(lecture préalable des chroniques précédentes conseillée)

Où le Chevalier de Tant-Bourrin retrouve goût à l'amour

XIIIème siècle après Jésus-Christ - Quelque part dans le Royaume de France

L'étrange équipage cheminait, misérable et frissonnant, dans la froidure d'un hiver médiéval qui semblait ne jamais devoir prendre fin.

En tête, le Chevalier de Tant-Bourrin, passablement éprouvé par ses dernières aventures, le regard comme fou, la face agitée de tics nerveux, le dos voûté, chargé de toute la misère du monde, bringuebalait dans son armure de plus en plus déstructurée, l'aura définitivement en berne.

Derrière, loin, loin derrière, son écuyer Saoul-Fifre, dont l'aura de mouches flamboyait dans l'aube naissante, cahotait au rythme du pas de sa bourrique, l'air inquiet, visiblement aux aguets.

Il faut dire que les relations du Chevalier et de son serviteur s'étaient légèrement refroidies depuis leur toute dernière péripétie. Entendez par là que le Chevalier, désormais amputé de la Dame de ses pensées, la gente mais un peu trop leste Calcinée du Grozosiau, n'avait plus qu'un seul but : attraper son écuyer, l'étrangler proprement, le passer au fer de son hachoir qui chante, en faire de une bouillie informe et la donner à manger au premier chien errant venu.

Lire la suite