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lundi 29 juin 2009

Saoul-FifreLe bon score des pipes

Issu d'un milieu paysan, j'ai toujours eu pour le sport l'œil noir du toro pour le torero. Ces feignants qui éprouvent le besoin d'aller se fatiguer après le boulot, ah y z'auraient remué 500 ballots d'foin comm' vous m'voyez là, on les verrait pas faire leur joguingue en pyjama fluo, c'moi qui vous l'dit !

N'ayant, ni mes parents ni moi, jamais eu la télé, je ne connus jamais non plus la tentation du sport en chambre, devant petit écran, une bière à la main en train de hurler mes encouragements à de vraies brutes musculeuses, au risque d'être filmé à mon insu et de faire la joie du public de Vidéo-gag, toute ma honte bue. Ah si ! Un Dimanche nous avions été invités à une "partie de jardin" pour les 40 ans d'un ami, barbecue/tonneau de rouge/piscine/pétanque, très chouette, nonon les parisiens, vous ne pouvez pas connaitre, c'est dommage peut-être mais c'est comme ça... quand vers la fin de l'après-midi je sentis un brouhaha, une ambiance fébrile s'emparer des éléments mâles présents. Dans le soir descendant, au lieu de s'extasier sur la chemise de nuit rougeoyante dont se drapait le soleil exténué, ils s'activaient, sortaient un grand écran par la fenêtre, alignaient des chaises devant ; nous concoctaient-ils un petit visionnage impromptu d'un de ces films mythiques que l'on peut revoir à l'infini sans se lasser ? Je m'en enquis et lus dans le regard ébahi, ahuri, abasourdi, stupéfié, statufié de mon ami toute la profondeur de mon excentricité et de mon marginalisme :

-"Quoi ? Tu ne sais pas que c'est ce soir la finale de la Coupe du monde ??"

- "Heu, tu n'es pas loin d'avoir raison... un jour je me souviens d'être allé au stade voir mon frère ainé qui jouait au rugby, j'avais 9 ans...". Je m'enfonçais, je sentais bien qu'il ne m'inviterait jamais plus : nous étions en 1998 et c'est la France qui gagna, je me suis dépêché d'oublier contre qui. Ce fut le seul match de foot que j'ai regardé du début à la fin. Vous mettrez à mon crédit moral que je n'en ai pas profité pour aller draguer leurs femmes pendant ce temps, je ne me valorise pas de ces facilités-là.

La notion même de sport, de sportifs me bloque. Les sportifs professionnels bien sûr : ils se sont spécialisés très jeunes, en faisant l'impasse sur tout le reste, sur tout ce qui fait la vie, la culture, la philo, la conscience politique. La bêtise abyssale (ça fait longtemps qu'on n'y a plus pied) d'une Laure Manaudou peut faire très peur, débouchant sans prévenir au coin d'une interview ! Les exceptions en sont d'autant plus sympathiques : le fin Rocheteau, le touche-à-tout Eric Cantona ou le réjouissant Yannick Noah

Mens sana in corpore sano tant que vous voulez, le corps est un outil dont il faut prendre soin, il ne faut pas qu'il rouille, que les tuyauteries se bouchent ou que le moteur cale. J'ai toujours été actif (un peu moins ces temps-ci), à crapahuter dans les bois, monter aux arbres, nager dans les étangs, pédalouiller sur les chemins vicinaux. Mais bon, c'est la vie toute simple, ça, ce n'est pas du sport, c'est juste ne pas rester scotché sur son fauteuil ?

Par contre, à l'école : cours d'Education Physique ! Tout de suite les grands mots. Des exercices complètement déconnectés du réel, que l'on devait exécuter sous les regards goguenards des autres, aux ordres glapis d'un petit fuhrer de gymnase qui ne considérait sa matière que sous le signe de la compétition, dans le but primitif de classer les élèves en "bons" (à caresser, à encenser, à tripoter, à embrasser sur la bouche, à féliciter, raviravi comme si le prof était le véritable auteur des exploits en question), et en "mauvais" (à humilier, à insulter, à ridiculiser, à livrer tout crus aux moqueries sadiques, à vouer aux enfers avec tous les autres résidus de fausse-couche d'intellos de merde).

