Tout le monde se souvient exactement de ce qu’il faisait ce jour là ! Personnellement je me souviens parfaitement de l’endroit où j’étais et ce que j’y faisais.

Je pense qu’il est assez exceptionnel, qu’un évènement marque autant les esprits.

Je n’ai pas écrit ce billet en occultant les 2 973 victimes ! Loin de moi cette idée. J’ai simplement voulu employer ce ton afin de ne pas pleurer.

Tous les copains
Suivaient l’sapin
Le coeur serré
En rigolant
Pour faire semblant
De n’pas pleurer

(Georges Brassens)



Quand Bush rit, disait-on, c’est qu’il n’a rien compris !

Un matin radieux vient de se lever sur Manhattan. Telles des phallus monstrueux, les « Twin Towers » se dressent insolemment dans le ciel d’azur, pas au-dessus des nuages, puisqu’il n’y en a pas !

Ce matin, Georges W. Bush rend visite à des petits écoliers. Il est distrait ce Georges : il tient un livre à l’envers !

A quoi songe-t-il en ce matin du 11 septembre ? Il songe qu’il est LE président du plus puissant pays of the world et des environs.

Il pense aussi au bol de corn-flakes qu’il a avalé ce matin, et à la part de tarte aux pommes qu’il a baffrée après la bouillie infâme des flocons d’avoine trempés dans du jus de soja (transgénique le soja).

Cette part de tarte était pour son épouse, elle avait calé la veille au soir et avait déclaré à son Georges de mari :

- JO ! Don’t bouffe my part please, it’s for me tomorrow !

- Sûr, Laura, don’t touch… I cross my hart !

Sur ce, il avait tracé une croix sur son cœur, laissant sur sa chemise immaculée une tache de ketchup « Heinz », dont il avait abondamment arrosé ses flocons de maïs.

Bien sûr, ce ne sont pas exactement ses propos, mais ça leur ressemble.

Il est là, assis face au gentil écolier, bien propret, white de préférence, quand soudain…

Andrew Card, son chef du personnel, s’approche :

- Monsieur, we are attacked !

- Why ? Répond Georges dans un anglais très pur.

- A-TTA-CKED ! Monsieur.

D’un bond l’ex-pochtron s’est levé !

- Mettez les chariots en cercle ! Les femmes et les enfants au centre, bien à l’abri derrière les barils de poudre ! Apportez-moi ma Winchester, ainsi que mon six coups « Remington new model army 1858 »

- Six coups ? Monsieur ne pensez vous pas que vous vous vantez un peu ?

- Faites ça que j’dis, c’est qui qui commande here ? Tu sais mec, tu vas paumer ton trou du cul, ouaip, et t’entendras pas tomber les morceaux ! Sûr… Ouaip !

Il est comme ça, Jo, un peu vulgaire, un Texan bon teint, calviniste mais vulgaire.

Il a retrouvé son bel accent du sud, Georges. Un accent qui sent bon le T-bone, les fayots rouges et le bison pas frais !

- Mon Stetson, mes santiags et mon lasso, sellez mon mustang ! Putain, « ils » vont voir ce qu’il en coûte de s’attaquer au pays le plus puissant of the world (et des environs), les « beardeds » !

La caisse qu’il retenait depuis ce matin, fruit d’une lente décomposition des haricots rouges qui accompagnaient la tête de cheval ingurgitée la veille au soir, explose au beau milieu de la classe, répandant son odeur nauséabonde. Subtil mélange de serpillière moisie et de blaireau en rut.

- God bless you ! Balbutie l’institutrice, qui ne s’attendait certes pas à ça !

On lui en appris des trucs et des machins à dire si LE président : rit, trébuche, sort une vanne à la con, genre : "how do you do…Yau d’poêle !"

Mais on ne lui a pas dit quoi faire ou quoi dire si LE président lâche une caisse. Daisy a improvisé, voilà tout….

Goguenard, LE président lui a rétorqué avec son à propos et humour habituels :

- Encore un qui ne payait pas son loyer, alors je l’ai expulsé ! Étant donnée l’odeur, il m’aurait gâché l’tiroir sous peu !

Il a été pilote de F102, ce Jojo-là ! Pendant la guerre du Viet-Nam, il s’est engagé dans la garde nationale : la baston, ça n’était pas pour lui !

Il reprendrait bien du service, un peu comme l’alcoolo dans le film « independance day ».

Je ne sais pas vous, mais moi ça m’a fait marrer : un pochtron qui pilote un biplan pourri, dans le film il s’agit d’un PT 17 « Stearman » des années trente. Ce pilote fait de l’épandage et, tout à coup, on lui confie un F 18 « black knight », sans préparation ni entrainement !

Waouh ! Trop forts les Yankees…

C’est un peu comme si après avoir appris à monter sur un tricycle, on vous collait le cul dans une formule 1… Et roule ma poule !

D’accord, c’est de la S-F me direz-vous, mais on est loin de Stanley Kubrick !

On n’a pas trouvé de Stentson, ni de santiags ou de lasso, encore moins un mustang. Piteusement, il est monté à bord de « Air Force One », destination… un lieu sûr !

On lui mettra l’index sur le bouton rouge, il attendra bien sagement les avis de son état-major, avant d’enfoncer peut-être ? Ce doigt qui le démange… Mais qui le démange….