Blogborygmes

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vendredi 1 février 2008

Tant-BourrinLe blogbodico (5)

Vous l'avez déjà compris à la lecture du titre du billet : j'ai replongé dans l'enfer du Blogbodico. Après m'être crâmé par plaisir la santé en écrivant les tomes un, deux, trois et quatre, voilà que, dans le stress de l'urgence de pondre mon billet du jour, l'envie irrépressible d'en griller un cinquième m'a saisi.

Il faut dire que je m'amuse tellement à forger ces mots nouveaux que je n'arrive pas à m'en lasser, même si je sais que je risque à terme de choper un cancer du cerveau à cause de cette sale manie.

Dites, ça existe, les patchs anti-Blogbodico ?

Des psychopatchs, en quelque sorte ?




Accordéontologie : (n.f.) Règles et devoir qui régissent une profession, susceptibles de s'adapter toutefois aux circonstances et intérêts en jeu. La belle déontologie des journalistes est devenue de l'accordéontologie après un coup de fil de l'Elysée au directeur du journal. Elle est retombée comme un soufflet !


Amourroïde : (n.f.) Varice des veines de l'anus consécutives à une pratique abusive de la sodomie. - Ce soir, je me sens en pleine forme, je vais te faire goûter de ma bombe H ! - Heu, non, désolée, ça sera plutôt de la préparation H pour moi : j'ai des amourroïdes.


Bathyscafetière : (n.f.) Cafetière produisant un café très concentré et permettant de remonter à la surface les personnes mal réveillées, encore en plongée dans les grandes profondeurs nocturnes. Punaise ! Ce matin, j'avais la tête dans le cul. Il m'a fallu une bathyscafetière pour m'en sortir !


Bibiothèque : (n.f.) Edifice destiné à recevoir une collection d'objets et de photos à vocation narcissique. Bienvenue dans ma bibiothèque : voici mes dents de lait, puis des mèches de mes cheveux recueillies à différents âges, puis une collection de mes meilleures rognures d'ongle. Et dans la salle suivante, vous allez pouvoir admirer mes plus belles déjections... (syn. : l'ego-land)


Cache-noisettes : (n.m.) Sous-vêtement masculin de taille très réduite destiné à masquer le strict minimum. L'équivalent féminin du cache-noisettes est le masque-à-ras.


Castring : (n.m. angl.) Ensemble des acteurs et actrices jouant dans un film pornographique. Par extension, test d'évaluation visant à sélectionner des acteurs et actrices pour un film pornographique. Allez, à poil, montre-nous un peu tes fesses ! Quoi ? Tu ne savais pas que c'était pour un castring ? Arrête, la ficelle est un peu grosse !


Cérhumaine : (adj.) Qualifie une personne à l'écoute des autres, bien que souffrant d'un problème d'audition. Mamie est très cérhumaine : gentille, mais dure de la feuille !


Colloquinte : (n.f.) Accès de toux violent survenant pendant un colloque, généralement au moment le plus intéressant d'un exposé. Une grosse colloquinte est souvent suivie d'une colloration rouge du visage.


Conquéquette : (n.f.) Personne du sexe opposé que l'on a séduite dans le seul et unique but de pratiquer l'acte sexuel. Nota bene : si les rapports sont homosexuels, on parle alors plutôt de con-con ou de noeud-noeud.


Coucouroucoucou niet : (loc.) Interjection exprimant une exaspération à l'écoute de chansons d'amour langoureuses et autres roucoulades. Coucouroucoucou niet ! Eteins-moi cette radio, ça me les brise !


Crottinette : (n.f.) Jouet d'enfant consistant en une planchette montée sur deux roues et dont l'utilisation par les parents finit généralement en vol plané après un dérapage sur une déjection canine. (syn. : pas-tout-net)


Diarrhéopage : (n.m.) Réunion de gens savants qui dégoisent pendant des heures et des heures leur diarrhée verbale. Punaise, je me suis tapé cinq heures de réunion hier. Un vrai diarrhéopage ! Qu'est-ce que je me suis fais chier !


