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dimanche 30 mai 2010

Saoul-FifreCouscous zarbi, comme la Badi

Marrant de vous avoir donné la recette des migas et jamais celle du couscous ?

Je me souviens : je travaillais dans le téléphone à l'époque, ou plus exactement pour une petite boite qui se faisait exploiter par les encore PTT (Petits Travaux Tranquilles). Ben oui, la privatisation est un concept déjà ancien. En 76, un fonctionnaire coûtait déjà passablement cher, alors le vrai travail productif était sous-traité à un "privé", externalisé, délocalisé, appelez ça comme vous voulez mais le principe est le même. Aux PTT les relations avec les clients, les contrôles, les soumissions de marchés (abonnés, dépannage, tirage de lignes aériennes, souterraines...). Le système est basé sur les "enveloppes" ; emportera le marché celui qui fera l'offre la mieux disante ou, le plus souvent, la moins élevée. Classiquement, l'année suivante, fort de sa réputation et de la qualité du travail fourni, l'entreprise privée qui a eu le marché sur le secteur essaye de proposer cette fois-ci un prix un peu plus élevé. Et hop, c'est un concurrent nouveau qui débarque, qui casse les prix, travaille souvent à la limite de la perte en mettant ses ouvriers sous pression. La première boite fait faillite, et la deuxième rembauche en principe les ouvriers licenciés économiques de la première boite, qui connaissent bien leur secteur. J'ai été licencié 3 fois avec ce système. Bonjour la sécurité de l'emploi ! Évidemment, les syndicats étaient contre ce choix décidé au plus haut niveau des administrations pour des raisons strictement économiques. Les quelques ouvriers fonctionnaires PTT, EDF ou SNCF s'occupant de chantiers résiduels, regardent les privés d'un œil noir et les détestent, disons le mot. Nous étions des briseurs de grève, nous baclions notre boulot (ce qui était faux, vu les contrôles très sévères où leurs tendances sadiques donnaient leur pleine mesure), nous empêchions les postes supplémentaires que les syndicats réclamaient à grands cris. Nous, de notre côté, ricanions peu charitablement de leur rythme de travail ridicule (4 fois inférieur à nos stakhanovistes résultats) et du célèbre glandeur restant au pied de l'échelle "pour la sécurité" tandis que son collègue y montait.

Ceci représentant la relation de base, certains rapports humains préférentiels pouvaient interférer. Un de mes homologues de chez France Télécom, me voyant quillé en haut de mon échelle 3 brins, en plein virage dans une rue très passante en automobilistes pressés, le pied de l'échelle sur la chaussée car le trottoir était inexistant à ce endroit, a installé pour me protéger, son véhicule de service, ses warnings et son panneau "Travaux" réglementaire. Sympa car le patron ne nous fournissait bien entendu aucun matériel de sécurité et de toute façon, nous étions tellement sous pression qu'aller chercher la voiture à 100 mètres était inenvisageable en termes de temps perdu. Un autre "camarade du service public", me voyant englué dans une "façade" d'au moins 50 mètres, déplia son échelle et se mit à planter ses cavaliers à mes côtés. La solidarité ouvrière existe et peut ensoleiller une journée pluvieuse.

Mais à propos de soleil, j'étais parti il me semble pour vous parler de couscous. Oui, j'avais donc les clefs des centraux téléphoniques et communiquer ne me coutait pas cher. Je téléphonais durant des heures à mes potes et à ma moman en particulier pour lui extorquer ses recettes savoureuses. Si je suis plutôt du genre à innover en cuisine, je pense que mon couscous ressemble beaucoup à celui de ma mère. C'est trop important pour que je me laisse aller à faire le malin, il s'agit quand même du plat national d'Afrique du Nord, à ne pas confondre avec le Maghreb de canard.

Bon écartons d'emblée les hérésies tunisiennes (pour chochottes) ou les variations marocaines touristiques (pour fillettes only). On vient d'Algérie, comme Chimène, et par tous les couscoussiers, on y revient. On oubliera cependant d'utiliser du beurre rance. Ce serait certes un retour aux fondamentaux, mais la mise en œuvre, en nos heures javellisées, en serait complexe. Point de raisins secs, non plus, de pruneaux, encore moins de tomates, pas de lait. Des légumes, de la viande, de l'huile d'olive, du ras-el-hanout et de la harissa. Et c'est tout ! Allez, un peu de sel, vaï.

