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mardi 6 novembre 2012

AndiamoLe machairodus

Gaston Coutard était un homme comblé, grand, costaud : un vrai baroudeur, ce Gaston !

Il occupait en cette année 2764 une place fort enviée : il était conservateur du grand parc animalier et paléontologique de la région de Mende. Un poste fort honorifique et lucratif, qui n’était toutefois pas sans danger car il était chargé d’approvisionner le dit parc en espèces animalières disparues depuis fort longtemps.

Certes il n’était pas question de rapporter un tyrannosaure ou un vélociraptor, c’était bon pour des scénarios de vieux films comme « Jurassic Park » qu’il avait vu à la cinémathèque, sur un vieil écran, et même pas en 3D !

Sa mission consistait cette fois-ci à rapporter un machairodus ou « dents de sabre », ce grand félin encore appelé « smilodon » et qui vivait il y a environ dix millions d’années, une période appelée Eocène (merci Wikipedia).

Comment rapporter de telles espèces ? Cela était devenu assez aisé, car depuis de très nombreuses années, les voyages spatio-temporels étaient monnaie courante, grâce à la superbe invention du professeur Trougnard, améliorée et peaufinée certes.

Assisté du jeune Emile Lambris, en stage de formation, Gaston pris place dans le rétro-taxi. Bien calé dans le fauteuil en skaï, il s’activa sur le clavier de l’ordinateur de bord, entrant les coordonnées qui devaient les propulser dix millions d’années avant notre ère !

Une cage avait été aménagée dans le compartiment inférieur de l’engin, afin d’abriter les animaux capturés, un treuil fixé dans le fond de la cage permettait de hisser les animaux endormis à bord.

Bien entendu, chacun des valeureux aventuriers était muni d’un fusil à fléchettes anesthésiantes, aussi discret qu’efficace.

Inutile de changer le jour et le mois, le 30 juin ferait largement l’affaire. Toutefois, en ce qui concernait l’année, Gaston entra : - 10 000 000, puis il appuya sur la touche « ENTER ».

ZZZZWIPPP ! Le rétro-taxi devint transparent, nos deux explorateurs aussi, ce qui permis au jeune Emile de s’apercevoir que son boss avait bouffé des spaghetti bolognese au cours de son dernier repas !

ZZZWAPPP ! Le rétro-taxi retrouva sa forme et sa consistance, le voyage était terminé.

Gaston Coutard ouvrit prudemment la porte. Une savane s’étendait à perte de vue. Une dizaine de ce que nous appellerions plus tard des antilopes se désaltéraient dans un marigot, alors il sortit ses jumelles prismatiques et scruta les alentours…

Soudain, il les vit. Cinq machairodus, un mâle et son harem, debout, humant l’air du soir en direction de la mare. « Nous allons nous approcher », déclara Gaston à son jeune aide. Le rétro-taxi était capable, grâce à un moteur atomique, de se déplacer dans le plus grand silence, en évoluant à quelques centimètres du sol. Un système anti-gravitationnel du dernier cri lui assurait cette capacité supplémentaire.

Immobiles, bien à l’abri dans leur engin, Gaston et Emile attendaient. Ils savaient que très rapidement, profitant de l’inattention passagère des antilopes trop occupées à étancher leur soif, les machairodus attaqueraient. Ils chassaient en groupe, encerclant leurs victimes, puis, superbe et généreux, lorsque les femelles avaient fait le travail d’approche, impérial et silencieux, le mâle portait l’estocade, détalant à toute vitesse, ses deux-cent cinquante kilos de muscles s’abattant sur les reins de sa pauvre victime, tandis que ses longues canines se plantaient dans la jugulaire de la pauvre bête…

Mais enfin il faut bien que tout le monde mange, murmura Emile Lambris tout ému à l’idée d’assister à sa première chasse de machairodus.

