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vendredi 28 juin 2019

FrançoisePourquoi écrire des livres ?

On ne vit pas de sa plume... Cette expression, reprise chaque fois qu'on parle de la condition des auteurs reflète la réalité: 98% des personnes qui ont publié un livre n'en vivent pas. Les médias ne parlent que des best-sellers, mais les milliers d'autres livres publiés sont considérés comme de bonnes ventes dès qu'ils dépassent 1500 ex vendus. Ce qui est loin de représenter un pactole.



Un livre à 14,22 HT, soit 15 euros en librairie rapporte entre 1,13 euros et 1,42 euros à l'auteur. Sur lesquels il doit acquitter une TVA de 10% alors que la TVA sur les livres est de 5,5%... plus les cotisations sécurité sociale, vieillesse, CSG, CRDS, etc, soit plus de 18% à déduire des droits d'auteur, donc dans le meilleur des cas 1,16 euros par exemplaire d'un roman que l'auteur aura mis parfois un an à écrire, et qu'il ne touchera qu'un an plus tard. Autrement dit: écriture en 2017, publication en 2018, calcul des droits fin 2018, paiement entre avril et septembre 2019 suivant les éditeurs. Dans l'hypothèse d'une vente très convenable de 1500 exemplaires: 1740 euros pour deux ans et demi de vie d'auteur, soit 58 euros par mois. 😞



Heureusement, reste la publication en poche, qui multiplie souvent les ventes par cinq ou dix. Pour un poche à 6,64 HT, l'auteur touchera non pas 66 centimes, mais 33 centimes (moins les cotisations sociales) car l'éditeur initial à droit à 50% des sommes versées par l'éditeur poche.



Le 23 avril, jour de la St Georges, a eu lieu la Journée internationale du Livre et du Droit d'auteur, importante en ces temps numériques où l’habitude des téléchargements gratuits fait qu'un livre semble toujours cher, même à des personnes qui déboursent sans sourciller la même somme pour un sandwich et un demi...

"On ne vit pas de sa plume" est donc bien une réalité mais, plus grave, nie le fait qu'écrire n'est pas qu'une passion mais aussi un métier qui demande des heures et des heures de travail, de réflexion, de correction. Imagine-t-on dire à un enseignant ou un boulanger passionné par ses élèves ou ses pains: "On ne vit pas de l'enseignement ou de la boulangerie"? Pourquoi ce qui est culturel- car le même phénomène se retrouve pour les compositeurs, les peintres, les dessinateurs de BD- est-il traité comme un aimable passe-temps que les artistes ont bien de la chance de pratiquer?



Parce que la culture est considérée comme un luxe alors qu'elle est indispensable: si dans la préhistoire on a dessiné sur les parois des grottes sans espoir d'avoir un public ni celui de vendre ses œuvres, c'est bien parce que l'art est vital. Il est aussi le meilleur rempart contre la violence, et c'est pourquoi existent de multiples initiatives d'ateliers artistiques pour aider à réparer des vies brisées par la violence. Elle est indispensable à la santé: la musique, la lecture, le théâtre aident à retarder les effets de la maladie d'Alzheimer.



On me dira peut-être: "Si on ne vit pas de sa plume, pourquoi continues-tu à écrire?" Parce que j'ai exercé un métier- le journalisme- qui m'a passionnée et permis de vivre, justement. Mais force est de constater que si en 42 ans de journalisme j'ai écrit des centaines d'articles sur les sujets les plus divers (écologie, juridique, société, sexualité, politique, culture) il est rarissime qu'on me parle d'un de mes anciens articles, alors que je reçois encore dix ans ou vingt ans après leur publication des lettres de lectrices ou lecteurs qui me disent combien un de mes livres a compté pour elles/eux.



C'est sans doute pour ce goût d'éternité qu'on a envie d'écrire des livres.

samedi 22 juin 2019

BlutchLe triomphe de la vertu imbécile.

L'appel du 18 juin de Blutch

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mardi 18 juin 2019

FrançoiseEnfin un vote utile, voire indispensable.

Vous avez détesté la privatisation des autoroutes et les augmentations des prix qui s'en sont ensuivies (juste au moment où les autoroutes que nous avions financées allaient devenir gratuites)? Refusez par référendum la privatisation de ADP Aéroports de Paris qui aura les mêmes conséquences nocives. Brader les richesses de notre pays, c'est suicidaire pour nous, pour les citoyens mais aussi pour l'économie et l'écologie.

Je me souviens d'une France où les trains arrivaient à l'heure et étaient confortables, où une lettre à tarif unique mettait 1 jour pour arriver à destination, où les agents EDF se levaient dans la nuit pour dépanner des habitants privés d'électricité en cas d'intempéries, où des hôpitaux publics qui tournaient à flux non tendus fournissaient le meilleur service de santé du monde, où l'école de la République permettait à chacun.e d'accéder à l'éducation et à la culture à la campagne comme à la ville, etc.

Pour brader les services publics, la tactique est toujours la même: réduire leurs moyens et leurs effectifs pour rendre leur fonctionnement impossible. Le désorganiser par des "réformes" permanentes. En conclure que le service public ne marche plus. Le brader au privé.

Privatiser Aéroports de Paris relève de la même politique ultra libérale, mais là, nous, citoyens, pouvons l'empêcher par référendum. Et ouvrir la voie à d'autres référendums pour décider de l'avenir que nous souhaitons. D'où l'importance extrême de voter: il faut 4,7 millions de votants pour rejeter ce projet de privatisation, c'est un électeur sur 10.

Voici l’adresse du lien pour voter:

https://www.referendum.interieur.gouv.fr/soutien/etape-1?fbclid=IwAR2EJEEhUJhu1NwssU0KfoxPJ22LOfYPn2SNl-dEnWBVnq57ctVeaPfK3pA

Attention, il y a deux pièges:

1) en page 1 apparaît le TITRE de la loi soutenant la privatisation. NE SURTOUT PAS COCHER, cocher sur "suivant" et trouver en page 2 le SOUTIEN AU CARACTÈRE NATIONAL DE ADP.

2) au moment où j'ai indiqué mon lieu de naissance (GABON), la suite s'est grisée et il m'a été indiqué que je n'étais pas inscrite sur les listes électorales de Meudon... alors que j'ai voté aux élections européennes tout récemment, avec une carte toute neuve. Du coup, j'ai appelé la mairie pour leur signaler le bug et que je suis française et électrice, bien que née au Gabon. On m'a répondu qu'il y avait beaucoup de bugs en raison d'une surcharge du site. C'est une bonne nouvelle, preuve que le référendum intéresse les gens, mais une mauvaise: il ne faut surtout pas que ces bugs répétés découragent de voter. Recommencer tous les trois jours, jusqu'à ce que ça marche, on a qq mois pour ça!

Dernière minute: ça bloquait parce qu’il y avait une faute d’orthographe à mon nom sur ma carte électorale. J’ai écrit mon nom avec la faute sur le formulaire de vote, et ça a marché. Comme quoi, faut pas de décourager.

Et une petite vidéo de “Osons causer”, toujours excellente:

https://www.youtube.com/watch?v=hJdPAuPgf2w&feature=share