Pas n'importe quels légumes, hein ? Hier soir, cerise sur le mokhrout, un des invités avait des allergies. Mais pas qu'une, plein, et des spéciales. Un cas d'école : ses parents sont maraichers dans le coin et son terrain de jeux étant gosse, c'était les serres, j'imagine ? Les serres de légumes et leurs 40 traitements chimiques annuels. Pour peu que le gosse ait eu la détestable habitude de se sucer le pouce ou de se ronger les ongles, il ne doit pas falloir chercher ailleurs l'origine de ses maux. Je lui ai donc concocté un couscous spécial "traumatisé du progrès agronomique" avec de la courgette, de l'aubergine et du poivron. Tous les autres léguminacées l'auraient envoyé aux urgences et l'ambiance de notre petite fête en eut été dépréciée. Ouf il a conservé sa tronche de cachet d'aspirine du début à la fin du repas et nous avons échappé aux pustules explosant dans des tons verts et bleus qui auraient juré avec les couleurs chaudes de notre intérieur.

Nous autres avons eu droit à la panoplie complète et riche des légumes autorisés par ma mère pour la confection du couscous. Aaaargh, non, mon fournisseur n'avait pas le céleri-branche, alors ça, c'était la cata catastrophique, si vous me permettez cette redondance. Je considère le céleri-branche comme un des légumes incontournable ! Et ben j'ai été obligé, l'âme aux portes de la mort, de m'en passer. Dure épreuve que je ne souhaite à aucun bédouin, ni à sa fille.

Mais je m'aperçois que si je ne commence pas par le début, vous n'allez rien comprendre. Oui, on commence pas faire revenir la viande, c'est logique vu que c'est ce qui met le plus de temps à cuire. On va prendre l'exemple basique du couscous-mouton (coscos-moto en version originale). Si vous êtes riche, vous prenez un gigot ou une épaule ou les deux. Ma mère mettait des hauts-de-côtes et du collier. C'était divin. Enfin bon, j'arrête, je me fais du mal. Vous désossez sommairement (vous n'êtes pas professionnel et moi non plus) votre gigot et vous mettez les os à bouillir dans un fond d'eau (non, pas dans un fondouk). La viande récupérée, vous la découpez en "parts", selon combien vous êtes et vous les faites revenir à l'huile d'olive dans un faitout en tôle, à feu vif : faut qu'elle soit saisie, voire qu'elle "attrape" un peu. Certaines viandes rejettent de l'eau. Videz cette eau jusqu'à ce que la viande soit sèche, grillée et qu'elle attrape au fond du récipient (pour que le message s'imprime bien dans les mémoires, n'hésitez pas à vous répéter).

Vous aurez bien sûr préparé auparavant tous les légumes, lavé, épluché, découpé en lanières (choux, poivrons...) ou en morceaux les légumes, selon les disponibilités. Si vous les mettez tous ce sera meilleur, bien sûr.

Les indispensables sont les légumes "avec un goût prononcé" : les navets, le céleri-branche, les cœurs d'artichauts "maison" (le coup de main est assez simple à attraper, ne faites pas l'idiotie ignominieuse d'acheter de fades cœurs d'artichauts en boite), les poivrons, les aubergines...

On y ajoute des plus classiques comme les carottes, le chou, les courgettes et bien sûr aulx et oignons...

Donc vous avez fait revenir dans votre faitout espagnol (une tôle peu épaisse qui transmet très bien la chaleur) ou dans votre wok, ça marche très bien aussi, vos morceaux de viande, à feu vif. La viande a attrapé. Vous enlevez la viande, que vous videz là où les os sont en train de bouillir. Ce deuxième récipient est en principe le couscoussier et doit pouvoir contenir l'ensemble du bouillon à la fin. Mais il peut être une grosse cocotte.

Vous allez maintenant faire revenir tous vos légumes, espèce par espèce, dans le faitout/wok qui a servi à faire revenir la viande. Entre chaque espèce, versez un peu d'huile d'olive et faites revenir à feu vif, très vif. Le nez est important : le légume doit exprimer sa personnalité sans que ça sente le charbon. Au fur et à mesure, on verse chaque légume dans le "pot commun", qui est sur un autre feu à côté, où ils continuent à cuire avec la viande, et le ras-el-.hanout, et la harissa, selon goûts.

