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mercredi 18 février 2009

Tant-BourrinUn joli conte pour les petits enfants


Il était une fois, il y a fort longtemps, dans une contrée fort lointaine, une jeune Princesse, belle comme le jour, que son père avait fait enfermer au sommet d’une tour lugubre.

La chose avait fini par se savoir dans le pays et même dans les régions alentours, tant et si bien que nombreux étaient les chevaliers qui, armés de leur épée, s’en venaient fièrement, rêvant de délivrer enfin la belle damoiselle.

Hélas, l’accès à la tour lugubre était farouchement gardé par un immense et féroce dragon. Les valeureux chevaliers, malgré leur courage et leur vaillance au combat, ne pouvaient rien contre les flammes de l’Enfer crachées par le monstre et mourraient, les uns après les autres, calcinés, dans d’atroces souffrances.

Et ainsi, la jeune Princesse restait prisonnière au sommet de sa tour et soupirait de chagrin, désespérant d’être un jour libérée de sa geôle.

Mais, par une belle matinée, arriva dans le pays le plus beau jeune homme que l’on n’eut jamais vu à mil lieues à la ronde. Chevauchant son destrier blanc, une flamme inextinguible brûlait dans son regard.

Cette flamme était assurément celle de l’amour : on lui avait conté que la Princesse était encor plus belle que tout ce que l’on pouvait imaginer, que son père cruel la gardait prisonnière pour préserver sa vertu et que tout les gens alentours béniraient le jour où un preux chevalier saurait lui rendre la liberté et réjouir son cœur.

C’est pourquoi le jeune chevalier avançait son hésiter sur le chemin tortueux qui menait à la tour lugubre, sûr de la force de son bras et de son amour.

Toutefois, à l’orée de la forêt, il aperçut sur la ligne de crête l’immense bâtisse noirâtre et, surtout, le monstrueux dragon qui rôdait dans ses parages.

Le jeune chevalier réfléchit alors. On lui avait narré dans le détail la fin tragique de centaines de jeunes chevaliers, tout aussi forts et fougueux que lui, qui avaient cru pouvoir aller trancher la tête du dragon avant que celui-ci ne les fasse rôtir dans une gerbe de flammes.

Il essaya d’évaluer, à distance, la taille du dragon, puis la compara à celle, minuscule en comparaison, de son épée. Il se frotta pensivement le menton avant de décider de faire demi-tour et de retourner au premier village.

Les manants du coin, le voyant ainsi revenir, sourirent en douce. Tiens ? Un lâche ! se dirent-ils. Et les quolibets de fuser bientôt. Mais le jeune chevalier n’en avait cure. Il se livra à de bien curieux achats chez les boutiquiers du bourg, avant de reprendre le chemin tortueux qui menait vers la tour lugubre.

Arrivé à l’orée de la forêt, il continua, sans hésiter cette fois, à avancer vers l’immense bâtisse noirâtre qui se découpait sur la ligne de crête, tirant, par une corde accrochée à son destrier blanc, une carcasse de bœuf entier.

Arrivé à proximité de la tour, quand il vit que le dragon l’avait aperçu et se dirigeait vers lui, il trancha la corde et s’enfuit au galop.

Comme il l’avait prévu, le dragon s’arrêta près de la carcasse de bœuf, la huma, puis la dévora goulûment d’un coup de dent.

Il y eut alors une immense lueur dans un bruit de tonnerre : la tête du dragon n’était plus qu’une boule de feu hurlante.

Quelques secondes plus tard, le corps du dragon, ou tout du moins ce qu’il en restait de carbonisé, gisait sur le sol.

Le jeune chevalier sourit radieusement : son piège avait fonctionné ! Une bonbonne de butane camouflée dans une carcasse de bœuf avait eu raison du monstre, bien plus sûrement que ne l’eût fait son épée !

La voie était désormais libre. Il se précipita vers la tour, le cœur battant, monta les escaliers jusqu’au dernier étage et entra dans la pièce où l’attendait sa promise.

Celle-ci, alertée par l’explosion, avait vu de loin le jeune chevalier approcher de la tour et attendait son sauveur, le cœur tout aussi battant.

Quand ils se virent, ce fut comme un ravissement : ils étaient l’un et l’autre encor plus beaux que tout ce que l’un et l’autre avaient pu imaginer.

Ils s’aimèrent tout aussitôt de l’amour le plus pur et le plus puissant du monde.

Et ils vécurent heureux et n’eurent jamais d’enfants.



Enfin, pour être plus précis, ils vécurent heureux quelques heures, le temps d’une folle nuit d’amour.

Et s’ils n’eurent jamais d’enfants, c’est parce que l’on retrouva le corps sans vie du jeune chevalier le lendemain, au pied de la tour lugubre. Le corps sans vie du jeune chevalier, défenestré après avoir été sauvagement lardé dans son sommeil de centaines de coups de couteaux à la poitrine et au visage par la belle Princesse.