Excaliburnes : (n. propre) Burnes légendaires encastrées dans la roche que seul le jeune Artorthur réussit à arracher à la tenaille, ce qui fit de lui le Roi des bourreaux et des tortionnaires.


Founambule : (n.m.) Homme allant de conquêtes féminines en conquêtes féminines. Les gynécologues sont parfois, par abus de langage, considérés comme des founambules.


Hiérarchierie : (n.f.) Organisation sociale qui fait que chaque individu est subordonné à un autre qui le fait profondément chier. La hiérarchierie est souvent l'un des constituants essentiels des diarrhéopages (voir ce mot).


Maltouffe : (n.f.) Toison pubienne féminine infestée de morpions. José Beau-Vit combat sans relâche le fast-foutre et la maltouffe.


Merlancolique : (n.f.) Diarrhée provoquée par une consommation excessive de poisson. J'ai connu un maquereau qui a dû se recycler : les morues lui filaient une putain de merlancolique chronique.


Précis-pisse : (n.m.) Jeu typiquement masculin consistant a essayer d'atteindre une mouche en plein vol alors qu'on urine aux toilettes. Y'a de la pisse partout dans les chiottes ! Quel est l'enfant de salaud qui s'est lancé dans le précis-pisse ?


TeeBee r'nâcle ! : (interj.) Juron courant chez les lecteurs québécois de Blogborygmes, exprimant un vif mécontentement. TeeBee r'nâcle ! C'maudit criss de Souf' a incor pondu un cré mardeux billet sur son ostie de câlice de saint-ciboère de truie !


Trompétomane : (n.m.) Amateur d'instruments à vents. Le trompétomane, après avoir goûté aux flageolets, s'essaya aux trompettes sonores.


Urino-pharyngite : (n.f.) Infection urinaire pouvant s'étendre jusqu'au pharynx chez les personnes qui ont les boules. Peace ! Peace ! Tu n'as que ce mot-là à la bouche ! Tu vas finir par choper une urino-pharyngite !

samedi 26 janvier 2008

Saoul-FifreEt c'est ainsi que Tant-Bourrin est grand

Tant-Bourrin naquit à Nagasaki un matin de Février embaumé de ces fleurs d'amandiers dont le blanc juste titillé de rose affole les abeilles au sortir de l'hiver.

Oui non mais là, je regrette, mais les faits renâclaient à se soumettre à l'épreuve de la poésie. L'espèce des abeilles s'était éteinte depuis lurette et les troncs noirs et secs des amandiers se découpaient, minéraux, sur fond de volutes de fumées en niveaux de gris. Un air vicié, huileux, chargé de molécules teigneuses aux effets couvrant le spectre de tous les délires progressistes, et d'une teneur en éléments radioactifs apte à faire flipper grave les os de la mort de sa mère, lui défripa sauvagement les alvéoles pulmonaires et lui arracha un long cri démuni de toute harmonie tandis que son anus égrenait un chapelet de miconium à l'aspect désopilant.

Notre Tant-Bourrin était à pied d'œuvre, déjà tout nanti des atouts qui devaient nous le rendre si attachant, notre attaché-culturel-au-fond-de-la-casserole, en quelque sorte...

Sa mère exhuma un sein bien nourri d'un bon vieux soutif des familles à froufrous, spécialement acheté pour faire baver le personnel médical de la maternité. Elle en présenta la turgescence humide au bébé braillard qui louchait dessus avec un air inquiétant de sérial téteur, mais dès qu'il fit mine d'attaquer la mise en bouche, elle remballa son pack de lait cru en lui disant : "T'es pas ouf ? Mais c'est qu'il me mordrait, ce chiard ! T'auras ton bib de bouillie fayots / topinambour et c'est tout !"

