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lundi 6 mai 2013

AndiamoLes contes revus par Andiamo (III)

La série continue vous avez lu le I. Puis avides de connaître la suite vous avez lu le II

Alors soucieux de plaire à notre lectorat voici le : III.

Blanche-Caille et les 7 mains.

On appelait autrefois blanche-caille une blanchisseuse…

Il était une fois dans une laverie un peu sordide, dans une banlieue non moins sordide une blanchisserie… Heu… Je dirais plutôt une laverie, avec une vingtaine de bécanes complètement pourraves, qui transpiraient la rouille par les hublots, ces bécanes avaient noyé plus de morbacks qu’un curé peut en bénir !

Ca schmouttait le renfermé, la moisissure et les culottes mal lavées. Au milieu de ces barbottoires vaquait une douce jeune fille qui s’appelait Pétronille. Tout le monde avait oublié son blase et l’avait surnommée « Blanche-Caille ». Elle était casquée à coups de lance-pierres, tout juste smicarde, elle s’occupait du ménage, de vendre les jetons destinés à alimenter les tirelires des bécanes, et de temps en temps elle ne dédaignait pas un furtif de comptoir afin d’arrondir ses fins de mois.

Elle crêchait chez sa mère et son beau-dabe un gommeux qui s’prenait pour Rudolph Valentino, tellement gominé que même une mouche n’arrivait plus à décoller des ses ronces quand par inadvertance elle avait fait un atterrissage d’urgence sur son crâne.

Il s’appelait Fernand, mais se faisait appeler « Fernando » ça faisait plus Hidalgo avait-il déclaré ! Et plus d’une fois au prétexte de venir lui frotter les endosses au moment des ablutions, il avait essayé de la composter en cachette de Clémenceau !

Un jour la mère de Blanche-Caille qui répondait au doux prénom de Dominique, deux qui la tiennent trois qui…. Les surprit alors que Blanche-Caille se défendait bec et ongles contre les assauts furieux de Fernado, flamberge au vent, tentant de faire subir les derniers outrages à notre héroïne !

-C’est ELLE qui m’a provoqué s’écria Fernand, elle se balade la boutique à l’air, à loilpé ! Le capot grand ouvert, alors forcément ma Bibiche tu m’connais : deux mouches qui copulent déjà que ça m’excite, alors là forcément …

-Salope s’écria Dominique ! Et derechef elle balance une poignée de phalanges dans la tronche de sa fillotte ! Casse-toi, et au lieu de piquer les hommes des autres, trouve-toi un michton qui soit capab’ de te faire reluire ! (c’est peut-être pas exactement ce qu’elle lui a dit, mais je fais court).

Blanche-Caille à la rue ! C’était l’hiver, la neige recouvrait de son blanc manteau, la grisaille de cette pauvre banlieue du neuf cube, conférant à l’horreur une virginité éphémère… Putain appelez moi Delly !

Blanche-Caille grelottait, un pauvre sac poubelle à la main contenant tout ce qu’elle possédait… Pas grand’chose en vérité.

Soudain apparut Momo, un p’tit dealer, il refilait de la beuh à des paumés du quartier, pour pas bien cher c’était un gagne petit, un laborieux, un pousse-cailloux. Il devait faire jaffer ses six frelots, biscotte ses vieux s’étaient tirés au bled et n’étaient jamais revenus. Le barlu sur lequel ils s’étaient embarqués, une barcasse, dont le capitaine un pochtron, faisait moyennant une somme modique traverser la mare aux harengs à des locdus sans fric , avait fait naufrage quelque part entre Marseille et Bizerte !

Momo s’arrêta dévisagea la frêle jeune fille..

-Z’y va j’te connais cécolle tu laves les fringues dans la laverie de la téci Maurice Thorez ?

-Oui répondit-elle de sa petite voix tout en claquant des dents.

-T’es trop bonne kès tu fous à zoner ?

