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mardi 15 juin 2010

AndiamoAu poêle !

Par ce beau dimanche de juin de l’an de disgrâce 1915, la grande guerre fait rage depuis près d’un an.

Petit, grande barbe soigneusement entretenue, chapeau melon dissimulant une calvitie naissante, canne à pommeau d’argent, portant beau comme on disait à l’époque, monsieur Henri se promène dans les allées du marché aux puces.

Toutes les conversations ne traitent que de la guerre.

- Les nôtres ont repris une position aux boches.

- Oui, on les aura ! Notre canon de « 75 » est bien le meilleur, sans compter l’excellence des fusils « Lebel » ! Et ce Maréchal Joffre… Quelle poigne ! Un meneur d’hommes assurément !

- Ah ! Ça oui, pardi !

Monsieur Henri, âgé de quarante cinq ans, avait échappé à la conscription, de justesse ! Bah, soupirait-il, il y a suffisamment de jeunes, et puis tout sera terminé dans quelques semaines... Tout au plus !

Il aimait tout particulièrement flâner au marché Biron, délaissant un peu Vernaison, Malik ou bien le marché Paul Bert. Le doux parfum de la cire, dont les antiquaires faisaient un large usage en étalant consciencieusement la jolie pâte aux teintes de miel sur les meubles chargés d’histoire, provenant de ventes plus ou moins licites.

Cette odeur si caractéristique lui rappelait sa chère Maman, répondant au doux prénom de Flore. C'est elle qui entretenait amoureusement leur petit appartement parisien, quand ses travaux de couture à domicile lui en laissaient le temps.

Parfois, sa main se pose sur un bureau « dos d’âne » ou une jolie commode « Régence », il en caresse la marqueterie, s’imprégnant les doigts du doux parfum de la cire, puis, discrètement faisant semblant de lisser sa moustache, il hume alors ses doigts imprégnés de l’effluve, porteuse de doux souvenirs.

Alors qu’il vient de rouvrir les yeux après avoir respiré la merveilleuse fragrance, arrivant face à lui, une femme de belle allure. Grande, large chapeau noir avec voilette, la longue robe, de percale noire elle aussi, laisse juste apparaitre la pointe de ses bottines de chevreau, marque d’un bottier de qualité.

Feignant de regarder ailleurs, Monsieur Henri la bouscule légèrement. Sursautant, il se confond en excuses, retirant son melon, se pliant en courbettes, toutes plus obséquieuses les unes que les autres.

- Chère Madame, acceptez mes excuses, quel distrait je fais ! Je ne vous ai pas blessée au moins ?

- Non… Non Monsieur, tout va bien je vous assure…

- Permettez que je me présente : Henri Frémyet, agent de change.

- Thérèse Laborde-Line, veuve.

- Oh ! Je suis navré et sincèrement désolé, et croyez bien que je ne vous dis pas cela par pure convention, car je suis veuf également !

- Deux malheurs se sont croisés… Un peu brutalement, ajoute-t-elle en souriant.

- Permettez-moi, chère Madame, et ceci en tout bien tout honneur, de vous offrir un rafraîchissement.

- Je ne sais si je puis accepter.

- Acceptez, je vous en prie.

Ils sont là, attablés dans ce petit bistrot de la rue des rosiers, lui devant un bock, elle s’est fait servir un thé.

- Il faut boire une boisson chaude lorsqu’il fait chaud, j’ai appris cela de mes voyages en Afrique du nord. Mon mari m’y emmenait souvent lorsqu’il voyageait pour affaires.

- Que faisait-il ?

- De l’import-export… Une très grosse situation vous savez : à sa mort, il m’a laissé de quoi vivre très confortablement jusqu’à la fin de mes jours.

- Ah ! Le saint homme, ajoute Henri en hochant la tête.

- Oh ! Mon Dieu ! Dix-huit heures trente déjà, il faut que je rentre, le temps passe si vite…

- Permettez, Madame, que je vous raccompagne.

- J’habite avenue Henri Martin, à l’autre bout de Paris !

