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lundi 9 janvier 2017

FrançoiseMon dernier coup de cœur.

MON DERNIER COUP DE COEUR Je me souviens d'un temps encore proche: les trains arrivaient à l'heure et desservaient la moindre contrée rurale à un prix abordable, on trouvait un travail salarié en quelques jours, on voyageait vers l'Inde en passant par la Turquie, l'Irak, la Syrie, l'Iran, l'Afghanistan et le Pakistan sans risque de sauter sur une mine ou de se faire kidnapper, au contraire: l'hospitalité locale laissait un souvenir ému aux routards. Les salaires augmentaient doucement mais régulièrement et l'impôt sur les sociétés était à 50% sans que celles-ci hurlent à la mort. Bref, l'avenir de ce passé devait forcément être radieux, puisqu'on produisait de plus en plus et de mieux en mieux, en travaillant de moins en moins. La diminution du temps de travail grâce aux gains de productivité était considérée comme naturelle, souhaitable et allant dans le sens du progrès. Tout ceci ouvrait la voie à d'intenses réflexions sur l'écologie, le nucléaire, le féminisme, la culture, les relations avec les pays pauvres... Dans les années 75/78, plusieurs milliers de réfugiés Chiliens ou Argentins fuyant les dictatures fascistes furent accueillis en France, tout comme 40 000 vietnamiens arrivés entre 1975 et 1990.

En 1989, le mur de Berlin tomba, le rideau de fer disparut et les goulags s'ouvrirent. C'était certain: désormais, nous allions être des européens partageant une joyeuse Auberge Espagnole et des citoyens heureux dans un village mondial où chacun circulerait librement et vivrait décemment dans un monde plus créateur de richesses que jamais.

Souvent je pense à ce passé pas si lointain et me demande: “Mais comment en est-on arrivé là aujourd'hui?” Là? Guerre en Irak, Iran, Afghanistan, Syrie, Lybie, Egypte, Yemen, attentats un peu partout dans le monde, retour du racisme, montée de l'extrême-droite, chômage et pauvreté dans de riches pays occidentaux, déliquescence des services publics, faillite de la Grèce, retour de l'esclavage en Afrique, en Asie et dans le 16è arrondissement de Paris avec les domestiques Philippines, peur de l'Autre, sentiment que l'humanité n'en finit pas de s'auto-détruire et de détruire la planète qui l'abrite...



Dans mon roman, “Jouer au monde”, je situais le commencement de cette déroute au milieu des années 80, décennie où l'argent cessa d'être un outil pour devenir LE but, où l'ex-communiste Yves Montand criait “Vive la crise”, où l'on nous vendait “la mondialisation heureuse” comme un monde merveilleux où l'argent des riches ruisselleraient forcément sur les moins nantis. Bernard Tapie devenait un héros national, tout comme les Golden Boys jouant à la Bourse avec l'argent des épargnants. J'avais l'intuition que ce monde globalisé autour de l'argent était dangereux, intuition que je n'arrivais pas à formuler assez précisément, avec assez d'arguments pour que mon intuition ne soit pas balayée par un cinglant: “ Tu serais pas un peu gauchiste, toi?” Or voici que j'ai découvert et dévoré le livre de Thomas Guenolé “La mondialisation malheureuse” ( First). Thomas Guenolé est professeur à Sciences Po et chroniqueur dans des magazines et radios diverses, ce qui ne l'emêche ni d'avoir de l'humour, ni d'être sérieux sans se prendre au sérieux. Les livres d'économie ne sont pas ma tasse de thé préférée, mais celui-ci m'a tenue en haleine trois jours de suite tant je jubilais à chaque page...

Facile à lire et empli de données chiffrées dont les sources sont systématiquement indiquées et vérifiables, son livre n'est pas un plaidoyer contre la mondialisation, mais une démonstration point par point et dans tous les domaines – économique, financier, social, politique – que cette mondialisation qui se prétendait heureuse et se révèle plus que malheureuse: désastreuse, n'est pas une fatalité, mais le résultat d'une idéologie parfaitement consciente. La mondialisation malheureuse creuse les inégalités et détruit méthodiquement les ressources naturelles de la planète de façon consciente, dans un but unique: toujours plus de profit financier concentré entre les mains de quelques-uns, qui de ce fait ont davantage de pouvoir que n'importe quel gouvernement.