Tout se déroula comme prévu, une jolie antilope alla mordre la poussière, le mâle avait planté ses crocs et rien ne lui ferait lâcher prise. Un peu à l’écart une femelle gardait les petits de la « tribu ».

- Celle-ci ! s’écria Gaston la désignant du doigt.

Lentement, le rétro-taxi se mit en route, le vent leur venait de face, si bien que la femelle ne pouvait les sentir.

Quand ils furent à distance convenable, Gaston se tournant vers son jeune collègue lui dit :

- A toi l’honneur, Emile, ne la rate pas !

Emile épaula, bloqua sa respiration, une goutte de sueur dégoulina le long de son cou, il pressa la détente….

Un petit claquement sec, la fléchette se planta dans le flanc de l’animal qui se retourna en direction des deux hommes.

Lentement la femelle avançait, retroussant ses babines, dévoilant davantage ses canines démesurées. A quelques mètres du rétro-taxi, elle vacilla, émis un énorme bâillement, puis s’affaissa d’un coup, levant un petit nuage de poussière.

Alors, très rapidement, Gaston et Emile sortirent, enveloppèrent l’animal dans un filet, puis remontèrent dans leur engin, Gaston actionna le treuil tandis qu’il voyait la meute venir à grand train vers eux.

La trappe eût juste le temps de se refermer, le mâle était déjà contre le flanc de l’appareil, humant celui-ci, et cherchant à ouvrir la porte avec sa puissante patte munie de griffes redoutables !

Un peu fébrile et suant la peur par tous ses pores, Gaston tapa sur le clavier la date du retour, il enfonça la touche « ENTER »…

ZZZZWIPPP !… L’engin devint transparent, les spaghetti bolognese étaient toujours là !

ZZZZWAPPP !… L’engin réapparu, tangua dangereusement, puis se coucha sur le côté. Le choc fit ouvrir la trappe. Réveillée, la femelle machairodus, déchira le filet, puis détala !

- Bordel à cul de nom de Dieu de fumier d’lapin ! s’écria Gaston Coutard, qu’est-ce qui s’est passé ? On devait émerger sur une place bien plane, pavée de jolis carreaux roses et gris, et au lieu de ça je suis sur un terrain caillouteux, planté de buissons ! Evidemment, ça n’est pas stable, bordel !

- PA… PA…

- Toi, Ducon, ne m’appelle pas Papa !

- C’est pas ce que j’ai voulu dire patron, regardez : vous vous êtes planté, vous avez programmé 1764 au lieu de 2764 !

- Merde !

C’est tout ce que Gaston trouva à répondre.


Le 30 juin 1764, commença en pays de Gévaudan, le plus horrible carnage qu'aucune bête n'avait commis jusque là !... La bête aurait fait entre 88 et 124 victimes selon les sources. Le Roi Louis XV lui-même s'en ému et envoya une compagnie de Dragons afin de venir à bout de la bête... En vain !

(ch'tiot crobard Andiamo)

lundi 8 octobre 2012

La PouleSavoir bien vivre

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mercredi 3 octobre 2012

Tant-BourrinCyber-Sex Friend™ ou l'art de la cybernétrique

- Bonjour ! Monsieur Yannick Bourantrint ?
- Heu… Oui, c’est bien moi.
- Service de livraison, j’ai un colis pour vous.
- Ah, d’accord ! Je vous ouvre, c’est au huitième étage, porte de gauche.

Une minute plus tard, la sonnette de la porte fit écho à celle de l’interphone. Le livreur apportait une énorme caisse, posée sur un diable.

- C’est votre commande à Sex Robo…
- Heu… Oui, oui, c’est bon, c’est bon ! répondit Yannick Bourantrint en virant subitement au cramoisi.

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jeudi 27 septembre 2012

AndiamoChauguise et Miss Pinddleton

- Ah, bien sûr, il est plus facile de s’en prendre à une pauv' fille qui vient tout juste de retrouver son fiancé qu’à un malfaisant qui s’en prend aux rombières !