- Qu’à cela ne tienne, nous prendrons un fiacre, je ne vous laisse pas seule, d’autant qu’il faut tout de même emprunter une partie de la zone (1) avant d’entrer dans Paris, où nous trouverons aisément un « sapin » (2)

- Vous êtes très prévenant ,cher Monsieur, et c’est avec joie que j’accepte.

- Tout le plaisir est pour moi !

Le fiacre les a déposés devant l’immeuble très cossu de style hausmannien. En galant homme, Henri a ouvert la porte le premier, et a obligeamment aidé la Dame à descendre. Levant un peu la jambe afin de poser le pied sur le trottoir, elle a laissé entrevoir sa cheville gainée du chevreau de ses bottines. La jolie courbe que forme la cambrure du pied menu trouble visiblement Henri, lui donnant toutes les audaces.

- Et si nous nous revoyions ? Nous promener de nouveau au marché Biron me ravirait.

- Est-ce bien raisonnable ?

- Sans doute !

- Bon, alors, disons dimanche prochain ici même : à quatorze heures.

- Merci, merci, très chère.

Ils se sont vus et revus. Tant par ses prévenances que par ses bonnes manières, Henri a réussi à devenir l’amant de la très belle, et bien en chair Thérèse Laborde-Line, veuve de son état.

En fin diplomate, Monsieur Henri a réussi à obtenir procuration de tous les comptes et obligations de l’accorte veuve du roi de l’import-export.

Un joli dimanche de septembre, l’arrière-saison étant particulièrement clémente en cette terrible année de combats, Monsieur Henri propose à Thérèse de passer une fin de semaine avec lui dans sa maison de campagne, une « villégiature » comme on les désignait alors, située près de Rambouillet.

- Ah ! Enfin, je vais connaître ce petit nid d’amour dont vous me rebattez les oreilles constamment, cher Henri !

- Oui, ma douce, vous verrez comme nous serons bien ! Vous, moi, et les petits oiseaux.

- J’ai l’impression que le beau merle, c’est vous, conclut-elle en riant de bon cœur.

Ce beau dimanche, Henri et Thérèse se retrouvèrent à neuf heures précises sous la grande horloge de la gare du mont Parnasse.

Les locomotives ayant été endommagées ou réquisitionnées pour l’effort de guerre, c’est une antique et poussive « Tigerli » qui emmènera le convoi très réduit, faible puissance oblige, jusqu’à Rambouillet.

Ces machines servant habituellement aux manœuvres, il ne faudra pas s’attendre à battre des records. Mais qu’importe : à la guerre, comme à la guerre, a dit si gentiment la jolie Thérèse.

Brinqueballés sur d’inconfortables banquettes de moleskine, nos deux amants arrivent enfin à Rambouillet. De là, on emprunte un fiacre jusqu’à Gambais, lieu où réside Monsieur Henri.

Une modeste demeure, un peu à l’écart, l’immense forêt à deux pas, un réveil au chant des oiseaux a promis l’aimable Monsieur Henri.

Près de toucher au but, Henri a un peu accéléré le pas, il précède largement Thérèse qui souffle un peu, n’étant pas habituée à pareils efforts.

- Attendez-moi, mon ami, vous courez littéralement !

- Mais c’est pour vous ouvrir le portail, très chère… Prenez votre temps !

Quand Thérèse arrive enfin, les joues rouges et le souffle court, Henri est planté devant la boîte à lettres, la masquant totalement. Et sur laquelle on pourrait lire sur un petit bristol format carte de visite, dans un petit espace protégé par une vitre le mettant à l’abri des intempéries :

Madame et Monsieur Henri Landru, en caractères gothiques du plus bel effet.




Pour les perdreaux de l’année :

(1) La zone était un genre de no man’s land situé entre les « barrières de Paris » et les faubourgs, un endroit où il ne faisait pas bon traîner ! Ça a donné "zoniard" : individu peu recommandable, et "zoner" : traîner à l'affût d'un mauvais coup.

(2) Sapin : nom familier donné aux fiacres.

