'tain je vieillis, moi !

Je sais pas si c'est à force de fréquenter Andiamo, mais on peut pas dire que je devienne plus vif. Un exemple : ya Blutch qui publie un billet . Bon, le blog de Blutch est dans mon agrégateur donc je reçois son billet sitôt parution et je le lis. Ben vous me croirez si vous voulez, mais j'ai pas du tout capté qu'il parlait du tweet de la rottweiler, c'était pourtant assez clair, comme allusion ? Bon, j'ai compris en lisant les commentateurs qui, eux, avaient compris, me fais-je bien comprendre ? C'est peut-être la façon de Blutch de traiter le sujet qui m'a brouillé l'écoute ? Parce que sa métaphore salariale ne m'a pas du tout convaincu. Elle évacue un peu vite plusieurs pans de la situation, entre autres le personnage appelé "le postulant".

Que ce tweet soit une connerie de compétition ne se discute pas : c'est un fait irréductible, la Valérie n'aurait pas dû l'envoyer et elle s'en mord encore le pouce tous les jours jusqu'au sang.

Disons que ce n'était pas à elle de l'envoyer. Son auteur étant juge et partie, ce tweet ne pouvait être perçu que comme le tweet d'une jalouse vilaine et méchante, ses dénégations véhémentes n'y pouvant rien changer. Et l'on pouvait compter sur les journalistes politiques pour se contenter d'une analyse boulevardière à base de disputes d'alcôve, se repaitre de crêpages de chignons hilarants quoique virtuels et ne surtout pas s'occuper du fond de l'affaire.

Coco, je veux entendre s'indigner les chaumières ! Tu me traites ça style "la veuve et les orphelins" à part que là, c'est "la mère-courage et ses pauvres chers petits trahis par la maitresse démoniaque". Tu la charges un max, coco, il me faut du France-Dimanche de la grande époque ! Du chiffre, bordel !

Parlons maintenant, comme l'a demandé François Hollande dans son interview du 14 Juillet, plus de vie publique que de vie privée, même s'il arrive que la paroi soit poreuse quand dans un couple, les deux fassent de la politique au même niveau.

Olivier Falorni est un jeune professeur d'histoire-géo passionné de politique. En 1998, il se rend par curiosité à une université d'été du PS, entend un discours du premier secrétaire de l'époque, François Hollande et adhère dans la foulée au parti. Il restera fidèle à Hollande même pendant sa traversée du désert, le terme d'ami n'est pas trop fort puisqu'il sera son mandataire financier pendant les primaires des présidentielles. Sa proximité avec Hollande explique sans doute ses démélés futurs avec Ségolène. Entre exs, on trouve toujours des arrangements "dans l'intérêt des enfants" et "pour ne pas insulter le souvenir", mais avec les alliés déclarés, il en va autrement. Surtout qu'entre Ségolène, Présidente de la région Poitou-Charente et Falorni, chef du PS en Charente maritime, les occasions de friction ne manqueront pas .

En 2007, il soutiendra Ségolène aux présidentielles, comme tout bon socialiste mais dès 2008, il votera pour la motion de Hollande au congrès du parti. La réaction de Ségo ne tarde pas.

Elle envoie une torpille de ses amis essayer de lui chourrer sa place à la tête du département de Charente maritime. Il résiste au choc et conserve son poste.

En 2010, élections régionales, Ségolène cherchera à imposer contre lui un autre de ses fidèles. Elle échoue : vote des militants, soutien de sa fédération (il en est le premier secrétaire), Falorni obtient la tête de liste et devient conseiller régional. Il siègera désormais sous la houlette de Ségo.

Ségolène ne lâche pas son os si facilement. Ce Falorni, qui a choisi le camp de son ex, elle veut se le faire. Si Hollande est élu président, elle sait qu'elle ne peut espérer de ministère, la Valérie ne supporterait pas que son chéri voie son ex et discute avec elle toutes les semaines. Pourquoi pas le perchoir, poste prestigieux accompagné de toutes sortes de privilèges ? Comme elle a laissé sa circonscription de Melle, dans les Deux-Sèvres, à sa suppléante, Delphine Batho, il faut donc qu'elle s'en trouve une, et un peu classieuse quand même, merde, je suis une "personnalité politique de tout premier rang", bordel de balai à chiottes !

Héhé ! Et si j'allais faire chier à nouveau le petit Falorni sur ses terres ?

La Rochelle, "belle et rebelle", c'est tout à fait moi, ça !!

Troisième scud : Ségolène s'arrange avec Bono, le député sortant de la circonscription, qui accepte de ne pas se représenter et de la soutenir. Il parait que La Rochelle est réservée "à une femme", pour respecter la parité ? Or vous pouvez aller consulter les résultats des élections : avec Ségo, cela fait 4 femmes PS candidates intronisées officiellement sur les 5 circonscriptions de Charente maritime ! Dans la 5ième, le PS ne présente personne et laisse aller un mâle Radical de Gauche à la bataille. Que de parité, mon dieu ?!

Falorni accepte néanmoins de n'être que suppléant d'une candidate locale mais demande que les militants votent, comme le préconisent les statuts du PS. C'est Martine Aubry qui prendra la responsabilité de passer en force. Vous connaissez le résultat de cette brillante stratégie. Martine aurait-elle fait exprès pour se débarrasser de Ségolène ? Son insistance à faire porter le chapeau à Falorni ressemble bien à une tentative de détourner les soupçons.

Au PS, on ne compte plus les membres secrètement comblés de la claque qu'a reçue la mère chabichou. Hollande est ravi-ravi mais ne l'avouera pas plus que le code de la force de frappe.

Quand à Valérie Trierweller, il faudrait inventer un mot pour exprimer son degré de contentement : dès qu'elle est seule, elle part dans des fous rires hystériques en se tapant sur les cuisses.