Blogborygmes

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

mardi 7 avril 2009

Saoul-FifreSur la route de mes fesses

Quand le soleil se rapproche dangereusement de l'horizon, un ressort déclenché par l'instinct me fait me lever et je lance à la compagnie avec laquelle je suis pourtant en train de partager de conviviales agapes apéritives une phrase du genre : "Je vais m'occuper de mes poules", ou bien : "Mes poules m'attendent", ou encore : "Vous connaissez pas mes poules, vous, elles aiment pas que je leur pose un lapin !".

Je n'ai jamais compris pourquoi, mais ces remarques anodines d'un brave éleveur de volailles allant nourrir et enfermer sa basse-cour pour la nuit a le don de faire s'esclaffer tous les présents.

Bizarre, non ?

Moi ce qui me fait rire aux éclats d'Ubu, c'est par exemple cette chorale .

Quand il s'agit de La poule, avec une majuscule, je n'emploie plus le pluriel : elle est unique.

Il y a déjà un moment, elle m'a envoyé par mail un simple titre : "Sur la route de mes fesses", avec injonction pressante d'écrire une parodie du tube mythique d'Eddy Mitchell . Craignos, bien sûr, de s'attaquer à ce monument, mais ça ne se refuse pas.

Commença un boulot d'écriture sous angoisse, ce sacré Eddy, parolier lui-même, venant lire par dessus mon épaule, la nuit, les insanités que je couchais sur le papier, et un énorme boulot musical surtout, car les fichiers-son de play-back trouvés sur internet, calibrés pour des mâles timbrés comme Sardou, Halliday ou Mitchell ne convenaient pas pour accompagner les gazouillis de femelle pinson de cette perfectionniste de La poule.

Avec Chouchou au bombo, au charango, aux cocos et à la quena, et elle à la guitare sèche, au trombone, aux maracas et au güiero, ils nous ont concocté un blues, ou un azules, plutôt, comment pourrait-on dire, qui balance, qui swingue, qui roule avec autrement dé sensualidad que l'original.

À danser à deux, avec un ou deux ti-ponchs dans le nez de préférence.

Paroles et musique originales de Tom T. Hall

1ère adaptation : Eddy Mitchell
2ième : Saoul-Fifre

La vapeur te sortait du nez
Et puis ton regard zig-zaguait
Sur la route de mes fesses
Sur la route de mes fesses

Et c'est pas pour me vanter
Mais la perspective m'émoustillait
Sur la route de mes fesses
Sur la route de mes fesses

Tu viens vers moi
Tu soupèses dans ta main ton manche
L'attente me dure
D'aller me percher sur ta branche

Tu roules des hanches, sans pudeur
Et je sens monter en moi la moiteur
Sur la route de mes fesses
Sur la route de mes fesses

Jusqu'au sang, je me mords les joues
Pour ne pas t'avouer mes remous
Sur la route de mes fesses
Sur la route de mes fesses

Dévale en moi
Tu sais que tu as carte blanche
Suffoque-moi
Déclenche en nous une avalanche

T'as le droit de me boire, de m' fumer
De m'fouiller de la cave au grenier
Sur la route de mes fesses
Sur la route de mes fesses

T'es mon bouc-hémisphères préféré
Oh oui j'aime te sentir passer
Sur la route de mes fesses
Sur la route de mes fesses
Sur la route de mes fesses
Sur la route de mes fesses ...

Pour les ceusses qui veulent s'amuser à s'enregistrer, voici la version instrumentale, jouée avec le souffle et les petits doigts de La poule et de Chouchou. Merci à eux.

vendredi 3 avril 2009

Mam'zelle KesskadiePremier jet, sans jeu de mot

Elle s'en fut faire des courses, la ménagère au gros cul, ballotant son panier autant que ses fesses.

Elle s'en fut maussade, humeur de ses nuits sans sommeil et sans baise.

Arrivée parmi les étalages de fruits et de légumes, v'là t'y pas l'italien, chantant ténor, qui étalageait le concombre tout en étalant son propre cucurbitacé tout en graine montante sous le tablier.

La ménagère, en mal de salade, sentit la vinaigrette qui s'agitait.

L'italien, tout en brassant ses laitues romaines regorgeant d'eau, jeta un coup d'œil gourmand sur les pommes de laitue qu'avançait l'acheteuse affamée.