-Ma vieille m’a jetée elle croit que je kiffe trop mortel son keum…

-L’est trop relou ta remè ! Z’y va, monte tu vas zoner pour la neuille chez moi !

Un quatre pièces cuisine, des photos de chameaux sur les murs, une autre de la Casbah, et enfin le tapis en vraie fausse laine aux motifs Hispano-Arabes et vachement bien mité, jeté à terre.

Et là au milieu de la pièce les six frangins . .. Âgés de 13 à 19 ans pour Momo.

-C’est qui c’te meuf ? Demandent –ils dans un chœur parfait.

-C’est Blanche-Caille la meuf qui tient le « lav’au poids » de la téci Maurice Thorez ;

-J’te connais toi déclare Mouloud, t’es bonne ! Mes potes y t’appellent la ventouse rapport à tes extras derrière le comptoir !

-Blanche-Caille rosit un peu et bredouille un HEU… Faut bien bouffer !

-Bon allez j’vais ouvrir les boîtes de choucroute..

-Mais y’a du porc Momo ça t’gène pas ? Interroge Blanche-Caille.

-Du porc ? Qui te dit que c’est pas du ch’val ? Hein ? Nous on n’ en a rien à foutre !

Après ce repas et un film insipide à la téloche, Blanche-Caille alla se coucher, Momo la suivit… puis Mouloud, Abdel, Farid et tous les autres…

Ce fut : les sept mercenaires, la charge de la brigade légère, la neuvième porte, le trou Normand, les amants du Pont Neuf, les guichets du Louvre, le trou (film de Jacque Becker) … Sans oublier les gaietés de l’escadron , les grandes manœuvres, et peut-être même les 101 dalmatiens !

Le matin Blanche-Caille alla enfin se rafraîchir le trésor, épuisée mais ravie ! Les jeunes c’est bien connu ça fait n’importe quoi… Mais ça le fait toute la nuit !

Le lendemain elle avait les châsses en capote de fiacre et les paupières bordées de reconnaissance, elle alla à son taf comme d’hab ! Et là au beau milieu de la laverie un mec qui la renouchait depuis bien longtemps, un peu timide, il n’avait jamais osé l’aborder. Ce matin là il s’était fourré de la coke dans les naseaux, il s’était tiré une ligne et avait toutes les audaces, speedé à donf qu’il était, hardi comme un chat maigre, fébrile et tout le toutim !

-Salut je m’appelle Louis Leprince Ringard, j’te kiffe trop mortel j’voudrais qu’on s’mette à la colle ! Et pour l’amadouer il lui offrit deux doses d’héro et une pompe toute neuve !

-Oh y’a pas l’feu l’michton ! J’en ai rien à foutre de ta poudre, j’sniffe pas d’farine et j’me shoote pas, quant à ton bigorneau rabougri, tu t’le carres où tu veux, j’ai sept fois mieux à la baraque !

Ainsi vécurent heureux des petits enfants d’une pauvre banlieue et une douce jeune fille qui au lieu d’accorder sa main à un seul michton, la mit au sevice de sept chevaliers servants….

(ch'tiot crobard Andiamo)

samedi 26 janvier 2013

AndiamoLes fées

Ah la vache ! Y’en a qui racontent que les fées se sont penchées sur leur berceau quand ils ou elles sont nés… Elles sont arrivées avec plein de bons trucs :

- Une voix de miel, j’imagine les mouches autour….

- Quand tu parleras, des roses sortiront de ta bouche…Tu parles d’une saloperie, oui ! T’imagines dès que tu ouvres la gueule… Crac ! Interflora qui livre !

- Tes dents seront des perles.. pourvu qu’elle n’en lâche pas trop des perles !

- Tu auras des jambes de faon … Et des cornes de cerf ?

Moi aussi, elles sont venues, y’avait dans l’ordre : Pochtronnette, Lichtronnette, et Borracio, une vague parente Ritale qui aimait surtout se murger !

