Blogborygmes

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vendredi 15 juillet 2005

Saoul-FifreEt elles tombent toutes seules !!!

Le décompte des heures de ramassage sur la propriété par le personnel saisonnier est difficilement faisable car très irrégulier mais l'on atteindra une première approximation en disant que la journée de travail des ramasseurs de châtaignes commence généralement vers les 10 heures, mais ils s'arrêtent à 11 heures 30 pour une légère collation copieusement arrosée, ce qui les amène aux alentours de 15 heures 45, heure à laquelle, d'un commun accord et très motivés, ils attaquent le chemin qui mène à la plantation où ils bossent sans presque s'arrêter jusqu'à 17 heures, ou bien 16 heures, ou bien 16 heures 30, après quoi, ayant par ce dur et dangereux labeur, bien gagné le droit à un bon rafraîchissement, ils se dirigent heureux, en un groupe d'où s'échappent des rires et des chansons, vers le bistrot "À la verveine des cocus" qui se situe à vol d'oiseau à 600 mètres, mais l'ennui voyez-vous, c'est que ya pas de chemin direct et qu'il faut rattraper la départementale et ça use les souliers.

Le chantier dure environ 4 ou 5 mois à raison de 3 bonnes journées par semaine.

Le nombre des salariés présents peut subir des fluctuations mais on ne se trompera pas beaucoup en comptant une moyenne de 5 ramasseurs par jour. Des fois le patron est tout seul, mais si ça leur pète ou si ils ont tous soudain besoin d'un peu d'argent, on peut en voir arriver jusqu'à 10 à la fois.

lundi 11 juillet 2005

Tant-BourrinLa balle

C'était jour de marché. Depuis plus d'une heure, elle traînait son gosse, un sale mioche accroché à sa jupe, qui pleurait à s'en déshydrater, sans faiblir un seul instant, pour qu'on lui achète une belle balle, celle qu'il avait vue tout à l'heure en passant devant l'étalage coloré d'un marchand de jouets.

- "Wouiiiiiiiiiin ! Wouiiiiiiiiiin ! Je veux la bahahalle ! Wouhouhouhouh !"
- "Assez ! Tu vas me rendre folle ! Ecoute, Albert, si tu ne cesses pas de pleurer tout de suite, je t'envoie une gifle !"

Et joignant le geste à la parole, elle imprima sa main sur la joue du marmot, lequel décida aussi sec de monter à 130 décibels : "BOUHOUHOUHOUH ! WOUIIIIIIIIIIIIIIIIIIIN ! JE VEUX LA BAHAHAHALLE ! WOUIIIIIIIIIIIIN !"

La pauvre femme en était à avoir des pensées d'infanticide. Elle résista encore durant une longue heure, noyée dans un flot sonore qui devenait apocalyptique.

Malheureusement pour elle, le chemin du retour l'amenait obligatoirement à repasser à proximité du marchand de jouets. Epuisée, elle sut que son petit monstre avait gagné. Elle capitula, ce fut la reddition sans condition. Elle lui dit d'une voix usée par le combat qu'elle venait de mener : "Vas-y ! Tu as gagné... Choisis la balle qui te plaît"

Comme c'était un garçon intelligent, il choisit une balle qui rentrait bien dans le barillet de son pistolet, et d'un coup en plein cœur, il tua tranquillement sa mère.

mardi 5 juillet 2005

Saoul-FifrePoéter plus haut qu'on a le luth

Très jeune, la poésie m'a kidnappé. J'apprenais avec beaucoup de plaisir et de facilité les poèmes que l'on devait savoir "par cœur", très belle expression dont on a oublié le sens premier, "par amour", pour la galvauder dans le sens "ânonner par cœur", sans essayer de comprendre, comme un âne...

Le vrai poète s'exprime effectivement "par cœur", ou bien "de toute son âme", comme chantait Charles Trénet. Les mots ne sont pas filtrés par le cerveau avant de gagner la bouche ou la main. La poésie est de l'écriture automatique non édulcorée par des contingences sociales, politiques, commerciales, raisonnables, elle est l'expression de la liberté de l'individu, mais aussi de sa soumission à une inspiration, un génie qui le dépasse. Qui transgresse ces deux conditions est un parolier, un pondeur de textes, un pisseur de copie.