J'ajoute : je m'absente du 16 juin au 17 juin, je répondrai à vos commentaires (si vous m'en laissez) la semaine prochaine... Merci.

mercredi 2 juin 2010

Tant-BourrinBoîtes (nouvel enregistrement)


Boîtes

Paroles : Tant-Bourrin - Musique : Erik Satie


Téléchargeable directement ici




Oui, je sais, ce n'est pas vraiment un nouveau billet puisque je vous avais déjà proposé ce morceau il y a fort longtemps, les plus croulants anciens s'en souviennent peut-être. Mais voilà : en ce moment, je me tire une grosse flemme d'écrire et, comme l'a justement fait remarquer Françoise dans un commentaire précédent (que j'ai également la flemme de rechercher), écrire sans envie c'est comme pratiquer le sexe sans amour.

En revanche, il y avait quelque chose dont j'avais depuis longtemps envie, c'était de réenregistrer correctement mon "boîtes" de juin 2006. A l'époque, Saoul-Fifre, Manou et moi tenions un rythme de folie : un billet par jour sur le blog, un billet à écrire pour chacun tous les trois jours donc. A l'époque pas le temps de peaufiner, c'était du flux tendu ! Et pour le coup, j'avais écrit et enregistré à l'arrache ce texte (particulièrement guilleret, vous l'aurez noté !) sans avoir le temps de résoudre mes problèmes de prise de son (résolus depuis), d'où une voix métallique et nasillarde dans la première version, ce qui m'avait un peu chagriné.

Comme bloguer doit rester un plaisir, j'ai décidé de m'offrir le temps de faire ce dont j'avais envie depuis quatre ans : réenregistrer le morceau, calmement, posément, en faisant plusieurs prises (et non pas une seule comme à l'époque), jusqu'à être à peu près satisfait du résultat, que vous pouvez écouter ci-dessus.

Voilà. Rendez-vous dans une dizaine de jours pour un "vrai" billet de ma part. Ou pas.

mardi 11 mai 2010

Tant-BourrinLa rubrique à beeks

Sûrement, au cours de vos pérégrinations internautiques, êtes-vous tombé un jour sur un blog de geek - ou plutôt, en bon français, de technophile - tant il est vrai que ce type de blog abonde sur la toile.

Si ce n'est pas encore le cas :

1°) mettez-vous à jour.

2°) soyez rassurés : vous n'êtes pas un geek.

Un geek est un passionné de nouvelles technologies : téléphones, ordinateurs, internet... Tout, pourvu que ce soit à la pointe du progrès.

Toute cette longue introduction pour vous présenter un concept légèrement différent de la chose, étrangement absent, pour l'heure, de la toile, et ce billet est là pour y remédier : les péquenauphiles, que nous pourrons également appeler, pour faire djeun's, les beeks (contraction de bouseux et de geek).

Les beeks sont des ploucs culs-terreux nobles représentants de la gent agreste qui ne vivent que pour les nouvelles technologies agricoles, de fervents adeptes d'une campagne high-tech.

Voilà donc le premier tome d'une "rubrique à beeks" avec, pour inaugurer la série, quelques produits in-dis-pen-sables à tout beek qui se respecte...



La bouse USB

Cette clé USB follement originale, en forme de déjection bovine, est un signe de reconnaissance entre beeks. D'une capacité de 64 Go, elle fait en outre office de diffuseur de parfum d'ambiance et répand alentour une bonne odeur d'étable.

Une version "crotte de bique USB" existe également, mais sa capacité de stockage n'est que de 16 ko.



Le tee-shirt de beek

Le paysan beek est fier de l'être et se doit donc de le faire savoir haut et fort. Quoi de mieux donc qu'un beau tee-shirt pour une beek pride permanente ?

Ce modèle existe en tailles XXL, XXXL et XXXXL.

Merci à notre ami Souf' pour la séance de pose !



Le tracteur 3G

Summum de la technologie de pointe pour lequel tout bon beek serait prêt à se damner, voici le tracteur 3G, équipé en internet 3G, Wifi, en GPS, en TNT et en tout ce qui se fait de mieux. Bref, le matos idéal pour labourer son champs en bénéficiant du minimum vital pour un beek.

Mieux : grâce au guidage laser satellitaire intégré, il est désormais possible de piloter son tracteur 3G à distance depuis son PC, en passant par internet !