Mine de rien, elle s'arrêta devant les tomates, les caressa de son majeur savamment, les enroba avec une soudaine ardeur d'une main caressante, les frotta contre sa jupe si près du bourgeon qui germait d'en dessous, qu'on n'aurait pas été surpris d'en voir le jus sortir.

L'italien, chantant toujours ténor, s'approcha, et, hypocritement désintéressé, se pressa contre le derrière mou et dodu, trouvant le lit parfait pour y nicher le sarment mâle. Il lui souffla, toujours de sa voix de ténor : elles sont tendres et juteuses, mes tomates, si près de l'oreille de la cliente, que celle-ci eut un spasme et rejeta la tête contre lui.

"Comme vous les tâtez, mes tomates, comme vous savez les flatter." susurra-t-il

La pauvre, n'en pouvant plus d'émois qui ne pouvaient à peine se retenir, glissa loin de la torture du bâton qui l'émoustillait.

Elle s'arrêta devant les melons, bien ronds, et les soupesa pour en apprécier la fermeté. C'était l'appel qu'attendait l'étalagiste pour revenir planter sa tige dans le tiède sillon que les fesses lui présentaient tout en remontant, sous la veste de l'acheteuse, une main dont le geste appréciait autant la rondeur mamaire que la ménagère, celle cantaloupe.

Quel melon ne fut plus désirable et plus tâté que celui qu'elle finit par mettre dans son panier.

L'italien, n'étant pas au bout des ressources de ses envies cultivées, l'entraîna à choisir un concombre qu'il avait si savamment mis en valeur.

La ménagère le prit entre ses deux mains, le roula précautionneusement. Puis, elle en appréciait le bout de son index. Elle le frotta entre ses seins pour en faire luire la pelure et le caressa d'un geste de va et vient , qui jadis, avait fait jaillir bien des semences..

Puis, elle le mit dans son panier, délicatement, et murmura : "que de fermeté je sens dans vos produits"

L'autre, sentant le fruit mûr à point, lui chuchota : "c'est grâce à la méthode de maturation que nous avons dans nos garde-mangers." et, enrichit son ardeur à dire : 'Vous plairait-il de m'accompagner à l'arrière que je vous en montre le secret?"

Il lui montra si bien et avec tant d'éloquence, que le boucher fut attiré par les exclamations du duo, ténor et soprano. Ne voulant pas être en reste, il lui fit gouter de son saucisson.

Le poissonnier, quant à lui, lui ouvrit la moule et le pâtissier rajouta une touche de crème fouettée au festin impromptu.

Le gérant, quant à lui, s'assura que la dame était bien satisfaite et le patron, qu'elle fut bien servie.

Toute guillerette de tant de provisions inopinées, elle s'en revint t'à la maison.

On ne sait pas ce qu'elle cuisina pour le dîner, mais on sut, que pour une fois, elle dormit les poings fermés en rêvant de faire chaque jour son marché.

lundi 30 mars 2009

AndiamoDouleur !

Ernest Chapoutier était un petit bonhomme sans histoire, célibataire, on aurait pu dire vieux garçon, un Monsieur "tout le monde", modeste employé de bureau. Il avait eu un mal de chien à passer à l’informatique quand, dans les années soixante-dix, la compagnie d’assurances qui l’employait, "Le Gagne Petit", s’était informatisée.

Il avait bien fallu s’y mettre sous peine d’un licenciement au motif de manque de compétences !

Pourtant, quelques années plus tard, cette même compagnie avait fait faillite, laminée, broyée, mise en pièces par sa concurrente et rivale : "La Musaraigne".

Chapoutier s’était retrouvé demandeur d’emploi, terme moins affligeant que celui de chômeur, mais c'était la même affaire !

Un soir, alors qu’il rentrait d’un entretien avec un employé de l’A.N.P.E., il croisa dans le couloir, son voisin, Séraphin Calanchard, veuf de son état et sans enfants.

- Bonsoir, cher voisin ! Je sais que vous êtes en recherche d’emploi ?

- Euh oui… avait balbutié Chapoutier.

- Ecoutez, si cela vous intéresse, un poste vient de se libérer à "La Musaraigne", la compagnie d’assurances dans laquelle j’assume une certaine responsabilité en tant que chef de bureau, avait-il prononcé avec un ton suffisant, et je peux vous recommander, si cela vous convient, bien évidemment.

- Merci, Monsieur Calanchard, ce sera avec grand plaisir, et je saurai me monter digne de votre confiance.

