m’étonnera même pas !

En attendant préparez vos p’tits seaux, vos p’tites pelles, et hop à la plage !

jeudi 11 juillet 2013

Tant-BourrinChat - rat - deux (9)

Voilà enfin l'été et son doux soleil, l'époque où l'on a envie de laisser sa couenne frire doucement sous les dards puissant de l'astre rayonnant après avoir laissé ses neurones dans la boîte à gants de la bagnole. Bref, l'avachissement règne en maître.

Heureusement, Blogbo est là pour sortir tous nos bœufs lecteurs de cette torpeur cérébro-délétère : voici une petite salve de charades à la maure-moelleux-neuneu, ces charades tellement capillotractées que le cuir chevelu n'y résiste pas, ces charades qui ont tant fait pour la renommée de ce blog. Car, je le précise, il s'agit de création originale, pas d'un vulgaire copier/coller d'emballage de Carambars.

Avant de donner le top du départ, je rappelle que les à-peu-près infâmes ne sont pas pour me faire peur, j'en veux pour preuve les salves précédentes, consultables , , , , , , et itou. Ceci étant, je crains de m'être tellement surpassé ce coup-ci que la plupart de mes charades soient limites introuvables ! Mais à vous de prouver qu'impossible n'est pas Blogbo ! :~)

Le thème de cette série est le cinéma et, plus précisément, les chefs-d’œuvre du cinéma.

Dernier point : inutile de pourrir ma boîte mail, vous pouvez poster directement vos propositions de réponses dans les commentaires et vous entraider en cas de difficulté (hautement probable). Je fournirai la solution des charades non résolue à une date non fixée, selon mon bon vouloir.

Voilà, maintenant, Mesdames et Messieurs Cinéma, c'est à vous ! :~)

A vos marques ! Prêts ? Partez !



Charade n°1

Mon premier est ce que l'on dit en constatant que Monsieur Paul, professeur de métier, donne généralement des notes assez mauvaises, mais sans que celles-ci soient carrément catastrophiques
Mon tout est un chef-d’œuvre du septième art



Charade n°2

Mon premier est ce que l'on dit rageusement au fruit de la fenaison pour l'exhorter à rire des blagues qu'on lui raconte
Mon tout est un chef-d’œuvre du septième art



Charade n°3

Mon premier est ce que l'on disait pour signifier que l'on avait reconnu un célèbre organiste dans la description d'un homme moche, alcoolique, paisible et vivant en couple
Mon tout est un chef-d’œuvre du septième art



Charade n°4

Mon premier est ce que dit un méridional qui a un cheveu sur la langue pour inviter des ouvriers à rendre un peu plus convexe l'enseigne de son magasin qui représente un célèbre canard de bande dessinée
Mon tout est un chef-d’œuvre du septième art



Charade n°5

Mon premier est ce que l'on dit pour signifier que l'on est peu attiré par les jeux sexuels à base de barres chocolatées achetées dans les Bouches-du-Rhône, et ce pour cause de rugosité anale
Mon tout est un chef-d’œuvre du septième art



Charade n°6

Mon premier est une équipe de footballeurs composée de reptiles sauriens insectivores originaires du Sud-Est du Nigeria, déjà victorieux de deux championnat et de trois coupes
Mon tout est un chef-d’œuvre du septième art



Charade n°7

Mon premier est ce que l'on dit pour promettre un coup de main de la part d'un Prince britannique, et ce malgré le coup de colère d'une tante dans un chef-lieu de canton du Calvados
Mon tout est un chef-d’œuvre du septième art



Charade n°8

Mon premier désigne une face d'un dé à jouer que l'on désigne
Mon tout est un chef-d’œuvre du septième art



Charade n°9

Mon premier est ce que l'on s'exclame pour laisser entendre que la perspective d'un jeu sexuel consistant à se la tremper dans l'eau et à l'enduire de plumes n'est pas sans provoquer quelque état d'âme
Mon tout est un chef-d’œuvre du septième art



Charade n°10

Mon premier est un assemblage de barreaux dont on a bêtement hérité
Mon tout est un chef-d’œuvre du septième art

samedi 6 juillet 2013

AndiamoLe plongeon de Chauguise

Août à Paris, c’est comme qui dirait dans ces années cinquante le Ténéré sans les connards à moto, en bagnole ou en camion du Paris-Dakar ! Le calme… Même les rares feux rouges sont au clignotant, en mode « pause ».