Avant même de venir me voir dans mon petit berceau bricolé à partir de la caisse du chat… Ben quoi ? On n’était pas bien riches chez moi, et quand il fallait retirer de la paye le paquet de gris du père, le douze trous de Préfontaine et les revues pornos qui traînaient un peu partout , il ne restait pas grand’chose !

Moi, j’étais comme qui dirait « l’accident de bidet » : ben oui, autrefois, point de pilule, alors les plus adroits sautaient en marche ! Les autres, ils se démerdaient, c’était les grandes ablutions… Ça vous laisse rêveurs ? Tas de nantis, tas de « baise à l’aise », la pilule ça a bien arrangé vos patins (les miens aussi au passage).

Et pis ça n’avait pas été une bonne idée de lui chourer sa caisse au furtif, biscotte il balançait ses pêches un peu partout... Après.

Alors on a dû s’en séparer, et comme on n’ était pas bien riches, j’vous l’ai déjà dit ? Ah bon ! Eh bien, on a bouffé du civet, vachement bon le civet, sauf que j’avais jamais vu un lapin avec une queue aussi longue ! Ma mère, elle nous a raconté que c’était un lapin de laboratoire, même qu’ils faisaient des expériences sur les pauvres bêtes afin qu’ils aient une queue plus longue ! Elle avait même ajouté, mais là j’avais pas bien compris, qu’elle allait peut-être y emmener Papa !

Les fées arrivent, la trogne enluminée comme un lampion au 14 juillet, y’avait surtout « Boracio » qui était bien allumée, elle avait emporté du « lacrima christi », c’est traître ce truc, ça vous fait l’coup du père François au troisième guindale, et pour la chanstiquer Rosa (c’est son prénom), il faut autre chose que trois godets ! Je la soupçonnais d’avoir fait une répétition générale avant, ça s’prépare ces trucs-là !

Elle arrive en titubant comme on dit dans les mauvais roman, moi je dirai, qu’elle faisait des fautes de carre à chaque changement de pied… C’est un peu plus technique, non ?

Elle se ramène, bouscule Pochtronnette et Lichtronnette, et VLAN la gerbe au tanin ! J’étais minot, hein ? Eh bien, je m’en souviens encore ! Tu penses, brûlure de pinard au deuxième degré, ça pardonne pas ! Même qu’après, chez moi, on m’appelait « vitriole », rapport à ma tronche gaufrée comme un carton d’emballage.

Les deux autres un peu éméchées, il faut bien le dire, perdent l’équilibre : brassage de vent et moulinets.. J’t’en fou, elles s'étalent sur ma pomme, bien sûr ! Maintenant, je ressemble à un Boxer qu’aurait pété ses freins !

Et puis comme Boracio avait gueulé « Andiamo* » au moment de se viander, et bien le blase m’est resté !



*Allons… Allons-y !

dimanche 20 janvier 2013

Saoul-FifreComptine pour adultes 15

A Noël, je crois bien vous l'avoir déjà dit, on a eu Billy à la maison avec ses enfants, les enfants de Blanche. La Calunette a dans les 10 ans et le Bilune, 2 ans et demi, rien à voir donc avec nos trois grands dadais de post-ados qui ne croient plus en rien, même pas en eux, ni en la magie de Noël, ni à l'arnaqueur au nez et au manteau rouge, ah si, je suis en train de médire, il y a Zoé qui croit encore dur comme fer à l'insondabilité des cartes bleues de ses parents.

Enfin, j'étais surtout parti pour vous dire qu'on s'était donc arraché les doigts du luc pour que ce soit un vrai Noël. D'ailleurs le Bilune a de suite été mis au parfum quand il m'a vu sur le quai de la gare avec ma tignasse pleine de givre, ma longue barbe poivre et sel et mon pull couleur bordeaux (trente ans de vomi). Après on lui a montré les rennes (les chèvres et puis le lama) et le traineau (une vieille carriole hippomobile). Je reconnais qu'il n'a pas neigé, et ça manquait à la perfection du décor mais vraiment, la location des canons à neige on a pas pu : ils étaient tous pris par les stations de ski au dessous de 2500 m d'altitude, réchauffement de la planète oblige.

