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vendredi 24 novembre 2017

AndiamoCigarettes whisky et p'tites pépées...

Dieu est un fumeur de Havanes, même Dieu fume !!!

Je viens d'entendre que nos esprits illuminés veulent INTERDIRE la clope dans les films !!!

Je suis un ancien fumeur, comme pratiquement tous les hommes de ma génération, avec mon vieux pote nous parlions justement des compagnons qui fumaient lorsque nous étions encore au charbon.

Au bout d'un moment nous avons préféré nous souvenir de ceux qui ne fumaient pas, il n' y en avait pratiquement pas ! Sur quatre vingts copains que nous étions, peut-être une dizaine de "vertueux" (et encore) ne fumaient pas.

Alors vous imaginez Le Capitaine Haddock sans whisky "LOCH LOMOND" et sans sa bouffarde ? Lucky Luke désormais mâchouille un brin d'herbe... Quelle horreur ! Blueberry sans cigare tout comme Rastapopoulos, sans oublier Nestor Halambique qui dans le sceptre d'Ottokar allume une clope avec le mégot de la précédente... Etc.

Que dire de Brel, Brassens, Bogie, Monsieur Hulot (pas Nicolas), Ventura, Simenon sans sa knaup ? Impensable nan mais sans blague (à tabac, Saoul-Fifre), j'ai souvenir des vieux films en noir et blanc, "Touchez pas au grisbi" dans le quel Gabin et Ventura fument à qui mieux mieux, Bogie dans "Casablanca", le commissaire Maigret sans brûle gueule, Nestor Burma Léo Malet retire moi cette pipe que je ne saurais voir ! Et enfin Chauguise sans ses "boyards" papier maïs !!!

Je trouve agréable qu'on ne puisse plus fumer dans les établissements publics, déguster un bon plat aavec un "clopeur" à côté de soi c'était horrible. Mais de là à interdire même la vision d'un fumeur, c'est tout de même moins indécent que de voir un Trump ou un Macron nous bourrer le mou ! Non ?

Je vous ai dessiné quelques grands acteurs ou chanteurs, vous les reconnaitrez peut-être, imaginez les sans clope, ni pipe.

Galant mais point galeux, les Dames d'abord, MADAME Signoret, excusez du peu !

(ch'tiots crobards Andiamo)

samedi 21 octobre 2017

AndiamoLa deuch

La deuch.

1963... La deuch toute neuve, c'était ça ou une 4L , Julien avait choisi la deuch, plus robuste, moins gourmande en carburant, vaillante, 90 KM/H. en descente vent dans le dos... Rien ne l'arrêtait même pas ses freins ! Et puis on l'entendait bien, pas besoin de klaxon, décapotable l'été, les copains et les copines debouts chantant à tue-tête :"pour moi la vie va commencer... Yé, yé, yé" !!!

Un soir dans un petit bal, la cambrousse pas loin de Paris, "les baloches" comme on dit, il avait rencontré Claudine, jolie brunette espiègle, un joli minois, une petite robe juponnée en vichy bleu... Comme ses yeux, le bandeau blanc dans les cheveux à la "Janique aimée" Vous n'avez pas connu ce feuilleton un peu (beaucoup) mièvre de ces années là, vous êtes bien trop jeunes !

Le lendemain ils s'étaient revus, bisous ravageurs, des "je t'aime" pathétiques, des serments à la mie d'pain, à vingt berges on y croit au grand amour, celui qui te laisse sans souffle, le cœur en croix, point de bancs publics mais la banquette arrière de la deuch.

Tu fais pivoter d'un quart de tour le petit crochet situé sous la banquette avant, la dite banquette est "libérée", tu la soulèves alors, et la rabat vers le tableau de bord, un foulard ou une cravate afin de la ligoter au volant (la banquette hein, pas la donzelle). Et là tu disposes d'un espace largement suffisant pour signifier ta passion à la jolie fiancée ! Ah certes ils s'étaient donnés, à s'en ruiner la santé, mais à vingt berges les outils sont neufs alors...