La 1ère fois que mes parents m'ont demandé quel métier je voulais faire quand je serai grand, j'ai répondu : "poète". Autant vous avouer tout de suite que je n'ai jamais réussi à faire grimper mes capacités sur la côte pentue de mes ambitions. Tant-bourrin et moi, entres autres mauvaises actions, avons commis quelques textes que nous nous sommes envoyés mutuellement en rougissant de honte. Celui que je vais vous recopier n'a d'autre légitimité à sa sélection que le fait que Tant-bourrin ne le connaît pas encore. Il est un peu nullos, c'est vrai, mais allez, faites péter les vôtres, ça sert à ça, les commentaires ?

Jeannot, le fin fond des promoteurs,
à 120 mètres de hauteur,
visitait le caca qu'il avait fait construire
pour ceux qui savent LÀ où il faut investir...

Jobard, le pauvre garçon d'ascenseur,
à 120 mètres de hauteur,
faisait le métier le plus con.
Et c'est dur, de savoir qu'on est perçu comme l'un des plus cons...

Jonas ! Ha, Jonas, le martin-pêcheur,
à 120 mètres de hauteur,
filait gaiement dans l'air d'azur,
à la recherche d'une truite aux mœurs pures...

JBX23(*), le martien venu d'ailleurs,
à 120 mètres de hauteur,
décidait de s'amuser à atterrir
pour foutre la trouille, les glandes et la quinte aux brav's gars d'Paris...

Une particule composée de cellules, d'atomes et d'électrons vengeurs,
à 120 mètres de hauteur,
comme elle était en chaleur,
fit se liquéfier un peu d'vapeur...

Wouah, l'été pourri d'sa mère !?!?

lundi 13 juin 2005

Tant-BourrinDeux blogueurs sur la toile

Grâce aux talents graphiques de Zoé, dont l'oeuvre orne l'en-tête de ce site, vous avez tous une bonne idée de ce à quoi les auteurs de ce blog ressemblent. Mais peut-être ignorez-vous, amis lecteurs, que Saoul-Fifre et moi-même avons cotoyé les plus grands artistes que notre terre a portés et que ceux-ci nous ont également tiré le portrait.

Laissez-moi vous en apporter la preuve au travers de deux toiles, pièces essentielles du patrimoine mondial de l'humanité...


Portrait de Saoul-Fifre, par Edouard Manet


Ce portrait a été peint par Manet en 1866, alors que l'ami Saoul-Fifre n'était encore qu'un frêle bambin. Saoul-Fifre, âgé de sept ans, avait été abordé dans la rue par Manet, fasciné par son extraordinaire costume d'apparât.

Notez que l'apparât en question, bien qu'extraordinaire aux yeux de Manet, n'a rien de bien surprenant pour qui connaît Saoul-Fifre : 139 ans plus tard, il arbore toujours fièrement son bel uniforme - bien que légèrement défraîchi - chaque jour que dieu fait (mis à part son petit calot : il a depuis appris à se décalotter).

Manet, dans ses mémoires, a décrit avec force l'émotion qu'il a ressenti en réalisant cette toile. Jamais il n'avait réussi à capturer avec autant de force, autant de justesse, autant d'évidence, la fragile flamme de l'innocence qui brûlait dans le regard de Saoul-Fifre. Jamais artiste ne toucha d'aussi près l'essence même de l'enfance, cette quête de vie et d'amour, cette lumineuse candeur qui brille dans le regard perdu du jeune Saoul-Fifre.

Manet regrette toutefois avec une émotion tout aussi intense de n'avoir pas su trouver autant de force, autant de justesse, autant d'évidence, pour capturer également l'indicible désarroi qui traversa le regard de Saoul-Fifre quand il se mit à dégueuler tripes et boyaux à son troisième litron, mais il faut dire qu'à sa décharge, Manet était alors surtout occupé à essayer vainement de protéger plusieurs de ses toiles des projections gastriques du jeune bambin.

