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vendredi 27 avril 2018

AndiamoLe Printemps et ma veste...

Je voulais écrire un billet d'humeur sur les évènements actuels...

Et puis comme dans le poème de Prévert, le printemps m'a tiré par la veste, j'ai vu le lilas de mon jardin tout blanc, couvert de jolies fleurs, la lavande qui sent bon sous le soleil (oui nous avons des pieds de lavande à Paris, on ne le dit pas trop afin de ne pas froisser les kakous et les cagoles).

Un petit nuage tout blanc, une volute des Gitanes de Gainsbourg sans doute, à moins que ce ne soit la fumée du cigare du Papa de notre chère Célestine... Va savoir ?

Près de la maison il y a un joli parc, je m'y promène parfois, tiens j'y ai vu un magnifique Tamaris !

Je vais sans doute repartir sur ma chère côte d'Albâtre, j'aurai une pensée émue pour ceux qui bossent ou qui se pressent dans des trains bondés...

A Diù siatz !

(Daguerréotypes : Andiamo)

samedi 21 avril 2018

AndiamoLe jardinier amoureux.

Sept Mai 1968, le soleil est déjà haut dans le ciel, Jean comme chaque matin a préparé le déjeuner pour "sa" Catherine, café noir, une grande tasse, deux toasts grillés, pas plus, et confiture d'oranges amères...

Délicatement il pousse la porte de la chambre, celle de Gilles leur fils, un grand garçon de 25 ans qui s'est marié l'an passé. Depuis la maladie de Catherine ils font chambre à part, elle dort très mal et c'est elle qui a tenu à occuper la chambre de leur fils "afin de ne pas te déranger mon chéri" a t-elle dit à son mari.

Jean a posé le plateau sur le bout du lit, puis a délicatement ouvert la fenêtre ,et poussé les volets de bois, afin de laisser entrer le généreux soleil.

- Catherine, c'est le room service, café noir et toasts grillés.

Un faible gémissement, Catherine a ouvert les yeux, autrefois si bleus et si pétillants, ils sont vides aujourd'hui, son corps autrefois magnifique est décharné, il a de l'appétit ce putain de crabe songe l'homme qui s'efforce de sourire.

Jean a aidé sa femme à s'asseoir, a bien calé les oreillers, puis a allumé le petit transistor "Sanyo", il n'est question que de facultés occupées, Jussieu, Nanterre...

Geismar, Marchais, Séguy, Krivine, et même un rouquin une grande gueule, un certain Cohn-Bendit vocifèrent à qui mieux mieux.

La grève s'étend de jour en jour, telle une immense pieuvre, Bien sûr Jean suit les évènements, il travaille dans une banque, celle qui n'a d'agricole que le nom ! Et d'ici à ce qu'elle suive le mouvement il n'y a qu'un pas !

Jean loue les services d'une voisine dévouée pour surveiller sa femme durant la journée, et dès que Madame Louise arrive, il s'éclipse.

Les bus, le métro, les trains, les aéroports, tout se bloque, la France est paralysée, Paris méconnaissable, au quartier latin ce sont des affrontements sans fin.

Puis un jour la banque se met en grève illimitée, Jean ne part plus le matin bien sûr, ça n'est pas plus mal, pense t-il avec amertume, ainsi je serai avec Catherine, quand viendra le moment.

Le moment est arrivé deux jours plus tard, Lorsque Madame Louise est entrée dans la maison précédée de son jovial BON... JOUR lancé à la cantonade, elle a trouvé un homme effondré au pied du lit, Catherine était partie.

Le mari de Louise est ingénieur des ponts et chaussées, ils habitent un peu plus loin sur le boulevard de la République, il est venu voir Jean, afin de lui apporter son soutien.

- Je pense mon cher voisin que vous allez avoir les pires difficultés à faire inhumer votre épouse, car je suis passé ce matin même devant les pompes funèbres, et j'y ai vu un immense calicot : PFG en grêve.

- Vous savez Claude, je m'en doutais a murmuré Jean, aussi ai-je pensé à une solution provisoire, je vais enterrer ma Cathy dans notre jardin devant la maison, sous le parterre de roses Baccaras qu'elle affectionnait tant, je ne vous demande pas de m'aider, je ne veux pas vous compromettre, et lorsque tout rentrera dans l'ordre, je la ferai inhumer au cimetière, je ne vous demande que votre discrétion.

- Cela va sans dire, ont déclaré d'un seul élan, ses voisins.

Resté seul, Jean est perplexe, comment habiller "sa" Catherine ? C'est alors qu'il aperçoit séchant sur les fils d'étendage de Madame Pichon leur acariâtre voisine, une magnifique robe d'organdi blanche, celle que portait sa fille pour son mariage quelques jours auparavant. Catherine et Nathalie faisaient la même taille songe Jean...