Pourquoi avait-il ajouté cela ? Rentré chez lui, il en eût honte. Faire partie de la compagnie qui avait été la cause de tous ses malheurs… Quelle humiliation !

On ne pouvait pas dire que Calanchard harcelait Chapoutier, non, c’était beaucoup plus insidieux et pervers, chaque jour et plusieurs fois dans la même journée, ce chefaillon relevait les fautes de frappes ou les erreurs bien minimes commises par son subordonné.

- Allons Chapoutier, ça n’est pas BIEN grave, mais tout de même il vous faudra faire plus attention la prochaine fois, n’est-ce-pas ?

- Oui, bien sûr, Monsieur Calanchard, s’entendait balbutier Ernest Chapoutier, encore un peu plus mortifié, à chacune des remarques de ce trou du cul imbu de sa petite personne.

Un jour, Calanchard proposa à Chapoutier de l’accompagner au stand de tir dont il était membre.

- Je suis inscrit dans un club dans lequel nous pratiquons le tir à l’arbalète, vous devriez m’accompagner un samedi matin, vous verrez, c’est très intéressant.

Afin de ne pas déplaire à son chef plus que par goût, Chapoutier s’inscrivit, prit une licence et s’acheta une arbalète. Bien sûr, pas du haut de gamme, ses modestes moyens ne le lui permettaient pas,

Tous les samedis, Séraphin et lui se retrouvaient au stand de tir. Calanchard l’emmenait dans son automobile, une golf VW. Tout au long du trajet, pas très long fort heureusement, Calanchard lui vantait les mérites et la supériorité des voitures allemandes. Chapoutier n’avait jamais passé le permis donc… pas de voiture.

Ça agaçait fortement Ernest, mais l’humiliation était à son comble lorsque, au stand, Calanchard, d’un carreau (nom donné aux traits de petites dimensions) aussi précis que bien ajusté, frappait la cible dans le "MILLE".

Douleur ! hurlait le maître d’armes, c’est l’expression consacrée, lorsqu’un trait, un carreau ou une flèche atteint le cœur de la cible.

Jamais encore Ernest Chapoutier n’avait entendu crier "douleur" lorsqu’il tirait, s’appliquant, ajustant, transpirant, retenant son souffle, immanquablement, le trait allait se ficher loin du centre.

Jamais il n’avait fait mouche, atteint le mille tant espéré !

Et l’autre salaud, condescendant, le gratifiait d’un "ça viendra mon vieux Chapoutier, ça viendra !"

Un soir, alors qu’il était à sa fenêtre, il vit pour la énième fois sa voisine d’en face de l’autre coté de la cour qui se déshabillait. Elle prenait son temps, sachant que l’autre voyeur, ce Chapoutier, la matait !

Une fois, elle l’avait humilié : la croisant dans la rue, il avait osé l’aborder. Ses longues séances d’observations lui donnaient toutes les audaces, pouvoir serrer ce corps, caresser cette opulente poitrine que pratiquement chaque soir elle offrait à sa vue…

- J’aimerais Mademoiselle vous offrir un café, nous sommes voisins et…

- Ah oui ! C’est vous qui me matez chaque soir, je vous reconnais, vieux pervers !

Sous l’insulte, Ernest était resté sans voix, puis avait rougi. La plantureuse l’avait regardé droit dans les yeux, puis avait tourné les talons, accompagnant cette volte d’un grand éclat de rire. Chapoutier en avait gardé une rancune tenace.

Légèrement en retrait, il l'observait, elle prenait des poses, langoureuse femelle, balançant les hanches au rythme de "Summertime" divinement chanté par Ella Fitzgérald. L’aguicheuse transpirait un peu sous les aisselles, Ernest avait horreur de ça, alors il lui vînt une idée.

Faire d’une pierre deux coups, ou plutôt d’un trait deux vengeances.

Les portes des appartements se verrouillaient à l’aide d’antiques serrures actionnées par des clés en ferraille, énormes. Se procurer tout un trousseau au marché aux puces de Saint-Ouen fut un jeu d’enfant.

Un soir, Ernest alla frapper à la porte de son voisin :

- Monsieur Calanchard, vous êtes là ? C’est votre voisin, Chapoutier !

La porte s’ouvre, Calanchard est là, sans cravate, des pantoufles du "Docteur Jéva" aux pieds, il lève les sourcils en signe d’interrogation.

- Monsieur Calanchard, c’est mon anniversaire, aussi j’ai pensé que nous pourrions arroser ça, j’ai justement une vieille bouteille de calva, qui m’a été offerte, il y a un certain temps, par un cousin qui habite près de Caen.