Ah bien sûr à tant danser sur la belle Claudine, des petits pieds ne tardèrent pas à pousser les grands, un mariage un peu hâtif, une jolie petite fille six mois plus tard, bientôt suivie d'une petite sœur.

La bonne deuch pleine de si bons souvenirs, est devenue trop petite, remplacée par une R 12 break, mais la vaillante dedeuche est restée là dans le pré derrière la maison, ils n'ont pas voulu s'en séparer, elle était emplie de si bons souvenirs, les années âge tendre et tête de bois, salut les copains, dans le vent, Mireille et son petit conservatoire, etc... Le temps ce salaud qui avance en chaussons, sans bruit, a emporté la jolie brunette.

Julien est debout, le bidon d'essence vide à ses pieds, le liquide a donné un éclat inattendu à la vieille peinture grise, l'allumette à la main Julien sourit un peu.

mercredi 20 septembre 2017

BofLe billet de Bof

Notre bon BOF m'a demandé de publier ceci :

Comprenne qui pourra, en tous cas je le remercie d'avoir fait un effort LUI !



Mais y'a t-il de quoi ?


vendredi 15 septembre 2017

AndiamoMacaron premier

Saint Martin...

Une pensée pour tous ces pauvres gens qui se retrouvent une main devant, une main derrière. Rasée, laminée, balayée, l'île paradisiaque est devenue l'enfer.

Alors Zéro est arrivé, sans sa Brigitte Fardeau toutefois, tu penses plus d'hôtel 5 étoiles pour l'accueillir, elle aurait eue bonne mine en tailleur Dior et sac d'Hermès, pompes Gucci e tutti quanti !

Le matin à la T.S.F on nous a annoncé que Macaron premier avait passé une nuit sur un lit de camp !!! La belle affaire, Andiamette, nos enfants z'et votre serviteur avons campé durant des années, sous la toile, avec des lits de camp, qui avaient remplacé les matelas pneumatiques, rigolo les galipettes sur un matelas pneumatique... Que des bons souvenirs !!

Et puis aussi Macaron Premier s'était débarbouillé, point de douche, seulement un seau d'eau pour faire ses ablutions, quel exploit ! Ah oui, il ne disposait également que d'un seau pour le pipi popot, j'espère seulement qu'il a fait sa toilette avant, sinon c'eût été un "remake" de Schrek le premier, je me souviens l'avoir vu avec ma petite fillotte qui n'avait que 4 ou 5 ans, et la douche de Schrek avec les colombins, ça l'avait éclatée !

Mais bon après cette nuit d'erreurs, il a regagné l'avion présidentiel doté de tout le confort.

Souhaitons qu'il ne s'inspire pas de Saint Martin, ce centurion Romain qui avait coupé son manteau en deux afin d'en offrir la moitié à un miséreux grelottant. Et que Macaron Premier n'offrira pas que la moitié des subventions nécessaires aux habitants.

Après "les sans dents" de Flamby Premier, nous avons droits aux fainéants.

Je dis souvent : "passer pour un con aux yeux d'un imbécile, est un régal de fin gourmet", mais passer pour un fainéant aux yeux d'un homme politique, c'est carrément un festin !

(image du web)

mardi 8 août 2017

AndiamoL'attaché-case

Préambule : Personne ne veut en jouer ? Bon alors j'ai resssorti un vieux billet (en Euros pas en Francs tout de même) ce billet date de 2010, Octobre 2010 plus précisément, les Dames qui fréquentent ce blog jouaient encore à la poupée !

Bruno traînait son ennui sur les puces de Saint-Ouen, en ce dimanche un peu frisquet de novembre.

Depuis ce qu’il appelait « le jour », plus rien ne l’intéressait vraiment.

Huit mois, huit longs mois s’étaient écoulés. Il lui arrivait fréquemment de songer à l’ordure qui avait interrompu sa vie. Il l’imaginait en train de se « murger » à nouveau, dans quelques sordides troquets, puis peinard reprendre le volant, conduire sans permis ne devait pas beaucoup le gêner !