Car, voyez-vous, contrairement à ce que prétendaient les gens alentours, le père de la Princesse ne la maintenait pas prisonnière pour garder sa vertu.

Non, il l’avait fait enfermer simplement parce que c’était une psychopathe au dernier degré, totalement irrécupérable.

Comme quoi, il ne faut pas toujours prêter foi aux ragots et il est préférable d'enquêter un minimum avant de se mêler des oignons des autres.


Sur ce, il est l'heure de faire dodo. Bonne nuit, les enfants !

lundi 9 février 2009

Tant-BourrinLes Blogbobandes dessinées (2)

Je vous avais proposé, il y a quelque temps, une petite série de comic strips mettant en scène vos héros favoris, c'est-à-dire nous, la bande à Blogbo.

Je n'avais pas à l'époque prévu d'en faire un thème récurrent de billets mais, encouragé par une cohorte de lecteurs enthousiastes qui m'ont supplié de faire une seconde série, j'ai changé mon fusible des pôles et suis reparti sur pour y faire dorer une nouvelle fournée (car, je le rappelle, je ne sais pas dessiner et ai besoin d'une légère assistance informatique).

Voilà le résultat !

Et rendez-vous pour l'épisode 3... peut-être un jour ! :~)




Tant-Bourrin : bon chiant ne saurait mentir


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Saoul-Fifre : on n'est pas sec-terre !


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Andiamo : mets de l'huile de coude !


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Mam'zelle Kesskadie : le bar des cinquante ans


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Tant-Bourrin : une histoire de ouie-ouie


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Saoul-Fifre : on s'en végète une petite ?


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Andiamo : remembers only


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Mam'zelle Kesskadie : la lettre à ellipse


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dimanche 1 février 2009

Tant-BourrinMon prochain album (10)

Je le devine bien, vous étiez fous d'inquiétude de ne plus avoir de nouvelles de ma formidable carrière artistique qui ne va pas tarder à décoller. Eh bien, rassurez-vous : je séjourne toujours en Californie et ne suis pas resté les bras croisés au cours des mois de silence radio qui viennent de s'écouler !

Mon ardeur légèrement douchée par le peu d'enthousiasme manifesté par vous, chers lecteurs et lectrices et potentiels acheteurs et achetrices de mon prochain album, à l'écoute de ma dernière maquette, à peu près équivalent à la froideur dont vous aviez fait preuve vis-à-vis de mes précédents essais (, , , , , , et itou), j'ai donc décidé de détruire tous mes enregistrements à grands coups de rangers et de repartir entièrement de zéro.

Finalement, l'énergie brute et primaire, ce n'est pas ce qui convient à vos oreilles de bourgeois encroûtés qu'un pet de travers suffit à effaroucher. Non, il vous faut du doux, du mélodieux, du bien produit ultra-sophistiqué, sans aspérité.

Je décidai donc de changer de nouveau de look et optai pour un smoking, volé emprunté loué chez un fripier des meilleurs tailleurs de la ville, et commençai à déambuler dans les quartiers les plus huppés à la recherche d'un salon où taper l'incruste l'on cause. C'est ainsi que, outre m'empiffrer de petits fours et engloutir des litres de champagne, j'ai sympathisé avec un type aussi bourré que moi gentleman féru d'art qui a su détecter en moi un génie du show-business en devenir.

Comme il me paraissait être pété de thunes un esthète prêt à soutenir financièrement la création artistique, je lui ai proposé de financer la production de mon prochain album qui allait naturellement se vendre par milliards à travers le monde et constituerait donc, en sus, un excellent placement pour lui avec une rentabilité à peine imaginable.

Coup de bol, il m'a baragouiné que c'était OK et que j'avais carte blanche, pour ne pas dire carte bleue. Et d'ailleurs, il était tellement torché enthousiaste qu'il me confia réellement sa carte Platinium assortie du code, en m'assurant que j'avais crédit illimité pour produire mon album.

Vu les conditions glauques relativement sobres dans lesquelles j'avais dû enregistrer mes précédentes maquettes, inutile de vous dire que cela n'était pas tombé dans l'oreille d'un sourd !

Je commençais à chercher un studio digne de ce nom. Je rachetai donc ceux de la Métro Goldwyn Meyer ainsi que tout le quartier environnant sur un rayon de 20 km, car il ne faut pas lésiner : je ne souhaitais pas avoir la visite d'importuns pendant que j'enregistre et me donne tout entier à mon Art.

Puis, après avoir réalisé que les studios en questions étaient en fait des studios cinématographiques, je les fis équiper entièrement en matos audio. Et quand je dis "matos audio", je parle de ce qui se fait de mieux au monde en la matière. Et pour le plaisir, je fis tout dorer à l'or fin avec mes initiales gravées dessus : on a beau n'être qu'à l'aube d'une carrière fulgurante, on n'en a pas moins son petit amour propre !