Comme à son habitude, Chauguise est descendu à la station Châtelet et c’est à pied qu’il continue son chemin jusqu’au 36. Au passage, il a acheté « Le Parisien libéré » à son crieur de journaux habituel, au coin du quai de la Mégisserie et de la rue Saint Denis. La tour pointue de la Conciergerie se dresse, silhouette inquiétante et noire*, sous le ciel plombé de la capitale.

Il est neuf heures et la chaleur est écrasante, l'orage n'est pas loin. Il traverse s’apprêtant à traverser le Pont au Change, quand il voit une femme enjamber le parapet et se précipiter dans la Seine…

Son instinct le fait foncer. Dans sa précipitation, il laisse choir son journal, ôte sa veste tout en courant, arrive près de l’endroit où il a vu sauter la femme. A son tour, il enjambe le parapet et saute là où il a vu émerger une tête aux cheveux noirs collés sur le visage. Il arrive non loin de la femme, quelques brasses, et sans ménagement il la tire par les cheveux et la ramène contre lui. Il souffle comme un bœuf, les « Boyards » papier maïs remontent de ses éponges en feu, il s’est mis sur le dos tout en maintenant la tête de la jeune femme hors de l’eau. Des badauds se sont attroupés tant sur le quai que sur le pont, tandis qu’il voit arriver la vedette de la fluviale…

Quelques instants plus tard, on l’a hissé à bord ainsi que la jeune femme, qui est hors de danger.

L’un des marins d’eau douce à bord l’a reconnu, autrefois il était « planton » au 36.

- Ça va, Commissaire ? Tout est bien ?

- Ouais, fait chier, j’ai paumé mon bada dans l’histoire !

Putain, son bada fétiche ! Celui qui avait été troué par une bastos de 9 millimètres qui lui était passée à ras du bocal, lors d’un braquage qui avait mal tourné. C’était « Lulu l’enfouraillé » qui avait voulu le plomber, ce demi-sel n’avait pas eu le temps de raconter son exploit : Chauguise, alors jeune inspecteur, lui avait fait un troisième œil, juste au milieu du front, façon Bouddah !

- Et mon canard, paumé lui aussi ! Putain, Paul Droguet, « le fusilleur » de Vincennes, y faisait la une ! C’est Charles Bouzin, mon pote le commissaire de Vincennes, qui l’a serré.


Couverture d’une revue de l’époque



- AAAAtchoum ! J’vais m’enrhumer, nom de Dieu ! Reconduisez-moi à ma turne, rue du Mont Cenis, je vais me changer.

Julien a appris la nouvelle par la fluviale. La 15 attend garée quai de la Mégisserie et c’est à toute vitesse que le commissaire est conduit chez lui.

- Monte Dugland, Juju est là aujourd’hui !

- Merci patron !

- MMMMH ….

- Qu’est-ce qui t’arrive, mon pauvre Papa ? s’exclame Juliette en voyant arriver son père ruisselant, dégoulinant, une pauvre berlue sur l’alpague…

- Ça s’voit pas ? J’viens de m’baquer pardi ! Tu verras ma Juju, un de ces quatre ils feront une plage à Pantruche , j’te l’dis tu verras !

Chauguise disparaît dans la salle de bains, nous deux tourtereaux en profitent pour se faire un ramonage en règle des amygdales et de la luette.

- Hé les tourtereaux, c’est pas fini la séance d’échange de microbes ?

- Si patron, excusez-moi !