Il y a un ordre (les légumes les plus longs à cuire en premier) mais je ne me souviens jamais lequel. Je crois que les carottes et les navets, pleins de fibres, sont assez "durs à cuire", surtout s'ils n'ont pas été découpés dans le sens de la longueur ! Le chou doit être bien cuit aussi, pour des histoires de digestion. Il y aura peut-être des spécialistes dans les commentaires, qui pourront préciser ce point de doctrine ?

Voilà. Il faut bien 1 heure ou 1 heure et 1/2 de cuisson, à feu doux, voire plus. À surveiller. Il y a belle lurette que je ne fais plus la graine au couscoussier, au dessus du bouillon. Les graines modernes sont toutes pré-cuites, même si ce n'est pas marqué sur la boite et deviennent toutes molles, cuites à la vapeur. Non, je suis passé à la cuisine du 3ième millénaire : je fais gonfler ma graine avec un peu d'eau froide, il en faut très peu (2 verres de cantine pour 1 kg). J'attends que ça gonfle, ça se prend en masse, je l'émiette et je la mets dans un plat en terre qui va au micro-ondes et je fais cuire 20 minutes, faut qu'elle soit très chaude.

Hier soir (c'est pour ça que j'ai reculé mon jour de billet) nous étions 27 attablés et j'ai utilisé pour la première fois le faitout espagnol de 60 centimètres de diamètre que nous avions acheté à Port-Bou en nous doutant bien que nous en aurions un jour l'usage. Je dois reconnaitre que l'arrivée sur la table d'une telle gamelle a le chic pour instiller dans les esprits l'idée qu'il ne sera pas nécessaire de se battre pour assurer sa subsistance. Le plus inquiet des convives se sent aussi sec libéré de toute angoisse abstinentielle.

La faim n'est rien, mais la soif ? Les mille et une pierres amenés par l'ami Philippe, en bio absolue, culture et vinification, se sont laissés siroter sans se débattre.

Le phénoménal calva de tonneau (1997) de notre rare et regretté Lorent a eu bien plus qu'un succès d'estime, dans le service de verres à liqueur à nous légué par la hoirie S... grâce au codicille proposé par Françoise .

Certains invités en auraient-ils abusé ? Toujours est-il que seulement quelques minutes après leur départ, ils retoquent à notre porte et nous demandent un café, celui-ci afin de rédiger dans le calme et la convivialité un Constat Amiable d'Accident, le pare-choc de l'un ayant embouti la portière de l'autre, qui, de l'avis unanime des témoins, ne lui avait strictement rien fait.

Et cette violence gratuite, sous nos fenêtres. Les médias n'évoquent donc pas sans de bonnes raisons les méfaits dus à la consommation excessive d'alcool ?

mercredi 26 mai 2010

AndiamoLes chronocorolles

Linda mit sa main en visière, afin de masquer l’énorme soleil orange déjà haut sur l’horizon, le disque bleuté de Gératran disparaissait derrière les collines ocres et mauves de la chaîne des Morages.

Elle ne s’était pas trompée : un nuage orangé fait de cette fine poussière, présente sur Héliobulis, cette lointaine planète de la nébuleuse d’Andromède, barrait l’horizon.

Elle porta les jumelles prismatiques à ses yeux : c’étaient bien les hordes de Gummorh, qui bientôt allaient déferler sur ce havre de paix que Julien et elle avaient bâti.

Ainsi il avait perdu la bataille ! Les barbares étaient trop loin, Linda ne voyait pas ce que Gummorh tenait au bout de sa lance, mais elle savait ce que c’était… Sanglant trophée.

Lentement, elle laissa retomber les jumelles sur sa poitrine, une larme roula sur sa joue.

Quelques années plus tôt, ils avaient débarqué sur cette planète, ils étaient des pionniers, tels des Christobal Colombo. Une poignée d’aventuriers, Julien et elle, étaient tombés amoureux au cours du long voyage, cette planète leur avait plu, très peu peuplée, des espaces infinis, le paradis en regard des vingt-six milliards d’humains qui peuplaient la Terre !

Elle tourna son regard en direction du grand char à voiles. Voiles était un terme impropre, puisque c’étaient des ailes verticales orientables en carbone kevlar, dont il était muni.

Elle aimait parcourir durant de longues heures ces vastes étendues rougeâtres, fonds de mers en grande partie asséchées, sur lesquelles son engin poussé par les vents atteignait des vitesses vertigineuses.