L’œil interrogateur de l’interpellé fait place à un œil brillant et enjoué. Chapoutier avait observé à l’occasion des rares "pots" donnés, un départ à la retraite ou les veilles de Noël, que le père Calanchard ne crachait pas sur le goulot !

- Mais ce sera avec plaisir !

Les voilà tous les deux dans l’appartement de Chapoutier, deux verres, une bouteille presque pleine d’un joli liquide ambré, signe d’un long séjour en fût de chêne avant la mise en bouteille.

A la tienne, à la mienne, les verres se vident et se remplissent… Enfin surtout celui de Calanchard, car Ernest boit très peu, c’est toujours le même verre qu’il tient et qu’il vide de temps en temps, discrètement, dans le vase vide posé sur la table. Au bout de deux heures, la bouteille est quasiment éclusée.

Alors Calanchard se lève en s’agrippant à la table, il titube et, d’un pas plus qu’hésitant, se dirige vers la porte.

- Eh bien, mon vieux Ernest, tu permets que j’t’appelle Ernest ?

Le voilà qui se met à l’appeler par son prénom et à le tutoyer !

- Bien sûr, Monsieur Calanchard.

- Il me semble que j’en tienne une bonne !

Il sort sur le palier, se dirige d’un pas mal assuré vers sa porte, avec beaucoup de peine, trouve le trou de la serrure, ouvre et entre chez lui, à nouveau le grincement de la clef, Calanchard a refermé sa porte.

Chapoutier ne s’est pas couché, il attend. Une heure s’est écoulée depuis le départ de son voisin, il se lève calmement, enfile une paire de gants en latex, qu’il a pris la précaution d’acheter dans une pharmacie éloignée de son quartier.

En face, la mère j’t’allume commence à onduler de la croupe, les fenêtres de son appartement sont grandes ouvertes, en cette fin de juin torride. La musique lui parvient…

Summertime and the living is easy.
Fish are jumping and the cotton is high…

Il se faufile dans le couloir, muni du trousseau de clés acheté aux puces : "je les collectionne" avait-il menti au vendeur. Après quelques essais infructueux, il déniche enfin la bonne clé et, lentement, déverrouille la serrure.

Le cœur battant, il pousse la porte de l’appartement de Calanchard, ce dernier ronfle comme une locomotive, il est affalé en travers du lit, ses "Jévas" pas même retirées. Il cuve, songe Ernest.

Il se rend à la fenêtre, l’ouvre : l’aguicheuse commence son effeuillage, il fait très chaud malgré l'heure tardive, les fenêtres de la plantureuse sont grandes ouvertes.

Oh your dad is rich and your mam’ good looking.
So hush little baby don’t you cry.

Sur le sommet de l’armoire, Ernest repère l’arbalète, il se hisse sur la pointe des pieds, saisit l’arme, une arbalète "TWO-POINT LX", un engin haut de gamme, deux mille euros au bas mot songe Ernest. Il n’a aucun mal à trouver les « carreaux », bien rangés dans un carton.

Alors, posément, calmement, Ernest arme l’arbalète de son voisin, se rend à la fenêtre, la voisine a dégrafé son corsage, elle ne porte rien dessous, ses énormes seins ballottent un peu.

Ernest peut voir les auréoles dues à la transpiration qui ont marqué le corsage sous les aisselles, il a une moue de dégoût. Il ajuste calmement la femme, retient son souffle...

One of these mornings.
Your going to rise up singing.

Il presse la détente, le trait part, et touche la strip-teaseuse en plein cœur... DOULEUR ! crie Chapoutier tandis qu’elle s’écroule sur le plancher !

Then you’ll spread your wings…

Le lendemain, quand les policiers débarquent chez Monsieur Séraphin Calanchard, irréprochable chef de bureau dans la vénérable compagnie d’assurances "La Musaraigne", ils trouvent un homme pas rasé, vaseux, une tasse de café à la main, sur la table, bien en évidence… une arbalète.

lundi 16 mars 2009

Tant-BourrinMalgré...

Tous ceux qui ont un jour gratté des paroles de chanson sur une feuille sans savoir gratter une guitare savent le poids de la frustration qui peut en résulter : on imagine, pour structurer son texte, une mélodie que l'on joue dans sa tête et dans laquelle se glissent les mots. Mais voilà, quand on ne sait pas jouer du moindre instrument (malgré quelques tentatives d'apprentissage désespérées), on n'a plus qu'à chanter "avec mon petit texte, j'avais l'air d'un con, ma mère" quand vient l'heure où l'on aimerait partager le fruit de sa créativité avec le reste de l'humanité.