La tapineuse qui répond ainsi à Chauguise vient d’être coffrée par la ronde des flics en kébourre, rue Quinquampoix… (pour les bouseux, la rue Quincampoix est située dans le quartier Saint-Merri, le cloître Saint-Merri, près de l’actuel centre Pompidou, mais en 1954, point de centre Pompidou.) Une description de la donzelle : un mètre soixante-quinze sans talons, un mètre quatre-vingt-trois sur ses escarpins, bas résilles noirs sur un string rouge. Pour le haut ? Une veste de cavalière en velours noir et c’est tout… Ah oui j’oubliais, coiffée d’un chapeau gibus et, dans la main droite, une cravache ! (cette brave fille a existé, je le confirme)

(ch'tiot crobard Andiamo)

- Dis donc Totoche, tu t’fous d’ma gueule, t’allais à Longchamp sapée façon écuyère ? J’te connais : Madeleine Cagnolle, née à Levallois le 14 Juillet 1931, et domiciliée rue de la Pompe, dans le XVIème. Décidément, ça ne te lâche pas !

- Mais ça n’est pas pour raccolage qu'on t’a arrêtée, y’a un gus qui a porté l’pet pour coups et blessures.

- J’vois de qui que vous voulez causer, commissaire, un rouquemoute qui m’avait invitée au gastos. J'demandais pas la Tour d'Argent ni Maxim's, mais alors un mec de la grinche comme ça, j'avais jamais vu ! Y m'a emmené chez Maurice, le troquet rue Rambuteau. Il s’était pas foulé ce pingre : une blanquette, un claquos pas d’la première fraîcheur, et une crème aux œufs en guise de dessert, une gauldo mal roulée, le tout arrosé avec un pichet de rouge genre treize degrés de déménageur ! Et avec ça, il croyait qu’il allait accrocher les jambons au clou gratos ! Non mais des fois, il en faut un peu plus pour retourner Mado. Alors il s’est mis à m’insulter, ce hareng, même qu’il a prié ma mère d’aller subir les derniers outrages !

- C’était pas une raison pour lui enfoncer ton talon Louis XV dans le pif, Mado !

- Louis XV qu’il s’appelle, mon talon ? J’savais pas, d’autant mon commissaire que ma pompe elle est foutue, des tartines à dix sacotins ! Vous vous rendez compte ? Du krokrodile, du vrai !

- Bon, allez, signe ici et casse-toi, Mado, j’vais arranger l’coup une fois de plus.

- A propos de coup, mon p’tit Chauguise, pour toi j’te l’ferai toujours au béguin !

- Merci ma grande, très peu pour moi !

- Dommage...

- Un service en valant un autre, t’aurais pas un p’tit condé sur l’enlèvement du môme Michemin, tu sais, le fils du magnat des pneus du même nom ?

- Tu sais, Chauguise, dans l’milieu que j’fréquente, y’a pas de tordus qui s’en prennent aux mômes. Aux banques, oui, mais pas aux gamins, et j’suis pas une balance ! Mais une enflure pareille, j’hésiterais pas une seconde à lui coller mon deuxième talon dans sa tronche de gail...

- Merci Mado, si par hasard tu apprenais…

- Bien sûr, Chauguise, bien sûr.

Depuis trois jours, le 36 est en effervescence : Edmond Michemin, l’héritier de l’empire du pneu a été enlevé. Un gamin blondinet âgé de quatorze mois, kidnappé en plein après-midi au jardin du Luxembourg. Sa nurse Anglaise s’était absentée une minute à peine, afin de lui acheter un ballon rouge au kiosque tout proche. Il faut croire qu’elle était surveillée, car le kidnapping s’était fait en un temps record.

