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dimanche 23 septembre 2007

Tant-BourrinFaites passer l'émotion !

Nombreux sont les blogueurs amateurs qui m'ont un jour demandé : "Monsieur Tant-Bourrin, j'essaye de faire des podcasts, mais il n'y a rien à faire, à chaque fois que je m'écoute, c'est chiant comme la mort. Comment faites-vous donc, Maître, pour faire passer autant d'émotion lorsque vous parlez ou chantez sur votre blog ?"

Etant las de répéter sans cesse la même chose à tous ces jeunes blancs-becs inexpérimentés, je vais vous livrer ici une bonne fois pour toute le B-A BA de la transmission d'émotion, illustré par deux exemples.

Tout d'abord, le choix des textes. Primordial. Vous aurez beau avoir fait l'Actors Studio, vous aurez du mal à rendre palpitante la lecture d'un billet du genre : "G été ché Kevin tou ta leur. Il é cool. On a écouter de la muzic et pui on a jouer à la playstation. C mon meyeur cop1 ! lol !"

Non, non, soyez plus ambitieux : ciselez vos textes, visez haut, ou alors puisez dans les classiques de la littérature française. C'est ce que j'ai fait pour les deux exemples de ce billets : j'ai retenu deux oeuvres inégalées et inégalables, deux purs chefs-d'oeuvres du patromoine mondial, à savoir "le Cid" de Corneille et "le pipi de Trotro" de Bénédicte Guettier (que j'ai piqué pour l'occasion à Tant-Bourriquet). Mon choix s'est porté sur ces deux merveilles afin d'illustrer deux types d'émotions à faire passer dans un podcast : le côté dramatique avec "le Cid", le côté gai et enjoué avec "le pipi de Trotro". Une fois vos textes -de qualité- bien écrits ou sélectionnés, la moitié du travail est faite !

La seconde moitié va consister à en faire la lecture en mettant un maximum d'intonations, de conviction, de force dans votre voix. Pour cela, faites le vide dans votre tête cinq minutes (pour certains, ça ne réclamera aucun effort !), puis essayez de vous mettre dans le bon état d'esprit pour vivre intensément ce que vous allez lire.

Pour "le Cid" par exemple, j'ai intensément pensé à ma taxe d'habitation, à ma voiture à amener chez le garagiste, à ma belle-mère, à mon cor au pied, etc. A la fin de cette introspection, j'étais en larmes et prêt à faire pleurer également l'auditeur en transportant des brouettés de désespoir dans ma voix.

Pour "le pipi de Trotro", en revanche, j'ai essayé de visualiser des choses beaucoup plus légères et amusantes : une bonne mousse au chocolat, un match du PSG ou encore la tête du Souf' le jour où il a pris un laxatif en croyant prendre un sirop pour sa toux. Et, vu la nature du texte, il faut surtout se mettre dans la position de celui qui va s'adresser à des petits enfants naïfs et innocents (un peu comme Sarkozy quand il cause aux Français dans le poste de télé).

Reste la lecture à proprement parler, mais là, vous êtes déjà dans les bonnes conditions psychologiques pour casser la baraque et faire passer des kilotonnes d'émotion. En l'occurrence, deux trucs à ne pas oublier : les vibratos dans la voix pour "le Cid", la voix qui module beaucoup dans les aigus pour "le pipi de Trotro".

A ce stade, c'est déjà parfait : votre podcast va faire un malheur.

Vous pouvez en rester là. Mais comme je suis un puriste, j'ai toujours tendance à faire mieux que la parfection en ajoutant en sus la magic touch finale : un accompagnement musical choisi avec goût. Bien évidemment, le choix du fond sonore doit être en rapport avec la tonalité du billet. Dans le cas de nos deux exemples, j'ai choisi "l'Adagio" d'Albinoni pour magnifier "le Cid", et "Yaketi sax", le générique du Benny Hill show, pour donner une touche encore plus enlevée au "pipi de Trotro".