Ensuite, je recrutai le strict minimum pour mes sessions d'enregistrement, à savoir 3500 ingénieurs du son, 15000 musiciens (dont à peu près tous les orchestres philharmoniques de la planète), un petit millier de producteurs, 20000 agents d'entretien, 300 restaurateurs (les plus grands noms, ça va de soi), 160 coiffeurs, 240 manucures, 16000 masseuses et environ 30000 personnes pour toutes les menues tâches du quotidien. Le strict minimum, quoi ! Ce n'est pas parce mon nouvel ami payait tout que j'allais abuser, vous me connaissez !

Bref, je vous passe les détails, après six mois d'orgi de travail acharné durant lesquels je donnai le meilleur de moi-même, je peux vous assurer que le résultat est à la hauteur de mes ambitions : grandiose ! Nul doute que les gros boeufs fins auditeurs que vous êtes allez vous précipiter sur mon CD dès qu'il aura été pressé à douze milliards d'exemplaires et sera disponible dans le commerce !

D'ailleurs, comme je suis généreux et pas avares de mes deniers, je vous offre gratuitement un morceau de ce qui promet d'être le plus grand disque de tous les temps. Un morceau dont la sophistication de la musique n'a d'égale que la profondeur du texte, sur un thème puissamment subversif. Ça fait bouillonner le cérumen, hein ?




Cliquez sur l'image pour voir la pochette en grand


Tant-Bourrin - Nadine la sardine


Nadine la sardine
Est partie en week-end
Avec ses copines
A Châteauroux dans l'Indre

Dans leur boîte en fer blanc
Au Shopi de la ville
Ce fut si troublant
Elles m'ont fait envie

Car j'ai bon goût
Oui, si bon goût
Oh, j'ai bon goût

Dans sa robe d'huile
Elle était la plus belle
Nous eûmes une idylle
Au fond de ma gamelle

Nadine, ô Nadine
C'était là ton destin
Nos amours se terminent
Dans mes intestins

Car t'as bon goût
Oui, si bon goût
Oh, t'as bon goût
Oh, bon goût

Nadine la sardine
Est partie en week-end
Avec ses copines
A Châteauroux dans l'Indre

Dans leur boîte en fer blanc
Au Shopi de la ville
Ce fut si troublant
Elles m'ont fait envie

Car j'ai bon goût
Oui, si bon goût
Oh, j'ai bon goût
Oh, bon goût

Car t'as bon goût
Oui, t'as bon goût
Oh, t'as bon goût
Oh, bon goût

(Téléchargeable directement ici)


Une seule chose m'étonne un peu : c'est la réaction de mon ami. Déjà, pour commencer, il a débarqué dans le studio, blême, avec un relevé de compte dans sa main tremblante. Et quand, fier comme Artaban, je lui ai fait écouter la maquette, il est devenu encore plus pâle que pâle et s'est mis à marmonner, le regard comme fou : "50 milliards de dollars !... 50 milliards de dollars !... et en plus pour ÇA !!!!"

Et ce que je comprends encore moins, c'est pourquoi il est plus tard allé inventer dans les journaux que les 50 milliards avaient été perdus dans un montage financier frauduleux, alors qu'il aurait pu fièrement annoncer à la face du monde qu'il avait investi un peu d'argent sur le plus talentueux auteur compositeur interprète que la Terre ait jamais porté, c'est-à-dire moi !

Ah, oui, au fait, je ne vous ai pas dit le nom de mon ami, il mérite bien que je lui fasse un peu de publicité : c'est Bernard Madoff.

Hein ?... Quoi ?... Qu'est-ce qu'il y a encore ???... Ça ne va pas ENCORE recommencer ??? Des mauvaises langues (des jaloux, oui !) semblent avoir l'outrecuidance de laisser entendre que tout cela ressemblerait peut-être de façon presque imperceptible à ceci...

Alors là, je suis scié. Mais je ne vais pas en rester là : je vais intenter un procès en diffamation à tous ces médisants et mettre des cohortes d'avocats sur le coup, na !

Et, d'ailleurs, je vais demander à Bernard s'il peut m'en prêter quelques-uns des siens, il paraît qu'il en utilise beaucoup en ce moment...

samedi 24 janvier 2009

Tant-BourrinLes schuss de la vie

Bip... Bip... Bip... Biiiiiiiiiiiiiiiip !

En une fraction de seconde, le signal de départ avait libéré l'énorme potentiel musculaire de Bart Turinno. Une formidable poussée sur les bâtons pour jaillir du portillon de chronométrage et tout de suite la terrible déclivité du haut de piste dans laquelle il fallait chercher à prendre le maximum de vitesse. Rester ferme sur ses appuis et tout en souplesse à la fois. Aller grappiller les centièmes de seconde qui font ou défont un champion olympique de descente.