Les ruines de ferme 3G

Allant de pair avec le tracteur 3G, le fin du fin pour les beeks : les ruines de ferme 3G, résultant de l'inévitable perte de contrôle du tracteur 3G lors de la première tentative de pilotage à distance sur internet via le guidage laser satellitaire intégré.


Eh oui, les nouvelles technologies, c'est bien, mais il y a forcément quelques loupés. Mais quand on a la beek attitude, on ne va pas s'arrêter à d'aussi menus détails, hein !

samedi 8 mai 2010

Saoul-FifreMourir au Printemps

Il y a 15 jours, nous sommes allés à la messe anniversaire de la mort de mon frère ainé . Il faisait beau, les vieilles pierres étaient touristiques en diable, prenaient bien la lumière, et puis une occasion de revoir la famille, ça ne se refuse pas. Même ma mère, quatre vingt cinq ans aux truffes, avait fait le voyage, huit cent bornes, une paille, pour cette grande nomade.

Pour faire un deuil, mon dieu que c'est long ! Ma belle-sœur n'a pas encore trouvé la force d'ouvrir l'armoire aux vêtements de mon frère. La porte coince. Elle repousse à plus tard un acte symbolique fort, jeter ou donner ses affaires, qui rejetterait un peu plus mon frère dans son absence. Comme j'ai à peu de chose près la même corpulence que lui, elle m'en a proposé. Cette idée de me glisser dans les vêtements de l'absent me semble écologique et le fera revivre, remuer autour de moi encore un moment. Et s'il faut faire un régime pour réussir à y rentrer, et bien cela me motivera !

Rien ne presse. Range ses affaires comme s'il devait revenir demain ; mais le chagrin, laisse-le couler, ne le garde pas à l'intérieur. Cette année fut froide, triste et pluvieuse. Que celle qui arrive voie percer ton sourire derrière les nuages.

Mourir au Printemps
Mourir au Printemps
Mourir au Printemps, la bonne idée !
Mourir au Printemps, c'est plus gai !

Mourir au Printemps quand les p'tit's fleurs
Éclosent en un' demi-heure
Quand les plant's grimpant's lanc'nt leurs vrilles
À l'assaut de la charmille
Quand les poitrin's de tout's les mamans
Se gonflent de vivant
Quand les abeill's font leur trafic de miel
À travers le ciel.

Mourir au Printemps
Mourir au Printemps
Mourir au Printemps, la bonne idée !
Mourir au Printemps, c'est plus gai !

Mourir au Printemps quand les cabris
Organis'nt leurs saut'ries
Quand les hirondelles sont les champions
Du gobag' de mouch'rons
Quand les poul's s'exhum'nt de leur trou
Avec leurs quinze pioupious
Quand les tondeuses de tout l' canton
Chantent leur chanson.

Mourir au Printemps
Mourir au Printemps
Mourir au Printemps, la bonne idée !
Mourir au Printemps, c'est plus gai !

Mourir au Printemps quand les drageons
Bourgeonnent à foison
Quand les mortels épilés ou à poils
N'ont qu'une idée dans la moelle
Quand le soleil appointe son dard
S' lève tôt et se couch' tard
Quand les jupes et les shorts se raccourcissent
Dévoilent les cuisses.

Mourir au Printemps
Mourir au Printemps
Mourir au Printemps, la bonne idée !
Mourir au Printemps, c'est plus gai !

lundi 19 avril 2010

Saoul-FifreVite, chie, c'est l'intestin !

Ô funérailles ! J'ai raté mon tour de billet ! Qu'est-ce que je vais prendre comme savon par Tant-Bourrin ! Ouillouillouille mes fesses, rien que d'y penser, le soufflet de la forge s'y met et la braise y rougeoie méchamment. J'ai honte ô oui j'implore ton pardon ô Grand-Bourrin et puis je m'excuse moi-même, même si je sais que ce n'est pas poli mais je n'ai pas le temps d'attendre ta réponse.