Ce qui nous donne une sérieuse piste explicative sur sa future sexualité exclusivement oro / anale

À l'âge où les porteurs de couches s'adonnent à leurs odieux gazouillis, le petit Tant-Bourrin avait déjà trouvé son concept-maître des "Blogborygmes" à base d'onomatopées baragouinées

Dans les bacs à sable, son charisme inexistant et sa tronche binoclarde de premier de la crêche en fit le souffre-douleur idéal. Ha il en a pris des coups de râteau et des entailles au tesson de bouteille ! Sont-ce ces expériences qui lui ont donné ce style incisif, cette tendance à la taquinerie et cet humour en demi-teinte rouge sombre ?

Ayant mis de longues années à maîtriser son transit intestinal, et n'arrivant d'ailleurs pas à éviter quelques rechutes, et les mictions nocturnes ou impromptues suite à un trop plein émotionnel faisant partie d'un quotidien lourd à assumer, les quolibets de ses camarades tortionnaires ne lui manquèrent pas. Il sublima par la suite ces souvenirs dévalorisants dans un opus sentant fort le vécu

La maturité venant, les miasmes nucléaires ayant entouré sa naissance semblèrent s'être trouvé des petits gênes à faire muter. Tant-Bourrin se transforma en monstre littéraire. Un mutant de la plume. Hosannah, un poète nous est donné ! Enfoncé, Queneau le mesquin, avec ses ridicules cent mille milliards de poèmes

Il nous fit ce cadeau inestimable dont on ne peut se lasser...

Régulièrement, quand le moral est au plus bas, qu'on ne sait plus à quel sein se nouer, quel chemin emprunter, la médication que je conseillerais, au risque de me voir poursuivi pour exercice illégal de l'hilarité, et ce, sans limitation aucune dans la posologie, serait de vous replonger dans ses "Leçons de vie", par exemple celle-ci ?

Car c'est ainsi que Tant-Bourrin est grand

mardi 22 janvier 2008

Tant-BourrinLe chant du cygne

Les plus fidèles parmi les lecteurs de ce blog (j'ai les noms !) savent combien ils me doivent en matière de culture classique : ils ont encore en mémoire (on n'efface pas un trauma aussi facilement que ça) mes adaptations de Chopin ("Chopin"), de Satie ("Boîtes"), de Saint-Saens ("Aquarium") et, plus récemment, de Haendel ("Ça rebande").

J'ai donc eu l'idée aujourd'hui de ressortir des cartons un de mes vieux enregistrements (que certains, parmi vous, connaissent déjà pour l'avoir eu en exclusivité) qui n'avait pas rencontré son public à l'époque, faute d'une campagne promotionnelle à la hauteur. Après tout, pourquoi ne pas profiter de l'extraordinaire popularité de ce blog (surtout chez les pelés et les tondus) pour donner une seconde chance à ce tube en puissance ?

Et donc, en exclusivité mondiale pour Blogborygmes, voici, écrit par moi-même pour les paroles et par Franz Schubert pour la musique (je le cite, il faut aider les petits jeunes qui débutent), le "Chant du cygne", interprété (comme d'hab') par moi-même, enregistré (comme toujours) par moi-même, mixé (as usual) par moi-même, produit (sans surprise) par moi-même avec un graphisme de pochette réalisé (vous vous en doutez) par moi-même. Un morceau au poil, quoi !

En vente dès aujourd'hui chez tous les bons disquaires au prix unitaire de 999,95 € (ben quoi, il faut bien que je rentre dans mes frais, hein !)... Soyez cools : achetez-le !