Bart maîtrisa parfaitement le haut de la piste. Sa prise de carres fut courte et rapide à l'entrée du premier virage et lui permit d'atteindre une haute vitesse dans le premier tiers du parcours. Il conserva bien ses appuis dans la compression, puis réussit parfaitement le saut qu'imposait le modelé du terrain. Nouvelle courbe, à droite cette fois, légèrement glacée en surface. Turinno l'aborda très proprement et garda la trajectoire idéale, là où tant d'autres concurrents avant lui avaient fini endoloris dans les filets de sécurité.

Il se sentait tout simplement indestructible. Son chronomètre mental était au vert : il était parti pour faire un temps canon, aucun doute là dessus ! Il fallait maintenant laisser filer ses skis et dévaler vers l'aire d'arrivée, où se massait la foule qui allait l'acclamer, en s'efforçant de conserver l'avantage acquis.

En position de l'oeuf pour rechercher la meilleure pénétration dans l'air, glissant à plus de 130 km/h, il savourait déjà le parfum de la victoire et...

... et tout à coup, il n'y eut plus rien. Plus le souffle glacé de l'air déchiré. Plus de piste enneigée. Plus de public prêt à célébrer son triomphe. Juste des carreaux de faënce et une vieille porte en bois, fermée par un loquet. Et en guise de parfum de victoire, une puanteur désagréable.

Bart Turinno écarquilla les yeux, frappé d'une indiscible stupeur. Il était toujours en position de l'oeuf, les jambes légèrement écartées, les genoux fléchis, le torse basculé vers l'avant. Mais son pantalon baissé gisait sur ses mollets. Et sous son postérieur dénudé, un trou dont la bordure était maculée de traces brunâtres qui semblaient faire le bonheur d'une nuée de mouches.

- Mais... mais...

Son regard allait frénétiquement à droite, à gauche, au plafond, se posait sur le trou, aussi béant que sa bouche, sans arriver à se convaincre de la réalité de sa présence subite et inexplicable dans un lieu d'aisance. Il palpa frénétiquement son corps, ses bras, ses jambes, espérant que la pulpe de ses doigts les traverserait, comme dans un mauvais rêve. Mais non. Il était bien là, accroupi sur des chiottes à la turque, alors qu'une fraction de seconde plus tôt, il était en passe de remporter le titre olympique de descente.

Mais où était donc passé sa combinaison de ski ? Comment avait-elle pu se transformer ainsi en un vieux blue-jean et en un sweat défraichi ? Et qu'était-il advenu de ses skis ? De la piste ? De la course ? Où était donc passé la vraie vie ???

Il se sentait défaillir. Comment une telle chose était-elle seulement possible ? La gorge obstruée par une boule de désespoir et de terreur, il se redressa. Un étron glissa le long de sa jambe et s'écrasa sur son pantalon.

- Et mer...

- ...de !

Le froid glacé lui cingla le visage alors qu'il finissait son juron. Il eut grand mal à conserver son équilibre, lancé qu'il était à une vitesse folle sur ses skis. La foule amassée plus bas poussa un "ho" de stupeur : pourquoi donc Bart Turinno s'était-il redressé en plein schuss d'arrivée alors que la victoire lui paraissait acquise ?

Comprenant en un éclair qu'il avait dû rêver, Bart instinctivement se remis en position de l'oeuf pour sauver encore ce qui pouvait l'être et...

... lâcha un gros pet sonore qui résonna dans les toilettes.

- Mais... Qu'est-ce que...

Il était de nouveau en train de se vider sur une vieille chiotte à la turque. Il se déplia, en proie à un vertige, et...

... faillit chuter lourdement dans la neige. Il se rétablit acrobatiquement sur ses talons et reprit sa position de recherche de vitesse, le coeur palpitant, avec la hâte d'atteindre la ligne d'arrivée et d'en finir avec ce cauchemar.

Mais la vieille porte en bois se dressait de nouveau devant lui.

Mais non, c'était l'aire d'arrivée qui se rapprochait !

Non, encore la porte en bois.

Les images se succédaient de plus en plus vite devant ses yeux incrédules, jusqu'à se mêler intimement. Porte en bois. Neige. Faience. Piste. Chiotte. Arrivée. Merde. Médaille. Loquet. Skis...

