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samedi 10 février 2007

Saoul-FifreTu fais une IVG, t'as rien

D'aucuns auront capté le jeu de mot du titre, c'est fin, c'est frais, ça donne envie d'embrasser le bonheur... J'ai un peu hésité avant d'attaquer ce billet : après Epictete II, le retour, je trouvais que ça faisait redondance dans le mortuaire, car je vais effectivement parler de croque-morts, mais dans le sens premier, croquer quelque chose de mort, non un croque-monsieur, ni un croque-madame, en l'occurrence un croque-cabri.

Bon je ne me renouvelle pas, mon dernier billet était un peu sur le même sujet, mais qu'est-ce que vous voulez que j'y fasse si c'est mon actualité à moi ? J'écris la plupart de mes billets au dernier moment, d'un seul jet, sans ratures, avec ce que j'ai dans la tête à ce moment là. Je n'ai pas trop envie de me réguler "vraie vie"/poème de cul/amies les bébetes, et on recommence ?

Voilà : au commencement, au tout début de mes temps ici était le troupeau de chèvres. Gravitaient autour Margotte et ses parents, et moi je gravitais autour de Margotte. J'étais chez les amis des bêtes, et les amis des bêtes refusent de tuer quelque bête que ce soit. Ils délèguent au professionnel. Pro dont auquel qui venait chercher les bébés chevreaux pour les tuer loin du regard des amis des bêtes, complices, responsables, coupables mais pas victimes collatérales. J'ai toujours détesté cette lâcheté, certains diront sensibilité, ce refus de "porter ses couilles" (comme disent les djeuns d'aujourd'hui) du député ayant voté la peine de mort, par rapport au bourreau.

Les bébés partaient, pesant à peine 10 kgs, pour devenir cette ignominie traditionnelle provençale qu'est le "chevreau de Pâques", cette viande blanche et gélatineuse, sans goût, de téteurs de biberon. Une honte, vraiment, d'envoyer au couteau ces innocents arrachés au pis de leur mère.

Puis nous avons laissé des cabris sous leur mère pour en faire des broutards lourds que je tuais, dépeçais, découpais à l'automne. Les autres partaient toujours en "chevreaux de Pâques" jusqu'à ce que je gueule que nous en avions trop, trop de chèvres, trop de chevreaux, trop de fromages pour notre consommation personnelle. Le troupeau a diminué et maintenant nous laissons nos cabris vivre leur vie jusqu'à l'âge adulte. Je trouve ça plus cool pour eux, ils sont avec les adultes, en colline, tranquilles dans un grand parc, et une fois par an, le gentil boucher (il est adorable) arrive et zigouille tout le monde en même temps.

Ça donne ce spectacle, mais je vous épargne les phases intermédiaires. Quand la viande sera raidie, "ressuyée", il reviendra nous découper tout ça en gigots, épaules, côtes, ragoûts qui finiront au congélateur.

On ne mange pas tout : j'en échange un peu contre du pinard.

mardi 6 février 2007

Saoul-FifreJe vous paierai, foie d'animal

Les fêtes sont terminées, et j'aimerais faire un petit sondage parmi nos lecteurs/trices, une élite évidemment pas du tout représentative de la moyenne de la population française, mais dont l'avis n'a aucune raison de ne pas être pris en compte.

Il s'agit du foie gras. Qui n'y touche jamais, qui adore, qui en mange par politesse s'il est invité, qui casse la gueule à ceux qui en mangent, qui change de blog dès qu'on aborde le sujet, enfin vous savez ce que c'est qu'un sondage... ?

Personnellement, j'aime bien, même si nous n'en mangeons qu'aux fêtes. J'ai même commis un billet où je prenais sa défense . Je ne le renie pas, mais je suis tombé par hasard sur ce petit film qui m'a bien dégoûté. C'est bien simple : je n'ai pas réussi à finir le visionnage complet, je réessayerai peut-être. Je déteste, je hais les élevages industriels. Pour moi, les animaux d'élevage sont des animaux que l'on doit respecter comme les autres. C'est pour ça que "la mentalité SPA" me sort par les yeux, eux qui ne compatissent qu'aux animaux de compagnie ou aux animaux dont tout le monde se fout et que personne ne défendra ici et . Vous allez sur le site de la SPA, il n'y a qu'une actualité sur l'élevage ! Et en plus il s'agit d'un mauvais éleveur qui laissait un troupeau à l'abandon, c'est à dire en liberté, avec juste de l'herbe à manger. Sans doute insuffisamment, c'est sûr, mais il s'agit d'un cas isolé. La SPA est comme le loup : elle attaque le faible, le malade du troupeau. Elle ne s'attaquera pas au gros éleveur qu'on voit dans le film, et qui traite ses bêtes d'une manière insoutenable. Cet agri-manager est défendu par le syndicat dominant la FNSEA, par les trusts qui lui fournissent les aliments médicamenteux, Monsanto et compagnie. Ces lobbies ont fait voter par nos députés les lois qui permettent ce genre d'infamies. Ces gros élevages respectent les normes en vigueur et sont en règle ! Moi ça me tue. Qu'on fasse subir à des êtres vivants des avanies pareilles pour des raisons de rentabilité économique...

Je reste persuadé qu'il existe des petits élevages, bios ou non, où les canards et les oies à gaver sont élevés en semi-liberté. Tenez, on va charger Epictete, qui vit dans le triangle d'or du cassoulet au confit, de nous faire sa petite enquête et de nous trouver les adresses de petits producteurs méritants, honnêtes et aimant leurs volatiles. Évidemment, le prix ne sera pas le même, mais un produit de luxe ne se mange pas comme du pâté de ménage ? Notre carte bleue peut cautionner des horreurs ou bien être une arme pour financer des attitudes respectueuses. Sachons lire les éthiquettes (sic).

Bon, le fait que les animaux à la surface de la terre soient destinés à nous servir de nourriture ne me gêne pas. C'est dans la Genèse, j'ai ma caution biblique qui m'évite de culpabiliser, ça roule Raoul (mais touche pas à Julie la cochonne ni à Léon l'esturgeon !). Les végétariens, levez le doigt ! OK, vous changez de billet, là je parle aux autres. Mais il n'est nulle part question de les torturer, ces pauvres bêtes. Moi je les adore, j'essaye de les rendre heureuses, mais quand l'heure du couteau est arrivé, je les zigouille sans sentimentalisme excessif ni joie démesurée, bien entendu...

Ya quelques jours, c'était le tour des canards, justement. Je me suis fait prêter une plumeuse mais y avait un truc qui me gênait, et que j'ai enlevé, et j'ai la vague impression que j'aurais dû le laisser, car je me suis mis du duvet partout.

Je vous mets la photo juste pour vous faire rire, hein ?