Ah j'ai souffert, vous pouvez pas comprendre. Tout ce qui était gymnastique, athlétisme, j'étais nul. Mais pas le nul basique, sympathique, cossard, mot d'excuse de la maman et tout ? Le vrai beau nul de compétition, là oui, je les battais tous : j'étais le meilleur des nuls. À pas savoir faire une roulade. À ne pas toujours arriver à sauter le 0,90 en hauteur. Le dernier 15 mètres derrière les autres au 100 mètres, bien sûr, toujours.

Alors les sports d'équipe, là c'était encore autre chose. Plus pathologique. Le prof comprenait vite ma haine viscérale de tout ce qui est groupe, troupeau, horde, meute. En foot, on me mettait arrière, c'était bien, arrière. Je discutais avec le goal (le goal s'ennuie souvent), un peu inquiet quand même car il connaissait le niveau suprême que j'avais atteint dans l'art de l'esquive, quand arrivait le ballon. Un mauvais coup est si vite attrapé, avec ces couillons de jeunes bisons fonçant sans réfléchir, à la poursuite d'une obsession bien de leur âge : aller aux buts.

Les sports à 2, j'étais un peu meilleur, voire bon. Je ne sais pas pourquoi cette notion de se confronter, de se mesurer, à la loyale, les yeux dans les yeux, me plaisait. Un de mes profs était fan de lutte gréco-romaine et avait réussi à nous transmettre le virus. Je n'était pas bon, mais ça me plaisait, y avait du mieux. Le ping-pong aussi, c'est un jeu, ça doit m'évoquer les Dames ou les Echecs, enfin un truc de musclés du cerveau.

J'aime bien la confrontation, mais à 2. Dès qu'on est plus de 4..., vous connaissez la suite du poème. J'ai fait des milliers de kilomètres en vélo mais je ne me suis jamais intéressé aux champions cyclistes, ni au Tour de France. J'ai fait quelques courses mais toujours contre un pote, 1 contre 1 et que le meilleur gagne. J'ai eu mon époque tennis, également. j'aimais bien jouer à deux contre un fronton. Très physique. Plusieurs années de karaté, aussi. Moins que Poussin Rose, mais quand même ! En kayak ou en canoë mono place. Toujours mono place. La dernière fois où je suis monté dans un bi-place, je me suis engueulé avec le copain. La nage aussi. Quel est le plus rapide des 2 ? Il faut bien le savoir, merde ? Ce jour là, après une course de 1 km dans le Grand Lac du Parc des Expositions à Bordeaux, j'ai bien failli être le vainqueur ET le survivant, mais il me restait assez d'énergie pour aller sauver mon pôte épuisé qui se noyait, les pieds pris dans les algues, à quelques brasses de l'arrivée.

C'est contre soi-même que l'on se bat. Toujours.

Mais la grâce est de trouver chez l'adversaire le visage d'un ami.

vendredi 19 juin 2009

Saoul-FifreLe sujet qui fâche

Dans le style, c'est un must. Si on veut mettre à jour les tendances fâchisantes (sic) de quelqu'un, il est bien pratique d'avoir un simple prénom tel que "Dieudonné" à avancer dans une conversation.

Dans le genre provocateur, on peut difficilement trouver mieux.

Il a toujours été comme ça, il a toujours aimé frapper fort. Pendant 6 ans, avec son génial acolyte Elie Semoun, ils ont dynamité, pulvérisé toutes les formes de racisme. Le racisme étant une petite bête difficile à extirper de l'âme humaine, c'est sans doute par l'humour et le tournage en ridicule que l'on y arrive le mieux. Et sûrement pas en lui opposant un racisme équivalent en face, ce qui alimente la machine en carburant.

Cohen et Bokassa , par exemple, un petit bijou d'écriture qui assimile les conflits de soi-disant adultes à des embrouilles de gosses en récréation, met bien le doigt sur les sources du racisme : un manque de dialogue, une crispation autour des valeurs de sa communauté que l'on pare d'une supposée supériorité, une faiblesse de l'imagination et de l'espoir qui empêche de croire dans un monde meilleur.