- Tu finiras par te tuer ! ne cessait de lui répéter Julien

Elle lui répondait par un grand sourire désarmant.

Que s’était-il passé ? Les autochtones s’étaient montrés accueillants au début, tolérant bien les Terriens. Puis une maladie, un virus jusqu’alors inconnu avaient décimé une grande partie de la population.

Des rumeurs avaient couru, les « Terriens » voulaient les exterminer afin de prendre possession de leur planète !

Les raids contre les colons s’étaient multipliés, Julien et le reste des hommes avaient alors livré bataille.

Linda comprit que malgré la supériorité des armes, le nombre était venu à bout des hommes de la Terre.

Linda tourna les talons. En passant devant la fontaine, elle caressa le jet d’eau qui s’élevait au dessus des plantes aquatiques, fort semblables à nos nénuphars. Un oiseau papillon butinait l’une des fleurs. Sa trompe pourpre se gonflait au rythme des aspirations. Son corps, couvert de plumes comme celui des oiseaux, ses ailes, celles d’un papillon, mélange de bleu et de jaune.

En pénétrant dans la pièce à vivre, elle se dirigea vers un petit meuble en bois du pays que « son » Julien lui avait fabriqué pour Noël ! Un bien joli cadeau, s’était-elle esclaffée !

Délicatement, elle fait glisser le tiroir supérieur, en tire une paire de ciseaux d’argent, souvenir de petite fille… Un cadeau de sa grand-mère. Une autre larme roule sur sa joue.

Elle est revenue dans le patio, la fontaine émet son doux murmure. Au bord du bassin, pousse une étrange plante, c’est une chronocorolle, aux fleurs possédant un étrange pouvoir…

Linda choisit la plus belle, ses longs pétales pourpres et mauves, changent constamment de tons, tantôt foncés, tantôt très clairs… Pratiquement translucides.

D’un coup bien assuré, les petits ciseaux ont tranché la tige au ras de la branche qui la supportait, la sève bleue a taché la main de Linda, elle sait par expérience qu’il lui faudra plusieurs jours avant que celle-ci disparaisse, mais qu’importe !

La fleur tenue verticalement, Linda de sa main libre a porté les jumelles à ses yeux. L’horizon est à nouveau clair, les hordes ont disparues, aspirées par la spirale du temps.

Le temps a reculé, ça n’est que passager, cela durera l’espace de vie de la fleur coupée. Quand elle sera fanée, tout reprendra sa place, le nuage, les hordes de Gummorh…

Il lui faudra alors couper à nouveau une chronocorolle, l’arbuste est jeune, la nouvelle fleur qui se prépare derrière celle que Linda a cueillie, sera bien menue, elle retardera l’échéance d’une journée tout au plus… Tout au plus.


(ch'tiot crobard Andiamo )

dimanche 23 mai 2010

Tant-BourrinCasanière, la chanson française ?

Il y a bien longtemps que je ne me suis livré à une de mes activités pourtant favorites : chercher la réponse à une question à la con.

Les plus anciens lecteurs de ce blog se souvienne qu'en d'autres temps, je m'étais demandé si tous les présidents de la République décédés avaient leur nom sur une plaque de rue à Paris.

Puis une autre question m'avait traversé l'esprit : jusqu'à combien peut-on compter avec des titres de chansons ?

Et voilà qu'aujourd'hui j'ai envie de lever une autre interrogation essentielle, elle aussi en lien avec les titres de chansons : parmi la liste des 192 États membres de l'Organisation des Nations unies plus le Vatican, dans combien peut-on voyager au travers de titres de chansons francophones ? Attention : le pays doit figurer dans le titre d'une chanson et pas simplement dans les paroles. On peut toutefois s'autoriser quelques approximations très répandues dans l'imaginaire collectif, du genre assimiler l'Angleterre au Royaume-Uni ou la Hollande aux Pays-Bas.

Bon, voilà, la question est posée. Alors, combien de pays ? Dix ? Vingt ? Trente ?

J'ai fait mon petit recensement, suivez le guide !

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jeudi 20 mai 2010

Saoul-FifreLycéen hin hin

Il y en a qui poursuivent leurs études. Les miennes n'ont jamais réussi à me rattraper.