Tant-Bourrin - Le chant du cygne

(Paroles : Tant-Bourrin / Musique : Franz Schubert)

Téléchargeable directement ici

Paroles (© Tant-Bourrin)

J'me sens con dans
Cet accoutrement
Déguisé en cygne blanc
[Déguisé en cygne blanc]

Non, c'n'est pas drôle
De jouer ce rôle
Je vais passer pour une folle
[Il va passer pour une folle]

Mais pour être danseur étoile
Faut y laisser des poils
Faut y laisser des poils

Après tout, j'ai bien voulu
C'est bien fait pour mon cul
C'est bien fait pour mon cul

[Il l'a voulu]
[Il l'a dans l'cul]
[Il l'a dans l'cul]
[On lui a foutu]
[Des plumes au cul]
[Des plumes au cul]

Et j'bats des ailes
Noyé de dentelles
La mise en scène est cruelle
[Mise en scène cruelle]

J'trouv' ça duraille
Vingt ans de travail
Et jouer le rôle d'une volaille
[Jouer le rôle d'une volaille]

Mais pour être danseur étoile
Faut y laisser des poils
Faut y laisser des poils

Je n'ai pas su dire non
C'est bien fait, j'suis trop con
C'est bien fait, j'suis trop con

V'là enfin le dernier tableau
Avant le rideau
Un p'tit saut, un dernier soubresaut
Le volatile est mort
Le volatile est mort
C'est pas trop tôt

[Le cygne est mort]
[C'est pas trop tôt]
[C'est pas trop tôt]
[Trop tôt]

samedi 12 janvier 2008

Tant-BourrinLe blogbodico (4)

Il y a bien peu de temps, j'avais conclu la livraison du troisième tome du blogbodico (dont les deux premiers tomes sont consultables ici et ) par la promesse de ne plus y revenir avant longtemps.

Eh bien, oui, vous l'avez deviné (ce n'est pas trop dur au vu du titre de ce billet, pas la peine de frimer) : 2008 à peine entammé, voilà déjà la première résolution qui vole en éclats !

J'ai trop de taf en ce moment pour me concentrer longuement sur mes billets, aussi la ponte de définitions à la chaîne pour le blogbodico m'est-elle apparue comme la solution de repli et de facilité !

Comme quoi, il ne faut jamais dire "Préfontaine, je ne boirai plus de tonneaux" ! :~)




Aréolienne : (n.f.) Dispositif qui fonctionne sous l'action électrisante des mamelons. Les aréoliennes produisent une grande part de l'énergie élec-trique française.


Bar-accoudoir : (n.m.) Bar pourvu d'appuis pour permettre aux personnes ayant un peu trop bu d'arriver à se maintenir debout au comptoir. - Alexandra, re... ressers-moi z'y donc un piteu... un petit blanc sec. Et fais téper... heu, péter les cahouètes, j'ai plus d'appétit que... heu... - Le bar-accoudoir, Claude ! Ne le lâche pas ou tu vas te casser la gueule ! J'en ai marre de te chanter toujours la même mélodie !


Chauffe-souris : (n.m.) Surnom donné aux accros d'internet qui passent toutes les nuits sur leur ordinateur. L'équivalent de "chauffe-souris" en anglais est "byteman".


Coïtérer : (v.t.) Se livrer à un acte sexuel à répétition. Pop : baiser comme un lapin. - Mon mari m'a coïtérée hier au soir, je n'ai pas fermé l'oeil de la nuit. - Tu as de la chance : avec le mien, c'est plutôt coïte missa est !


Courante viagère : (n.f.) Diarrhée interminable, qui n'en finit jamais. Il a une courante viagère depuis vingt ans : quelle vie de merde !


Croque-morve : (n.m.) Personne ayant l'habitude de manger ses crottes de nez. Hier au soir, alors que j'étais invité chez la Marquise Pétay de Tune, j'ai voulu jouer discrètement au croque-morve, mais tout le monde m'a vu faire. Autant dire que j'ai définitivement enterré ma vie mondaine.


Gangstérilisation : (n.f.) Action de débarrasser des microbes et des ferments les armes blanches des malfrats. Grâce à un programme ambitieux de ganstérilisation, aucune des victimes poignardées en 2007 n'est morte du tétanos.


Guano olympique : (n.m.) Expression désignant la perception des jeux olympiques par des personnes non férues de sport. Quel guano olympique ! Les medias ne parlent plus que des jeux de Pékin et pourtant je m'en torche !


