Frappé du terrible mal qui frappe un jour chaque blogueur, quelque soit son age son sexe ou le processeur qui anime son pc, je me vois contraint par la panne d'inspiration de vous livrer ce jour une critique cinéma.

Non, en vrai j'ai juste envie de causer un peu de ce film.

Avant d'y aller, j'avais interrogé mes contacts du coté ouest de la grande mare. mais pas de bol, ce film portant pourtant haut et fort à l'origine sa québéquitude ne sera là-bas à l'affiche qu'à Noël. Un esprit méfiant m'a alors déclaré que ce n'était pas bon signe. L'esprit méfiant était féminin, et la femme par essence suspicieuse et mauvaise langue (là normalement le Saoulf ou Tee Bee devraient faire un commentaire graveleux) je n'ai donc pas tenu compte de l'avis.

Le réalisateur, c'est Denys arcand ("le déclin de l'empire américain" ou plus récent, "Les invasions barbares"). Un gars qui privilégie le fond à la forme: c'est généralement correctement filmé, mais sans plus, l'intérêt étant ce qui se dit, plutôt que la façon dont c'est filmé. Moi j'aime assez, et y a pas ce coté prétentieux casse-couille de nos rohmermillerdoillonetcetcrajoutezlesnomsquevousvoulez. Voilà, à ce stade je viens de me faire plein de nouveaux copains. Ahem.

Le film donc: devant la mornitude de son existence un quadra a pris l'habitude de rêver sa vie pour mieux la supporter, mais cette chienne (de vie) va se charger de le ramener sur terre. J'en dirais pas trop si des fois vous vous décidiez à visionner le truc, mais les deux heures du film vont permettre à Arcand de flinguer gentiment - je cite et j'en oublie - le couple, l'administration, les ados, le politiquement correct, le système de santé, les flyés*, la politique anti-tabac et plus généralement l'absurdité de nos vies. Certaines scènes justifient le film à elles seules (le toubib qui se lâche, le conseil de discipline), d'autres le plombent un peu.

Ça fait parfois enfonçage de porte ouverte, c'est parfois longuet ou totalement kitch, et la fin empruntée à Candide discutable, mais je regrette pas du tout la séance. Un bon moment de cinéma, des expressions que je me lasse pas d'entendre, et de tout bons acteurs, anyway (ça fait couleur locale), je serais vous, avec deux heures devant moi, j'irais y faire un tour.

*allumés du bulbe