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mercredi 15 mars 2006

Tant-BourrinLes bons trucs de Tant-Bourrin (3)

Aujourd'hui, je vais vous livrer un nouveau petit truc pour pondre des billets facilement, même quand l'inspiration n'est pas là. Mieux que ça : ce truc va même vous permettre de recueillir l'admiration du plus grand nombre en passant à leurs yeux pour un grand poète injustement méconnu.

Le principe ainsi que la mise en oeuvre sont d'une simplicité déroutante : il suffit d'un vrai poème et de quelques outils linguistiques en ligne.

Pour le poème, je vous propose de prendre, à titre d'illustration, le magnifique "Demain, dès l'aube..." de Victor Hugo.


Demain, dès l'aube...

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.


Pour ce qui est de l'outil de traduction, il faut éviter le trop haut de gamme, qui pourrait ne pas introduire suffisamment de glissements textuels progressifs. Je vous propose donc d'utiliser celui de Yahoo!

Et maintenant, composer un nouveau poème à partir de celui-ci est un jeu d'enfant : il suffit de copier/coller le poème, le traduire dans une langue, puis une autre, puis encore une autre avant de revenir au français. Résultat garanti : la poésie, pure, folle, entièrement neuve est au rendez-vous.

Voici le résultats de quelques tirs...


Traduction > espagnol > anglais > allemand > français

Demain du Trowel

Demain du Trowel, à l'heure, dans laquelle il devient blanc la campagne,
Je vais. Elle voit - lui, sait moi qu'elle espère à moi.
Je vais par la forêt, moi vais par la montagne.
Je ne peux pas rester vous un temps très plus long.

Je ne vais pas les yeux qui ne sont attachés voir à mes pensées,
Sans rien, l'extérieur, sans de bruits entendre particulièrement,
Plus étrangement, entouré de retour, les mains croisées,
Tristement, et le jour pour ma volonté est comme la nuit.

Je n'observe pas la nuit loin encore l'or qui tombe,
Encore les bougies au descendant en direction à des Harfleur,
Et si j'arrive, je détache auprès de lui
Vert et brezal un bloc houx dans la fleur.


Traduction > portugais > anglais > néerlandais > français

Demain, de l'aube...

Demain, de l'aube, à l'heure où branqueia la campagne,
Je partirai. Lui voit, weet me cela délai me.
Me pour la forêt aller, j'irai pour Mons.
Me ne pas pouvoir habiter dans le temps beaucoup éloigné de vous plus.

Me les yeux qui sur mes pensées,
Sans rien n'est réglés la partie voir, marcheront, sans il n'est pas à comprendre
Unique, raquette inconnue, les côtes inclinantes, les mains tristes croisées,
Et à la veille de moi comme nuit sera.

Me ni l'or de la nuit n'examine loin ces baisses,
Ni les bougies au nakomeling pour Harfleur,
Et quand pour arriver, sur votre tombe
Une branche verte dans la fleur de houx et urze mettre.


Traduction > italien > anglais > allemand > français

Demain depuis l'aube...

Demain depuis l'aube, je vais actuellement le moment, dans lequel la campagne tourne un blanc.
Ils voient savoir, moi que vous vous assurez lui.
Je vais avec la forêt, moi vais avec la montagne.
Je ne peux pas plus rester trop loin de vous.

Je vais les yeux spécifiques localement sur mes pensées
Sans voir dehors signifier invalide, à l'extérieur, que, que la partie arrière tordue,
Les mains n'exproprie pas de bruits, le Solo, est intercrossed,
Tristement et le jour pour moi comme la nuit.

J'en n'observe pas loin l'or du soir qui tombe,
Voiles au descendant en direction à des Harfleur,
Et si j'arrive, j'utilise dessus ta tomba
Un paquet houx vert et brughiera dans la fleur.


Et pour finir, j'ai fait une dernière tentative destinée à dynamiter tous les résidus de ressemblance avec l'original. J'ai donc fait un très grand nombre d'allers-retours vers diverses langues en gardant l'anglais comme point de passage (l'anglais, langue peu précise et donc idéale pour cet exercice) et je n'ai pas été déçu : le poème final est d'une beauté à couper le souffle, il réinvente de surréalisme, il déstructure à plaisir le langage, bref c'est bô !