Heureusement, la technique fait parfois des progrès immenses : grâce à un logiciel récent baptisé Songsmith, les handicapés de la musique comme moi peuvent enfin exfiltrer les mélodies de leur tête sans trop de difficulté. Il suffit de chanter (en mesure si possible) et le logiciel bâtit lui-même un accompagnement en proposant des accords à peu près cohérents avec la mélodie. Bon, dans mon cas, mes capacités vocales relativement limitées ont dû perturber légèrement l'algorithme, et j'ai dû, en tâtonnant, retoucher un chouia les accords proposés jusqu'à obtenir un résultat à peu près à mon goût. Ça ne remplacera bien sûr jamais de vrais musiciens mais, pour se faire plaisir, c'est bien suffisant.

Je peux donc enfin vous proposer une chanson dont je suis l'ACI (auteur, compositeur, interprête). Les mauvaises langues diront qu'AC eût été assez, mais je n'ai pas encore de logiciel qui corrige les fausses notes lorsque je me risque à chanter.

Voici donc la chose, guillerette comme il se doit pour un début de semaine... Les jeux de mots sur "malgré de canard" ou sur les différents sens du mot "canard" sont tout à fait dispensables, hein ! :~)




Malgré...

Paroles & Musique : Tant-Bourrin


Téléchargeable directement ici

     Malgré la gueule dans la glace
     Qui me suivra, quoi que je fasse
     Malgré les ravins, les crevasses
     Qu'a laissés le temps sur ma face

     Malgré le poids de ma carcasse
     Bouffée des vers sous la cuirasse
     Malgré le coeur pris dans la nasse
     Sans éclat d'une vie fadasse

     Je continue sur mon chemin
     Goudronné de fatalité
     Je déambule vers demain
     Comme un canard décapité

     Malgré le bourbier des angoisses
     Malgré les peurs, les guerres lasses
     Et ces envies de volte-face
     Où s’engloutissent mes audaces

     Malgré les chagrins si tenaces
     Bien trop pesants dans la besace
     Malgré ces idées que je chasse
     Mais qui s’accrochent à ma tignasse

     Je continue sur mon chemin
     Goudronné de fatalité
     Je déambule vers demain
     Comme un canard décapité

     Malgré la bêtise vorace
     Et la raison mise à la casse
     Malgré la haine qui grimace
     Qui se bouffit, qui devient masse

     Malgré les apprentis-Midas
     Qui changent les rêves en mélasse
     Malgré les fléaux qui menacent
     Malgré les nuées de rapaces

     Je continue sur mon chemin
     Goudronné de fatalité
     Je déambule vers demain
     Comme un canard décapité

     Malgré ces putains de caillasses
     Qui font souffrir dans les godasses

     Je continue sur mon chemin
     Goudronné de fatalité
     Je déambule vers demain
     Comme un canard décapité
     Comme un canard décapité
     Comme un canard décapité

samedi 7 mars 2009

Tant-BourrinLa discothèque imaginaire (addendum)

Mon billet d'hier étant particulièrement léger, j'ai imaginé une variante de la chaîne que m'a refilé la Trollette, laissant une plus grande place à un chouille de créativité...

1 - Choisir un blog dans votre blogroll

Etrangement, ma souris a été comme hypnotisé par celui de notre cher Maréchal.

2 - Choisir le titre d'un de ses cinq derniers billets

Je n'ai pas hésité longtemps : j'ai flashé sur séance ordinaire chez ma psy, je ne saurais pas dire pourquoi !

3 - Mettre une jolie photo et composer la pochette de l'album imaginaire que vous rêveriez d'écouter

Voilà, c'est fait...



Ça ne donne pas envie de se précipiter chez son disquaire, ça ? :~)


PS : s'il y en a qui sont prêt à reprendre cette nouvelle chaîne, faut pas hésiter, servez-vous ! :~)

jeudi 26 février 2009

Tant-BourrinLes Blogbobandes dessinées (3)

Après la première saison, après la deuxième saison, dites-le vous bien : non, les Blogbos ne sont pas morts car les Blogbobandes encore ! :~)

Avec comme d'habitude mes remerciements à , site sans lequel mes talents de dessinateurs ne seraient pas ce qu'ils sont !