- Commissaire, on vient de recevoir le rapport d'autopsie du macchabée de l'aire de Roubrinville.
- Enfin ! Alors, on y voit un peu plus clair sur ce qui a bien pu se passer ?
- Eh bien... hum... à vrai dire...
- A vrai dire quoi ? Au fait, Farfelious, au fait !
- Heu... le rapport conclut que le type est mort d'un enfoncement complet de la boîte crânienne, visiblement en heurtant violemment la porte en bois des chiottes dans lequel on a trouvé le corps. Vous auriez vu l'état de la porte !
- Etrange, en effet. Le loquet était fermé de l'intérieur et j'imagine mal un gus venant fracasser le crâne de sa victime sur une porte en bois à l'intérieur d'un espace aussi restreint. Il faut donc croire que c'est bel et bien un suicide et que la victime s'est elle-même jetée tête en avant sur la porte. Drôle de façon d'en finir !
- Oui, Commissaire, mais ce n'est pas ça le plus étonnant... Le médecin légiste a été impressionné par l'état du crâne. De la vraie bouillie selon lui. D'après ses estimations... mais ça paraît complètement fou...
- Au fait, au fait !
- Eh bien, d'après ses estimations, il juge que le type devait être lancé à plus de 100 km/h pour avoir mis son crâne dans cet état !

Le commissaire marqua un instant de stupeur, puis un petit sourire narquois lui vint aux lèvres.

- Plus de 100 km/h ? A pied et avec moins d'un mètre de recul ? Et puis quoi encore ? Il faudrait qu'il se rende compte que c'est pas Superman qu'il a autopsié, le légiste ! En voilà un qui commence sérieusement à sucrer les fraises !
- Ou alors c'est qu'il boit trop ! A ce qu'il paraît, il a une sacrée descente !

dimanche 18 janvier 2009

AndiamoLe paradoxe du grand'père

Sylvain est là, bien campé sur ses jambes. Face à lui, l’immense affiche lumineuse en 3 D 4x3 de RETRO-TEMPO, cette même affiche qui quelques années plus tard devait attirer l’œil de Rodolphe Mézières.

Une histoire fabuleuse narrée avec maestria, voir : l'effet papillon

Sylvain vient de fêter ses 49 ans, une allure d’athlète, pratiquant assidu de sports extrêmes, en poche le reçu du virement de 3000 Mondos, la nouvelle monnaie internationale mise en place en 2014.

Cet argent représente le montant d’un heureux placement "à risques" qu’il avait effectué quelques années plus tôt, il vient de tout vendre "au bon moment".

Le bandeau lumineux qui défile débite le slogan un peu ringard de la société qui offre des voyages dans le passé : "De la reine Margot à Mao, rien n’est impossible pour RETRO-TEMPO !"

Sylvain n’a jamais connu sa mère, son père non plus. Enfant de la DASS, on ne lui a jamais donné le nom de celle qui l’avait mis au monde, tout ce qu’on lui a appris c’est qu’il était né le  17 février 1969, à l’hôpital Saint Louis, de père et mère inconnus, et que cette dernière était morte en le mettant au monde. Bien sûr, il avait fait des démarches auprès de l’administration, et ce dès sa majorité. Toujours la même réponse :

-Désolé Monsieur, mais on ne sait rien de plus.

-Il y avait bien une sage-femme, un médecin, une infirmière, pour assister ma mère quand elle a accouché ? avait-il demandé à l’hôpital Saint Louis, et ce à maintes reprises.

-Oui, mais tous ces gens là sont partis, ou bien à la retraite pour certains, et puis vous savez, c’était peu de temps après les évènements de mai 68,  les syndicats étaient très forts alors, et il ne fallait pas trop réclamer quoi que ce soit au personnel !

Mai 68, cette époque a toujours fasciné Sylvain, et pour cause, c’est l’époque à laquelle il avait été conçu, et puis toute cette agitation, cette révolte, cette presque révolution, l’ont toujours passionné.

De nombreuses fois, il est allé à la cinémathèque regarder des docus de l’époque, les reportages au cœur de la tourmente, les barricades, les gaz lacrymos, les cocktails Molotov, les CRS casques noirs sur la tête, boucliers en plexiglass, chargeant les hordes d’étudiants…

Un peu les troupes disciplinées romaines contre les fougueux et tonitruants Gaulois !

Trois mille Mondos tout frais sur mon compte, songe-t-il, pourquoi pas ?

Alors il se rend tranquillement Avenue d’Iéna, à pieds. Il fait beau. Remonter les Champs-Elysées par une pareille journée : un bonheur !

Sylvain pousse la porte vitrée de l’agence. Derrière le bureau de l’accueil, une grande femme brune, corsage en satin blanc immaculé, très largement ouvert, laissant deviner que la dame ne porte ni soutien-trucs, ni redresse-machins.

L’hôtesse lève son regard vers lui, large sourire façon "ultra-brite".

-Vous désirez ?

Sylvain répondrait bien "vous", mais ça ne se fait pas !

-Je désirerais me renseigner sur les voyages temporels.

-Vous avez rendez-vous ?

-Non, je passais, alors…

-Très bien. Monsieur ?