Hélastrique : (n.f.) Erection maritale pour une femme peu encline à la bagatelle et qui a envie de dormir. L'épouse qui ne supporte plus les exigences sexuelles de son mari a tout intérêt à l'envoyer chez une copine nymphomane qui lui sautera à l'hélastrique.


Pédrophile : (adj.) Qui aime Pédro. La Trollette serait à la tête, dit-on, d'un réseau pédrophile.


Pus-lover : (n.m. angl.) Personne pervertie qui boit avec plaisir le liquide jaunâtre qui se forme aux points d'infection de l'organisme. Quelle chance il a, ce pus-lover : il a hérité d'un furoncle d'Amérique !


Râteaumique : (n.m.) Echec si cuisant dans une tentative de séduction amoureuse qu'il donne envie de s'enterrer dans un bunker. Cette meuf, c'était une vraie bombe, mais je me suis pris un râteaumique !


Siliconoclaste : (n.m.) Personne qui ne supporte pas les prothèses mammaires et cherche à les détruire par tous les moyens. A Pékin, les siliconoclastes utilisent des casse-tétés chinois.


Speed-detting : (n.m. angl.) Technique visant à contracter le maximum de crédits en un minimum de temps. J'ai participé à un speed-detting dans les grands magasins : j'ai dépensé sept ans de salaire en sept minutes !


Wonderbraguette : (n.f.) Fente de devant d'un pantalon munie de coussinets destinés à faire pigeonner les organes masculins. - Ouaaaah, impressionnant ! Tu as mis une wonderbraguette ? - Non, je souffre juste d'éléphantiasis.

mercredi 2 janvier 2008

Tant-BourrinParce qu'on le voeux bien !

Et voilà une nouvelle année qui commence, avec son lot de rêves, de craintes et d'espérances mélangés.

Mais qui dit "nouvelle année" dit également "corvée des cartes de voeux à envoyer". Oui, je dis bien "corvée" car quand on compte un lectorat de plusieurs milliards de millions de milliers de centaines de dizaines de lecteurs comme nous, envoyer une carte de voeux personnalisée à chacun d'eux relève de l'apostolat.

Heureusement, la tecnique est là pour nous sauver !

Eh oui ! Rappelez-vous du générateur automatique de poèmes, du générateur automatique de ragots et du générateur automatique de promesses"... Vous avez déjà deviné la suite : je me suis attelé à l'élaboration d'un générateur automatique de cartes de voeux personnalisées !

La carte de voeux que vous allez donc trouver dans la suite de ce billet est le fruit du croisement de quatre champs variables comportant respectivement 50, 50, 100 et 120 occurrences possibles. Cette carte est donc unique ou presque, puisqu'elle représente un tirage parmi 30 millions possibles. Vous pouvez donc considérer que cette carte vous est propre et que personne d'autre au monde n'aura reçu la même !

Et si (même si cela paraît bien peu improbable !) celle-ci ne vous satisfaisait pas entièrement, il vous suffit de cliquer sur le bouton en dessous pour en générer une autre. On vous gâte !

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dimanche 23 décembre 2007

Tant-BourrinRéveillon

Fumeroles de vapeur échappées du plat de dinde aux marrons, au milieu de la table. Les assiettes se tendent. On se sert. On mange. On discute. Dans le coin du salon, là-bas, une guirlande multicolore clignote sur le vieux sapin synthétique qui doit en être à son quarantième Noël.

Bertillon mâche consciencieusement une bouchée de volaille, le regard perdu. Il a comme du vague à l'âme. Ou plutôt aux tripes. Oui, c'est ça, un spleen, une mélancolie souterraine qui le ronge là, aux plus profond de son être. Il se force à manger. A parler. A sourire même. A être dans l'humeur d'un réveillon. Mais il n'y est pas. Car il devine que certains autour de la table ne seront peut-être plus là l'an prochain.

Ses yeux passent de l'un à l'autre.