Maman m'a rendu visite récemment et est arrivée avec plein de papiers, mon dossier scolaire, entre autres. Il ne faut absolument pas que ces bulletins tombent sous les yeux de mes enfants, au risque de perdre définitivement les bribes d'autorité que je conservais tant bien que mal jusqu'à lors, malgré les bourrasques de leurs velléités d'indépendance.

Tout est soigneusement rangé, chaque année dans son enveloppe, avec cette rigueur maternelle dans l'organisation, qui n'a pas su devenir filiale.

J'arrive de ma classe unique de l'école primaire de Monplouc, dirigée de main de maitre par notre "Monsieur". Mes petits camarades et moi sommes au top. Pour ce qui est de lire écrire compter dessiner, nous débarquons en sixième auréolés d'appréciations flatteuses et d'une moyenne générale sur l'année tournant autour de 19/20. Les portes du savoir nous sont grandes ouvertes.

Mais le Monsieur ne se remplace pas aussi facilement dans un cœur. Tous ces professeurs différents, ces spécialistes, m'embrouillent la tête. Mai 68 n'est pas encore passé par là, la sévérité, que j'acceptais sans aucun problème exercée par un Maitre que j'admirais, me pèse et je me rebelle ou m'isole. Comme j'ai ce qu'on appelait des "facilités", j'arrive à faire illusion, mais je glisse insensiblement vers un état de cancre avéré que j'assumerai avec constance jusqu'au Baccalauréat.

Les deux premiers trimestres de sixième me voient conserver mon Tableau d'Honneur, mais les profs se défoulent contre moi en rédigeant leurs appréciations. Je trouve le prof de Français un peu raide : Je suis 1er en récitation avec 19, 1er en rédaction avec 15, 4ième en orthographe avec 16 et voilà ce qu'il me met dans les dents :

Les autres avis sont également mitigés. Le chef d'établissement tire la synthèse officielle de mon cas de réprouvé : Résultats trop moyens ne correspondant pas à ce qu'on doit attendre d'un élève intelligent.

Une prof d'Espagnol m'assène un proverbe de son cru : On ne peut à la fois s'amuser et travailler. Mes notes semblent pourtant prouver le contraire. Non décidément, ces profs sont irrécupérables. Je leur donne 3/20 pour la peine qu'ils ont prise à corriger mes devoirs, mais quelle absence de sens pédagogique par rapport à mes deux derniers maitres d'école !

La 5ième se passe de même et de commentaires. Papa meurt, je rentre en 4ième et là c'est la plongée. Je suis tellement dans les vappes que lorsque l'avis de mon redoublement arrive, son évidence est tellement claire aux yeux de mes potes qu'ils sont tout surpris de me voir chialer. Une prof se signale quand même par son sens psychologique aigu et sa connaissance profonde de mon dossier :

Je redouble donc ma 4ième à Bordeaux où je retrouve pour peu de temps mon Tableau d'Honneur. La 3ième est catastrophique. Mes profs se tapent un brain storming pour savoir ce qu'ils vont bien pouvoir faire de moi. Fils de paysan, ils verraient bien pour moi une activité en pleine nature. Mon prof d'Espagnol, que j'aime bien, est chargé de me vendre le projet d'un lycée professionnel pour bûcheron. Pas contrariant, je ne suis pas contre, mais ma mère, qui veille jalousement sur mes intérêts, ne l'entend pas de cette oreille et pousse une gueulante contre cette entreprise délibérée de destruction d'un avenir radieux, celui de la chair de sa chair, mézigo. Elle se souvient des paroles merveilleuses à mon sujet, prononcées par mon ancienne directrice qui lui résumait les brillants résultats à une batterie de tests que des psychocrates m'avaient fait passer. Ces compliments coulaient encore dans ses oreilles comme un miel doux et frais et elle ne laisserait pas le génie de son fils chéri se dessécher dans une activité subalterne manuelle.

