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lundi 11 février 2008

Tant-BourrinLa très aventureuse vie du Chevalier de Tant-Bourrin et de son écuyer Saoul-Fifre (Chapitre XIV)

(lecture préalable des chroniques précédentes conseillée)

Où les aventures du Chevalier de Tant-Bourrin prennent une dimension mythique

XIIIème siècle après Jésus-Christ - Quelque part dans le Royaume de France

L'étrange équipage cheminait, tout engadoué et misérable, sous les sombres nuées d'un ciel pluvieux.

En tête, le Chevalier de Tant-Bourrin, dos voûté, tête basse, l'aura définitivement en berne, chevauchait tristement la bourrique miteuse de son écuyer, son blanc destrier lui ayant été confisqué lors de ses dernières aventures. Il avait rêvé d'un avenir brillant et ne récoltait qu'un présent brayant.

Derrière, son écuyer Saoul-Fifre, entièrement tacheté par les projections de boue des sabots de la bourrique ainsi que par ses déjections (celles de la bourrique, pas celles de Saoul-Fifre), marchait d'un pas las, tout piteux d'avoir dû laisser sa monture au Chevalier et tout auréolé d'une indéfectible aura de mouches.

Et, chemin faisant, l'écuyer réfléchissait dans la tripaille de son crâne. Il en arrivait à la conclusion que, tant que son Maître ne serait pas casé avec femme et lardons, leur errance perpétuelle continuerait sans fin. Or l'errance perpétuelle, ça va tant que l'on peut tranquillement cuver son vin en roupillant sur le dos d'une bourrique qui avance toute seule. Mais s'il s'agit de crapahuter derrière la dite bourrique, c'est beaucoup moins drôle.

Mais comment faire ? Tant que le Chevalier n'aurait que sa Dame Calcinée du Grozosieau en tête, peu d'espoir : celle-ci était comme en léger froid avec lui depuis quelques broutilles passées. Non, assurément, il fallait lui trouver une autre Dame de ses pensées, mais plus facile à dire qu'à faire...

Le visage de l'écuyer s'éclaira soudain : il venait d'avoir subitement une idée géniale ! Légèrement aidé, il est vrai par une affiche parcheminée publicitaire 4x3 plantée sur le bord du chemin.

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vendredi 14 septembre 2007

Tant-BourrinLa très aventureuse vie du Chevalier de Tant-Bourrin et de son écuyer Saoul-Fifre (Chapitre XIII)

(lecture préalable des chapitres I, II, III, IV, V, VI, VII, VIII, IX, X, XI et XII conseillée - Test de connaissances optionnel)

Où le Chevalier de Tant-Bourrin ne ménage pas sa monture

XIIIème siècle après Jésus-Christ - Quelque part dans le Royaume de France

L'étrange équipage cheminait dans la nuée de poussière soulevée par les sabots des montures, sur le chemin de terre qui serpentait dans la plaine.

En tête, le Chevalier de Tant-Bourrin, l'oeil terne, le dos voûté et l'aura en capilotade, sur son destrier blanc, paraissait supporter toute la misère du monde depuis ses dernières (més)aventures. Derrière lui, son écuyer Saoul-Fifre, l'oeil clos, le ventre rebondi et cerné d'une aura de mouches, sur sa bourrique miteuse, cuvait tranquillement sa vinasse en ronflant comme un ours enrhumé.

Dans le regard voilé de lassitude du Chevalier brillait encore une petite étincelle : celle de l'espoir d'une aventure épique au cours de laquelle il pourrait faire montre de bravoure et dont les échos laudatifs iraient jusqu'aux oreilles de la Dame de ses pensées, la belle et inaccessible Calcinée du Grozosieau.

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mercredi 14 mars 2007

Tant-BourrinLa très aventureuse vie du Chevalier de Tant-Bourrin et de son écuyer Saoul-Fifre (Chapitre XII)

(lecture préalable des chapitres I, II, III, IV, V, VI, VII, VIII, IX, X et XI conseillée - Test de connaissances optionnel)

Où le Chevalier de Tant-Bourrin cherche fortune

XIIIème siècle après Jésus-Christ - Quelque part dans le Royaume de France

L'étrange équipage cheminait sur le chemin boueux, au rythme lancinant des "splotch" des sabots de leurs montures dans la gadoue.

En tête, sur son destrier blanc tout crotté, le Chevalier Hippobert Canasson de Tant-Bourrin, la mine défaite, le dos courbé, l'aura aussi déstructurée que son armure qui bringuebalait en anneaux épars autour de son corps. Derrière, sur sa bourrique miteuse, son écuyer Saoul-Fifre, tout moucheté par la fange projetée par les sabots du destrier de son Maître mais que cet état de fait semblait peu déranger, tout occupé qu'il était à ronfler en cuvant sa vinasse.

Tout à coup, le Chevalier immobilisa son destrier, dont le fessier fut heurté par la bourrique miteuse de Saoul-Fifre, livrée à elle-même et qui n'avait pas su anticiper cet arrêt brutal. Le choc déstabilisa l'équilibre précaire de l'écuyer qui chut dans la bouillasse.

- Heyn ? Quoy ? Qu'estoit-ce doncques ?
- Relevois-toi, escuyer à la mordois-moy-le-noeud ! Je faisois halte car le mien estomacque crioit famine. Il estoit temps de fayre une pause et de reprendre des forsces, j'en aurai besoin pour les miennes aventures !
- Byen, Messyre, donnesz-moy alors quelcques écus afin que j'allois quérir des victuailles en le bourg le plus proche, j'aurais tost faict de nous préparer un bon frichety !