Mais j'avais coupé une branche de cyprès qui gênait le passage du tracteur et la Calunette l'a décorée avec plein de trucs qui brillent et font pétiller les mirettes aux mômes. Et le lendemain, elle a aidé Zoé à faire la crèche, disons que Calunette était le directeur technique du chantier, du haut de ses deux ans de catéchisme. Et puis on a attendu le matin pour ouvrir les cadeaux sous le "sapin" alors que les "grands" n'attendent même pas le début de l'apéro du 24 au soir pour déchirer leurs beaux emballages, d'habitude. Et puis Calunette nous a appris des comptines modernes et puis on a chanté ensemble des plus anciennes.

La Mère Michel , par exemple...

Et tout en chantant, je me disais in peto, comme Tant-Bourrin : maimais c'est que je n'ai pas encore traduit "La Mère Michel" en comptine pour adultes et pourtant, à première vue, à la louche, a priori et en première approche, ça ne devrait pas être trop difficile à dénaturer, cette sombre histoire de fille perdue et de chat éploré, ah mais non, c'est l'inverse. Oui je suis un peu comme ce faux-frère de Charb de Charlie-Hebdo qui vient de perdre son procès en appel contre Siné qui a obtenu du journal 90 000 € d'indemnités pour licenciement abusif.

Je ne recule jamais devant l'occasion de commettre un bon vieux sacrilège mais je choisis soigneusement mes sujets pour ne pas me retrouver devant un tribunal .

C'est la mère Belles-miches qui se caresse la chatte
Elle crie par la fenêtre à qui la lui mettra
C'est le père Suce-tout-cru qui lui a répondu :
"Tes cris, la mère Belles-miches, l'immeuble en a plein le cul !"

Sur l'air du dard qui se dilate
Sur l'air du drap qui devient moite
Sur l'air de la dame qui se doigte
et qui demande du rab' !

C'est la mère Belles-miches qui lui a rétorqué :
"Prenez donc vos deux pieds et grimpez l'escalier !
Montez-moi le matou qui est dans votre pantalon
Car ma chatte l'attend, elle veut votre étalon !

Sur l'air du dard qui se dilate
Sur l'air du drap qui devient moite
Sur l'air de la dame qui se doigte
et qui demande du rab' !

Mais le père Suce-tout-cru ne tient même plus debout
Faut dire que son matou n'a plus de jus du tout
Rien ne repousse derrière la mère Suce-tout-cru
C'est la reine du quartier pour la turlutte Hutue !

Sur l'air du dard qui débande
Sur l'air du drap qui en redemande
Sur l'air de la dame qui se doigte
mais qui n'aura pas de rab' !

vendredi 28 décembre 2012

AndiamoLes contes revus par Andiamo (II)

Les 3 petites cochonnes

Il était une fois, dans une cité bien craignos de la banlieue nord, la cité Lénine pour ne pas la nommer, il était une fois disais-je trois jolies filles qui répondaient au doux prénoms de : Pipeaute, Grougnotte et Culotte.

Ces trois jeunes filles aussi douces que belles occupaient des postes bien pénibles. Pipeaute était « ripeuse », c'est-à-dire qu’elle aidait au déchargement des camions à « Garonor », Grougnotte était « hôtesse de caisse » dans une grande enseigne « AUCHCLERCROISEMENT » pour ne pas la nommer, et enfin Culotte était apprentie coiffeuse chez Louis Jean VIDDA !

Il n’y a pas de honte à exercer de telles professions, mais enfin elles se rendaient bien compte qu’elles s’échinaient pour des clopinettes !

