Je me souviens que notre amie "La Poule " n'aimait : Ni Brel, ni Ferré, ni Ferrat, Cabrel non plus, Brassens je ne me souviens plus, Et Chelon je n'en parle même pas ! Ah les empoignades avec Calune, une inconditionnelle de Chelon, elles nous faisaient bien marrer, et elles aussi se marraient bien.

Je rejoins La Poule pour Cabrel, je ne l'aime pas non plus, tant pis pour ses fans.

Toutefois au milieu de toutes ces chansons, une m'a emballé "LA CORRIDA" ...



J'ai assisté une fois à une corrida, et j'ai eu la même impression que Cabrel, lorsque le taureau est entré dans l'arène, il pensait s'amuser, et puis sont venues les banderilles, ça ne suffisait pas, le taureau était encore bien trop fougueux, alors sont venus les picadores, avec leurs lances, au bon endroit afin de saigner la bête, l'affaiblir, avant qu'arrive le danseur en ballerines...

Pauvre bête elle saignait comme un goret, avouez que pour un taureau c'est descendre bien bas, ce jour là le taureau ne voulait pas mourir, le torero était sans doute trop maladroit pour porter l'estocade fatale, et bien ils ont abattu la bête au révolver !!! AUTHENTIQUE ! C'était en 1963 à Andorra la Vella.

Ce serait trop simple de s'arrêter sur ces images pourries, la corrida c'est aussi autre chose, des milliers d'aficionados...

Me reviennent en mémoire ces paroles d'une chanson interprété pa Dalida intitulée "El Cordobès"

Puis vînt l'instant de ton premier combat

L'ombre et la lumière dansaient sous tes pas...

Tolède, Barcelone, Séville, Linarès,

Que le chemin fut long Manuel Bénitez.

Avant qu'on ne t'appelle "El Cordobès".

Alors j'ai cherché sur internet qui était vraiment "El Cordobès", comme beaucoup de toreros, il était issu d'un milieu très pauvre, comme le chantait Jean Ferrat :

Allons laissez moi rire

Quand le toro s'avance

Ce n'est pas par plaisir que le torero danse

C'est que l'Espagne a trop d'enfants pour les nourrir

Qu'il faut parfois choisir

La faim ou le toro.

Il n'était pas trop apprécié des "puristes", pensez donc, un jour il a même enfourché un taureau, à la manière d'un cheval, s'en servant de monture ! D'ailleurs il disait : "Je ne torrée pas, je fais des trucs avec le taureau" !

Son "truc" favori était "« El salto de la rana » (« le saut de la grenouille »). Il se mettait à genoux devant le taureau, lui présentant sa muleta par un côté, puis il sautait en l’air, se retournait pendant son saut, et présentait alors la muleta de l’autre côté !

Sur la vidéo on voit très bien ce saut peu académique. A 77 ans il est redescendu dans l'arène et a torée encore, incroyable ! Souplesse, maestria, tout était encore là !

Je ne cherche pas à convaincre, ni à désapprouver, la tauromachie est l'affaire de chacun, en Espagne cela fait partie de leur culture la plus profonde.

Le soleil, les clameurs, le défi d'un homme de 70 kilos face à une bête de 500 kilos, et bien il faut tout de même avoir les cojones bien accrochées !

Enfin je lève mon verre de Xérès à Manuel Bénitèz "El Cordobès" et à Manuel Rodriguez Sanchez "Manolete" mort à Linarès, encorné par le taureau "Islero" en 1947, la corne lui avait sectionné l'artère fémorale, il n'avait pas survécu.

(Ch'tiots crobards Andiamo pour Blogbo)