Elie et Dieudonné se séparèrent en bons termes, chacun préférant poursuivre une carrière solo. Quand on en parle à Elie, celui-ci plaisante en précisant que c'était Dieudo le plus rapiat, le plus accro des deux aux royalties. Dieudo a eu son propre théâtre, La main d'or, très tôt, en 90, sa propre maison d'édition, etc... Je suis d'avis que ce côté "fils d'expert-comptable", fier de sa réussite artistique et conscient de son talent, explique assez bien la façon dont il a réagi aux attaques mettant sa carrière en danger.

Après avoir quitté Elie, il se lance dans la politique en se présentant contre le FN et sa candidate Marie-France Stirbois, à Dreux, aux législatives de 1997, où il fera un score honnête de 7,74 %. Il ne quittera plus l'arène politique, et la plupart des observateurs diront qu'il se "droitise" de plus en plus. Il votera pourtant José Bové au premier tour des présidentielles de 2007 (celui-ci récusera cette embarrassante recrue) et Ségolène Royal au deuxième tour (j'imagine qu'elle ne lui a pas prêté son micro non plus).

Parallèlement, il continue de nous régaler de ses sketchs hilarants. La fine équipe du 11 date de 2003. Quel talent, quelle intelligence et quel courage ! Car quel autre humoriste osera ainsi s'attaquer de front aux terroristes religieux, les déboulonner d'une aussi efficace estocade ?

Quand il met en scène un inquiétant roitelet africain, qui d'autre pourrait se permettre une telle gifle sans se faire traiter de sale colonisateur ? Dieudo est le meilleur car il n'hésite devant aucune énormité, qu'il est toujours profond et qu'il a refusé une bonne fois pour toutes le rire huhu de salon, bien consensuel qui ne vexera personne. Là, au débotté, sans réfléchir, je ne vois que Bénureau et Timsit pour jouer dans la même cour.

Et puis il y a eu l'affaire Fogiel qui a tout fait basculer. Affaire Fogiel où il n'y a eu que Fogiel de condamné, d'ailleurs. On dit que tout est parti de là, la décrépitude de Dieudonné, tout ça, ce qui est faux.

Tout a basculé en l'an 2000, quand Dieudonné a demandé au Centre National de la Cinématographie une avance sur recettes pour tourner le film-phare de sa lutte contre l'esclavage, "Le code noir". Et que le CNC a refusé, alléguant que l'esclavage n'était pas un sujet de film, alors qu'il avait déjà soutenu plusieurs films sur la Shoah et que les films sur l'esclavagisme, si l'on excepte "Autant en emporte le vent", n'encombrent pas nos écrans, c'est une évidence.

La paranoïa anti-sioniste de Dieudo a commencé ici, son délire de persécution vient du fait qu'il a vécu ce refus comme venant d'un "lobby sioniste" qui voudrait se réserver une espèce de monopole de l'horreur, avec la Shoah. Perso je ne connais pas les membres de la commission d'attribution de l'époque et je ne me prononcerai donc pas. Toujours est-il que le ton de Dieudo monte, se fait de moins en moins subtil, attire l'attention d'associations comme la LDH, la LICRA, l'UEJF, le Consistoire, etc et qu'ils ne le lâcheront plus, enchainant procès sur procès. Les cathos de l'AGRIF s'y mettront eux aussi. Finalement, les seuls à ne pas trop bouger, et il y aurait eu pourtant matière à fatwa, avec sa peu respectueuse "Fine équipe du 11", ce sont les musulmans. Voici des alliés tout trouvés, et, comme par hasard, ils ont en commun la critique de la politique d'Israël.