-Caillot, Sylvain Caillot.

-Monsieur Caillot, vous avez beaucoup de chance, Monsieur Dampierre notre directeur est là, je vais l’appeler et je pense qu’il va pouvoir vous recevoir, son rendez-vous s’est décommandé.

Elle décroche son téléphone : Monsieur Dampierre, j’ai là Monsieur Caillot qui désirerait s’entretenir avec vous… Très bien Monsieur Dampierre.

A peine a-t-elle reposé le combiné qu’entre le directeur, un homme d’une quarantaine d’années, souriant, visage halé, la main tendue.

-Bonjour Monsieur Caillot, si vous voulez bien me suivre…

Puis se tournant vers l’hôtesse :

-Merci Marjorie !

Sylvain, bien calé dans un profond fauteuil en cuir, explique :

-Je souhaiterais me rendre dans le quartier latin en mai 68, vous comprenez, tous ces évènements, ça me fascine !

-Je vous comprends parfaitement, effectivement c’est une période "riche" !... Vous connaissez notre devise : "rien n’est impossible pour Retro-Tempo !" Monsieur Caillot, nous allons organiser cela. Toutefois, je dois vous faire les recommandations d’usage, et ce malgré la brochure que nous allons vous remettre : vous ne devez ABSOLUMENT pas interférer sur le passé, vous savez le fameux "effet papillon" et aussi le paradoxe du grand-père.

-Oui, je sais, le moindre évènement peut avoir des conséquences désastreuses, ainsi le battement d’aile d’un papillon au Pérou peut-il provoquer un ras-de-marée au Canada !

-Je vois que vous connaissez ce paradoxe, donc on ne touche rien, on n’emporte rien, on ne fait rien qui puisse modifier l’avenir.

-D’accord Monsieur Dampierre, mais le paradoxe du grand-père, c’est quoi au juste ?

-Imaginez qu’au cours d’un voyage dans le passé, vous rencontriez celui qui va devenir votre grand-père, le vrai, celui qui est génétiquement le vôtre. Au cours d’une rixe, vous le tuez avant qu’il ait conçu votre père ! Dans ce cas, comment se fait-il que X années plus tard, vous soyez venu pour le tuer, alors que vous n’existez pas ?

-Ben merde ! C’est tout ce que Sylvain trouve à répondre.

-Revenez dans huit jours Monsieur Caillot, le temps que nous préparions votre voyage. Pour les formalités, voyez avec ma secrétaire.

Huit jours plus tard, Sylvain revient, même accueil de la belle Marjorie :

-Suivez-moi, Monsieur Caillot.

Ils se dirigent vers un petit ascenseur, Sylvain est pratiquement collé à la secrétaire. Cela le trouble, elle s’en rend compte et s’en amuse !

Six étages plus bas, la porte s’ouvre sur une salle aux murs couverts d’inox « brossé ». Des rangées d’ordinateurs garnissent la pièce. En son centre, un fauteuil métallique.

Dampierre va au-devant de Sylvain, main tendue : 

-Monsieur Caillot, c’est le grand jour ?

Puis il se tourne vers un autre homme en blouse blanche : 

-Mon assistant.

L’autre opine, puis retourne à son clavier.

-Monsieur Caillot, veuillez passer dans la cabine d’essayage pour vous changer, vous ne portez pas du tout des fringues soixante-huitardes !

Quelques minutes plus tard, Sylvain sort de la cabine : pantalon pat’d’èph’, veste Mao en velours côtelé, chemise cintrée, col à bouffer de la tarte, Clarcks aux pieds, et bien sûr une perruque « afro » sur le crâne !

-Voilà, c’est parfait, manque plus que le mouchoir sur le nez ! s’exclame Dampierre.

-Installez-vous !

Sylvain se cale dans le fauteuil métallique.

-Vous avez bien lu la brochure ? questionne le directeur.

-Oui, oui, bien sûr !

-Donc si vous ratez le premier rendez-vous pour votre retour, vous en avez un second six heures plus tard, attention il n’y en aura pas d’autres, et après on ne connaît pas les conséquences !

-D’accord Monsieur Dampierre, j’ai bien retenu la leçon.

Maintenant Sylvain est seul, Dampierre et son assistant s’affairent autour des ordinateurs, une légère odeur d’ozone flotte dans la pièce, un léger bourdonnement, un petit vertige, sensation d’apesanteur, Sylvain ferme les yeux…

Quand il les rouvre, il est devant une barricade, les gaz lacrymos lui piquent les yeux, sa vue se brouille, il a juste le temps de lire "rue Saint-Jacques" sur la plaque de rue, un type lui gueule : 

-Reviens derrière la barricade, tu vas t’faire massacrer !