Le soir même, Alexandre Michemin recevait un coup de téléphone lui réclamant la somme rondelette de 100 millions (anciens francs en 1954) en petites coupures et, en cette année 1954, cent briques, c’est quelque chose ! Pour avoir une idée, sachez qu’une deux chevaux coûtait 350 000 francs (toujours des francs anciens).

- Dugland !

Chauguise vient d’appeler son jeune adjoint. Quand ce dernier le rejoint, le patron vient d’allumer sa « Boyard » papier maïs, qui fouette vilain. Julien a un rictus en respirant la fumée de l’infâme cibiche.

- Putain, tu vas pas jouer les chochotes ! Bon… Ça a donné quoi les écoutes téléphoniques chez les Michemin ?

- Rien de plus que ce que vous avez entendu, patron… On attend qu’ « ils » se manifestent à nouveau, qu’ « ils » indiquent un lieu de rendez-vous pour remettre la rançon. Cent plaques, tout de même, ça fait une somme !

- Ouais, mais un môme, ça n’a pas de prix. Bon, on va bouger. Tu vois, Dugland, ce qui me bouffe le plus, c’est c’t’attente, attendre le bon vouloir de ces ordures.

La quinze chevaux Citroën les a conduit au 17 de l’Avenue Victor Hugo, dans le très chic et très rupin XVIème arrondissement.

Nos duettistes ont sonné. Un majordome très digne et très coincé dans son gilet jaune et noir leur a ouvert.

- Qui dois-je annoncer ? a-t-il proféré du bout des lèvres, tout en jetant un regard méprisant sur la « Boyard » éteinte, collée à la lèvre supérieure de notre commissaire préféré.

- Tu dois-je annoncer LE Commissaire Chauguise, toi le zèbre, et quitte cet air con tout de suite, biscotte tu me gonfles… Cappice ?

Un peu décontenancé, le majordome les a drivé jusqu’au salon. Madame Michemin est effondrée dans un fauteuil Voltaire, elle tamponne constamment ses yeux gonflés et rougis. Sur la banquette Louis-Philippe se tient Madame Michemin mère, style vieille douairière. S’adressant à sa belle-fille :

- Un peu de tenue, Gladys, nous avons tous de la peine, il est inutile de se donner en spectacle.

Levant ses yeux mouillés de larmes, la Gladys en question lui répond :

- Foutez-moi la paix, vous et vos bonnes manières, je vous emmerde ! Et puis d’abord, j’en ai marre de ce prénom dont vous m’affublez, je m’appelle Georgette et non Gladys, c’est compris ? Sur ce, elle se lève et s’enfuit en courant.

- Excusez-la, Monsieur le commissaire, le chagrin la bouleverse…

- Elle me plaît à moi, cette petite, déclare Chauguise l’air goguenard. Ecoutez, Madame, je souhaiterais revoir la nurse, mademoiselle… Euh…

- Cathy, Cathy Pinddleton. C’est une Anglaise, de Londres. Une perle, elle a servi un temps à Buckingham Palace, pensez donc.

- Je pense, chère Madame, même que je ne fais que ça ! Je pourrais lui parler ?

- Elle se repose actuellement : le choc, vous comprenez. Nous ne lui en voulons pas, mais tout de même elle avait en charge notre cher Edmond, L’HERITIER, vous comprenez ?

- Bien sûr, je comprends, Madame. Dans ce cas, dites-lui qu’elle passe au 36 demain matin, disons neuf heures, ça ira ?

- Oui, Monsieur le commissaire, Lucien notre chauffeur la conduira.

- Parfait, il ne nous reste plus qu’à prendre congé.

Chauguise s’incline légèrement devant la douairière puis fait demi-tour, Julien sur ses talons.

Le larbin se précipite afin de leur ouvrir la porte. Au passage, Chauguise lui lance un regard noir. Puis c’est le retour à petite allure : l’Avenue Victor Hugo, la Place de l’Etoile, un à droite en douceur (pour une fois), la descente des Champs Elysées. En cette année 1954, un film à l’affiche : « La Rivière sans retour » d’Otto Preminger, avec Robert Mitchum et l’inoubliable Marylin.