Mais bon, à l'heure où j'écris, il se fait tard. Je vais donc laisser mes consignes à l'ingénieur du son de Blogbo pour qu'il me trouve ces musiques, fasse le mixage sur mes deux podcasts et les mette en ligne à la suite de ce billet (eh oui, sur Blogborygmes, compte tenu de notre volume d'activité, on a engagé un ingénieur du son !). Et hop, le tour est joué ! Méditez bien ces deux exemples pour vos prochains podcasts !

Merci qui ?

Merci Blogborygmes !


Tant-Bourrin - Le pipi de Trotro



(Téléchargeable directement ici)


Tant-Bourrin - Le Cid



(Téléchargeable directement ici)





Edit du 23/09/2007 :

Je viens d'écouter les deux podcasts ci-dessus mixés et mis en ligne cette nuit par notre ingénieur du son.

Je vous informe que Blogborygmes est à la recherche d'un nouvel ingénieur du son, sérieux, appliqué et surtout très ordonné. Envoyez votre CV à Blogborygmes Inc. Ltd - 1 rue Canasson - 99000 Bourrinville.

dimanche 16 septembre 2007

Saoul-FifreHou les cormes !

J'ai repéré cet arbre en crapahutant dans la colline. J'en ai compté 4. Ils sont élégants, ils forment leur ombelle florale en avril mais je n'avais jamais réussi à voir leurs fruits, arrachés par le mistral ou grignotés verts par ces cons d'oiseaux voraces et pressés. Mais ce qui me fascinait, c'était l'endroit où ils avaient poussé. Des endroits durs, sur des pentes rocheuses, dans des fourrés où ils avaient dû subir la concurrence du chêne Kermès, qui n'a rien d'un tendre dans son rôle de colonisateur du sol pauvre. Ils étaient là, fiers, dominant la garrigue. Ils avaient réussi à sortir la tête au dessus de la strate arbustive et se gorgeaient à présent de soleil. Ils étaient pris dans des buissons tellement inextricables qu'il n'était pas question de s'en approcher pour une identification plus poussée, surtout en l'absence de fruits. J'hésitais donc entre 3 espèces approchantes.

Quand nous avons décidé de construire la maison, je ne voulais pas toucher aux terres agricoles et je cherchais plutôt un coin "quillé", en hauteur, pour ne jamais me retrouver les pieds dans l'eau. C'est pas qu'il pleuve beaucoup ici, mais il peut pleuvoir fort en peu de temps. J'ai repéré un gros rocher couvert d'une végétation luxuriante où je n'avais jamais mis les pieds. Une vraie jungle qui ne servait à rien et dont nous étions obligé de faire le tour. C'était l'occasion d'aller voir le coup d'œil qu'il y avait de cette butte. Expédition à travers des chênes Kermès de 2 m, hauteur exceptionnelle. On sentait qu'on les avait laissé pousser tranquilles. Après beaucoup d'efforts à la scie et au croissant, j'arrive effectivement dans un endroit dominant, avec une belle vue sur le château , qui conviendrait bien, à mon avis. Avis qui fut partagé assez vite par Margotte, que j'allai chercher. Nous avions déjà dessiné les plans, et je piquetai approximativement l'emplacement futur. Quatre grands pins d'Alep allaient devoir être abattus et je mis en route la tronçonneuse. "Hop hop, les enfants, vous me rangez toutes ces bûches au bord du morceau, on les rentrera quand la barraque sera construite"

Et quand le tracto-pelle vint pour dégager le sol et creuser les fondations, je lui recommandai avec insistance de ne pas toucher aux autres arbres. Et je vis mon arbre mythique se faire désembroussailler et apparaître, bien dégagé derrière les oreilles, alors qu'enfoui, il était méconnaissable. J'avais choisi cet endroit un peu au hasard et je me retrouvais avec mon arbre fétiche, tenace, sobre et classieux, juste au bout de la terrasse !