- Hummmm, bon Dugl… Julien tu m’emmènes illico à l’hôtel Dieu**, là où on a hospitalisé la jeune femme, je voudrais bien savoir ce qui l’a poussé à vouloir faire le grand saut.

Arrivés au carrefour du Boulevard de la Chapelle et du Boulevard Magenta, dans le plus bel arrondissement de Paris, le Xème (là où je suis né forcément), juste à l’angle : le cinéma LOUXOR, (je ne sais pas s’il existe encore) et à l’affiche l’excellent film en noir et blanc d’Yves Allégret "Les orgueilleux". Avec, excusez-moi du peu : Michèle Morgan et Gérard Philippe !


Sympa, tonton Andiamo vous a dégotté l’affiche !



- J’emmènerai Juliette le voir s’exclame Julien en passant devant le cinoche.

- En attendant, tâche de voir la route Dugland, understand ?

Un « à droite » Boulevard de Strasbourg (à double sens à l’époque). Dix minutes plus tard (les veinards), ils ont garé la pompe devant l’Hôtel Dieu sur l’île de la Cité. Un lardu en kébourre s’approche :

- Faut pas s’garer là, z’avez pas vu l’panneau ?

Chauguise sort son sésame

- Et c’panneau-là, tu l'as vu ?

- Oh pardon, Commissaire ! suivi d’un salut dans les règles de l’art.

A la réception, on leur a indiqué le « dortoir » où était couchée la femme. Une grande salle haute de plafond, des grandes fenêtres à petits carreaux, et une vingtaine de lits à barreaux blancs alignés de part et d’autre. Au centre, des tables roulantes portant le nécessaire aux soins à prodiguer. On est loin des piaules individuelles ou à deux lits d’aujourd’hui !

La jolie brune paraît toute menue au milieu de cette grande salle, deux grands yeux verts lui dévorent le visage, elle a vingt-cinq ans environ.

- Bonjour Mademoiselle

- Madame.

- Pardon. Je suis le commissaire Chauguise, voici Dugl… l’inspecteur Crafougnard mon adjoint. C’est moi qui vous ai tiré de l’eau tout à l’heure, vous savez la Seine ça n’est pas le fleuve idéal pour barboter !

Une larme coule sur la joue de la jeune femme.

- Excusez-moi, Commissaire, je ne voulais pas ça ! Je m’appelle Vanessa Dupuis, épouse Barghaoui.

- Allons Vanessa, pouvez-vous me dire ce qui vous a poussée à vouloir en finir, une si jolie jeune femme, déjà désespérée ?

- C’est à cause de Myriam, ma petite fille.. Mon mari veut me l’enlever, l’emmener chez lui au Boukistan, son pays d’origine. Elle a tout juste cinq ans, et il l’a promise en mariage à un cousin éloigné. Alors jusqu’au moment des noces, « ils » vont veiller sur elle, afin qu’elle garde sa virginité… C’est la coutume chez eux ! Je suis désespérée, Commissaire, c’est pour ça que j’ai voulu en finir !

- Tu parles d’une bande de goyos ! Ils sont déjà partis ?

- Il est quelle heure, Commissaire ?

- Quinze heures trente, Madame.

- Leur avion décolle à seize heures trente du Bourget, c’est un vol U.A.T (à l’époque c’est le nom que portait l’ U.T.A).

- On y go, Dugland, embraye et vite fait… Fissa, on a juste le temps ! Auparavant, vite fait au 36, j’ai un truc à prendre…

Demi-tour sur les chapeaux de roues. Boulevard du Palais, le Pont au Change. Rétrospectivement, Chauguise frissonne se souvenant de son bain réfrigérant ! La place du Châtelet, le Boulevard Sébastopol, la rue du Faubourg Saint Martin jusqu’ à Stalingrad (le tube hein, pas en Russie, bande de nazes). Puis c’est l’Avenue de Flandre, la Porte de la Villette (les abattoirs, abattus aujourd’hui, chacun son tour !) et enfin la nationale deux jusqu’à l’aéroport du Bourget, là où avait atterrit Charles Lindberg !