(Dans sa grande bonté, BLOGBO vous a dégotté l'affiche)


-Elle est magnifique, cette Marylin, soupire Julien en passant devant le cinéma Normandie.

- N’oublie pas que t’es fiancé, enchaîne Chauguise, tu veux que j’en parle à Juju ? ajoute-t-il, un petit sourire au coin des lèvres.

Ils traversent la place de la Concorde et emmanchent le quai des Tuileries, longent les façades bien noires du musée du Louvre, pas encore nettoyées sur l’initiative d’André Malraux (vous n’avez pas connu le Paris « crado » d’avant la Vème République… Moi si !) Arrivés au pont Neuf, Chauguise lance :

- Continue un peu, Dugland, j’ai besoin de réfléchir….

Plus loin il se confie à Julien :

- Tu vois, Dugland, y’a un truc qui me chiffonne, j’sais pas quoi, mais y’a un trruc qui ne colle pas.

De retour au 36, Chauguise a expédié les affaires courantes. Rentré chez lui, Juliette sa fifille adorée lui a préparé un gratin Dauphinois.

- T’es une perle, ma Juju, je m’demande si Julien te mérite vraiment ?

- Papa ! a protesté Juliette.

- J’te fais marcher ma grande, c’est sans doute que je suis un peu jaloux !

Le lendemain, Chauguise se rend à l’usine. Dans le couloir menant à son bureau, il voit assise sur le banc une femme d’environ trente-cinq ans, affublée d’une tenue de nurse digne du début du siècle. Longue jupe grise, corsage blanc immaculé, une grande pèlerine bleu marine tenue par deux bretelles croisées devant et, sur la tête, un bonnet blanc.

Etonnant contraste : juste à côté, entre deux flics à bâtons blancs, …. Madeleine Cagnolle, dite Mado, la prostipute en tenue de combat, coiffée de son improbable gibus.

- Encore toi ? Qu’est-ce que t’as ENCORE fait Mado ? Emmenez-la moi tout de suite dans mon casino, dit-il en s’adressant aux deux lardus.

Mado s’est installée, croisant haut les jambes.

-Bon, repos Mado, tu fais des heures sup' ou quoi ? Qu’est-ce que t’as fait ?

L’un des flics répond à sa place :

- Elle a agressé un de ses clients en lui flanquant un coup de cravache dans l’œil, il est actuellement aux quinze vingt, pour un examen.

- Ouais, ben tu sais, mon p’tit Chauguise, c’est l’aut’ endoffé qu’est rev’nu à la charge après le coup d’talon que je lui avais flanqué. Il a voulu se venger, il m’a alpaguée, j’ai dû m’défendre, mon p’tit commissaire. Alors il a morflé un coup d’cravache dans la tronche. Légitime défense en quelque sorte !

- J’espère pour toi Totoche qu’il na va pas perdre une gobille, parce que là : t’es mal barrée !

- Dis donc, Chauguise, qu’est-ce qu’elle a fait la môme « Pipe Line » (prononcez à la française) qu’est là sur le banc ? Elle donne dans les « spécialités » déguisée façon bonne sœur ?

- Qui ? Quoi ?

- Ben… La frangine qu’était assise à côté de moi ! Elle tapinait autrefois rue Brise Miche, devant Saint-Merri ! C’est une British, c’est pour ça qu’on l’avait baptisée « Pipe Line » rapport à sa spécialité et ses origines English.

Chauguise s’est levé d’un bond, il passe la tête dans le couloir et aperçoit la nurse en question.

- Mademoiselle ?

L’interpellée lève la tête.

- Vous êtes ?

