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jeudi 6 avril 2006

Tant-BourrinLa très aventureuse vie du Chevalier de Tant-Bourrin et de son écuyer Saoul-Fifre (Chapitre VIII)

(lecture préalable des chapitres I, II, III, IV, V, VI et VII conseillée - Test de connaissances optionnel)

Où le Chevalier de Tant-Bourrin pète le feu

XIIIème siècle après Jésus-Christ - Quelque part dans le Royaume de France

L'étrange équipage cheminait sur la route empoussiérée. En tête, le Chevalier Hippobert-Canasson de Tant-Bourrin, son aura, naguère flamboyante, passablement éteinte et dans les chaussettes. Derrière lui, son fidèle écuyer Saoul-Fifre, arborant haut, sur sa bourrique miteuse, son aura de mouches ensorcelées par d'étranges senteurs.

Si le Chevalier de Tant-Bourrin avait si pâle figure, c'est qu'il se remettait mal de sa récente déconvenue amoureuse. Sa Calcinée du Grozosieau, la douce Dame de ses pensées, avait fait montre à son égard d'une froideur qui lui avait brisé le coeur et lui avait fourni matière à ruminer (et, accessoirement, matière fécale à nettoyer).

Le Chevalier poussa un léger soupir de force huit sur l'échelle de Beaufort.

- Ah, Saoul-Fifre, sy tu savois comme je souffrois en la mienne asme ! La mienne Chevalerescque vie n'ayoit plus aulcun sens, puysque n'ayois plus noble Dame à quy dédier les miennes gloryeuses vyctoires...
- Bah, tant que vous ayesz la santé !
...répondit l'écuyer en se grattant mollement les fesses, les yeux encore voilés du petit roupillon qu'il venait de faire à dos de bourrique et qui lui avait permis de cuver un peu sa vinasse.

- Que me parlois-tu de santé, gros rustaud ? Ne comprenois-tu poinct que ma noble queste n'ayoit désormays mie sens ? Je n'ayois plus qu'à me retirer en un quelconcque monastère et mener vye contemplatyve.

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mardi 21 février 2006

Tant-BourrinLa très aventureuse vie du Chevalier de Tant-Bourrin et de son écuyer Saoul-Fifre (Chapitre VII)

(lecture préalable des chapitres I, II, III, IV, V et VI conseillée - Test de connaissances optionnel)

Où il est question d'amour courtois

XIIIème siècle après Jésus-Christ - Quelque part dans le Royaume de France

L'étrange cortège cheminait sur la route qui se volutait en poussière.

A sa tête, chevauchait le Chevalier Hippobert Canasson de Tant-Bourrin, arborant les anneaux clinqueballants de son armure déstructurée et désarticulée. A quelques coudées derrière lui bourriquait miteusement Saoul-Fifre son écuyer, arborant une épaisse nuée de mouches.

Le Chevalier semblait quelque peu soucieux. Son regard était comme perdu dans le vague, absent. Il chevauchait son blanc destrier, mais c'était le blanc destrier qui menait la course : le Chevalier paraissait ruminer quelque triste langueur.

- Oh, Messyre, regardesz doncques ! N'estoit-ce poinct là-bas un malandrin quy venoit de marauder une poularde ? s'exclama soudainement Saoul-Fifre qui, pour une fois (et la chose était suffisamment rare pour être signalée), ne s'était pas assoupi en cuvant son vin sur le dos de sa bourrique miteuse.

- Un malandrin, disois-tu ?... Bah, grand bien luy fassoit. J'estois las de trucider les malandrins...

Saoul-Fifre fut estomaqué par la réponse de son Maître. Lui qui n'avait jamais besoin d'être poussé pour aller passer par le fil de son épée tout ce qui pouvait être assimilé aux forces du Mal, voilà qu'il faisait la fine bouche devant un maraudeur.

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samedi 21 janvier 2006

Tant-BourrinNotre grand test : êtes-vous fait pour être chevalier ?

Je vous ai donné à lire, depuis déjà un certain temps, les épiques aventures du Chevalier Hippobert-Canasson de Tant-Bourrin (lecture préalable des chapitres I, II, III, IV, V et VI conseillée), qui, j'en suis convaincu, vous entraînent dans des univers oniriques où vous-même êtes vêtus d'une armure étincelante et habités d'un idéal chevaleresque des plus élevés.

Mais auriez-vous pu réellement être un vrai Chevalier, aussi fort, aussi intègre, aussi flamboyant que le héros de ces aventures ? Auriez-vous pu passer avec succès le casting de ce roman feuilleton désormais universellement connu ?

Je vous propose de vous en assurer en répondant au petit test suivant...Ce test, je le concède, n'est pas vraiment calibré pour nos amies lectrices : il leur faudra donc un petit effort d'imagination pour se figurer en preux chevalier...

Vous devez répondre à toutes les questions (en cochant le cercle à gauche de la bonne réponse) et ensuite cliquer sur le bouton "Résultats" en bas de la page...

Allez, c'est parti...

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jeudi 12 janvier 2006

Tant-BourrinLa très aventureuse vie du Chevalier de Tant-Bourrin et de son écuyer Saoul-Fifre (Chapitre VI)

(lecture préalable des chapitres I, II, III, IV et V conseillée)

Où le Chevalier de Tant-Bourrin accède enfin à la gloire

XIIIème siècle après Jésus-Christ - Quelque part dans le Royaume de France

L'étrange cortège poudroyait sur la route qui cheminait.