Thomas Guénolé n'a pas écrit seul dans son coin, il s'est informé auprès de nombreux universitaires spécialistes de chacun des domaines qu'il aborde, ce qui rend son livre totalement crédible et argumenté. Pas à pas, il nous guide dans le mécanisme qui a créé le monde d'inégalités, de désastre écologique et de fortunes indécentes dans lequel nous vivons. Il aborde aussi un point sur lequel peu de gens insistent: le rapport de forces inhérent à une société basée non pas sur la solidarité mais sur la compétitivité et la compétition. Rapport de forces qui rend ridicule l'idée d'un contrat de travail “librement discuté” entre employeur et salarié, et rappelle que malgré tous les beaux discours, les hommes sont loin d'être tous égaux en droits et en libertés.

Au-delà de ce constat déjà fait ici ou là quoique avec moins de précision, l'intérêt de la démonstration est aussi que Guénolé donne, à chaque pas, des solutions pour sortir de ce qui n'est plus vivable. Il y a des alternatives, à tous les niveaux: actions individuelles que chacun d'entre nous peut adopter, décisions politiques- et là, voyez si les candidats à la Présidentielle sont côté mondialisation malheureuse ou économie humaine- et solutions au niveau des entreprises.

L'auteur conclut en analysant le cas de la Grèce et l'échec d'Alexis Tsipras à résister aux diktats de “la Troïka” malgré le soutien de son peuple. Là encore, rapport de forces: que pouvait faire un pays plongé dans la misère dont l'économie ne représente que 2% de la richesse de l'Union Européenne face à la puissance de la France et de l'Allemagne? En revanche, si dans un de ces deux pays un candidat qu'il appelle “altersystème” arrivait au pouvoir, le rapport de forces deviendrait favorable à un monde plus équilibré, plus humain, qui entraînerait d'autres pays dans une spirale vertueuse. Et il conclut: “J'espère que ce pays sera la France”. A nous d'y penser le 23 avril...

vendredi 11 novembre 2016

AndiamoDélire...

Etes vous prêts à ma suivre dans un petit délire ? OUI ? Bon OK on embarque...

Voilà nous sommes sur la planète B 612, un petit bonhomme nous observe à la lunette depuis un bon bout de temps, en 1989 il a vu de ses yeux vu, tomber le mur de Berlin! Incroyable, ce bon vieux mur âgé de 28 ans s' est écroulé comme ça d'un coup, ébranlé par le souffle de la liberté (c'est beau on dirait du Malraux... Entre ici Andiamo!)

Et puis toujours l'œil vissé à sa lorgnette, notre petit bonhomme entend et voit, un Riquet à la Houppe gesticuler comme morpion surpris par une dose de D.D.T !

Un mec qui ne Trump personne, veut ériger un mur, entre le Mexique et les Stèttes ! Un mur... pour un mec qui a fait fortune à Wall Street ça ne m'étonne guère, un petit hommage rétroactif œuf corse. Alors ce petit bonhomme nous trouve bien inconstants, et inconsistants aussi sans doute. Lui ça ne l'étonne guère ce vote extrême, on les a bien bernés les Ricains, les moyens Ricains, on les prive de leur boulot, les grosses sociétés échappent à l'impôt, et KI KI paye ? La middle classe !

En Europe c'est kif kif, les Rosbifs ont adopté le brexit, en France l'an prochain je parie pour l'élection d'un parti extrême, ça ne sera pas pire qu'avec les guignolos qui se présentent :

Le petit nerveux qui nous a enrhumés durant 5 ans avec ses effets de manches.

Fromage mou, le plus incapable de toute la 5 ème république, il a marié tout le monde... Sauf lui, pas con pèpère dans ce domaine.

Et enfin La Jupette ! Une pub vivante pour Panzani, ou Lustucru restons franchouillard. J'aime bien être franchouillard, un Ricain qui étend un drapeau étoilé dans son jardin, ça ne choque personne, il est patriuote, faite le avec un drapeau bleu, blanc, rouge, on vous taxe de "franchouillard", "américanouillard" ça n'existe pas ?