Julien a garé la chignole juste devant la lourde, un planton s’approche prêt à ramener sa fraise, Julien lui exhibe sa brème et lui tend les caroubles de la traction :

- Tiens, gare-là et fissa !

Puis se tournant vers Chauguise :

- Ça fait drôle de vous voir sans votre chapeau patron, c’est un peu….

- Comme Laurel sans Hardi ou Jacob sans Delafon, hein, Dugland ?

- J’voulais pas dire ça…

- Alors dis rien !

A grandes enjambées, ils traversent le hall tout en longueur de l’aéroport en service à l’époque. Le long du mur un planisphère avec des horloges disposées sur différentes longitudes indiquant l’heure locale ***.

A l’embarquement, Chauguise exhibe sa carte sous le pif du planton.

- Le vol pour le Boukistan ?

- Là, juste en face, dépêchez-vous, ils « embarquent». Par les nombreuses baies vitrées, notre duo infernal aperçoit un "Lockeed Constellation super G", aux armes du Boukistan : un énorme cylindre horizontal, avec à une extrémité deux superbes ballons de foot (car ne l'oublions pas à l'époque le Boukistan soutenait déjà le P.S.G) et l'autre extrémité du cylindre est peinte en rouge vermillon du plus bel effet !

Chauguise et Julien ont bondi, un grand type tenant une fillette, une jolie brunette par la main avance tranquillement. Chauguise l’alpague gentiment par le col de son blouson et lui murmure à l’oreille :

- Eh Barghaoui ! Tu ne fais pas de schkroum devant ta gamine Ducon, ou j’te fume, verstehen ?

Pendant ce temps Julien a gentiment écarté la petite Myriam au prétexte : ta Maman veut te voir avant que tu partes. La fillette un large sourire sur son joli minois, a suivi Julien sans protester.

Chauguise a obligé l’homme à faire demi-tour puis, devant le planton interloqué, a commencé à fouiller les poches du Boukistanais.

- Tiens, tiens, s’étonne Chauguise en exhibant un petit sac en toile, il l’ouvre et en vide le contenu sur une table basse. Quelques diamants étincellent sous les néons.

- Mais on dirait bien les diams volés après le « casse » de la bijouterie « Grodiams » de la rue Chambon !

- Mais … Mais c’est pas à moi, ces pierres, j’vous jure ! balbutie le Boukistanais.

- Jure pas, tu blasphèmes, Ducon !

Les flics sont venus cueillir l’homme à l’aéroport malgré ses protestations, quelques tartines dissuasives l’ont vite calmé. Avec les pièces à conviction retrouvées sur lui, un séjour d’une vingtaine d’années à la santé, histoire de lui retirer toute envie d’emmener sa fille goûter aux coutumes de son pays.

Le lendemain Chauguise arrive dans son « casino » (c’est ainsi qu’il nomme son bureau), et là, bien en évidence, un énorme carton enrubanné. Il l’ouvre et dedans son vieux bada troué, un petit mot épinglé : « ça s’arrose patron »….

Par la porte restée entrebâillée, toute l’équipe entend : « demain à midi, tous dans mon casino, VERSTEHEN » ?



*Avant que André Malraux, le ministre de la culture sous Grand Charles 1er, n'ait eu l'idée de faire "nettoyer" Paris, tous les immeubles et monuments étaient noirs comme de l'anthracite ! Pollution due aux poêles à charbon notamment.

**L'hôtel Dieu, est un hôpital implanté sur l'île de la Cité.

*** J'ai travaillé à l'aéroport du Bourget pour une petite boîte qui révisait les moteurs d'avions, le midi nous allions manger à la cantine d'Air France... Vue panoramique sur les pistes ! Les détails sont authentiques.

lundi 1 juillet 2013

Tant-BourrinUn temps pourri

Le voyage dans le temps a été découvert en 1967.