Un soir, alors qu’elles regardaient un programme insipide à la téloche du genre : « Navarro j’écoute », Pipeaute, la plus jeune, eût une idée…

- Putain, qu’est-ce que j’en ai marre de m’user les gants à décharger les bahuts ! Tant qu’à décharger quelque chose, autant que ça me rapporte !

- D’accord avec toi sœurette, déclarèrent en cœur ses deux frangines, puis elles croisèrent leurs mains en guise de pacte.

Dès le lendemain, Pipeaute alla au marché aux puces de Saint-Ouen et s’acheta une tenue « de combat » : micro-jupe en vinyle de huit centimètres, bas résilles, bottes cuissardes en vrai faux cuir à talons de douze centimètres, et perruque « afro » rousse.

Puis elle alla pratiquer des furtifs de portes cochères, dans le quartier du Sentier, rue d’Aboukir, dans le très populaire IIème arrondissement. Mais les habituées du coin ne la virent pas d’un bon œil, et vu qu’elle leur chourait tous leurs michetons, rapport à son panorama pas dégueu, elles se mirent à trois ou quatre pour lui flanquer une rouste !

Un peu en loques, elle se réfugia chez Grougnotte la sœur cadette. Celle-ci un peu plus avisée s’était acheté un camion-caravane (camping-car pour les Français) et officiait sur les boulevards des Maréchaux à la porte Dorée (pour les puristes, c’est aussi la porte Picpus, à l’angle du Boulevard Soult et de l’Avenue Daumesnil).

Elles se relayaient gentiment, un coup (si j’ose dire) pour toi, un coup pour moi. Jusqu’au jour ou une bande de malfaisants, des Yougos, leur tombèrent sur le râble et leur flanquèrent une avoinée auprès de laquelle les sévices de la rue d’Aboukir faisaient figure de gourmandises.

Abandonnant leur camion-caravane, elles se réfugièrent chez leur sœur aînée Culotte. Cette dernière, un peu plus au parfum des techniques de marketing modernes, officiait à domicile.

Pour ce faire, elle avait mis en place un site en ligne : « www.mignardises.com ». Elle s’était bien aperçue, qu’un petit « CLIC » pouvait largement valoir un grand CLAQUE !

Bien sûr les michetons faisaient quasiment la queue (si j’ose dire) afin de partager les faveurs ô combien avisées de la belle. Son site était au bord de la saturation et elle ne pouvait pratiquement plus fournir. D’ailleurs le potard du coin lui faisait des prix de gros sur les capotes ! C’est dire… Si j’étais un tant soit peu vulgaire, je dirais qu’elle fumait du centre d’accueil !

Alors elle eût une idée géniale.

- Dites voir sœurettes, si on s’associaient ?

- Excellente idée, répondirent en cœur Pipeaute et Grougnotte, mais il faudrait que l’on change de raison sociale et que nous trouvions un nom plus convenable à notre officine.

Après bien des consultations et hésitations, le choix fût porté sur : Madame Claude

Pourquoi me direz-vous ? Et bien ceci en l’honneur de la capitale mondiale de la pipe : Saint-Claude !

dimanche 23 septembre 2012

Tant-BourrinOn connaît la chanson !


On demande à Gunther, d'origine teutonne,
De goûter à la soupe et voir si elle est bonne.
Il prend une lampée, ses papilles frissonnent :
Un parfum authentique en lui soudain résonne !
Oui, mais quoi ? Qu'est-ce donc ? Sa mémoire déconne.
Il trouve enfin : de l'ail ! Aux anges, il chantonne...





Goût de... Goût de... Goût de... Goût d'l'ail frais ! Schön !




Tant-Bourrin le blogueur a confié à sa femme
La charge de porter bien haut son oriflamme
Ou, si vous préférez, de faire sa réclame.
Mais il apprend un jour - et là, c'est un vrai drame ! -
Qu'au sud de l'équateur, pas le moindre quidam
N'a entendu son nom ! Fort irrité, il blâme
Sa moitié : "un demi-globe pour moi se pâme,
C'est trop insuffisant ! Tudieu, qu'est-ce que tu rames !"
Et pour qu'elle se hâte à la fin il s'exclame...