Ainsi dûment boosté par la reum, j'obtins mon BEPC, passai en seconde et devins un professionnel de l'effort minimum pour un rendement juste suffisant pour me hisser en classe supérieure chaque année. Certains de mes enseignants trouveront de belles formules pour qualifier cette attitude de fildeferiste :

Je n'ai jamais été scolaire. Je ne supportais pas leur obsession pathologique de vouloir me remplir la tête avec des connaissances inutiles ou à tout le moins que je ne leur avais jamais demandé, que je sache. Je freinais des quatre fers pour tout ce qu'ils essayaient de me faire ingurgiter de force, mais l'extraordinaire de la chose, c'est que cela n'a entamé en rien ma soif fiévreuse et naturelle d'apprendre. Je faisais mes humanités parallèles. Avide de culture, j'écumais les bibliothèques, les musées, les conférences, les expositions. Je lisais en diagonale "le" livre exigé par la prof mais avec une attention passionnée les autres classiques délaissés par une enseignante se croyant moderne ou révolutionnaire. Je lisais des romans, mais aussi des essais, des récits, des traités philosophiques, des biographies, des livres techniques, avec peut-être une petite préférence pour les dictionnaires et les encyclopédies. Je me concoctais mon propre programme, fuyant "celui de tout le monde". Les appréciations des profs de sport, non pardon, d'éducation physique, étaient particulièrement agressives à mon égard, mais le WE, nous faisions avec mes amis des centaines de kilomètres à vélo, de la natation, de la lutte, des randonnées à pied, du tir à l'arc, du lancer de couteau, du bowling, du canoë-kayak.... mais je redevenais l'éternel "nul en sport" dès que rentré dans l'enceinte du lycée.

Bon, pour faire plaisir à Maman, j'ai eu mon bac, avec cependant une bonne dose de baraka, et de justesse, comme de juste, mais bien conscient de ne pas vraiment le mériter, je n'ai jamais demandé la communication officielle de ce petit bout de papier convoité parait-il par certains.

Ni mes employeurs ni aucun organisme n'a d'ailleurs jamais exigé que je leur prouve mon appartenance à cette grande confraternité des bacheliers.

Il y a quand même un peu de justice en ce bas-monde.

dimanche 16 mai 2010

AndiamoC'est un beau bébé !


Un p'tit beurré touillou
Un p'tit beurré touillou... (air connu)



Blogbo à cinq berges ! Moi aussi, alors Champomy !

vendredi 14 mai 2010

AndiamoOnc' Archibald

Curieusement, Saoul-Fifre vient de publier un émouvant billet rendant hommage à son frère disparu.

J'avais préparé ce billet il y a un petit moment. Chez Blogbo, nous avons le boyau de la rigolade en ribouldingue en ce moment. Alors je persiste et signe dans la même veine.


Telle une femme de petite vertu,
Elle arpentait le trottoir du
Cimetière,
Aguichant les hommes en troussant
Un peu plus haut qu’il n’est décent
Son suaire.


Tout d’abord, pour illustrer la jolie chanson de l’ami Georges, un ch’tiot crobard…



Debout, moitié nu, face au vent du nord qui frappe les falaises du cap Fréhel. Seuls des lambeaux de son suaire claquent au vent. Son large chapeau frémit sous l’assaut des rafales, le sifflement de la bise que fend la faux brandie face à la tempête, apporte une note guillerette à l'ambiance...

De sa face décharnée, entre ses dents jaunies, il lance cette phrase :

BRO GOZ MA ZADOU…*

Telle est l’image que l’on se fait de L’ANKOU, le symbole de la mort pour les Bretons. Qui entend le grincement de sa charrette, le soir sur la lande, est sûr de sa mort prochaine !

*BRO GOZ MA ZADOU : vieux pays de mes ancêtres.

Il est vrai qu’on lui a toujours collé « une sale gueule » ! Elle doit faire peur, cela nous aide peut-être à mieux apprécier la vie… Va savoir ?


Moi-même lorsque je la dessine, j’aime assez la rendre effrayante…



Elle a pris aujourd’hui un tout autre visage, elle met les bouchées doubles, même triples. Autrefois, elle prenait son temps, elle se préparait, venait cueillir les hommes un par un, même si elle était avide, d’ailleurs elle l’a toujours été.

Il faut dire qu’on lui a prêté main forte, elle n’a pas eu à se décarcasser (si j’ose dire !) pour trouver sa pitance, on lui en a fourni des âmes bien jeunes et vigoureuses…



Insatiable, toujours plus… Comme les hommes ! Encore et encore, on la gave comme une oie, toujours plus fort.

Regarde ma trouvaille : 450 000 d’un coup ! Qui dit mieux ?

Elle n’est pas belle avec son p’tit champignon anATOMIQUE ? Hiroshima mon désamour !