Son père. Si vieilli, si usé, si ridé qu'on eût dit une caricature monstrueuse du bel homme énergique qu'il fut naguère. Parlant avec peine. Les mains couvertes de tâches brunâtres et percluses de rhumatismes. Déglutissant difficilement. Son père si plein d'ardeur au travail autrefois... Hélas, cela faisait déjà si longtemps qu'avait commencé la dégringolade, si longtemps. Il lui suffisait de regarder la tapisserie aux murs du salon : elle avait près de quinze ans. Depuis, la vie de son père s'était peu à peu recroquevillée sur elle-même. Et Bertillon sentait que son père en peau de chagrin ne serait sûrement plus là pour fêter Noël dans la vieille maison familiale l'an prochain.

Sa mère. La mater dolorosa. Grimaçant sous la douleur de ses articulations, les cartilages usés, consumés de s'être trop dépensée. Sa mère qui a veillé sur ses jeux d'enfant dans cette maison comme elle veille aujourd'hui sur le père diminué, son ultime enfant, son ultime bébé, prêt à naître à la mort. Elle lui paraît si fragile désormais. Et les statistiques sont si froides, qui pointent implacablement la surmortalité chez les personnes âgées dans l'année qui suit un deuil. Si son père vient à disparaître, sa mère le supportera-t-elle ? De combien de pas le suivra-t-elle dans la tombe ? Bertillon frémit. Ses deux parents seront peut-être tous deux absents l'an prochain.

Sa soeur. Qui essaie de sourire en permanence mais qui n'arrive pas à masquer le voile de douleur et d'amertume qui lui voile la commissure des lèvres. Qui, trente ans plus tôt, attendait le Prince charmant. Et qui vit avec un gros lourd égoïste depuis vingt ans. Sa soeur qui boit, qui fume, qui se détruit discrètement. Qu'un cancer a commencé à grignoter il y a deux ans. Bertillon l'observe du coin de l'oeil. Par deux ou trois fois, alors que l'attention de la tablée n'était pas focalisée sur elle, il a cru déceler un rictus de souffrance sur son visage, comme venu du fin fond de sa tripaille. Le crabe aurait-il repris sa marche ? Et si sa soeur, elle aussi, venait à manquer à l'appel au prochain Noël ?

Sa nièce. Le même terreau à douleur que sa mère. Une môme complexée, souffreteuse, renfermée, qui s'emmuraille derrière la barrière de ses cheveux. Bertillon a toujours eu un mauvais pressentiment : elle sourit si peu, semble toujours ailleurs, il la devine dépressive et sent le suicide ou la drogue tout proches. Et ses parents qui ne veulent rien voir, entre une mère elle-même dépressive et un père décidément trop con.

Son beauf, justement. Le seul qu'il ne regretterait pas beaucoup autour de la table, mais aussi le seul dont la santé est éclatante. Un gros con, un trou à Castelvin qui boit, qui boit, qui boit. Non pour oublier un quelconque malheur, mais juste pour faire celui des autres. Le seul qui sera assurément là l'an prochain. A moins que, avec tout ce pinard en permanence dans ses veines, il ne finisse un jour par se viander en voiture...

Le coeur n'y est qu'à moitié. Bertillon ferme les yeux et se remémore les réveillons d'antan, plus festifs, plus gais, plus insouciants surtout. Depuis plusieurs jours, il n'arrive plus à penser à autre chose qu'au fait que c'est peut-être le dernier réveillon qui les réunit tous et que, l'an prochain,... Son regard erre sur les murs du salon qui ont vu son enfance et tant de bonheurs aujourd'hui si loin, si loin.

Onze heures trente. Bertillon se lève de table.

- Laisse, Maman, reste assise, c'est moi qui vais chercher la bûche !

Il revint quelques instants plus tard avec un plateau sur lequel trônait une pâtisserie industrielle achetée par sa mère au supermarché du coin.

- Tu ne prends pas de bûche, Bertillon ?
- Non, Maman, j'ai trop mangé, je fais une petite pause...