Il se retourne et aperçoit, entre deux larmes, un front de CRS, matraques à la main, qui fonce sur lui au pas de charge. Sans réfléchir, il escalade la barricade faite de pavés, de chaises, de vieux matelas, de carcasses de voitures, de branches d’arbres qui ont été coupées à la tronçonneuse. Les CRS sur ses talons, il court, trébuche sur une fille toute vêtue de rouge, visage ensanglanté, sans doute une grenade lacrymo lancée à tir tendu !

Alors sans réfléchir, Sylvain a saisi "le petit chaperon rouge", l'aide à se relever, puis l’entraîne vers des lieux plus cléments.

Course folle entre les voitures qui crament, les poteaux arrachés, et partout ces putains de gaz qui brûlent la gorge et piquent les yeux, l’âcre remugle des voitures qui brûlent. La première à droite, rue des fossés Saint-Jacques. Sur les murs, il a juste le temps de lire quelques affiches : "la chienlit c’est lui" avec une caricature du grand Charles levant les bras au ciel, "CRS = S.S.",  bien sûr "l’imagination au pouvoir" et enfin "interdit d’interdire" !

La cavalcade continue, la fille l’entraîne dans une petite rue sur la gauche, "rue Clotaire" a-t-il le temps de lire, une grande porte grise, elle pousse violemment le battant, tous deux entrent…

Le calme après la tempête, ils semblent à mille lieues de l’enfer. Au-dessus de l’immeuble, on distingue le ciel rougeoyant…

L’embrasement des voitures.

Elle lui tient toujours la main et l’entraîne vers un escalier étroit au fond de la cour, six étages, des marches usées, la peinture écaillée sur les murs.

Arrivés au dernier étage, elle se dirige vers le fond du couloir, ouvre une porte, s’efface et proclame à voix haute : 

-Versailles, mon prince est arrivé  ! 

Une chambre de bonne, un lit, des étagères garnies de bouquins, une table, deux chaises.

-Ben dis donc, t’es meublée en "Louis caisse", déclare Sylvain, et tous deux se marrent.

Alors, patiemment, l’homme entreprend de lui nettoyer sa plaie. Le sang a coulé abondamment, heureusement la blessure est superficielle, un gros sparadrap et le bobo est réparé.

Elle lui sourit, lui prend les deux mains, et l’embrasse tendrement, amoureusement.

Ils font l’amour, comme si c’était leur dernière fois, elle a échappé à la mort et veut profiter pleinement de l’instant.

Apaisé, il lui demande : 

-Quel est ton nom ? Moi c’est Sylvain !

Elle le regarde gravement et fait NON de la tête.

-Et bien je t’appellerai "COQUELICOT" car c’est une petite fleur rouge que j’ai ramassé tout à l’heure !

Ils roulent l’un sur l’autre et refont l’amour.

Coquelicot s’est endormie, Sylvain regarde sa montre : 

-Merde, plus que 35 minutes avant le second rendez-vous ! 

Il s’habille à la hâte, un bisou sur le front de la jolie demoiselle, puis retour à son point d’arrivée, le quartier est beaucoup plus calme, les CRS patrouillent encore.

A l’heure pile, il est là, l’odeur d’ozone, le vertige, sensation d’apesanteur…

-Alors Monsieur Caillot, on s’est fait attendre ? Il était temps !

-Oh, vous savez, c’était très agité, j’ai bien failli ne pas pouvoir revenir, mais quel pied (c’est le cas de le dire songe-t-il) !

Sylvain est rentré, les jours ont passés, un peu de tristesse en songeant à son petit coquelicot.

Un samedi matin, Sylvain traîne dans son appartement, il est onze heures, le carillon de la porte d’entrée sonne, il ouvre, une vieille dame est là, petite, les cheveux blancs, un joli sourire sur son visage ridé.

-Bonjour Monsieur, je m’appelle Christiane Legendre, j’étais infirmière à l’hôpital Saint-Louis. Je peux entrer ?

Un peu interloqué, Sylvain s’efface pour laisser passer la vieille dame, puis il lui tend une chaise :

-Un petit café ? interroge-t-il.

-Ca n’est pas de refus. Je ne devrais pas, mais au cours de mes gardes autrefois j’en buvais beaucoup, et maintenant j’y suis un peu "accro", ajoute-t-elle en riant.

Le café servi, Madame Legendre commence :

-Vous êtes passé plusieurs fois à Saint-Louis, afin de demander si quelqu’un se souvenait de votre maman ?

-Oui, oui, c’est bien moi !

-Il se trouve que j’étais de garde le jour où elle est arrivée, emmenée d’urgence par les pompiers, figurez-vous que le "travail" avait commencé alors qu’elle attendait le métro !

-Elle est arrivée dans un fort mauvais état, c’est pour cela que ça m’est resté gravé. Elle était très faible et vous étiez un gros bébé, la pauvre a fait une hémorragie, et malgré tous nos efforts nous n’avons pas pu la sauver !