Et si elle n’était pas comme ça ? Imagine un instant, un instant seulement, qu’elle soit belle la garce. Bandante comme autrefois les actrices de mes films en Technicolor, les Jane Russel, Ava Gardner et autres Marylin…

Eh bien, je me dis que si elle n’a pas la sale gueule que je lui prête, j’aurai (on peut toujours rêver) la bonne surprise de la voir comme ceci, et là ça fait nettement moins peur !

- Pose ta serpette, Pèpette, je vais regarder dans le fond de tes yeux, histoire de voir s’il te reste un peu de tendresse !

Tu te rends compte : au bout du tunnel lumineux, dans le contre-jour, au travers du linceul transparent, tu devines les formes de la camarde… Câline, aimante, mais fais gaffe c’est une (a)mante religieuse ! Elle te bouffera, te digérera après l’amour.

Quelle belle mort ! Mourir comme Félix Faure, sous la bouche de la « pompe funèbre »…



Sourions un peu : le tiercé gagnant…

La mort.
L’ankou.
La camarde.

(ch'tiots crobards Andiamo)



J’ai déniché pour vous un vieux bulletin scolaire lui ayant appartenu… Mais oui !

NOM : LA CAMARDE

DATE DE NAISSANCE : inconnue.

ADRESSE : SDF.

Evaluation des capacités :

- Première guerre mondiale : 10 000 000 morts.

- Seconde guerre mondiale : 40 000 000 morts.

- Hiroshima : 450 000 morts. (en une seule passe)

- Grippe Espagnole : 20 000 000 morts.

- S.I.D.A. : 25 000 000 morts.

- Famine : (non communiqué)



OBSERVATIONS : Bien, mais peut mieux faire.

mardi 11 mai 2010

Tant-BourrinLa rubrique à beeks

Sûrement, au cours de vos pérégrinations internautiques, êtes-vous tombé un jour sur un blog de geek - ou plutôt, en bon français, de technophile - tant il est vrai que ce type de blog abonde sur la toile.

Si ce n'est pas encore le cas :

1°) mettez-vous à jour.

2°) soyez rassurés : vous n'êtes pas un geek.

Un geek est un passionné de nouvelles technologies : téléphones, ordinateurs, internet... Tout, pourvu que ce soit à la pointe du progrès.

Toute cette longue introduction pour vous présenter un concept légèrement différent de la chose, étrangement absent, pour l'heure, de la toile, et ce billet est là pour y remédier : les péquenauphiles, que nous pourrons également appeler, pour faire djeun's, les beeks (contraction de bouseux et de geek).

Les beeks sont des ploucs culs-terreux nobles représentants de la gent agreste qui ne vivent que pour les nouvelles technologies agricoles, de fervents adeptes d'une campagne high-tech.

Voilà donc le premier tome d'une "rubrique à beeks" avec, pour inaugurer la série, quelques produits in-dis-pen-sables à tout beek qui se respecte...



La bouse USB

Cette clé USB follement originale, en forme de déjection bovine, est un signe de reconnaissance entre beeks. D'une capacité de 64 Go, elle fait en outre office de diffuseur de parfum d'ambiance et répand alentour une bonne odeur d'étable.

Une version "crotte de bique USB" existe également, mais sa capacité de stockage n'est que de 16 ko.



Le tee-shirt de beek

Le paysan beek est fier de l'être et se doit donc de le faire savoir haut et fort. Quoi de mieux donc qu'un beau tee-shirt pour une beek pride permanente ?

Ce modèle existe en tailles XXL, XXXL et XXXXL.

Merci à notre ami Souf' pour la séance de pose !



Le tracteur 3G

Summum de la technologie de pointe pour lequel tout bon beek serait prêt à se damner, voici le tracteur 3G, équipé en internet 3G, Wifi, en GPS, en TNT et en tout ce qui se fait de mieux. Bref, le matos idéal pour labourer son champs en bénéficiant du minimum vital pour un beek.

Mieux : grâce au guidage laser satellitaire intégré, il est désormais possible de piloter son tracteur 3G à distance depuis son PC, en passant par internet !



Les ruines de ferme 3G

Allant de pair avec le tracteur 3G, le fin du fin pour les beeks : les ruines de ferme 3G, résultant de l'inévitable perte de contrôle du tracteur 3G lors de la première tentative de pilotage à distance sur internet via le guidage laser satellitaire intégré.


Eh oui, les nouvelles technologies, c'est bien, mais il y a forcément quelques loupés. Mais quand on a la beek attitude, on ne va pas s'arrêter à d'aussi menus détails, hein !

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