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mardi 8 mai 2007

Tant-BourrinCigares et cigarillos

Je suis un cigare havane
Originair’ de Cuba
Où entre deux champs de cannes
J’suis né d’un plan de tabac

Dans mon coffret luxueux
A la douc’ senteur boisée
J’étais peinard et heureux
Jusqu’au jour où j’l’ai croisée

Ell' venait d’sortir de boîte
Et arpentait le frottoir
Je m'suis senti dev’nir moite
Malgré la fraîcheur du soir

C’n’était pas un’ cigarette
Mais elle était bien roulée
Non, c’était une allumette
Mais ell’ m’a tourneboulé

Cigares et cigarillos
On n'se méfie jamais assez des allumettes
Cigares et cigarillos
Elles ont vit' fait de vous mettr' le feu à la tête

Pourquoi me suis-je attardé
En cet instant éphémère ?
Elle m’a juste regardé
Et il y a eu un éclair

Bien qu’ayant la bague au doigt
Mon cœur s’est fait brasero
Prêt à rejouer, ma foi
Le mariag’ de Cigaro

Cigares et cigarillos
On n'se méfie jamais assez des allumettes
Cigares et cigarillos
Elles ont vit' fait de vous mettr' le feu à la tête

Et j’ai plongé dans le gouffre
Je m’suis laissé allumer
Cet amour sentait le soufre
Il est parti en fumée

Car ell’ s’est vite assombrie
A fermé ses yeux de braise
Puis m’a quitté sans un bruit
En dansant la Havanaise

Cigares et cigarillos
On n'se méfie jamais assez des allumettes
Cigares et cigarillos
Elles ont vit' fait de vous mettr' le feu à la tête

Le vent salé de septembre
A balayé mon parfum
Il a emporté mes cendres
De moi il ne reste rien

Gare au feu, gare aux émois
Il ne faut pas mégoter
Etre fumé, croyez-moi
Nuit grav’ment à la santé

Cigares et cigarillos
On n'se méfie jamais assez des allumettes
Cigares et cigarillos
Elles ont vit' fait de vous mettr' le feu à la tête

Cigares et cigarillos
On n'se méfie jamais assez des allumettes
Cigares et cigarillos
Elles ont vit' fait de vous mettr' le feu à la tête



Comme je n'avais aucune envie d'écrire en ces heures sombres, j'ai ressorti une énième vieillerie du fond du tiroir, un texte de chanson hélas jamais mis en musique. S'il y a des amateurs... (je prends 50% des royalties)

dimanche 29 avril 2007

Tant-BourrinLe jour et la nuit

Un jour puis une nuit
L’amour et puis l’ennui
Le labeur, les loisirs
Le malheur, les plaisirs
L’amitié puis la haine
La gaieté et la peine

Un jour puis une nuit
Bonjour et bonne nuit
Meilleurs voeux de santé
Va crever saleté
Bébé puis cimetière
La paix et puis la guerre

Un jour puis une nuit
On accourt, on s’enfuit
La dèche et l’avarice
La crèche et puis l’hospice
Allons profitons-en
Vite on n’a plus le temps

Un jour puis une nuit
L’amour et puis l’ennui
Un mariage, on s’invite
Un voyage, on se quitte
Divorce, adieu tendresse
La force et la faiblesse

Un jour puis une nuit
Bonjour et bonne nuit
Le beau temps puis la pluie
Je pense donc je suis
On est ivre, on est fort
Et arrive la mort

Un jour puis une nuit
Et tourne la toupie



Soyez indulgents : c'est un vieux truc écrit il y a plus d'un quart de siècle quand j'étais tout jeunot et que j'ai ressorti d'un fond de tiroir... Mais je n'avais vraiment pas envie d'écrire aujourd'hui ! :~)

jeudi 26 avril 2007

Tant-BourrinMon prochain album (2)

C'est peu dire que vos réactions à la présentation en avant-première mondiale de mon futur album (en cours d'enregistrement en Californie où je me trouve) ont instillé en moi un soupçon de doute : elles m'ont en fait plongé dans des affres épouvantables dont je n'ai pu me sortir qu'en mettant tout - projet de pochette, premières bandes - à la poubelle et en recommençant à zéro, avant de chercher une autre voie qui me corresponde plus.