Hémisphère ? Tant-Bourrine, magne !




Le vieux magasinier a perdu la boussole.
Il fulmine et gémit, il crie et se désole.
L'inventaire est foireux, et tout va de traviole :
Il a bien trop de lits stockés dans l'entresol.
Il faut s'en départir, reprendre le contrôle
Des stocks, faire des lots et en donner l'obole
Aux hôpitaux du coin ou même aux écoles.
Deux semaines durant, aidé du petit Paul,
Il empaquette un lot par jour, puis il y colle
une étiquette : "lits". Et quand enfin son rôle
Est fini, il dit à son aide qui somnole
D'attribuer les lots et les mettre en carriole...





Alloue quatorze lots d'lits, p'tit Paul !

mardi 24 juillet 2012

AndiamoPerrault façon Andiamo

C’était une meuf gaulée comme un paquet d’Ninas : les pattes antérieures droites comme des « I », 95 « C », 62, 92, un mètre soixante-douze et une tignasse rousse a fait pâlir un Van Dongen !

Dans sa cité pourrave de Saint-Denis, on l’appelait : Tas d’rouille, biscotte ses tifs roux. Elle était toujours sapée façon vamp : débardeur sans soutif, bottes cuissardes rouges, bas résilles noirs, de quoi faire soulever les pierres tombales du Père Lachaise.

Un beau matin, alors qu’elle se rendait chez sa vioc, une Mamie soixante-huitarde attardée qui crêchait près de la gare du Nord, rue de Rocroy, elle croise Momo qui faisait le kakou sur son scoot…. Enfin, quand je dis « son » scoot, c’était plutôt un tas d’ferraille qu’il avait chourré la veille dans la cité Gagarine.

- Salut Tas d’rouille, où qu’tu vas ?

- A Pantruche, chez ma vioc, je lui porte comme toutes les semaines sa boutanche de « Label 5 », un whisky fond d’cuve juste bon à déboucher les cagoinsses, une barrette de chit, et une cartouche de gauldos. J’me magne le fion, faut que j’sois à la gare de Saint-Denis dans un quart d’heure, j’ai juste le temps de sauter dans l’dur.

- Ouais z’y va ! Grimpe, j’t’emmène, j’ai rien à branler aujourd’hui !

Comme d’hab. songea Tas d’rouille, mais elle ferma sa dalle, biscotte trouver un geonpi qui l’emmenerait gratos rue de Rocroy, au lieu de s’cloquer un R.E.R pourrave, ça n’était pas gagné d’avance. Elle enfourcha le scoot retroussant plus que de raison sa micro-jupe rouge.

Momo voulant profiter du panorama, règla le rétro non pour voir la route, mais pour mater la couleur du string de sa passagère. Ce qui occasionna immédiatement la mise en route d’un processus, dont je vous tairai les conséquences.

Après trois ou quatre feux grillés, cinq ou six refus de priorité, une bonne dizaine d’automobilistes priés d’aller se livrer à un inceste avec leur mère, ils arrivent rue de Rocroy.

Momo cloque le scoot entre deux tires. Pendant ce temps, Tas d’rouille a sonné sa vioc.

- Bonjour Mamie, c’est moi !

- Ah, que ça me fait plaisir ! Compose le code, il n’a pas changé… (t’as vu point de chevillettes ni de bobinettes qui choient, faut vivre avec son temps, non mais !)

Momo se pointe, puis suit Tas d’rouille dans l’étroit escadrin, jusqu’au sixième.

Il souffle comme un bœuf, les deux ballots d’foin clopés chaque jour, de la Marlboro de contrebande, y sont sans doute pour quelque chose.