Vos yeux s'écarquillent, je le vois, et vous imaginez déjà que je vous raconte une histoire à dormir debout, sortie tout droit des tréfonds de mon imagination.

Et pourtant, c'est la stricte vérité : la première machine à voyager dans le temps a été mise au point en juin 1967 par le Professeur Andrius Laikinumas, un physicien d'origine lituanienne, établi à Genève après avoir fui son pays et réussi à franchir le rideau de fer, recruté par le CERN au sein duquel il menait des recherches fondamentales sur l'antimatière, visant à améliorer les techniques de production et de stockage des noyaux d'antideutérium.

Ce ne sont toutefois pas ces travaux-là qui allaient directement le mener à son extraordinaire invention, mais plutôt ceux auxquels, en parallèle, il consacrait tous ses week-ends et ses congés. Car Andrius Laikinumas avait une marotte : il était fasciné par les trous de ver, ces concepts mathématiques basés sur une géométrie spatio-temporelle dynamique. Depuis les premières publications de John Wheeler en 1956 et les travaux de Stephen Hawking et Richard Coleman quelques années plus tard, l'idée que l'espace-temps pouvait être soumis à un effet tunnel excitait Andrius Laikinumas au plus haut point. Les trous de ver de Lorentz, franchissables dans les deux sens (contrairement à ceux de de Schwarzschild - infranchissables - ou ceux de Reissner-Nordstrøm - à sens unique), enflammaient tout particulièrement son imaginaire.

Le grand Einstein lui-même pensait que des connexions spacio-temporelles pouvaient créer des ponts entre différents endroits de l'univers, y compris en cheminant dans la dimension du temps, mais il estimait que de telles connexions ne pouvaient être maintenue bien longtemps du fait de l'instabilité des fluctuations quantiques : seule de la matière exotique, comme de l'antimatière, serait théoriquement à même de maintenir un trou de ver de Lorentz ouvert. Mais voilà, le problème de la production et du stockage de l'antimatière n'était pas résolu, Andrius Laikinumas était bien placé pour le savoir.

Alors, dès qu'il regagnait son pavillon après sa journée de travail, ce n'était que pour se replonger dans des recherches et des expérimentations à titre purement personnel. Il engloutissait un sandwich avant de s'enfermer dans une pièce aménagée en laboratoire. Andrius Laikinumas, inutile de le préciser, était un célibataire endurci que la bagatelle n'intéressait nullement. Son seul rêve : faire du temps une dimension similaire aux autres, que l'on peut parcourir en tout sens.

Nul ne sait comment il accomplit ce miracle. Il semblerait qu'il travaillait alors sur des processus membranaires catalysés par un alliage de bore, de silicium et de néodyme, mais on doit hélas en rester au stade des supputations. Toujours est-il qu'ayant résolu le problème de la production d'antimatière, celui de la création et du maintien en position ouverte de trous de ver temporels ne le mobilisa que quelques mois, tant il avait déjà tourné et retourné la question dans sa tête.

Vint ainsi bientôt le moment où il fallait tester concrètement son invention. Seulement voilà : Andrius Laikinumas craignait une chose par dessus tout, c'était le paradoxe temporel. Que se passerait-il si, allant dans le passé, ses actes l'altéraient et modifiaient par là-même le présent ? Vous avez tous lu ces histoires de science-fiction, où un voyageur temporel imprudent va, par exemple, tuer accidentellement son père et se condamner à disparaître. Eh bien là, il ne s'agissait plus de fiction : toute imprudence de sa part pouvait lui être vraiment funeste !

Bien sûr, il aurait pu commencer par envoyer une souris de laboratoire dans le passé, mais allez donc dicter sa conduite à un rongeur ! Inutile d'espérer qu'elle réemprunte le trou de ver pour regagner le présent ! Qui sait si ses faits et gestes dans le passé ne seraient pas de nature à bouleverser le monde actuel ?