Allez, si c'est la blondasse aux dents longues, longues, longues, qui est élue l'an prochain, ne vous mouronnez pas trop, elle sera à la botte (aucune allusion aux nazillards) des banquiers ... Comme ti z'aut's dirait Dany Boon.

(ch'tiot crobard Andiamo)

vendredi 2 septembre 2016

FrançoiseDieu et la queue (rediff.)

Dieu examinait quelques-unes de ses créatures. Il était assez fier du kangourou avec sa poche sur le ventre et ses testicules en cuir fin et décida de ne l’implanter qu’en Australie, Tasmanie et îles voisines, rien que pour rendre jaloux les autres humains. Dieu avait compris avant tout le monde- normal puisqu'il était là avant tout le monde- la force du dicton « diviser pour régner ». Mais zappé le fait qu’en créant ensuite l’Homme à son image, il exposait l’univers à une application exponentielle de ce principe belliqueux pouvant mener à la Guerre des Etoiles. On a beau être divin on ne prévoit pas toujours tout… Le Créateur saisit entre ses augustes mains un de ces macropodidés- nom de famille du kangourou, signifiant « grand pied »- et le posa sur son établi où il se cassa illico la figure. "Y a quelque chose qui cloche là-dedans, j’y retourne immédiatement » chantonna Dieu en notant dans son carnet de croquis : « Penser à inventer Boris Vian ».

La réflexion divine fût courte mais bonne : il suffisait de doter le kangourou d’une queue suffisamment vigoureuse pour équilibrer l’animal, qui s’en servirait comme d’un trépied en posture statique, et d’un balancier pour la course, et de lui donner cette ineffable expression intellectuelle qui réjouit les âmes innocentes.

« La queue, voilà le secret ! » se dit Dieu à lui-même car il créait dans la solitude de son atelier et ne supportait pas qu’on le dérangeât. Adam et Eve jouaient à Dieu sait quoi (mais il ne le dira pas) dans le jardin d’Eden, tandis que le créateur peaufinait ses bestioles.

Dieu saisit ensuite le Castor qui avait une bonne tête avec ses dents du bonheur, et pris d’une inspiration soudaine lui offrit une queue en forme de raquette, idéale pour tasser la glaise avec les brindilles, ce qui incita illico le rongeur à construire ses barrages et terriers en s’aidant de ladite queue, preuve que si la fonction crée l’organe, l’inverse existe aussi.

Pour le cochon, dans lequel tout est bon, la queue ne posait aucun problème existentiel au Créateur qui se doutait que l’homme trouverait un moyen de la cuisiner et effectivement Dieu goûta et il dit que cela était bon. Même si une recette totalisant près de 1000Kcal par portion avoisine le péché mortel…

Par mesure de rétorsion face à un animal dont l'universalité menaçait de le concurrencer, le créateur le dota cependant d’une queue en tire-bouchon extrêmement énervante car totalement inutile dans cette fonction d’ouvre bouteilles, je ne sais si vous avez essayé, mais CA NE MARCHE PAS !

Il restait sur l’établi moult modèles de queues : queue en panache pour l’écureuil roux européen, queue en éventail du paon… Dieu bricola quelques instants, puis, n’y tenant plus, appela Eve. « Regarde, Eve, j’ai créé un animal très rigolo, je l’ai appelé le chien. – Rigolo, pourquoi ? interrogea Eve que le regard du caniche n’émouvait guère. –Tu vas voir : je le caresse, comme ça, et hop ! Il remue la queue. Je viens de créer une fonction totalement inutile, une queue qui remue quand l’animal est content : c’est unique, n’est-ce pas ? –Je n’en suis pas sûre, répliqua Eve avec un sourire si mystérieux que Dieu s’empressa de noter dans son carnet de croquis : « Inventer Mona Lisa. »

lundi 18 juillet 2016

Oncle DanLa horde sauvage

Ils sont entrés, se sont assis bruyamment et ont hurlé qu’on leur serve à boire.

Ils étaient bien une trentaine à avoir laissé leurs machines encore fumantes devant le petit café, des engins d’apocalypse, décorés sur le thème des pires monstres des mythologies les plus dévoyées.