En tête avançait le Chevalier Hippobert Canasson de Tant-Bourrin, dont l'armure déstructurée et désarticulée tournoyait en anneaux bringuebalants autour de sa taille et de ses membres. Derrière suivait son écuyer Saoul-Fifre, dont la kyrielle de mouches qui l'accompagnait jour et nuit vrombissait en anneaux grouillants autour de sa tête.

Le port du Chevalier était fier et altier, son regard d'airain scrutait l'horizon en de rapaces volutes, guettant les vils et les faquins que son bras justicier pourrait mettre à mal.

Et d'ailleurs, une occasion de démontrer sa dextre habileté à redresser les torts n'allait pas tarder à se manifester : au loin, là-bas, un malandrin semblait vouloir nuire à la bonne réputation d'une pauvre gueuse, qui poussait de grands cris désespérés.

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jeudi 15 décembre 2005

Tant-BourrinLa très aventureuse vie du Chevalier de Tant-Bourrin et de son écuyer Saoul-Fifre (Chapitre V)

(lecture préalable des chapitres I, II, III et IV conseillée)

Où le Chevalier de Tant-Bourrin vit de sombres heures

XIIIème siècle après Jésus-Christ - Quelque part dans le Royaume de France

Le cortège cheminait sur la route qui se nuait en poussière.

En tête, sur son blanc destrier, le Chevalier Hippobert Canasson de Tant-Bourrin, son aura quelque peu défraîchie après ses récentes aventures. Derrière lui, son fidèle écuyer Saoul-Fifre, qui se nuait en mouches.

Bien sûr, la situation du Chevalier s'était quelque peu améliorée depuis la fin du précédent épisode. Un forgeron avait pu débloquer la situation. Celui-ci n'avait eu d'autre recours que de découper toutes les articulations de l'armure. Le Chevalier en avait recouvré sa liberté de mouvement, mais perdu le peu d'allure qu'il lui restait : de son armure déstructurée ne subsistaient que des bouts de tuyau bringuebalant autour de sa poitrine, de ses bras, de ses jambes, tels d'énormes bracelets de métal.

Et en sus, le Chevalier commençait à broyer du noir. Lui qui sentait que son destin était d'être le sauveur du monde se désespérait du manque d'aventures dignes de son rang.

Et rongeant son frein, dans l'espoir de voir quelque malfaisant ou quelque monstre surgir des fourrés qui lui donneraient l'occasion de prouver sa valeur de noble Chevalier, il cheminait donc.

Rectification : en l'occurrence, il ne cheminait plus, il était arrêté sur le chemin, regardant vers les fourrés qui le bordaient. Saoul-Fifre n'était plus sur sa bourrique miteuse et semblait avoir disparu. Que s'était-il donc passé durant le court instant où nous les avons quittés des yeux ? Serait-ce le début d'une grande aventure ? Un monstre se tapirait-il donc vraiment dans ces fourrés ? Approchons-nous et écoutons...

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lundi 5 décembre 2005

Tant-BourrinLa très aventureuse vie du Chevalier de Tant-Bourrin et de son écuyer Saoul-Fifre (Chapitre IV)

(lecture préalable des chapitres I, II et surtout III conseillée)

Où le Chevalier de Tant-Bourrin se sent un peu raide aux entournures

XIIIème siècle après Jésus-Christ - Quelque part dans le Royaume de France

L'étrange cortège cheminait inlassablement sur les routes qui poudroyaient sans fin, sauf à la mauvaise saison où elles se contentaient de bousoyer.

En tête chevauchait le fier et preux Chevalier Hippobert Canasson de Tant-Bourrin, dit le Chevalier aux longues jambes depuis que son écuyer lui avait dégotté une armure déstructurée aux jambières bien trop longues. Chevauchant (ou plutôt bourriquant miteusement) quelques coudées en retrait, ledit écuyer, mieux connu sous le sobriquet de Saoul-Fifre, lui faisait escorte. Et, virevoltant par dizaines en une épaisse nuée, de grosses mouchasses bleutées faisaient escorte à Saoul-Fifre.

Or donc - vous commencez à connaître le refrain - le Chevalier de Tant-Bourrin se languissait de l'inaction. Lui qui ne rêvait que de dragons terrassés, de brigands pourfendus, de tyrans embrochés et de veuves secourues n'avait pas eu beaucoup d'occasion de passer du rêve à la réalité depuis qu'il avait entrepris son errance justicière.

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jeudi 17 novembre 2005

Tant-BourrinLa très aventureuse vie du Chevalier de Tant-Bourrin et de son écuyer Saoul-Fifre (Chapitre III)

Où le Chevalier de Tant-Bourrin s'habille au goût du jour

XIIIème siècle après Jésus-Christ - Quelque part dans le Royaume de France

Sa dernière bataille l'ayant laissé quelque peu démuni (au sens littéral du terme, puisque seul un caleçon lui faisait office de vêture), le Chevalier Hippobert Canasson de Tant-Bourrin, son aura passablement congelée, cheminait sur son destrier blanc, suivi de peu d'une aura de mouches au milieu de laquelle se trouvait son écuyer Saoul-Fifre.

Or donc, après un long cheminement dans le vent glacial de novembre, un village se dessinait là-bas, au bout du chemin boueux.

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