- Ben dis donc, Momo, t’es en train d’cracher tes éponges ! Tu devrais reprendre une cuiller de sirop, lui dit-elle en lui tendant une clope !

- Tu m’charries, allez grimpe !

Placé cinq ou six marches plus bas, Momo n’en paume pas une broque. Le joli valseur de la grognasse se balance doucement, au gré des marches. J’vais m’la faire, songe-t-il, j’estourbis Mamie et à moi Tas d’rouille, la barrette, la cartouche, et le pieu de whisky, y’a pas de petit profits !

Toc, toc, toc !

- Entre ma belle, je t’attendais.

- Mamie, je te présente Momo...

Un regard circonspect de bas en haut, et un « mouais » dédaigneux à l’encontre du sus nommé.

Une petite entrée, un portrait du « Ché » accroché sur un papier pisseux, des baguettes d’encens qui fument dans un verre à moutarde, un vieux 33 tours grésillant tourne sur une platine hors d’âge (pas comme le Label 5) diffusant une musique de Ravi Shankar. Mamie fringuée façon Hippies grande époque, sari chatoyant, grands colliers de perles en bois, sandalettes aux pieds et bien sûr, pour parachaver le tout, un bandeau orange ceint son front.

Elle est encore pas mal, Mamie, songe Momo. Elle a à tout casser à peine soixante balais, mais elle tient la route ! Bien sûr, elle a dû dérouler du câble, mais c’est plutôt un avantage.

Tas d’rouille sort de son sac à dos les petites « provisions » qu’elle a apportées pour sa Mère grand. Après avoir repoussé quelques objets traînant sur la table, dont une boîte de capotes, elle étale ses offrandes.

- Merci ma chérie !

La vieille Dame enlace sa petite fille.

C’est le moment que choisit Momo pour sortir son Eustache ! CLAC ! Fait la lame en se détendant brusquement.

- Allez la vioc, et toi aussi Tas d’rouille, file-moi tout ça, et toi file-moi ton blé, dit-il en regardant Mamie dans les yeux.

Sans s’affoler, la chère grand’mère s’est dirigée vers une petite commode Chinoise, laquée comme il se doit, et en a sorti un joli coffret.

- Toutes mes éconocroques sont laga, a-t-elle murmurée avec des sanglots dans la voix.

- Lui file pas Mamie à c’t’enflure, a hurlé Tas d’rouille !

- Laisse béton ma puce, c’est lapuche…

Au moment ou elle tend le coffret à Momo, il lui échappe. Momo dans un réflexe veut le rattraper, c’est le moment que choisit Mamie pour lui choper les joyeuses, et elle serre de toutes ses forces.

Momo hurle de douleur, laisse choir son surin, Tas d’rouille s’en saisit, puis, prenant son portable, elle shoote Momo et balance le tout sur la toile…

Putain le BUZZ ! La vidéo, : Momo hurlant comme un goret, et Mamie qui lui serre les loukès'. La honte pour Momo ! Ses potos qui le charrient grave ! En moins de vingt-quatre plombes, tout le neuf-trois était au courant.

Moralité : quand t’es pas gaulé pour jouer les loups, fais-toi berger.

(Tas d'rouille, ch'tiot crobard Andiamo)

mardi 19 juin 2012

Tant-BourrinCroque en Jap

- Tant-Bourriquet, mon garçonnet,
Vas-tu enfin cesser de lire
Tous ces comic-books japonais
Qui ne feront que t'avilir ?

Car, dedans, point de phylactères,
Point de contenu alambiqué !
Qu'apprécies-tu dedans ? Mystère !
Je ne comprends pas, mon biquet !

- Mais le texte, papa, on s'en fout,
Car il y a la bonne mesure
De gros bruitages qui assurent
Et d'onomatopées de fou !

Tant pis si tu as des vapeurs !
Je trouve au fil de ma lecture
Le plaisant frisson de la peur
Et je m'ouvre aux autres cultures !

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