Alors, j'ai entamé des recherches et j'ai éliminé les possibilités jusqu'à apprendre que mon chéri s'appelait Sorbus Domestica et qu'il ne fallait pas le confondre avec son cousin le Sorbier des oiseleurs, que son petit nom français était le Cormier , et que son fruit, la Corme, était comestible (donc distillable) pour peu qu'on la consomme blette, bien mûre, pour éviter un petit goût astringent. Ben, j'ai goûté : c'est délicieux !

J'ai appris aussi que cet arbre était en voie de disparition, alors du coup, je m'en vais en semer tout partout, il m'a l'air tout à fait adapté à la région. Son bois est un des plus dense qui soit (de l'ordre du buis ou du chêne vert) et il pousse très droit, très haut, s'il est isolé. On s'en sert pour faire les manches d'outils et les règles d'écoliers !

J'ai bien dû me prendre des coups de règle en cormier sur les doigts dans ma jeunesse, mais voyez : je lui en veux même pas.

vendredi 7 septembre 2007

Tant-BourrinL'esprit rugby

Cette fois, ça y est : la Coupe du monde de rugby commence aujourd'hui. Préparez-vous à bouffer du ballon ovale pendant un bon mois et demi.

Alors, plutôt que de subir passivement l'événement, pourquoi n'en profiteriez-vous pas pour participer à la fête en pensant rugby, en agissant rugby, en respirant rugby, bref en vivant rugby ? Et quel meilleur terrain de jeu que le bureau pour insuffler un peu de cet esprit rugby qui va déferler sur la France dans les semaines à venir ?

Allez, voici quelques conseils, suivez le guide !

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lundi 3 septembre 2007

Saoul-FifreP.S.F.

Tenez, puisque vous avez été sages hier, vous pouvez ranger vos livres et vos cahiers dans vos pupitres et je vais vous proposer un jeu qui devrait plaire à Calune au minimum. Affichez Google ou votre moteur de recherche préféré et tapez "sans frontières" dans la petite fenêtre, entre guillemets si vous voulez, ça ne fait pas une grosse différence.

Héhé, onze secondes plus tard : 2 360 000 liens !! 'djudju, le concept semble porteur !

Allez, allez, on copie le nom des associations qui prétendent ne pas avoir de frontières ? Bon, c'est mon jour de bonté, ça me perdra, trop d'altruisme tue le truisme, je vais le faire à votre place :