C’était il y a huit mois, Francine et leur petite Adèle avaient pris la route, afin de le rejoindre au Touquet et d’y passer le week-end ensemble. Il y effectuait un déplacement en vue d’installation d’éoliennes dans la région.

Oh ! Pas sur le site de la très « rupine » ville, non : l’hôtel Westminster, le casino, les nantis ayant pignon sur rue, dans celle que l’on nommait « Paris plage » auraient mis leur véto ! Mais elles étaient plutôt destinées à des villes plus « prolétaires » comme d’habitude…

C’est ce que pensait Bruno, ingénieur à EDF, en étudiant les sites de Berck, Fort-Mahon, ou encore Quent-plage, voire Le Tréport, afin d’y implanter en pleine mer les hélices tri-pales, qui serviraient entre autres à alimenter l’éclairage, les jacusis, la piscine surchauffée, les lampes à bronzer du très élégant palace… Justement !

Mais que pouvait un ingénieur, si compétent soit-il, face à des lobbies tels que E.D.F ?

Francine avait emprunté la « A16 ». A l’embranchement de Beauvais nord, une Mégane avait surgit brusquement sur sa droite. Le conducteur, faisant fi de la priorité aux véhicules circulant sur l’autoroute, avait accéléré brusquement.

Afin d’éviter la collision, Francine avait dû donner un brusque coup de volant à gauche. La petite Citroën s’était alors mise à tanguer, puis s’était retournée. La suite… L’embrasement du véhicule, ce sont deux corps calcinés que l’on avait retiré de la carcasse noircie.

Quant au chauffard : deux grammes cinq d’alcool, récidiviste. Verdict : six mois de prison avec sursis, suspension du permis pour deux ans… L’amende ? Insolvable, alors…

Les étals des brocanteurs du marché Paul Bert. Bruno s’y arrête, plus pour tromper l’ennui, que par véritable intérêt.

Il remarque un attaché-case de couleur bordeaux, en fort bel état, quasiment neuf. Devant la poignée, un antivol à six chiffres. Le mien est bien fatigué songe-t-il, ce serait l’occasion de le changer.

- Combien ?

- Pour vous, dix euros ! Mais je vous préviens, je le fais à ce prix parce que je n’ai pas réussi à l’ouvrir, le type qui me l’a vendu avait oublié la combinaison, à ce qu’il m’a dit.

- Sept euros, et je le prends.

- Huit et on n’en parle plus !

Bruno a payé et est reparti avec son joli attaché-case.

Il est venu à pied, il n’habite pas très loin, un joli appartement dans un immeuble neuf, près du carrefour Pleyel. Un quartier rénové, avec de jolis immeubles remplaçant les maisons vétustes d’autrefois. Depuis le séjour, ouvrant sur une magnifique terrasse, il aperçoit l’immense tour en forme de tronc de pyramide.

Je suis le pharaon TOUS A LA MESSE IV, disait-il à sa petite Adèle, en se plaçant le buste de face et le visage de profil, les deux bras tendus en avant, comme sur les bas reliefs égyptiens. Et voici « ma » pyramide !

Alors il lui désignait la tour Pleyel toute proche. Adèle riait aux éclats, découvrant sa jolie bouche édentée, qui avait déjà coûté deux pièces à la petite souris !

Après avoir grimpé les cinq étages, en négligeant l’ascenseur, Bruno arrive chez lui, il pose son acquisition sur le canapé et va se préparer un café.

- Ça va me réchauffer, dit-il à voix haute. Depuis « le jour », il a pris l’habitude de parler haut, ainsi il se sent un peu moins seul !

La tasse dans une main, il s’assied sur le joli canapé de cuir, que lui et Francine avaient choisi, il promène sa main libre sur la petite valise… C’est bizarre, elle est tiède !

Après avoir bu son café, la mallette sur ses genoux, il commence à faire tourner les numéros du verrouillage à combinaisons.

Bien évidemment, le couvercle ne se soulève pas.

- Huit euros foutus en l’air ! s’exclame-t-il au bout d’une demi-heure.