Une autre solution aurait consister à se projeter dans l'avenir, mais cela terrifiait Andrius Laikinumas plus encore : quelle assurance pouvait-il avoir de ne pas se matérialiser dans un objet qui se trouverait là dans le futur, une cloison, un meuble... ou lui-même ? Sa structure moléculaire n'y résisterait pas ! Non, mieux valait viser le passé, et encore ! Ne pas aller au-delà d'un passé assez récent et bien connu de lui, afin d'éviter toute mauvaise surprise.

Le premier voyage temporel de toute l'histoire de l'humanité eut lieu le 22 juin 1967. Le professeur Andrius Laikinumas fit un saut de soixante heures dans le passé. Ce choix avait été dicté par la prudence : il se projetait à une heure de la journée durant laquelle il travaillait au CERN. Ainsi, son moi présent ne risquait pas croiser son moi passé, ce qui limitait les risques d’altération temporelle.

Le cœur battant, il fit son premier "saut".

Rien ne fut moins spectaculaire que cette grande première : son laboratoire personnel était toujours là, seuls quelques objets avait changé de place. La transformation la plus frappante était la luminosité : il était parti à 22 heures passées, il arrivait, un instant plus tard, à 10 heures du matin.

D'instinct, il s'efforça de respirer le plus faiblement possible : il lui semblait qu'en brûlant de l'oxygène du passé, il allait provoquer, au travers d'une chaîne de causalités incontrôlable, un cataclysme temporel. Mais rien ne semblait se produire : il était toujours là, son corps ne disparaissait pas, gommé par quelque paradoxe temporel. Il alla, avec prudence, consulter l'éphéméride près de l'entrée. Il indiquait la date du 19 juin.

Il avait réussi. Il était le premier voyageur temporel de l'histoire de l'humanité !

Andrius Laikinumas regagna vite le 22 juin sans trop traîner. Rien n'avait changé dans le présent qu'il avait brièvement quitté. Ses craintes s'étiolèrent quelque peu : le temps avait donc un certaine plasticité ! Les petites modifications du passé qu'impliquait le voyage temporel ne semblaient pas avoir de répercussion sur le présent ! Bien sûr, il fallait que celles-ci demeurent infimes : la prudence restait de mise !

Le professeur refit ainsi deux courts sauts dans le passé pour s'assurer de la robustesse de ses premières conclusions, puis décida de faire une excursion dans un passé plus ancien. Oh, il ne s'agissait pas d'aller se promener dans la Préhistoire ou au Moyen-Age, non : juste de remonter de quelques semaines en arrière, car Andrius Laikinumas ne se départait pas de son extrême prudence.

Il décida de revenir au 18 février 1967, un peu plus de quatre mois en arrière. Pourquoi cette date précisément ? Pour une raison fort simple : une collision entre deux véhicules avait eu lieu ce jour-là quasiment sous les fenêtres du pavillon, qui se trouvait à l'intersection de deux rues. Le professeur travaillait au CERN à cette date et il n'avait appris la chose que dans la soirée. L'occasion était donc belle de vérifier à la fois le bon fonctionnement de son appareil sur de plus longues portées et la relative plasticité du temps sur des chaînes temporelles de causalités plus longues.

Le saut fut parfait : en arrivant, il alla vérifier l'éphéméride, celui-ci indiquait bien la date du 18 février. Quatorze heures allaient bientôt sonner à l'horloge de son laboratoire : l'heure vers laquelle avait eu lieu l'accident. Il alla faire le guet à la fenêtre.

L'attente ne dura d'un quart d'heure : il vit soudain un voiture, une Panhard, rouler à vive allure en direction du lac, alors qu'une Aronde surgissait de la rue perpendiculaire. Un énorme fracas, et le silence de nouveau, bientôt entrecoupé de cris. De la fumée s'élevait des capots entremêlés. Un des conducteurs avait été blessé, il le savait déjà. Ce qu'il voyait était en tout point semblable au récit qu'en avait fait la gazette locale.