Ce fut dur. Ce fut long. Trop d'ailleurs pour mon producteur qui partit en claquant la porte (encore un !). Bah, j'en trouverai bien un quatorzième pour tenter l'aventure avec moi. Toujours est-il qu'après m'être remis au travail d'arrache-pied, je suis aujourd'hui en mesure d'offrir aux lecteurs de Blogborygmes un aperçu du nouveau projet de pochette de mon album, ainsi qu'un extrait de ce qui en sera le morceau phare.

Regardez, écoutez... Franchement, c'est pas de la bombe, ça ?




Cliquez sur l'image pour voir la pochette en grand


Tant-Bourrin - Won't be ducked again (extrait)

Play it loud !

Téléchargeable directement ici


Ceci étant, j'ai encore des petits doutes. Je me cherche, je me cherche... Est-ce vraiment la bonne direction que je prends ?

Sans compter que des méchantes langues (toujours les mêmes) osent prétendre que ce projet ressemble un peu trop à ceci...

Pfff, les gens sont d'un médisant !

mercredi 25 avril 2007

Saoul-FifreRiche à milliers

Heureusement que je suis là pour combler les trous que la modestie de Tant-Bourrin perfore dans la liste de ses écrits. Car il ne vous laisse pas tout lire, le bougre, pour d'obscures raisons toutes plus tirées par les poils les unes que les autres.

Ainsi suis-je tombé l'autre jour sur une "adoption" qu'il avait faite du style flamboyant et grave de Richard Millet. Non pas un pastiche, mais une vraie reécriture, avec les propres thèmes de notre TB. D'accord, l'emploi du "nous", les longues phrases semblant ne pas vouloir finir, la perfection linguistique caractérisent bien le Millet de "La gloire des Pythres" mais les idées développées et l'expérience racontée sont bien celles de mon co-blogueur.

Il a gagné durement le droit d'en parler et il avait le talent pour ce faire.

Nous avions oublié depuis longtemps l'odeur entêtante, insidieuse, qui rampait jadis dans les rues, s'infiltrait sous nos portes pourtant closes et renvoyait chacun à sa pauvre animalité éphémère, à la noirceur qui envahissait les faces sur laquelle se creusaient bientôt de dérisoires sourires grimaçants, dernière convulsion de chair desséchée avant que ne se refermassent les couvercles de bois sur ceux qui furent comme nous, cette odeur qui rendait humble ou fou, et que nos pères, les oubliés du temps, sur les rives de la Vézère ou d'ailleurs, s'obstinaient à vouloir masquer sans jamais y parvenir, sans pouvoir empêcher que l'odeur ne triomphe, n'imprègne jusqu'au moindre de leur pore, même caché sous d'épaisses étoffes, et ne fît son lit dans les maisons, les chambres, les têtes.

Nous avions donc oublié l'odeur et son existence même, nous, que le temps n'oubliait plus dans nos grands-villes, perchés dans nos verticalités de béton qui nous arrachaient du sol et nous tenaient à distance de cette glaise dont nous ne voulions plus, mettant dans nos empilements tout notre orgueil et notre fierté, y voyant enfin le signe et le symbole de notre changement de statut sur terre : nous n'étions plus des animaux, nous nous sentions déjà presque dieux. Le temps ne nous oubliait plus, puisque nous étions à sa pointe, les écrans cathodiques se multipliaient autour de nous et nous renvoyaient l'image de notre vie telle que nous voulions la voir, celle d'une vie high-tech, toute en loisirs et en confort, en jeunesse et en beauté, celle de la plénitude enfin. Le temps ne nous oubliait plus mais nous voulions oublier le temps, nous qui cachions nos morts dans des funérariums, eux-mêmes cachés dans nos villes, qui ne les lavions plus, ne les habillions plus, ne regardions plus leur visage se creuser d'un dernier sourire grotesque, nous qui les abandonnions aux mains de fonctionnaires de la mort, les enfermions dans des tiroirs réfrigérés pour conserver leur chair intacte et ne point sentir l'odeur jusqu'à l'heure de les confier à la terre, nous donnant ainsi à croire jusqu'au dernier instant que nos morts étaient simplement assoupis et que notre propre chair resterait à jamais préservée des vers. Nous avions chassé jusqu'à l'idée de la mort de nos têtes, sans voir que nos têtes étaient déjà mortes elles-mêmes.