Puis se ravisant, il prend à nouveau l’attaché-case, et forme : 23 03 09. Un petit déclic se fait entendre, il saisit délicatement le couvercle de la mallette, celui-ci bascule sans peine.

Bruno a pâli : ces six chiffres représentent la date du « jour ». Il est littéralement assommé.

Un bon moment s’est écoulé. Il reprend lentement ses esprits, regarde l’intérieur vide de la mallette, il ne voit ni le fond, ni les cotés, car il n’y en a pas !

Par vagues successives, le vide fait place à un décor : d’abord un joli ciel d’été, parsemé de cumulus de beau temps, puis une mer d’un bleu profond, des roches rouges, des pins qui se reflètent dans l’eau transparente, le clapotis des vaguelettes se brisant sur les roches dentelées lui parvient. Une minuscule plage de sable fin est apparue à la droite des jolies roches orangées.

Bruno a reconnu Le Trayas, ce sublime coin de côte d’azur entre La Napoule et Saint-Raphaël.

Ils s’y étaient rendus tous les trois, deux ans auparavant, leur fillette était encore à la maternelle, ils avaient pris deux semaines de congés en juin.

- Ce sera la dernière fois que nous pourrons le faire, avait déclaré Bruno, ensuite Adèle entre en C.P, alors plus question de lui faire manquer l’école !

La fillette et sa mère sont à genoux sur le sable. Par moment, les vaguelettes mouillent leurs pieds. Elles construisent un château de sable. Qui de la mère ou de la fille s’amuse le plus ? Elles rient aux éclats…

Bruno sent le soleil sur sa peau, il entend la mer qui claque doucement contre les rochers, il sent l’odeur des pins surchauffés, le chant d’une cigale lui parvient, la toute première songe Bruno, il étire paresseusement son corps bronzé, se dirige vers ses deux « femmes »….

Trois jours se sont écoulés, les collègues de Bruno, employés d’EDF comme lui, commencent à s’inquiéter, son « fixe » ne répond pas, pas plus que son portable. Un collègue est passé à son domicile, la porte est verrouillée et Bruno n’a pas répondu.

Craignant un malheur, ils sont allés au commissariat, faire part de leurs craintes.

Le commissaire Branchois, flanqué d’un huissier et du lieutenant Leteil, sont allés au domicile de Bruno. Après avoir sonné et tambouriné comme des malades, ils ont demandé au concierge, détenteur du double des clés, de procéder à l’ouverture.

La pièce est parfaitement en ordre, sur la table basse face au joli canapé de cuir, une tasse vide. La marque noire au fond de la tasse, laisse présager qu’il s’agit de café.

Sur le canapé, un attaché-case bordeaux est fermé. Sous la poignée, un barillet à six chiffres. Machinalement, Branchois a essayé de l’ouvrir… En vain.

L’appartement a été exploré minutieusement : aucune trace de départ, les valises sont là, les vêtements sont en place.

Bizarre, murmure le commissaire.

- Leteil !

- Oui, commissaire ?

- Ramasse la mallette, peut-être nous apprendra-t-elle quelque chose ?

Leteil est un vieux garçon, il vit seul, depuis le décès de sa chère Maman, voici trois mois...

(Daguerréotype : Andiamo)

samedi 29 juillet 2017

AndiamoGourance

Bzzzzz, Bzzzz, Bzzzz, la tronche de Georges s'affiche sur le smartphone de Julien.

- Il me veut quoi à c't'heure ?

- Ciaoooo Jojo ça roule, qu'est ce qui t'arrive ?

- Ouaip j'ai un p'tit souci, ça te dirait une semaine de vacances à La Colle sur Loup ?

- J'aurais préféré Hénin-Liétard, ou Nœux les Mines, mais bon !

- Déconne pas Julien, voilà Simone et moi devons partir une semaine, son oncle qui vivait à Hennebont vient de décéder, alors nous nous rendons aux obsèques, et nous règlerons la succession par la même occase...

- Et alors ?