Précautionneusement, Jean a déterré les jolis rosiers, puis a creusé un trou profond, Cathy est superbe dans cette robe blanche, ses longs cheveux noirs étalés autour de son visage en soulignent les traits si fins, le tube de rouge à lèvres qu'il a retrouvé dans le tiroir de la coiffeuse de sa femme, un rouge qu'il lui avait offert juste avant la naissance de Gilles, et qu'elle conservait en souvenir. Jean l' a maquillée, ce rouge cerise lui sied à merveille, teint de porcelaine, cheveux de jais, ma petite Blanche Neige a t-il murmuré avant de replier le drap brodé qui lui servira de linceul. Ce matin Jean bine amoureusement ses rosiers, des Baccaras souligne t-il avec une certaine fierté ! Il y a deux jours, il a reçu confirmation que sa jolie maison de banlieue allait être rasée, au motif : "installation d'un giratoire au carrefour du boulevard de la République, et de l'avenue De Lattre de Tassigny".

Ah putain cette "giratomanie" des pouvoirs publics Français, à chaque habitant "son rond point " ! Les responsables du projet sont les instruits de la DDE, et le maître d'œuvre c'est Claude son voisin. Un soir Jean a invité ses charmants voisins pour un apéro, il est dix neuf heures, Louise et Claude sonnent, Jean leur ouvre la porte, sur la table basse, whisky, du Lagavulin s'il vous plaît, du Martini, du jaune comme il se doit ,et même une bouteille de "punt e mes" .

Les apéros ont été servis et Jean commence à bredouiller, d'un geste de la main, Claude l'interrompt.

- Louise et moi nous "savons", ne vous en faites pas, Catherine reposera en paix pour l'éternité sous ses baccaras.

Les années ont succédé aux années, le giratoire est toujours là, avec en son centre un magnifique massif de roses, les habitants de la charmante petite ville l'ont baptisé eux mêmes, et l'appellent "le rond point Baccara".

vendredi 13 avril 2018

BlutchLes détournements de lois

Il y a des poncifs qui sont des règles d'or:

- Le devoir de réserve des fonctionnaires.

- L'école obligatoire.

- La fatalité du compteur Linky.

Et pourtant, en y regardant de près.....

C'est juste 3 exemples, mais je suis certain que votre sagacité en trouvera d'autres. J'ouvre une chasse au trésor et le/la gagnant/e aura doit à ma considération, ce qui, par l'étang qui coule n'est pas la moindre des choses.

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samedi 7 avril 2018

AndiamoMaternelles : armons nos enseignants !

Provocation de ma part ? A peine, je viens d'apprendre qu'une enseignante de l'école Jules Ferry de Colomiers, ville située près de Toulouse, a été méchamment agressée par trois de ses élèves, alors qu'elle tentait de séparer deux autres petits anges qui se battaient au moment de la récré !

- On a cru que l'institutrice agressait nos copains ont déclaré les bisounours agresseurs pour toute explication.

Bien sûr c'est la faute de l'éducation nationale, pas assez d'enseignants !!

Alors voilà : au sortir de la guerre (celle de 39-45, pas celle de 14-18 je vous vois venir) je suis entré à l'école primaire, sans passer par la case maternelle, puisqu'il n'y en n'avait pas !

Cinquante élèves par classe ! Vous avez dit manque d'effectifs ? Et bien nous nous levions lorsqu'un adulte entrait en classe, idem quand il en sortait !

L'école primaire de l'époque accueillait les enfants jusqu'à la classe du certificat d'études, c'est à dire 14 ans, il y avait des gaillards, des costauds, jamais l'un d'eux n'aurait osé agresser un enseignant.

Je viens de lire dans "la dépêche du midi" que l'on avait nommé un psy afin de répondre aux questions qui ne manqueraient pas d'être posées suite à cette agression. Il y a 70 ans tu te serais pris une poignée de phalanges dans la tronche en guise de psychothérapie, si par malheur un inconscient avait osé seulement répondre grossièrement à un instit, et plus tard à un prof.

Aujourd'hui ils se font traiter de connard, et ne peuvent pas sévir sous peine de radiation de l'E.N !

On trouve ridicule l'époque où l'on se mettait en rangs avant de rentrer en classe, on restait debout à sa place en attendant que l'enseignant nous fasse asseoir, une petite histoire lue par le maître ou la maîtresse, puis une morale à en tirer... Ridicule ? Cette courte action nous permettait de bien commencer la journée, une petite histoire c'est plus intéressant qu'un cours de maths, non ?

On ne parlait qu'après y avoir été invités par la maîtresse ou le maître, nous étions des élèves et non pas des "apprenants".

Nous les appelions Madame ou Monsieur, mais jamais par leur prénom. Elles ou ils nous appelaient par notre patronyme, jamais par notre prénom, et c'était très bien comme ça, d'ailleurs mes copains d'école je les appelais par leur patronyme également, il n'y avait que mes potes de quartier que j'appelais par leur prénom. Chacun à sa place, les élèves seront bien gardés !

Je ne juge pas, je raconte, je relate, j'explique, et sincèrement je plains les institutrices... Pardon les professeurs des écoles, et professeurs tout court, de ce qui les attend.

A Diù siatz comme on disait à Colommiers .