- Miss Cathy Pinddleton, je suis la nurse employée chez Madame et Monsieur Michemin. Vous m’avez convoqué ce matin, ajoute-t-elle avec son petit accent à bouffer des harengs à la crème Chantilly,et son visage constellé de taches de rousseur.

- Venez dans mon bureau, Miss Pinddleton.

La Miss s’est levée, à son arrivée dans le bureau, Mado l’a regardée bien en face.

- Salut la môme « Pipe Line » ! Alors tu fais dans les spécialités à c’t’heure ?

- Je ne vous connais pas, a répondu la Miss d’un petit air pincé.

- Ben merde, t’es gonflée, à un moment on t’appelait même « la ventouse », vu que ta spécialité, c’était la turlute de portes cochères. Faudrait pas m’prendre pour une cinglée, j’ai pas une araignée dans l’beffroi ! Tu sais, même sapée façon bonne sœur, j’t’ai retapée tout d’suite : une tronche comme técolle avec des taches de rousseur comme si t’avais pris un coup d’fusil chargé à la merde, ça s’oublie pas….

La môme Cathy a bredouillé une phrase inintelligible. Chauguise a renvoyé tout le monde, en promettant une fois de plus à Mado qu’il allait essayer d’arranger le coup. Seule Miss Pinddleton est restée.

Un coup d’gueule ou deux et elle s’est allongée. Avec l’aide de son mac, Bébert dit « la chapelure », ils ont mis au point ce qui devait les mettre à l’abri pour quelques années. Bébert le « fiancé » kidnappait le bambin, avec la bénédiction de la nurse, ensuite ils réclamaient une rançon. Une fois le fric encaissé, ils s’offraient un joli cottage dans la banlieue de Londres. Et Miss Pinddleton aurait assuré les revenus du ménage en s’agenouillant devant les portes cochères.

Le gamin fut bien sûr retrouvé sain et sauf, gardé par un couple de copains de Bébert "la chapelure", dans un pavillon de la banlieue nord.

Le soir même, Julien était invité chez son patron en compagnie de sa fiancée. De la tenue ce Julien, il a apporté une bouteille de Château neuf du Pape 1942.

- Le hasard fait bien les choses tout de même ! Vous vous rendez compte, patron ? La nurse qui se trouve juste à côté de Mado, quel coup de bol ! Dites voir, son protecteur, pourquoi on l’appelle « la chapelure » ?

- Ah ça, je vais t’expliquer, Dug… Julien : c’est à cause des pellicules qui lui tombent sur le veston. Au bout d’un moment, il ressemble à un pied d’cochon pané !

- Ah la vac… !

- Cause correctement, Dug… Julien il y a une jeune fille à table !

mercredi 12 septembre 2012

Tant-BourrinDe grandes épreuves sportives trop méconnues (3)

Je vous avais fait découvrir, voici plus de deux ans, dans deux billets ( et ), quelques épreuves sportives de haute tenue mais hélas méconnues du grand public car boudées par des médias trop stéréotypés et enclins à n’idolâtrer que les pousseurs de baballe millionnaires du football.

J'ai décidé aujourd'hui d'en rajouter une petite couche, afin de mettre dans la lumière quelques épreuves pittoresques dont je ne vous ai pas encore parlé, en espérant que cela vous donnera l'envie d'aller soutenir ces valeureux sportifs qui méritent mieux que l'anonymat injuste qui est leur lot.

Allez, tous au stade !



Le débit des psaumes

Cette épreuve, très en vogue au sein de l'église catholique, consiste à réciter une centaine de psaumes le plus rapidement possible. Une salle est d'ailleurs généralement réservée à sa pratique dans les presbytères, appelée "salle du jeu de psaumes". Hélas, quelques cas de dopage sont venu ternir l'image de ce sport, quelques curés n'hésitant pas à ingérer du vin de messe pour se délier la langue.