Le Chevalier prit la bourse à sa ceinture, l'ouvrit et grimaça.

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vendredi 15 décembre 2006

Tant-BourrinLa très aventureuse vie du Chevalier de Tant-Bourrin et de son écuyer Saoul-Fifre (Chapitre XI)

(lecture préalable des chapitres I, II, III, IV, V, VI, VII, VIII, IX et X conseillée - Test de connaissances optionnel)

Où le Chevalier de Tant-Bourrin se met en location

XIIIème siècle après Jésus-Christ - Quelque part dans le Royaume de France

L'étrange équipage cheminait sur le chemin glacé d'un mois de décembre médiéval plutôt frais pour la saison.

En tête, sur son blanc destrier, le Chevalier de Tant-Bourrin, l'aura en berne et son idéal Chevaleresque au fond des chaussettes, tout déconfit par ses précédents avatars, cheminait, l'oeil impassible. Derrière, sur sa bourrique miteuse, trottinait son écuyer Saoul-Fifre, enfin débarrassé de son aura de mouches par la grâce de l'hiver, mais qui ne profitait pas pour autant du paysage enfin à ses yeux dévoilé, préférant finir de cuver son vin en ronflant avec ardeur après avoir mis sa bourrique miteuse sur pilote automatique.

Le sommeil de ce dernier fut toutefois troublé par une mouche résiduelle plus résistante que les autres qui crut pertinent d'aller se blottir au chaud dans la narine de l'écuyer. La pauvre bête (la mouche, pas Saoul-Fifre) mourut sur le champ, assommée par les vapeurs d'alcool qui s'en exhalaient, mais le chatouillis dans ses naseaux eut pour effet de réveiller l'écuyer en le faisant bruyamment éternuer.

- Aaa... aaaatchiiii ! Pouacre ! La malepeste estoit de cesteulx foutus insectes grattoit-tarins !

Le Chevalier de Tant-Bourrin, de son côté, ne disait rien. A y regarder de plus près, il semblait encore plus abattu que de coutume : son teint était blafard, son regard se perdait dans le vide, sa mâchoire restait serrée et il poussait de temps à autre des soupirs à fendre l'âme, soupirs tellement sonores que même son soûlard d'écuyer finit par les entendre.

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vendredi 27 octobre 2006

Tant-BourrinRave chaude

Vu que le Souf' et la Manou se sont déjà livrés tous deux à l'exercice (et avec quel talent !), j'ai pleutrement décidé de transmettre le bâton merdouilleux à mon ancêtre, le Chevalier Hippobert Canasson de Tant-Bourrin, dont vous avez pu suivre les aventures sur ce blog (lecture des chapitres I, II, III, IV, V, VI, VII, VIII, IX et X conseillée - Test de connaissances optionnel).

Vas-y arrière-arrière-arrière-grand-papy, c'est à toi...

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samedi 26 août 2006

Tant-BourrinLa très aventureuse vie du Chevalier de Tant-Bourrin et de son écuyer Saoul-Fifre (Chapitre X)

(lecture préalable des chapitres I, II, III, IV, V, VI, VII, VIII et IX conseillée - Test de connaissances optionnel)

Où le Chevalier de Tant-Bourrin reçoit des offres alléchantes

XIIIème siècle après Jésus-Christ - Quelque part dans le Royaume de France

L'étrange équipage cheminait sur le chemin boueux d'un mois d'août médiéval pourri.

En tête, sur son destrier qui eût été blanc s'il n'avait pas été lui-même boueux, chevauchait le Chevalier Hippobert Canasson de Tant-Bourrin, la mine déconfite après ses dernières mésaventures, les anneaux de son armure déstructurée pendant de plus en plus tristement autour de sa taille et de ses membres.

Derrière lui, sur sa bourrique miteuse que la boue n'arrivait pas à rendre plus sale qu'elle ne l'était à l'ordinaire, ronflait son écuyer Saoul-Fifre, une nuée de grosses et grasses mouches bourdonnant joyeusement autour de sa tête.

Or donc, il advint qu'au détour du chemin boueux surgit subitement un quidam sur un cheval.

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jeudi 1 juin 2006

Tant-BourrinLa très aventureuse vie du Chevalier de Tant-Bourrin et de son écuyer Saoul-Fifre (Chapitre IX)

(lecture préalable des chapitres I, II, III, IV, V, VI, VII et VIII conseillée - Test de connaissances optionnel)

Où le Chevalier de Tant-Bourrin la joue comme Bèquamme

XIIIème siècle après Jésus-Christ - Quelque part dans le Royaume de France

L'étrange équipage cheminait sur la route qui s'empoussiérait sous le doux soleil d'un mois de juin médiéval.

En tête chevauchait le Chevalier Hippobert Canasson de Tant-Bourrin, dos voûté, mine déconfite, l'aura tellement atone qu'un ver luisant eût paru en comparaison plus flamboyant que le phare d'Alexandrie. Derrière lui bourriquait miteusement son écuyer Saoul-Fifre, la face rubiconde et avinée, cuvant son pinard tranquillement à l'abri des regards, protégé qu'il était par une aura de mouches d'une densité impressionnante.

Or il advint que nos deux compères - enfin, tout du moins celui qui ne dormait pas - virent bientôt un paisible village se dessiner sur l'horizon. Mais, fait étrange, plus ils approchaient de ce village, plus le caractère paisible de celui-ci apparaissait douteux. Des cris, des hurlements, des vociférations s'élevaient en effet en une clameur croissante.

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