Traduction > anglais > italien > anglais > néerlandais > anglais > allemand > anglais > portugais > anglais > français

Demain à la pelle...

Demain à la pelle, à l'heure, comme le campagnecandeggia,
Je vais. Ils voient, le sapete de I que vous l'inquiétez vous vous-même.
I du paquet disparaît, je va du bord.
Éloigné en date de vous alors on il reste plus beaucoup d'heure.

J'examine des repairings les mains, cela sont croisés à lui dans mes idées
Et voient que qualche cosa avec la partie externe il fonctionne et il croit déjà l'avortement,
La terre, exproprient un, plié,
Tristement et le jour, avant que je les commande placer comme nuit.

Les nenhuns I d'eux à l'or de la nuit n'en paye aucune d'elles,
L'arrivée avec les voiles du descendant, qui est allé très le Harfleur
Et alors I concernant vous renverse
Un vert de houx du paquet et de l'herbe de la bruyère en fleur commencée à l'attention, qui tombe.


Voilà, vous n'avez plus qu'à publier mécaniquement à la chaîne vos poèmes translinguistiques sur votre blog. Plus de souci à se faire pour l'alimenter.

Merci qui ? Merci Blogborygmes !

jeudi 2 mars 2006

Saoul-FifreTintin-à-bulles

Bakemono a pondu un billet sur la BD, il y a peu. Je la suis pas mal sur sa sélection sympathique. À part que, âge canonique oblige, je peux y ajouter quelques patronymes de vieillards.

Après Riquiqui et Roudoudou, mes rapports à la BD pour jeunes ont été distants. Fripounet, Le journal de Mickey, Record, Tintin, Spirou... Impossible de se raccrocher à rien qui dépasse, dans ces dessins inconsistants. Ha, on ne se moquait pas de la religion et de la morale, en ces temps anciens. La commission de censure des publications destinées à la jeunesse prenait son rôle à cœur. Mais Pompon, Natacha, la mère de Boule, la copine d'Olivier Rameau, celle de Broussaille, étaient quand même bien mignonnes.

Les génies, les phares de la future BD adulte étaient déjà là, Franquin chez Spirou, Mandrika chez Pif, mais c'est vraiment avec l'arrivée de Pilote, puis de Hara-kiri, de Charlie Mensuel, et du mythique Echo des Savanes (1ère version, toujours préciser : 1ère version), que je suis devenu un BD addict.

Gotlib. Tout le monde dit : "Gotlib", avec la langue pendante d'admiration. D'accord, ça a été un démolisseur d'icônes de 1ère bourre mais je trouve son dessin un peu rigide. Et il n'a jamais su dessiner correctement une femme, même dans l'Echo, où il se lâchait. Pas vrai, Tant-Bourrin, toi qui est resté bloqué au stade scato, avec son "Wolfgang Amadeus Quincampoix" ?

J'ai tout de suite préféré les "coups de crayons". Les personnages déstructurés, mais si expressifs, dont Reiser est le Maître inégalé. À sa mort, Vuillemin a pris sa place, mais il y a Lefred-Thouron, Pétillon, Pratt, Blutch aussi, qui ont ce coup de patte qui déchire sa race. Autheman l'arlésien croque également avec appétit ses personnages. Comme Brétécher, mais avec l'humour et la finesse puissance 10, pour cette dernière

Il y a les anciens, les bons dessinateurs, les bosseurs que les débutants imitent : Giraud/Mœbius, qui aura exploré plein de styles, Buzzelli dont j'ai adoré les histoires noires, baroques, Bilal, qui a bien mérité de la science fiction, Rosinski, sans doute le meilleur, Comès, qui a tutoyé le génie avec son "Silence", mais qui n'a jamais réussi à faire mieux, Hugo Pratt et son Corto Maltese, Jacques Ferrandez et la sublime série qu'il a faite sur ses origines algériennes, Gibrat, Yslaire, qui m'ont ébloui par leur capacité à transcender leur trait, à force de travail...

Allez, continuez à buller comme ça q:^) !!