Je ne vois qu'une solution pour me racheter à tes yeux : je m'engage solennellement ici même à rédiger trois billets consécutifs en manière de pénitence. C'est-y pas honnête, comme proposition ? Si si, c'est excessivement honnête et d'ailleurs trop honnête pour être vrai, en fait. C'est dommage, je le reconnais, mais il s'agissait encore une fois et malheureusement pour vous, d'une mauvaise plaisanterie, du genre de celles dont je suis coutumier et auxquelles je vous ai habitué. Vous êtes mithridatisés en quelque sorte, et je vous inocule dorénavant mes toxiques à sec, sans remords ni voix intérieure courroucée.

Non, sans dèc', vous y avez cru ? Ça va pas dans tête à vous ? Trois billets à la suite, mais comment y arriverais-je, mes braves grognards, fidèles lecteurs, spectateurs attentifs de ma sénescence ? Sans vous commander, je souhaiterais que vous visualisiez bien ceci : ma cervelle est en phase de liquéfaction, vous pouvez entendre le doux clapotis du petit lait qui s'échappe par les fentes de la faisselle. Mes idées adoptent une forme fluide, fuyante, on en aperçoit le fond, ou pas, c'est selon, sa transparence ressemble de plus en plus à de la vacuité et des reflets glissent d'une façon aléatoire à sa surface.

On y plonge, on y coule, on s'y noie. Il suffit d'ouvrir la bouche pour y perdre la vie. De humer, de respirer, d'espérer quelques bulles. Je ne souhaite à personne de sombrer dans mon bocal à réflexions. Il y règne un univers glauque, moite, poisseux. Les mots y moisissent du désespoir de devenir un jour des phrases. Enfers et putréfactions. Seule issue de secours : rajouter de l'alcool à ce pot-au-noir chaud et humide pour en endiguer la fermentation. Halte. Douane zoll. Oui vous les bactéries anxiogènes, on ne passe plus ! Le seuil de tolérance est atteint, vous me resservirez un peu de ce délicieux Saint-Pourçain blanc, malgré son arrière-gorge diplomatiquement sulfureux. Calune me conseille de lâcher la poire pour reprendre la plume ??? Comme si l'une empêchait l'autre, non mais je rêve, ça fait bien six mois qu'elle saute son tour, entre autres, alors est-elle en position, si j'ose dire, de me faire la morale ? Sur le fond, je suis d'accord pour lâcher la poire qu'on a porté l'autre jour avec Bof à l'alambic. Un léger dérapage acétique l'a rendue impropre à la consommation humaine mais elle reste apte à la désinfection des plaies de l'âme.

La gourmandise doit céder le pas devant l'urgence à noyer les microbes.

vendredi 9 avril 2010

Tant-BourrinBouché

Cela faisait longtemps que je ne vous avais pas stressé les oreilles en couinant une petite chanson de ma composition. Réparons donc illico cet oubli.

Voici, en exclusivité mondiale pour les lecteurs de Blogborygmes, "bouché", une chanson que j'ai écrite avec mes tripes. Spéciale dédicace aux durs de la feuille, aux seconds couteaux, aux pas francs du collier, à ceux qui ont plein de travers, mais aussi aux gens bons....




Bouché

Paroles (!) et musique (?) : Tant-Bourrin


Téléchargeable directement ici


J’étais puceau, sorti tout droit de ma Creuse.
Quand je t’ai vue, l’effet bœuf que tu m’as fait !
T’as juste dit en riant : « c’est moi, l’osseuse ! »
Comme un couillon, je t’ai offert un bouquet.

Moi, je faisais partie de ces gars loyaux
Qui manquent juste un petit peu de cervelle,
Mais toi, tu m’as pris pour un mignon dévot
Parce que j’avais entre mes mains deux missels.

Bouché, bouché, notre avenir est bouché.
Entre nous deux, ça ne fait plus que barder.
Nos sentiments auraient dû rester cachés
Car notre amour a fini par se viander.

On a taillé une bavette un moment.
Tu m’as dit que t’écoutais le groupe Abba,
Que tu lisais un pavé d’Chateaubriand,
Que tu créchais dans un vieux gîte à la noix.