lundi 23 avril 2007

Tant-BourrinSpartacuître

C'est au cours d'un repas bien arrosé entre amis que tout commença. Un immense plateau de fruits de mer, dans lequel s'entremêlaient huîtres, coques, bulots et crevettes, trônait au milieu de la table. Et ça riait, et ça plaisantait, et ça se tapait sur le ventre tout en se baffrant entre deux gorgées de vin.

Et c'est alors qu'un des convives prit une huître dans le plat. Rien d'extraordinaire à cela, me direz-vous : n'en avait-il pas déjà englouti près d'une douzaine ? Certes, mais celle-ci n'était pas n'importe quelle huître : il s'agissait de Spartacuître, un mollusque doté d'une forte personnalité (qu'on aurait même pu qualifier de forte tête s'il en avait eu une), en révolte permanente contre les injustice depuis sa prime enfance, alors même qu'il n'était que naissain.

Spartacuître poussa un cri de douleur lorsqu'il reçut du jus de citron dans les yeux - évidemment, l'homme n'en perçut rien, tant il est vrai que l'ouie humaine n'est pas vraiment apte à percevoir les cris d'huître - et, recouvrant enfin son champ de vision, il aperçut une béance noire vers laquelle la main de l'homme, armé d'un couteau qui l'avait sauvagement arraché de sa coquille, le dirigeait.

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vendredi 20 avril 2007

Tant-BourrinA boire et à manger

Il existe deux motivations profondes à ce que vous allez écouter.

Tout d'abord, il y a ma proposition (honnête !) faite récemment à Ab6 de collaboration artistique, histoire de booster un peu sa carrière qui me paraissait faire un peu de sur-place. Hélas, malgré l'opportunité incroyable que je lui offrais, elle a reculé devant la prise de risque que représentait une reprise de Patrick Topaloff. Ah, folle jeunesse qui croit que tout va lui tomber tout cru dans le bec sans avoir à forcer un peu son talent et sans sortir un peu des ornières tracées par le chariot de la vie !

Et puis il y a eu mon séjour très récent dans mon Sud-Ouest natal, au cours duquel j'aurais passé au bas mot 60% de mon temps à baffrer comme un goret déguster quelques mets fins. La subite déflagration, accompagnée ensuite de fumeroles noirâtres, lorsque je montai sur mon pèse-personne (paix à son âme !) à mon retour fut comme un déclic. Déclic un peu bruyant certes, mais déclic tout de même : j'allais m'atteler seul à cette reprise de Michel Topaloff et je savais désormais à quel morceau m'attaquer !

Voici donc, en avant-première mondiale, ma reprise de "j'ai bien mangé, j'ai bien bu", dans laquelle je me suis efforcé de replacer au coeur de mon interprétation l'humanisme existentiel débordant de Topaloff pour redonner sa dimension tragique à cette oeuvre essentielle du XXème siècle.

Bonne écoute !


Tant-Bourrin - J'ai bien mangé, j'ai bien bu
(C. François/JP. Bourtayre)


Play it loud !

Téléchargeable directement ici

Tu vois, Abs, ce que tu as loupé, avec tes tergiversations ?