Le chef de la bande était matelassé de cuir et criblé d’une clouterie rutilante agrémentée d’une impressionnante collection de pin’s publicitaires.

Il retira son casque intégral recouvert d’autocollants et le tendit à l’obséquieux crapaud eczémateux dont il était flanqué.

Sa crête de huron rouge et verte, libérée d’un long voyage, se redressa en frissonnant, et les multiples anneaux qui ornaient le pourtour de son oreille gauche cliquetèrent lugubrement.

Devant l’immobilisme de la serveuse pétrifiée de terreur, le monstre se leva et la fixa de son unique œil vivant au fond duquel brillait l’éclat fiévreux d’une haine définitive vouée à l’humanité toute entière.

Le reste de la bande retenait son souffle. L’air poussiéreux, aux relents de transpirations et d’hydrocarbures, était palpable.

Il se pencha lentement au dessus de la table sur laquelle était alignée une collection de bols blancs à l’usage incertain et articula en détachant chaque syllabe : « Et que ça sau-teu, ou je te sau-teu ».

Ce mot d’esprit provoqua un éclat de rire collectif et un réflexe de survie de la soubrette qui saisit le premier bol à sa portée et le remplit de bière pression.

A cet instant précis, traversant le rideau de perles qui servait de séparation entre le bar-tabac et l’épicerie-journaux-souvenirs-postes et dépôts divers contiguë, une éléphantesque patronne à la poitrine fellinienne et au regard chalumeau surgit avec des propos peu amènes pour cette bande de voyous, les abreuvant d’insultes et de moqueries sur leurs accoutrements ridicules, leur faiblesse d’esprit et leur virilité défaillante.

….

Le prince du macadam blêmit. Son œil de verre roula dans son orbite cependant que l’autre se fendillait de veinules rougeâtres. De toute évidence, les deux hémisphères de son maigre cerveau se livraient un combat sans merci dont l’issue dévastatrice ne faisait aucun doute.

Il était sur le point d’exploser lorsque P’tit Pierre, au bord de l’apoplexie, entra en hurlant qu’on leur volait leurs bécanes.

La horde s’évanouit en moins de dix secondes pour se lancer dans une course poursuite jusqu’à l’autre bout du monde.

Le nuage de poussière mit beaucoup plus de temps à disparaître.

vendredi 3 juin 2016

AndiamoBonne nuit.

Elle s'est approchée doucement, tout doucement du lit, puis elle s'est agenouillée, elle a pris la main chaude, si fine, si fragile, puis la posée sur sa joue, alors doucement, tout doucement elle a murmuré une histoire...

C'est une histoire qu'elle lui avait inventée il y a bien longtemps, lorsqu'il était encore petit, une histoire rassurante, comme aiment entendre les petits enfants...

C'est l'histoire d'un éléphant très gourmand, mais alors très très gourmand !

- C'est pas bien d'être gourmand...

- Non, c'est pas bien mon chéri, tu as raison.

- Alors cet éléphant mangeait tout ce qu'il trouvait à portée de trompe, les régimes de bananes, les grosses pastèques dans le jardin du voisin, les figues chez la voisine, il tendait sa trompe au maximum afin d'en cueillir le plus possible !

- Un jour cet éléphant très très gourmand leva les yeux au ciel, et vit passer de gros nuages blancs...

- Oh mais c'est de la barbe à papa pensa t-il aussitôt, ah si je pouvais les attraper, je me régalerais assurément !

Alors il se rendit à l'autre bout de l'île sur laquelle il vivait, là où trônait une immense montagne.

Soufflant, suant, il grimpa à grand' peine, et quand enfin il atteignit le sommet, il se mit en devoir d'aspirer tous les nuages !

Quel régal ! Il en aspira tant et tant qu'à la fin de la journée il se sentait tout léger, un dernier pour la route dit-il en aspirant encore un gros nuage moutonneux...

A peine l'avait il avalé qu'il se souleva dans les airs telle une Montgolfière...

- C'est quoi une Montgolfière ?

- C'est un gros ballon que l'on remplit d'ait chaud afin qu'il vole.