Commentaire de Saoul-Fifre : boaf, c'est pas que je tenais pas déjà l'alcool à l'époque, mais son picrate, c'était de la bibine... Et en plus, il n'avait pas arrêté de tripoter mon instrument, ce vieux cochon !


Portrait de Tant-Bourrin, par Pablo Picasso


Il m'est arrivé, le croirez-vous, de poser pour Picasso en 1937. Pablo Picasso, solide noceur, ne savait alors passer le plus clair de ses nuits qu'à courir la gueuse ou à peindre. Ce soir-là, je le croisais par hasard dans une sombre ruelle d'un quartier mal famé où je passais moi aussi par hasard, m'y étant malencontreusement égaré en faisant du tourisme culturel.

Picasso, qui venait de se faire rembarrer car il n'avait pas un sou vaillant en poche, n'avait qu'une idée en tête : peindre une toile qu'il chercherait à vendre au plus vite pour remplir sa bourse (le premier qui rajoute "et accessoirement se les vider" est prié d'aller se faire voir ailleurs). Etant le premier imbécile venu qu'il croisait, il me proposa de poser pour lui, je que je fis illico pour assouvir mes penchants exhibitionnistes prononcés.

Toute la maestria de Picasso est présente dans la toile qu'il peignit ce soir-là : l'étalon écartelé, langue tendue vers la dive mais inaccessible bouteille symbolise avec une puissance impressionnante la frustration sexuelle d'une soirée où il n'avait guère niqué.

Commentaire de Tant-Bourrin : quand j'y repense, je suis vert. Poser quatre heures à poil dans un atelier glacial pour finir représenté en bourrin bourré, ça fait ièch ! Y'a vraiment des coups de sabot au cul qui se perdent !

mercredi 8 juin 2005

Tant-BourrinUne enquête du commissaire Miszer

Il y a des jours où l'on ferait mieux de se torcher la gueule au méthanol et de rester au pieu avec une gueule ligneuse. Le commissaire Miszer se disait que s'il avait opté pour cette solution, il n'aurait pas eu à subir le spectacle de ce pauvre gusse baignant dans un étang de sang, la poitrine perforée, déchirée, labourée avec une rage apparente qui laissa Miszer pantelant.

"Merde, quel espèce de fou furieux a pu s'acharner ainsi sur ce type ?" Question purement formelle : évidemment, aucun de ses assistants n'avait la réponse.

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mardi 31 mai 2005

Saoul-FifreFais pas ta Geneviève...

Héhéhé... Tant-bourrin est en mission à l'étranger (enfin : dans un des états de notre beau pays, l'Europe) et m'a mailé "Ne fais pas ta Geneviève" en me confiant les clés du blog. Un peu, mon nœud vieux, que je vais faire "ma Geneviève" ! Depuis le temps que j'attends cet instant !

Vous l'aurez compris sans coup férir à la lecture des phonèmes pseudo-intellos dont il truffe ses billets, Tant-bourrin est l'archétype parfait du Parigot / tête de veau. Son baragoin hyperspécialisé n'est pas imprimable à l'extérieur de l'enceinte de la grosse structure qui l'emploie. Ces modernes Diafoiri se doivent de justifier leurs salaires d'un niveau dont vous n'avez point idée et marquent leur différence et soi-disant supériorité en utilisant une sorte de latin technocratique imbittable dont les mots ne sont dans aucun dictionnaire. Le Savoir, c'est le Pouvoir et chaque corporation s'est inventé un lexique abscompréhensible par les autres citoyens. Merci aux médecins, aux avocats, aux théologiens, aux rédacteurs de constitutions, aux inspecteurs d'académies, aux psycho-socio-choses... Chacun son patois, et Tant-bourrin, interdisant à sa langue les subtilités de celle du Bas-Armagnac, choisit d'intégrer les rugosités de celle de l'élite parisianiste.