Mais t’as pas dit que t’étais plus un tendron,
Que tu voulais juste vivre à mes crochets,
Que tu rêvais d’avoir cinq ou six lardons,
Sinon, c’est sûr, je n’aurais jamais flanché !

Bouché, bouché, notre avenir est bouché.
Entre nous deux, ça ne fait plus que barder.
Nos sentiments auraient dû rester cachés
Car notre amour a fini par se viander.

Pour te payer ces robes qui te boudinent,
Plus d’une fois, j’ai dû casser mon cochon.
Depuis que t’as voulu refaire ta poitrine,
Mon compte en banque est vide, j’ai pas le rond.

Mais aujourd’hui il faut que je te confie
Que je me bouge et que je me décarcasse.
Ça va changer, compte donc tes abattis !
Je vais bientôt mettre fin à cette farce !

Bouché, bouché, notre avenir est bouché.
Entre nous deux, ça ne fait plus que barder.
Nos sentiments auraient dû rester cachés
Car notre amour a fini par se viander.

Voilà, c’est fait, je n’ai pas fait de quartier
Et j’ai tranché dans le vif tout aussitôt.
En m’échinant, j’ai découvert, épaté,
Ta tendreté sous le fil de mon couteau.

Bouché, bouché, notre avenir est bouché.
Entre nous deux, ça ne fait plus que barder.
Nos sentiments auraient dû rester cachés
Car notre amour a fini par se viander.

samedi 3 avril 2010

Saoul-FifreBonjour

Je ne sais pas si vous vous en souvenez, car je vous parle d'un temps que seuls les plus anciens d'entre vous ont connu, mais j'ai écrit des billets sur ce blog, à une époque. C'était le bon temps, comme on dit, les idées fusaient, les mots jaillissaient joyeusement, facilement, comme par magie, c'était la fête perpétuelle du langage et du rire. Mais je vais arrêter d'en parler, je me fais du mal.

Aujourd'hui, bien sûr, rien n'est pareil, j'ai perdu la mémoire, mes phrases sont incohérentes pour la plupart et je ne sais plus où j'habite, si quelqu'un pouvait me ramener chez moi, il serait bien aimable et je lui en aurais beaucoup de reconnaissance. Mais de quoi étais-je en train de vous entretenir ? Ah oui, l'autre jour, Calune m'a envoyé un mail en me proposant d'écrire un pastiche sur "Une chanson douce" de Henri Salvador. Chouette, une idée sans être obligé de la chercher. Par contre, sa proposition de mettre "une chatte douce" était d'un vulgaire ? Décidément, cette Calune est définitivement infréquentable, ou alors il va falloir qu'elle s'amende.

Bon je suis quand même parti de son idée, pour ne pas qu'elle se vexe, mais je suis resté dans la tonalité élégante et classieuse qui m'est naturelle et dont je ne pourrais, le voudrais-je, même, me défaire.

Je me rappelle que j'avais une rubrique qui s'appelait "Comptines pour adultes". Bon, c'est une sorte de berceuse pour adultes, mais y'aura qu'à la placer là dedans.

Même si c'est plutôt une "perceuse" pour adultes.

Une chose douce

Une chose douce, où tu m'as glissé, Papa
Une ornière rousse, d'où tu m'as tiré, Maman
Cette chose douce, je veux bien y retourner
Y glisser mon pouce, le sucer d'un air gourmand.

Tes petites miches sont trempées
Chaque fois que bave le loup Hou hou hou hou
Puis ma langue cessant de lécher
Entre tes miches vint mon doigt Wa wa wa wa

Un coup dans tes miches
Ce sera quand tu le veux
Les autres on s'en fiche
Du moment que l'on est deux.

Une chose douce
Où m'abritait ma Maman
Une ornière rousse
J'y dormais, petit enfant.

Oh la jolie vallée que voilà
Je suis né dans cet endroit là La la la la
Et le petit que je suis resté
Sur tes tétés, il s'est jeté
Pour les croquer.

La raie de tes fesses
Cachée par tes longs cheveux
Sous une caresse
Ouvre un œil voluptueux.

Cette grotte douce
Je veux y rentrer aussi
Même si tu doutes
Qu'elle fut le seuil de ma vie.

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