La "Boute du rom"

Les compétiteurs de cette sympathique épreuve sont généralement des hommes politiques. L'épreuve consiste à essayer de faire remonter une côte de popularité en envoyant les forces de police démanteler quelques camps de roms. Ces derniers vont se réinstaller un peu plus loin, ce qui permet d'entretenir le jeu sur longue période.

A noter que la compétition se déroule à intervalles irréguliers, mais généralement en période de crise économique.




Le trop fait de Champion

Cette magnifique compétition se déroule de temps à autre dans les entrepôts des magasins Champion, à chaque fois qu'un lot de livarots périmés est découvert dans les stocks. Les magasiniers se répartissent alors en deux équipes dont le but est d'envoyer au plus vite un livarot trop fait dans le camp adverse. Cela permet d'admirer généralement un jeu alerte et rapide à une touche de balle, les joueurs étant particulièrement motivés pour ne pas garder à proximité une chose aussi malodorante.




Le seau à la perce

Même s'il ne s'agit pas à proprement parler d'une épreuve sportive mais plutôt d'une discipline, nous ne pouvions pas résister à l'envie de donner sur celle-ci un coup de projecteur amplement mérité.

Le principe est simple : alors qu'un adversaire met un tonneau de vin en perce, il s'agit de saisir le plus rapidement possible un seau et d'aller le positionner pour récupérer le maximum du précieux breuvage. A noter que le champion du monde en titre, un dénommé Saoul-Fifre, a inventé une technique de seau bien particulière (et qui porte désormais son nom) : pour gagner du temps, il plonge et s'allonge bouche ouverte sous le jet.




Le trou d'oeuf rance

Cette épreuve, qui se déroule une fois l'an en juillet, soulèverait vraisemblablement l'enthousiasme des foules si elle était un tant soit peu médiatisée. Elle consiste à rassembler près de 200 compétiteurs dans un entrepôt non ventilé et de déposer au milieu un œuf pourri dans lequel on pratique un trou pour qu'il dégage un doux parfum sulfuré.

Est déclaré gagnant celui qui résiste le plus longtemps à l'évanouissement. Un maillot jaune lui est décerné, afin qu'il soit assorti à la couleur de son teint après l'épreuve.

A noter que, sur le même principe d'assortiment, un maillot vert est attribué à celui qui s'évanouit le plus vite, et un maillot à pois récompense celui qui a la plus belle crise d'urticaire.


samedi 8 septembre 2012

AndiamoJe pars

Voilà autant tout vous dire : je pars !

Avec l'argent que T-B a gagné à l'euro million, je me suis offert ce petit truc (voir photo plus bas, non ! Pas la Dame, la photo juste en dessous.). Je lui ai juste un peu forcé la main au T-B :

-Si tu ne lâches pas un peu de monnaie, je révèle à tous, là où tu te planques !

Alors généreusement, mais oui, il m'a tendu une (petite) valise de biftons.

Merci Tant-Bourrin, Andiamette et moi même te remercions. D'ailleurs, Andiamette te dédie son plus joli sourire.

Quant à moi j'ai investi dans les chantiers navals, parce que : elle le vaut bien !

(Photo du bateau envoyée par Françoise à votre serviteur)

lundi 20 août 2012

celestineLe syndrome de Stendhal

Bon, alors, exceptionnellement, et à la démande yénérale, je fais mes premiers pas de pigiste sur la planète Blogbo.

Je suis moultement impressionnée ! Ca devait arriver, depuis le temps que je vois tourner le vaisseau du Capitaine TB autour de ma céleste auberge, (ce qui ne produit un effet comique que si on traduit en anglais le second mot) il était écrit qu’un jour, je serais aspirée par le sillage magnético-galactique dudit vaisseau. Bref, me voilà admise provisoirement dans un aréopage choisi, bien que constitué, aux dires de certains, de brutes avinées, mais admise à l’essai seulement. Genre CDD, Contrat Dubitatif du Début. Je sens bien vos yeux braqués sur moi comme des traders sur leurs courbes du cac40, à l’affût de la faille…(ne cherchez pas, il n’y a pas de contrepèterie)

Alors de quoi qu’elle va nous causer, Célestoche, vous dites-vous, impatients et la bave aux lèvres, rapport au titre nébuleux avec lequel elle pense nous accrocher. Elle va nous la jouer médical, ou littéraire, ou les deux (malheur !) et il y en a qui vont décrocher direct. Mauvaise pioche, elle va nous pondre un truc dégoulinant de chiantitude, genre thèse de quatrième année de psychologie kantienne appliquée.