- Alors notre gros gourmand s'éleva dans les nuages, survolant plaines et rivières, il avait peur bien sûr en voyant son village tout petit, les habitants pas plus grands que des fourmis ! Jusqu'au moment où les nuages digérés, il retomba lentement sur le sol ! Mais sa peur avait été si grande, que plus jamais il ne mangea de nuages.

La dernière phrase à peine prononcée, Maxence s'est endormi.

- Christelle ! Viens te coucher, appelle son mari dans la chambre à côté, ça te fait mal, c'est tout, allez viens ma chérie... Et comme pour lui il murmure, laisse le reposer en paix.

Pour se rendre dans leur chambre, Christelle traverse un couloir, une porte à gauche, cette porte donne sur le garage...

Précautionneusement Christelle a poussé la porte, et actionné l'interrupteur, dans le coin, un tas de ferraille informe, deux roues tordues, les pneus crevés, sur ce qui reste du réservoir de ce qui fut une magnifique moto, pend en lettres chromées, ce qui reste de la prestigieuse marque : "WASAKI"

mercredi 27 avril 2016

BlutchLe musée des Confluences à Lyon

Architecte : CoopHimmelb(l)au

Aussi connu par Gogol sous l'appellation « Urinoir de lit. »

Avant toutes choses, j'ai découvert, sur le site du musée, de drôles de mises en garde:

«  1 - Pour pouvoir utiliser et/ou exploiter l'image du bâtiment du musée (intérieur ou extérieur) ou du jardin, pour toute publication et pour toute reproduction, à titre commercial ou non, vous devez TOUJOURS obtenir l'autorisation de CoopHimmelb(l)au (s’en passer vous rend coupable du délit de contrefaçon). »

«  2 - Par ailleurs, au titre du droit de propriété, tout propriétaire d’un bien dispose d’un droit de regard sur l’image de ce bien (art 544 du Code civil). A ce titre, il peut refuser l’usage de toute image qui lui causerait un « trouble anormal de jouissance ». Toute utilisation portant préjudice au propriétaire du bâtiment vous expose à des poursuites. Vous vous devez d’être vigilant sur les usages envisagés. »

Dois-je en conclure que d'avoir un avis critique sur ce musée et de le faire savoir m'exposerait aux foudres de la loi 

Un bâtiment est légalement une œuvre d'art (rigole pas, même le hangar à bateaux en tôle ondulée en est une...). Toute œuvre d'art est sujette à critiques (positives ou négatives) sans que l'auteur ou l'acheteur puisse interdire ce qui est un droit fondamental d'avoir une opinion et de la faire partager. Qui plus est lorsque l'acheteur est une communauté de droit public (le département du Rhône). Donc sus à la censure et en avant la zizique.

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mardi 22 mars 2016

AndiamoTerriens : Go Home !

- Le titre est un hommage discret à Monsieur Frédric Brown. (Martiens go home)

Six mois... Au début tout allait bien, la fièvre du départ, les préparatifs, mille choses à vérifier dès le début du voyage, cette fièvre, cette soif de l'aventure...

Un équipage cosmopolite : Fred Condom l'Américain, et Commandant; Ashmar Toultan de New Delhi, l'astro navigateur; Nicole Haumure la Française, géologue; Kim Ohno le Coréen, chirurgien.

Chaque jour 3 heures de sport obligatoire, afin d'entretenir la musculature, indispensable lors des longs séjours en apesanteur. Les tâches journalières, les observations et multiples expériences à effectuer, évitent l'ennui, et dissipent les tensions qui pourraient survenir en cas de désœuvrement prolongé.

Mais tout de même, et malgré la liaison permanente avec la terre, un certain ras le bol s'installe, d'autant qu'à chaque jour qui passe, la distance devient plus importante, et une simple question met plusieurs minutes à parvenir à Houston, autant pour la réponse qui parviendra au bout de 40 minutes au terme du voyage! Il ne faudrait pas qu'il y ait urgence !

Bien sûr la routine s'installe, quelques petites jalousies aussi, Fred Condom le Commandant couche avec Nicole Haumure, dès le début avec ses faux airs de Léonardo Di Carpacio, il se l'est mise dans la fouille, et dans sa couchette par la même occasion. Pfiuuu !