Reporters Sans Frontières

Médecins Sans Frontières

Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières

Films Sans Frontières

Avocats Sans Frontières

Education Sans Frontières

Clowns Sans Frontières

Ingénieurs Sans Frontières

Terre Sans Frontières

Études Sans Frontières

Télécoms Sans Frontières

Sport Sans Frontières

Juristes Sans Frontières

Ateliers Sans Frontières

Aviation Sans Frontières

Haïku Sans Frontières

Marins Sans Frontières

Communications Sans Frontières

Patrimoine Sans Frontières

Secouristes Sans Frontières

Architectes Sans Frontières

Pompiers Sans Frontières

Amarrages Sans Frontières

Enfants Sans Frontières

Mode Sans Frontières

Vacances Musicales Sans Frontières

Voiles Sans Frontières

Guides Sans Frontières

Électriciens Sans Frontières

Épargne Sans Frontières

Armes Sans Frontières

Mathématiques Sans Frontières

Études Sans Frontières

Amis Sans Frontières

Roulards Sans Frontières

Savoir Sans Frontières

Accueil Espoir Sans Frontières

Parents Sans Frontières

Homéopathes Sans Frontières

Vigne Sans Frontières

Élevage Sans Frontières

Lévriers Sans Frontières

Orques Sans Frontières

Kangourous Sans Frontières

Gabriel Sans Frontières

Coach Sans Frontières

Chocolat Sans Frontières

Handicap Sans Frontières

Gynécologie Sans Frontières

Hydraulique Sans Frontières

Église Sans Frontières

Autistes Sans Frontières

Prisonniers Sans Frontières

Bon vous avez compris le principe ? Vous prenez n'importe quel mot et vous mettez "Sans Frontières" devant et ça fait bien, ouvert, généreux, smart, beaubeau, durable, global, conscientisé... Restez soft, cependant : ne choisissez pas "Frontières Sans Frontières", comme nom, là ça va trop se voir que vous vous foutez de leur gueule... Première étape indispensable avant de demander des subventions à l'Europe, que ce soit bien clair, si votre association n'a pas "Sans Frontières" dans son intitulé, vous ne les obtiendrez pas ! Il ne vous resterait plus qu'à postuler à Ridicule Sans Frontière ou à Dans le cul Sans Frontières voire à On te l'avait pourtant dit connard Sans Frontières.

Bon, vous avez déclaré dans les formes et à la Préfecture votre petite association Loi 1901, vous l'avez appelée Femmes Sans Frontières, c'est excellent ça, coco : les femmes vont se sentir concernées et, s'il y a des femmes, croyez-en ma vieille expérience de briscard, les hommes ne vont pas tarder à y mettre le nez et y jeter un œil. Vous encaissez les cotises. Fort de vos membres durs à la tâche et toujours sur la brèche, vous demandez de l'aide autour de vous, au maire, au député, au restaurant gastronomique du coin, vous montez des dossiers en ratissant large au niveau des motivations : bonheur universel... en Europe en général... pour les femmes en particulier, et par rebond, les enfants, les hommes, les personnes âgées... Sur les moyens que vous comptez employer, restez vague et précis, vous êtes jeunes, la formulation vous étonne, mais tout le système fonctionne comme ça, vous verrez, on s'y fait très bien.

Quand la subvention débarque, vous l'avez calculée pour qu'elle vous permette d'embaucher 3 permanents de noms différents, vous, votre femme et votre fille déjà mariée, et c'est là que le flou de la loi pas trop nymique est bien pratique. Pour une bonne nouvelle, c'en est une, et si vous ne l'arrosez pas en compagnie de quelques bénévoles sur le champ (et au champ'), vous n'arroserez jamais rien et ça va se savoir que vous êtes un rat. Faites un beau discours où vous leur insufflerez la nécessité de s'ouvrir et de transmettre la grande idée Femmes Sans Frontières au monde entier, par le biais de partenariats avec "Femmes battues comme plâtre", "Femmes des années 80", "Femmes affamées", "Les femmes et les enfants par dessus bord", "Femmes fameuses", "Poussons les femmes" etc... Laissez les généreusement s'occuper des actions, de la communication, du lobbying, de la formation des cadres, en leur faisant pleinement confiance. Réservez vous la gestion, la comptabilité et la trésorerie, en priant pour que la réciproque soit vraie.

Vos soucis d'argent devraient être assez rapidement derrière vous et la relation avec votre banquier redevenir chaleureuse.

Je vous raconte tout ça, mais moi, les groupes, les associations, j'y connais rien, je suis misanthrope, je m'engueulerais de suite sur des détails avec mes associés loyaux 1901, je supporterais pas qu'on achète du whisky bas de gamme pour le "pot de l'amitié" qui clôture traditionnellement l'assemblée générale, mais je mordrais également ceux qui y mélangeraient du jus de fruit... Vous voyez, ils trouveraient dare dare un article dans les statuts pour me virer ?

Non, ya qu'une assoce qui me tenterait bien, mais je crois pas qu'elle existe, c'est Pays Sans Frontières.

Tiens : j'ai lu une nouvelle qui m'a fait plaisir , Ils ont créé une super région européenne qui regroupe Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d'Azur, la Ligurie, le Piémont et la Vallée d'Aoste ! Ça c'est de la logique territoriale : le patois est le même, quand nos amis piémontais nous emmènent à Vinadio, nous comprenons très bien les habitants, nous qui ne parlons pas du tout italien...

Vive l'Eurorégion Alpes-Méditerranée, petite marche vers La terre n'est qu'un seul pays !