Que les puristes me pardonnent : dans le feu de l'action, j'ai transformé la "tante Amélie" en "cousine Amélie", mais j'ai préféré garder cette prise, privilégiant l'émotion à l'exactitude des paroles...

jeudi 19 avril 2007

Saoul-FifreLe don

Y en a qu'ont du cul. Bof fait partie de cette engeance dont le seul plaisir est de rendre jaloux ses contemporains en gagnant des sommes folles aux jeux de hasard. Bon, moins que les Byalpels, Femme et Mari, qui l'ont un peu ridiculisé au Casino du Mont-Dore où tous les bandits-manchots joueurs de poker leur sortaient à peu près les cartes dont ils avaient besoin. À la demande, quoi ?

Bof, toujours classe, a prétendu a posteriori que laisser gagner ses hôtes faisait partie de l'antique politesse limousine, mais ne nous a toujours pas expliqué comment il avait réussi ce tour de force.

Toujours est-il que nos enfants étant partis en vadrouille avec le fils de Bof, ils ont pu constater que le fiston a apparemment hérité du don paternel puisqu'il a trouvé par terre des euros tristement abandonnés à leur sort. Dès que le père l'a su, il ne s'est plus tenu de joie : la chair de son sang lui avait fait honneur et reprenait le flambeau de la chance pétrie de quotidien. Tout émoustillé, il nous envoyait ce mail. Tout le monde sait que je ne suis pas le genre à publier des correspondances privées sur ce blog, surtout sans avoir demandé leur avis aux intéressés, mais il s'agit là d'une urgence, puisque nous partons en congés et qu'il faudrait quand même que je prépare quelques mails d'avance, comme ont fait mes associés. Donc, exceptionnellement, voici ce que nous écrivit ce cher Bof :

Alors oui, il y a un don. Mais le don ne fait pas tout: en bon père de famille, j'ai aussi dû leur expliquer qu'il ne fallait pas se baisser trop vite pour ramasser ses trouvailles. Je m'explique: une fois de temps en temps, se baisser très vite sans faire attention à sa colonne vertébrale, ça ne laisse pas trop de traces, normalement. Mais devant la multiplicité de ce mouvement, il convient de prendre des précautions: se baisser en pliant bien les genoux et en gardant le dos bien droit, voilà la recette pour s'enrichir en ne creusant pas plus le trou de la sécu. Préférer la liasse de billets à un sac de menue monnaie, bien évidemment, cette leçon a été assimilée rapidement. De plus, une certaine nonchalance mâtinée de décontraction et de cette classe que nous avons naturellement, ne mange pas de pain, si j'ose m'exprimer ainsi, bien entendu, mais cependant pas question pour autant de faire semblant, par exemple, de relacer ses chaussures.. Il me semble entendre des rires narquois accompagnés de réflexions du genre " ça ne marche qu'en ville, nous on est des écolos ". Non. On trouve du fric aussi en campagne, et j'en prends pour preuve la fois que le fiston a trouvé un billet de 50 Euros en sortant de la gare de Saint Priez-pour-Lyon, qui est, vous l'avouerez sans doute sans trop de réticences une gare peu fréquentée. Moi-même, il m'est arrivé de sortir du train à Saint Priez en revenant de Paris et de trouver des billets de 20 Euros sur le trottoir et donc - signe quasi divin - de pouvoir aller boire l'apéro au bar en attendant la venue d'Anne mandée pour me quérir ( t'as vu cette phrase, d'une élégance rare ) et de gratter en sirotant un ou deux jeux de hasard qui m'ont donné bien des satisfactions. Non, vraiment, en vérité je vous le dis, ne soyez ni admiratifs, ni étonnés, ni jaloux: je suis un extra-terrestre qui malgré tout assume: c'est le printemps, demain, j'attaque le jardin, avec quand même, rivé en moi à fleur de peau, l'espoir de trouver un trésor en bêchant.

Salut, les maladroits.

Bof

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