- Alors, alors, on vient d'acheter une villa à La Colle sur Loup, et nous avons un peu peur de la laisser sans surveillance, avec tous ces cambriolages dans la région, tu comprends ?... Et puis merde 8 jours dans un cadre idyllique ça devrait vous plaire à Nicole, toi, et vos mômes...

- ... Ecoute Jojo c'est OK ! Il me reste des jours à prendre, on met deux valoches dans l'espace et on radine !

- Super ! Merci vieux, ah oui j'allais oublier, je te donne l'adresse, on a acheté il y a deux mois seulement, alors forcément vous ne savez pas où l'on crêche ! Voilà c'est une zone pavillonnaire très jolie, elle s'appelle "les cigalons", c'est pas très original je sais ! Nous sommes au treize de la rue des mimosas.

- Tu peux répéter Jojo ? La liaison est mauvaise, putain de connexion !

- Treize rue des mimosas.

- OK Jojo merci, et bonne route à toi ma poule, nous partirons demain matin.

- Tu me sauves Julien, ah oui souviens toi, tu trouveras les clés sous les copeaux de bois du pot rouge dans lequel survit un camélia !

- Ah oui le dernier des pots rouges !

- T'es trop con !!!

- Après douze interminables heures de route, TOM TOM les conduit après moult "au prochain rond point, prenez à gauche troisième sortie", des "prenez à gauche, gardez la droite" (eh oui c'est comme ça) ou encore "sortie imminente gardez la droite"...

Ils arrivent enfin à la résidence "les cigalons" ensuite consciencieusement Catherine de chez Tom Tom les mène face au seize de la rue des mimosas.

- Tain ! T'as vu la baraque Nicole, il a gagné au loto Jojo, c'est pas possible !

Ils s'avancent, un joli mas provencal en "U" six ou sept pièces au bas mot ! La clé est effectivement sous les copeaux mais pas d'un camélia ! - Ah il s'y connait en botanique le Jojo, c'est pas un camélia, c'est un pied de lavande !!!

Toute la petite famille pénètre dans la maison, il y règne une fraîcheur bienfaisante, après avoir ouvert les volets, face au séjour une immense terrasse, une piscine en forme de haricot, immense, avec plongeoir et tobbogan !

La vache ! C'est la baraque d'un milliardaire ! Putain de cachotier ce Julien, le tonton n'aurait pas dévissé sa boîte à dominos, p't'ête ben qu'il ne nous aurait jamais invités !

- Dis pas ça gronde Nicole, Jojo est ton meilleur copain, laisse les s'installer !

Une semaine magnifique, les balades, Saint Paul de Vence, Saint Martin Vésubie, les gorges du Loup, les enfants et les parents profitent largement de la piscine... Un vrai bonheur !

A l'aube du septième jour alors que toute la famille dort encore, un raffût pas possible dans toute la maison, une voix d'homme hurle...

- C'est quoi ce bordel ? Puis à moitié ensuqué Julien voit surgir un homme le visage rougi de colère, un hamerless à la main...

- Qu'est ce que vous foutez chez moi ? J'vais t'plomber comme un scaphandrier Ducon, allez debout !

Julien se lève le palpitant au bord de l'explosion : " Mais, mais, je suis chez Georges Moulin, mon ami, il nous a demandé de garder sa villa le temps de son absence"

- Moulin ? Jojo ?

- Oui il vient de partir en Bretagne pour aller aux obsèques de l'oncle de sa femme.

- Et comment s'appelle sa femme ?

- Si... Simone, balbutie Julien.

L'homme baisse son fusil "c'est bien ça" murmure t-il.

- Mais enfin comment se fait il que vous ayez échoués chez moi ?

- Euh bredouille Julien c'est bien le SEIZE de la rue des mimosas ?

- Oui c'est bien le SEIZE, mais le Jojo habite au TREIZE c'est en face ! J'ai compris ! Il vous a donné son adresse au téléphone n'est ce pas ?

- Oui, oui bien sûr.

- Eh bien vous avez confondu treize et seize, je suis ingénieur à la S.N.C.F et lorsque nous désignons la voie treize nous disons THéRèZE, justement afin qu'il n'y ai pas confusion avec la voie SEIZE !