-Oui, mais son nom ?

-Attendez, j’y viens, elle était très, très faible, elle s’est vue partir vous savez, nous avions tous les larmes aux yeux, si jeune et si belle ! Alors elle nous a murmuré :  

-Mon garçon, je désire qu’il s’appelle Sylvain, comme son Papa.

-Et vous Madame votre nom ? Ai-je demandé.

-Coquelicot, je m’appelle COQUELICOT !




Quelques petites photos prises par votre serviteur en MAI 1968... C'était hier quoi !



La gare Saint-Lazare, il est 17 Heures ! Regardez la pendule, pas un chat sur la place, ça laisse rêveur...



Sous les pavés... LA PLAGE



L'humour ne perd JAMAIS ses droits, lisez bien le panneau jeté à terre. (pour les mirots il est écrit : arbre incliné)



Des barricades faites de pavés, de chaises, de vieux matelas, de carcasses de voitures et de branches d'arbres...



Les rues du quartier latin avaient ét rebaptisées : ici la rue du 11 Mai 1968

vendredi 16 janvier 2009

Tant-BourrinLogomachie

Un peu trop de travail en ce moment pour écrire un billet frais. Alors j'ai exhumé un vieux texte de chanson que j'avais écrit il y a quelques années, jamais mis en musique. Si quelqu'un se sent d'y coller des notes dessus...


Cupidon, sale enfant de coeurs
De malice a cordé son arc
Et décochant un trait moqueur
Il m'a entiché d'une énarque

Depuis je maudis le destin
Et sa cruauté sans pareille
Car ses grands discours byzantins
Font le malheur de mes oreilles

Tout son bla-bla est aussi creux
Qu'une vieille fosse d'aisance
Où résonne l'écho foireux
Du clairon de sa suffisance

Et quand mes nerfs, peau de chagrin
En sont réduits à peau de balle
Je lui fredonne ce refrain
Pour calmer ses ardeurs verbales

Logomachie, logomachie
C'est pas rigolo, ma chérie
De subir ta logomachie
Tu logomaches et moi j'en chie

Les savoir-faire sociétaux
Transcendent les technostructures
Par leurs effets fondamentaux
Passe-moi donc la confiture

Tout déploiement applicatif
Doit décliner des paramètres
Hypothético-déductifs
Pourrais-tu fermer la fenêtre ?

Logomachie, logomachie
C'est pas rigolo, ma chérie
De subir ta logomachie
Tu logomaches et moi j'en chie

C'est ainsi du soir au matin
Je pédale dans la choucroute
De son infâme baratin
J'ai la cervelle en banqueroute

Et même au lit, c'est profil bas
Je perds mes moyens, c'est tragique
Car au plus fort de nos ébats
Elle parle de plans stratégiques

Logomachie, logomachie
C'est pas rigolo, ma chérie
De subir ta logomachie
Tu logomaches et moi j'en chie

Logomachie et logorrhée
Sont ses mamelles qui m'attristent
Et pour ne plus boire leur lait
Je me ferais moine trappiste

J'ai tout laissé, je suis parti
Qu'on ne me parle plus d'énarque
Cupidon n'a plus d'appétit
Je lui ai fait bouffer son arc

Logomachie, logomachie
C'est pas rigolo, ma chérie
De subir ta logomachie
Tu logomaches et moi j'en chie

mercredi 7 janvier 2009

Tant-BourrinLes Blogbobandes dessinées

Le joli coup de crayon d'Andiamo a fini par faire des jaloux : j'ai décidé de me lancer dans la bande dessinée. Oui, mais voilà, comment faire quand on a autant de talent pour le dessin que Lorie pour la chanson à texte ?

Eh bien, ne cherchez plus, j'ai trouvé la solution, elle s'appelle...

En cliquant sur l'image ci-dessus, vous arrivez sur le site de Pixton qui vous permet, avec beaucoup de souplesse et de possibilités de mise en scène, de construire vos personnages de BD et d'en tirer quelques chtites histoires sans jamais avoir à vous saisir d'un crayon. Un vrai régal pour ceux qui ont deux mains gauches comme moi !

Bien sûr, ça ne vaudra jamais le vrai coup de patte d'un vrai artiste, mais ça permet déjà de bien faire mumuse.

D'ailleurs, jugez plutôt, je vous ai concocté quelques strips ! :~)




Tant-Bourrin : les billets sont un cri qui vient de l'intérieur


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Saoul-Fifre : le grand air bête


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Andiamo : pratiquons le jeune !


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Mam'zelle Kesskadie : la loi de la pesanteur


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Tant-Bourrin : sex and drug and rock 'n' roll


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Saoul-Fifre : compte rendu


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Andiamo : pythie-Bee


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Mam'zelle Kesskadie : vivent les biotechnologies !


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