Rassurez-vous, et détendez-vous, je vais simplement vous parler de ma mort. Enfin, de la façon dont je voudrais, plus tard, bien plus tard, le plus tard possible (et même à la grande rigueur, jamais, comme disait le grand Georges, mais il paraîtrait que ce choix-là n’est pas au catalogue) la façon, dis-je, dont je voudrais quitter cette vallée de larmes. Voilà. Je voudrais mourir du syndrome de Stendhal.

Kesako ? dubitatez-vous derechef. J’explique. Il paraîtrait que devant la beauté implacable de certaines œuvres d’art, certains touristes soient pris d’un malaise violent et subit, sueurs froides, palpitations, hallucinations, vertiges, comme subjugués par l’émotion artistique, et qu’ils puissent péter une durite et se retrouver les pieds devant en deux-deux. Vous imaginez ? Vous vous organisez un petit vouikinde en namoureux à Florence, et là, devant le David de Michel-Ange, et sous les yeux exophtalmés de votre dulciné(e) vous êtes pris d’apoplexie, et vous avalez votre extrait de naissance en même temps que votre sandwich frites-salade-poulet. Et pof. Vous êtes mort, comme ça, pulvérisé en trois minutes par l’implacable beauté de l’art. C’est pas d’la balle, ça ? De quoi donner une vraie légitimité à l’expression « une belle mort », le plus moche pourtant des cadavres exquis…

Il paraîtrait, toujours d’après monsieur Wiki, pédiatre, que c’est Stendhal himself qui aurait éprouvé et décrit le syndrome pour la première fois, dans une de ses chroniques de voyage. D’où le nom.

Remarquez, il existerait déjà, selon moi-même, une variante du syndrome, qui a été popularisée par Félix Faure, le grand président de la République bien connu pour avoir expiré dans les bras de sa belle maîtresse, et ce pendant un acte que les esprits bien pensants et les culs-pincés de l’époque s’acharnèrent à dissimuler sous des euphémismes ampoulés.

On peut raisonnablement supposer que la rotondité naturelle des callipyges fesses de la dame provoqua chez notre homme d’état un choc de même nature que s’il avait succombé devant la Vénus de Milo comme un touriste de base. D’autant qu’en plus, elle était pourvue de bras, sa dame, et qu’elle n’était pas de marbre, de toute évidence. En attendant, « syndrome de Stendhal », ça a tout de même plus de classe que « collapsus post-coïtal » …

Je me plais à souligner ici, par ce parallèle hardi, que certains corps humains mâles ou femelles méritent amplement la dénomination d’œuvres d’art, devant lesquels l’émotion peut atteindre un certain paroxysme somatique, et déclencher toute une série de symptômes pouvant mener jusqu’à l’extrême les fonctions vitales. Et je ne suis pas médecin. D’aucun voudra bien me corriger si je dis une c…bêtise.

Enfin, d’une manière ou d’une autre, vous l’avez compris, je ne demande pas grand-chose pour ma disparition lointaine. Je voudrais juste, si c’était possible, et dans la grande bonté de la Providence, de Jéhovah, Vichnou ou Brahmapoutre, ou n’importe lequel des webmasters célestes, je voudrais simplement… mourir de bonheur. Et je crois, sans vouloir me vanter outre mesure, que je présente des prédispositions.

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