Chaque jour la planète rouge grossit un peu plus dans le hublot du vaisseau baptisé : "Mars Shadow", bien sûr l'équipage l'appelle "Marshmallow" ! La terre n'est maintenant qu'un petit point insignifiant parmi les myriades d'étoiles qui constellent l'immensité de notre galaxie. (vous marrez pas, moi aussi j'peux faire dans la dentelle : la preuve).

La courbe de la planète rouge occulte maintenant tout le hublot, le voyage arrive à son terme, délicate manœuvre afin de mettre le vaisseau en orbite, avant la phase finale d'atterrissage, près de Valles Marineris, l'énorme faille qui s'étend sur près de 4000 kilomètres, avec une largeur atteignant parfois 600 kilomètres, et une profondeur moyenne de 5000 mètres ! Joli coup de rasoir !!

Houston a donné ses instructions, la très délicate manœuvre de rentrée dans l'atmosphère raréfiée de Mars commence, phase finale avec ouverture d'immenses parachutes, largage des parachutes, allumage des rétrofusées, et c'est la pose en douceur, un "kiss landing" comme disent les aviateurs.

L'équipage s'applaudit, ils s'embrassent, quel bonheur après six mois de voyage, et quelle précision, pour comparer cela reviendrait à toucher un petit pois placé au sommet de la tour Eiffel avec un fusil, le tireur étant placé au sommet du Puy de Dôme !

Ah ! Nous allons enfin respirer un bon bol d'air s'écrie Ashmar en riant, car tout le monde sait que l'atmosphère martienne très ténue renferme essentiellemeznt du dioxyde de carbone ! Avec des températures variant de - 170° à + 17 ° ! Les agences de voyage ont du mourron à se faire ! Chacun revêt son scaphandre, prend place dans le sas, décompression, ouverture de la porte extérieure, des barreaux d'échelle sont sortis du flanc du module, alors commence la descente vers le sol...

Moment solennel : "un petit pas pour moi, un grand pas GNA GNA GNA "... Maintenant les quatre membres de l'équipage sont enfin arrivés là où la main de l'homme n'a pas mis le pied !

Soudain d'étranges images envahissent leurs cerveaux, le ciel devient bleu, le sol verdit sous leurs pieds, de hauts arbres ondulent gracieusement sous une brise venue de nulle part, Nicole Haumur tend la main vers un papillon multicolore qui se pose sur sa main gantée... Face à elle Joséphine sa grand-mère :

- Retire ce truc ma chérie, je voudrais t'embrasser...

- Fred est appuyé à la barrière du coral, Storm un pur sang Anglais s'approche de lui, le regard inquiet, ce doit être le casque qui l'effraie songe Fred...

- Ashmar contemple le Taj Mahal à son bras sa jeune épousée Adrika (ce qui veut dire Céleste) , c'est leur voyage de noces, Ashmar se penche pour l'embrasser, le casque va me gêner songe t-il...

- Kim est agenouillé face à l'hôtel des ancêtres, des petits bâtonnets d'encens brûlent devant la photo de ses chers disparus, Kim éprouve l'irrésistible besoin de sentir ces doux parfums...

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Alors dans un synchronisme parfait, les quatre valeureux astronautes appuient sur la touche rouge située en haut et à droite de leurs scaphandres...

Un PSCHITT discret se fait entendre, et aussitôt leur visage se teinte d'une jolie couleur violette, tandis que leurs yeux explosent littéralement en sortant de leurs orbites....

Moins 150° centigrades, pratiquement pas d'atmosphère, ça ne pardonne pas ! Les quatre corps s'effondrent soulevant un petit nuage de poussière rouge.


Image tirée du film de Bryan De Palma : "Mission to Mars"

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A cent mètres sous le sol martien, des petits bonshommes et des petites bonnes femmes tout gris, observent au moyen d'un écran géant la scène qui vient de se dérouler, et je vous traduis ce que celui et celle qui semblent contrôler l'écran viennent de dire :

-* Tu peux arrêter de contrôler leurs fantasmes, Chmutzzz,

- ** OK, mais tu crois qu'ils en enverront d'autres ?

- *** J'espère bien que non, j'voudrais pas qu'ils pourrissent notre jolie planète !

CHMUTZZZ (d'après Andiamo)

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