- Je suis vraiment désolé Monsieur, puis Julien jette un regard sur la bicoque sise au numéro treize, une toute petite baraque de bric et de broc, plus de broc que de briques du reste, il lâche laconiquement : " en tous cas on en a bien profité" !

jeudi 22 juin 2017

AndiamoNuit gourmande

De bar en bar, de grandes avenues en ruelles sordides, je crois bien que j’avais frotté ce soir-là plus de zinc qu’un curé peut en bénir !

Deux ou trois échassières, qui en cuissardes, qui en escarpins, bas résilles et jupe au ras du trésor, attendaient le micheton. Elle est entrée, fraîche, souriante, incongrue dans ce décor poisseux.

- Un mêlé-cass' a-t-elle commandé au loufiat mal rasé, la clope « Boyard papier maïs » faisant corps avec ses babines violacées. Rien qu’à son air abruti, j’ai tout de suite compris que la petite venait de lui parler en Inuit !

- C’est de l’eau-de-vie avec du cassis, plus d’eau-de-vie que de cassis, servi dans un verre à Martini. Tu mets des glaçons au moment de la préparation, mais tu ne les laisses pas dans le verre… Verstehen ?.

Une boisson d’une autre époque dis-je à la femme en me tournant vers elle, tout en lui décrochant mon sourire à 4,95, celui qui faisait chanstiquer les rombières, quand je n’avais pas dépassé la date de consommation.

Une boisson d’homme aurait dit Audiard, poursuivit la belle rousse, car elle était aussi rousse qu’un tas d’rouille, au moins ça changeait des filasses rencontrées, celles qui pensaient qu’un coup de blond allait leur retirer une dizaine de berges, et la loi de la pesanteur hein ? Elles en faisaient quoi ?

On a parlé de tout, de rien, de « Trou du cul premier » qui venait d’être élu président, de ce quartier des halles qu’elle n’avait pas connu "avant", les petits troquets dans lesquels on servait le Muscadet quasiment à la pression ! La gratinée des petits matins, au milieu de la faune des louchébèms, grandes blouses autrefois blanches, tachées de résiné. Seules les prostiputes, étaient encore présentes, moins nombreuses toutefois.

Je m’appelle Adeline, Adeline Ferrero, et vous ?

- Mario Rodatti.

- Vous êtes Rital itou ?

- Si peu, ça remonte à mes grands-parents, je ne parle pas une broque de la langue de Dante, ou alors deux mots quand je suis bourré, trois sous la torture. Ma réflexion l’a fait sourire, un si joli sourire. Mais vous, Ferrero, vous êtes apparentée au chocolatier ?

- Oui c’est vrai, nous sommes cousins germains !

Elle a siroté son mêlé-cass', moi j’ai terminé mon Bourbon, nous nous sommes regardés… On s’arrache ?

Elle a acquiescé, on boit un verre chez moi m’a-t-elle demandé ?

- Excellente idée, mais je ne suis pas en état de conduire.

- Ma voiture est là, d'un geste gracieux elle a désigné une Giuletta sprint de 1959, une pièce rare !

- Moteur 1300 cc, arbres à cames en tête, freins ventilés, une merveille pour son époque !

- Ah mais, voilà un connaisseur, et j’apprécie vivement.

Je suis monté, elle a embrayé sans sauvagerie, il faut ménager la vieille Dame a-t-elle murmuré à voix basse, et surtout ne pas la vexer ! Elle habitait rue de la Pompe, décidément cette gonzesse avait plus d’un talent…

Un chouette appartement au deuxième étage, ascenseur "à l’ancienne", avec porte en fer forgé, pas très sécurisant, mais un charme fou.

Elle m’a installé dans un superbe canapé second empire, en compagnie d’un Armagnac hors d’âge. Un peu plus tard elle est apparue, seulement vêtue d’un déshabillé transparent, elle s’est plantée devant moi, a lentement fait glisser le voile…

Aux endroits sensibles de son corps magnifique, elle avait disposé des touches de Nutella, une nuit gourmande m’attendait.

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