Il quitta son poste d'observation, ravi de la réussite de cette nouvelle expérience. Il allait pouvoir commencer à écrire une publication scientifique qui lui vaudrait à coup sûr le prix Nobel et la postérité.

Son estomac gargouilla. Dans l'excitation des préparatifs, il n'avait pas songé à s'alimenter depuis une douzaine d'heures. Bah, il mangerait dès son retour ! Mais il se rappela qu'il avait omis de s'approvisionner, détaché des contingences matérielles qu'il était, et que les magasins seraient tous clos à son retour dans le présent.

Un souvenir lui traversa l'esprit, comme un flash. La tranche de jambon ! Oui, c'était bien le soir où il avait appris l'accident de la bouche du voisin, quatre mois auparavant, qu'il avait eu la surprise, au moment du repas (si l'on pouvait appeler repas un sandwich avalé dans la laboratoire), de ne pas retrouver dans son réfrigérateur la tranche de jambon qu'il était convaincu de posséder encore. Il se souvenait même qu'il avait dû se contenter de quelques biscottes en guise de souper !

Il alla, le cœur battant, ouvrir le réfrigérateur. Il contenait bien une tranche de jambon.

Son esprit se mis à tourner très vite. Serait-ce donc lui - enfin, disons le lui du présent - qui lui avait dérobé cette tranche quatre mois plus tôt ? Il était donc écrit qu'il viendrait du futur se dépouiller d'un peu de nourriture ?

Après une longue réflexion, il conclut qu'il valait mieux prendre la tranche de jambon : s'il ne la prenait pas, il provoquerait une altération du passé plus importante que toutes celles, infimes, qu'il avait pu générer jusqu'à présent. Mais il se sentait saisi d'un vertige métaphysique : il ne prenait cette tranche que parce qu'il se souvenait parfaitement de sa disparition et qu'il fallait donc qu'elle se volatilise pour ne pas altérer le passé ; autant dire qu'une boucle temporelle s'était formée dont on ne pouvait démêler l’écheveau et dire où se situait le commencement.

Il engloutit la tranche de jambon avec un morceau de pain en se disant que les paradoxes temporels avaient quand même leur vertu : il se sentait nettement mieux avec l'estomac rempli ! Et puis, cette tranche de jambon disparue ne l'avait pas perturbé plus que ça, quatre mois plus tôt. Et comme il était écrit qu'elle devait absolument disparaître pour que son présent demeure parfaitement inchangé, alors...

Il emprunta le trou de ver en sens inverse, pour revenir dans le présent..

Dès son retour, Andrius Laikinumas se sentit mal. Son front se perla de sueur, il se mit à trembler de tout son être. Il se mit peu à peu à flageoler, avant de s'effondrer sur le sol, incrédule. Non, ce n'était pas possible ! Pas aussi bêtement !

On ne découvrit son cadavre que trois jours plus tard, lorsque ses collègues du CERN s'étonnèrent de son absence.

Andrius Laikinumas n'avait oublié qu'une chose : la tranche de jambon n'était pas originaire du même référentiel temporel que l'origine du trou de ver. En lui faisant emprunter, à l'intérieur de l'estomac, le tunnel vers le présent, elle avait été soumise à un vieillissement accéléré de quatre mois, sécrétant une quantité invraisemblables de neurotoxines botuliques dans l'organisme du professeur. Un bout de viande avariée avait enrayé la marche triomphale de la science.

Comme Andrius Laikinumas n'avait pas de famille, son pavillon fut récupéré par l’État, et sa machine finit à la ferraille, car personne n'avait imaginé que cet assemblage hétéroclite puisse être une formidable invention.

Voilà. Maintenant, vous savez vous aussi que le voyage dans le temps a été découvert en 1967.

Mais vous savez également aussi que le voyage dans le temps a été perdu en 1967. Et seule une machine à voyager dans le temps permettrait d'aller questionner Andrius Laikinumas avant sa mort, pour en retrouver les principes.