Ce fut sa nièce, la plus frêle de constitution, qui piqua du nez la première dans son assiette. Puis son père, sa soeur, sa mère, son beauf.

Bertillon repartit vers la cuisine, prit la boîte de somnifère vide et la jeta dans la poubelle. Puis il alla dans la remise. Il en revint avec la vieille carabine du père et une poignée de cartouches dans sa poche. Six cartouches exactement : une pour chacun et la dernière pour lui. Il arma le fusil et s'approcha de la table où tout le monde dormait.

Il n'avait plus aucune angoisse pour le prochain réveillon.

jeudi 13 décembre 2007

Tant-BourrinMon prochain album (7)

Cette fois, il faut regarder la vérité en face : ma carrière artistique connaît une petite période creuse. Qui n'est peut-être pas sans lien avec le fait que la sortie de mon prochain album traîne un peu. Retard peut-être légèrement lié au fait que j'ai déjà foutu par quatre fois les maquettes de mes enregistrements à la poubelle (voir , , , et ). Foutage à la poubelle faisant quelque part suite au peu d'enthousiasme que vous avez manifesté à l'égard des dites maquettes. Bref, vous me foutez ma carrière en l'air et je vous hais.

Et d'ailleurs, ça continue, au vu de votre froideur face à ma dernière mouture, j'ai piqué ma crise et foutu le feu à toutes les prises (et accidentellement à la console de mixage et, de proche en proche, à tout le studio d'enregistrement).

Bref, j'ai décidé de repartir de zéro.

Je me suis fourvoyé et je vais revenir aux sources, à des choses plus simples enregistrées dans un garage. Je vais donc me passer de producteur pour cette raison. Et aussi accessoirement un petit peu parce que je suis sur la black list des producteurs et que plus aucun n'accepte de travailler pour moi.

Et puis, soyons clairs, mon objectifs étant de refourguer des milliards de disques à la masse bovine des amateurs de chansonnettes, celui-ci aura d'autant plus de chances d'être atteint que je me cantonnerai dans un style primaire, proche du niveau des potentiels acheteurs dont vous êtes, amis lecteurs, les dignes représentants.

Voilà, c'est un enregistrement qui m'aura beaucoup marqué et je suis assez fier du résultat que je vous offre en exclusivité mondiale. Ça déchire grave la mort de la race de sa mère, non ?




Cliquez sur l'image pour voir la pochette en grand


Tant-Bourrin - J'gueule


Qu'est-ce c'est que ce connard qui m'fait une queue de poisson
Au volant de sa foutue bagnole ?
Au prochain feu rouge, je vais lui faire bouffer son caleçon,
Avec, en dessert, ses roubignoles !
Ah, j'gueule, j'gueule !

Quand c'est soir de match, je fais des stocks de chips et de bière,
Faut pas être à court de munitions !
Et je crie "bordel, tue-le, faut le tacler par derrière !"
D'vant mon poste de télévision
Ah, j'gueule, j'gueule !

J'aime pas les bouseux,
Les intellos, les journaleux,
Tout ça me soûle !
Les étrangers pas d'chez nous,
Les nantis en grève, ça me fout
Les boules, boules, boules, boules !
J'gueule, j'gueule !

Qu'est-ce que t'as, gros, con, dégage de là, tu veux ma photo ?
Me regarde pas de cet air bête !
Heu... attends, du calme, t'énerves pas, lâche-moi le paletot...
Aïe ! Non, s'il te plaît, pas sur la tête !
Aïe ! J'gueule, j'gueule !

(Téléchargeable directement ici)


Eh bien, vous allez pas le croire - c'est vraiment un mauvais comique de répétition ! -. de méchantes langues (oui, toujours les mêmes !) osent laisser entendre que peut-être il aurait éventuellement une vague ébauche de début de ressemblance approximative avec ceci...

Alors là, je dis stop ! Un groupe obscur et inconnu qui n'a d'ailleurs même pas le courage de mettre son nom sur la pochette ! C'est tout ce que vous avez trouvé, cette fois ?

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