Tant-Bourrin : pas pis end


Cliquez sur l'image pour l'agrandir


Saoul-Fifre : ne cherchez plus en vin !


Cliquez sur l'image pour l'agrandir


Andiamo : papy boum boum


Cliquez sur l'image pour l'agrandir


Mam'zelle Kesskadie : les ours se suivent et se ressemblent


Cliquez sur l'image pour l'agrandir


Tant-Bourrin : de quoi faire un bon papier


Cliquez sur l'image pour l'agrandir


Saoul-Fifre : comment ça, un drôle de goût, mon huile ?


Cliquez sur l'image pour l'agrandir


Andiamo : je laisse béton !


Cliquez sur l'image pour l'agrandir


Mam'zelle Kesskadie : un jour, tu verras, on se rencontrera...


Cliquez sur l'image pour l'agrandir

mardi 24 février 2009

Saoul-FifreCruas

Tina Troburn, la communiquante locale de la centrale nucléaire de Cruas-Meysse, soupira en levant les yeux au ciel. Elle venait de terminer de lire la dernière bafouille de la CRIIRAD , ces écolos qui, au lieu d'aller faire des papouilles à leurs ours ou à leurs loups chéris, préféraient crapahuter en ronds concentriques autour de la centrale, avec un compteur geiger sur le dos, au lieu du traditionnel camel-bag rempli de lait de chèvre.

Ces zigotos avaient encore détecté des niveaux inquiétants de radioactivité dans le canal de sortie de la centrale et exigeaient comme d'habe l'arrêt immédiat de la production d'énergie, par principe de précaution.

En d'autres temps, Tina aurait ricané et jeté cette lettre au panier, mais l'époque était à la transparence. EDF et AREVA, se sentant le vent en poupe avec leur brevet de virginité en matière de rejet de CO2, avaient décidé de se dédiaboliser aux yeux de l'opinion publique en adoptant une attitude franche et ouverte.

Pour un peu, ils auraient incité les riverains à venir promener leurs bambins sur les pelouses de la gentille centrale.

Toujours est-il qu'il fallait que Tina réagisse si elle ne voulait pas se faire taper sur les doigts par sa direction. Elle remplit un formulaire de mise à disposition de l'un des deux radiamètres de la boite et, quinze jours plus tard, quand elle l'eut reçu, elle se mit en devoir d'aller vérifier les assertions des autres affreux zozos, là, ses bêtes noires.

Dès qu'elle arriva près du canal de rejet des eaux de refroidissement, l'aiguille du cadran bondit brutalement dans la zone rouge.

- "Jamais vu autant de becquerels réunis au même endroit ! Putain, ils avaient raison, les khmers verts, ils ont toujours raison, d'ailleurs ! Bon moi j'aurais dû me commander aussi une combinaison anti-radiations, faudrait voir à voir à pas trop rester dans le quartier !"

Sitôt de retour dans son bureau, elle mit sur le coup tout ce qui trainait comme ingénieurs en train de faire la sieste. Il fallait savoir ce qui se passait. Ils firent ingurgiter au gros ordinateur central toutes les données techniques récentes, les interventions, les cahiers des charges des entreprises, les cartes de pointage, les comptes-rendus de chantiers.

Tina hurlait comme une folle : "Il s'est forcément passé quelque chose, une erreur de calcul, un dérapage humain, bordel, mais c'est la réputation de toute la filière nucléaire qui est en jeu, nom de dieu, je ne veux pas un second Tchernobyl, c'est clair, ça y est, c'est rentré dans vos sales caboches de matheux binoclards ?"

Ambiance. Les tronches verdâtres tranchaient au dessus des blouses banches, attrapaient des suées à vérifier des kilomètres de listings, commençaient à se décourager quand, tard dans la nuit, une fenêtre d'alerte illumina l'écran d'un des terminaux.

Tina, prévenue, lut la conclusion du computer, glapit de rage, se jeta sur le premier téléphone venu et composa violemment le numéro de Jean-Marie Pierret

- "Allo..." (voix endormie)

- "Allo le roi des cons !!!!

- "???"

- " Ici la centrale de Cruas. Alors vous les artistes, vous n'arriverez jamais à être un peu sérieux, vous faites chier, à la fin !"

- "Heu oui, que se passe t-il ?"

- "Putain, mais ton bébé, là, tu pouvais pas lui mettre une couche anti-fuites ???

< 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 >