Il n'a conservé de ses robustes et rurales ascendances gersoises que ses lèvres régulièrement gercées (sic) malgré la douceur climatique francilienne. Ses ancêtres, propriétaires de 30 hectares de vignes en appellation d'origine Armagnac contrôlée, superbement exposés sur un coteau plein sud, y distillaient une liqueur dont l'arôme reléguait loin derrière elle les meilleurs whiskies des Highlands. Des bienfaiteurs de l'humanité souffrante, en un mot.

Leur descendant, toute honte bue, est inscrit à la section des anti-alcooliques anonymes de son quartier, sous le pseudo de Tant-bourrin, et NE BOIT QUE DE L'EAU. C'est de l'assassinat économique pur et simple ! Cela s'appelle maintenir la tête de la viticulture française sous l'eau ! (saoulaud, bof) Ah, où est-il, l'heureux temps où les travailleurs de force se sifflaient leurs 3 litres par jour comme qui rigole... Ha, ça y allait à la tirette ! Et le travail était quand même fait, et mieux qu'à l'heure actuelle !

Ses cousins engraissaient le plus gros troupeau d'oies à l'ouest d'Auch avec les céréales et le maïs qu'ils récoltaient sur les gras et noirs boulbènes entourant la Baïse, dans la famille depuis de nombreuses générations. Des colis partaient pour le monde entier, remplis de confits, de foies gras truffés, de cous farcis, de pâtés en croûte cuisinés avec Amour dans le petit atelier artisanal.

Tant-bourrin, la question de le renier ou de le bannir de la tribu revient souvent sur le tapis au cours de ces repas familiaux interminables et truculents, car il SURVEILLE SA LIGNE ! Il saute son repas de midi et le soir, se contente d'un steak, d'une salade sans sauce et d'un yaourt 0 % à l'astarpame. Vous parlez d'un exemple ! Quelle contre-publicité pour les bons produits diététiques et gastronomiques du Sud-Ouest ! Ce manque flagrant de fidélité envers ses anciens, sans qui nous ne serions pas ici et ce mépris pour tout lien du sang est vraiment confondant.

Ha vraiment, comme le monde a pu changer en si peu d'années ! Le sens de la discipline s'est littéralement évaporé : Thierry Chaporon te dit de consommer plus pour relancer l'économie et toi, Tant-bourrin, tu te serres la ceinture ! Regarde les américains, ils se bourrent la gueule au bour-plus-ou-moins-bon et vont se goinfrer de bicmags. Un pays d'obèses est un pays de bons citoyens responsables qui ont à cœur de faire pencher la balance économique du bon côté ! Et un bon indien est un indien ivre-mort.

jeudi 19 mai 2005

Saoul-FifreImmaculée ! Signé : la mouche

Après le premier jet de Tant-bourrin, si puissant dans la pénétration des fondements même de nos demi-blogosphères, je crains que la suite de notre avancée prospective n'aboutisse assez rapidement à une difficulté à pousser plus avant notre désir mutuel de communiquer. Le transit intellectal, privé de débouchés, risque de nous acculer dans une position déséquilibrée intenable sans de multiples et répétées crispations internes. Avec l'assoupissement qui guette, c'est la chair de notre axe réflexif qui se racornit et perd de sa substance dans des baudruches qui ne résistent pas au premier glissement sémantique contenant/contenu. La fonction réveille l'organe et il n'est plus l'heure des relâchements intempestifs. Nous connaissons nos annales sur le bout des doigts et ne sommes pas du genre à faire l'impasse sur des matières à l'examen... Accumulant pointes, saillies, introduisant pour ce faire l'humour gras, au risque de nous enfoncer profondément dans le ridicule, nous ouvrirons aussi nos colonnes aux analyses et aux insinuations de lecteurs qu'habiterait une ardeur durable de bel acabit. Nous serons toujours prêts à recueillir les geysers de vos créativités et à les répandre sur la toile. Là sont les leviers de nos aspirations profondes, des plus linguistiques aux plus pompeuses.

Tendancieusement vôtre
Saoul-fifre

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