Jusqu'à fin 2003, jusqu'à l'affaire Fogiel et son sketch vraiment baclé sur un coin de table et pas drôle pour un sou , Dieudo était reçu à la télé, il était même réputé comme un bon client pour les talk-shows. De ce jour, il fut pestiféré, Ardisson l'invita une dernière fois pour lui signifier qu'il était grillé. Les copains jusque là solidaires (Elie, Djamel, Dany Boon, Gad Elmaleh, Alain Chabat, Guy Bedos...) s'éloigneront. Ses nouveaux amis sont tous pro-palestiniens et n'apprécient pas du tout l'axe du bien américano-sioniste, c'est le moins qu'on puisse dire.

Tout s'est passé très vite, il est le dos au mur. Il ne peut pas revenir en arrière, dans ses années de gauche utopique. Il est persona non grata dans les médias. Le bétar attaque son spectacle de Lyon (il y aura une blessée), son concert de l'Olympia aura lieu dans la rue, les directeurs de salles prennent peur et annulent ses dates. La tactique de ses ennemis est claire : ils le frappent au porte-feuille.

Il réagira en se cherchant des soutiens et par là, un public. C'est l'escalade et la découverte par ses anciens fans d'un parcours politique particulièrement chaotique et bizarroïde qui ne peut s'expliquer que par une idée-maitresse de vengeance supplantant toutes les autres : la meilleure défense c'est l'attaque. Les médias le boycottent, il va donc se faire sa pub sur leurs dos, en étant toujours au cœur de l'actualité, créant la surprise, causant le scandale.

Il se rapproche du FN, s'invite à une fête Bleu-Blanc-Rouge. Le Grand Timonier borgne se méfie de cet ancien adversaire soudain tout sourire qui va défendre un de ses lieutenants, Bruno Gollnisch, mais il se laissera séduire. Dieudo fricote avec Les Ogres, se lie avec Alain Soral et même avec le sulfureux Kémi Séba. Toujours à la recherche du "coup de pub" qui lui ouvrira les colonnes des journaux ou les écrans qui le rejettent, il convainc Jean-Marie Le pen d'être le parrain de sa fille et c'est l'abbé intégriste Philippe Laguérie qui la baptise. Hurlements généraux qui semblent mettre Dieudo aux anges qu'on parle de lui.

Apothéose de cette campagne de communication, il fait monter Faurisson le négationniste sur la scène du Zénith. Pourquoi ? Parce que c'est un monstre. Parce qu'il représente un tabou majeur à envoyer bouler. Pour s'amuser. Pour emmerder ceux qui l'ont emmerdé.

Et là il vient de monter avec d'autres branques une liste anti-sioniste. Qu'est-ce que ça peut bien avoir à faire avec l'Europe ? Ce n'est pas un peu restrictif comme programme ? Et un peu antisémite sur les bords ?

Non non, c'est juste pour faire chier. Ça fait très "ambiance de cour de récré". La boucle est bouclée. Dieudonné s'est transformé en un des personnages dont il se moquait avec Elie Semoun dans "Cohen et Bokassa".

Nananè-reu, on a fait 6,35 % à Gen-neu-villiers, c'est bien fait pour votreu gueu-leu !!

Moi je dis que si la commission du CNC avait accordé son avance sur recettes au "Code Noir", on en serait pas là.

jeudi 4 juin 2009

Saoul-FifreLe stress de 9 h 23

Ha quand il arrive, çuici, on aimerait bien le rater mais on est obligé de monter dedans et de faire avec.

Ho ya bien des solutions, yen a même plein, tout le monde a son "petit truc" plus ou moins efficace.

Le système "à la Calune", par exemple, c'est le tripatouillage. Et que je te tripote, et que je te détripote, et que je te retripote, le tout en tout bien tout honneur, bien entendu, ça se voit que vous ne connaissez pas Calune, pour avoir des idées pareilles ?

Non, le stress-toy a Calune est disponible en permanence (sauf rupture de stock) et s'achète pour une modique somme chez ces bienfaiteurs de l'humanité nerveuse et sur les dents que sont les gars du dindon point com. Il suffit de leur mailer donne la papate au monsieur et elle arrive chez vous, d'attaque.

Et vous vous mettez à malaxer ce truc et ça vous calme. L'erreur du débutant est de ne commander qu'une boite, car, comme c'est classique de se la faire piquer, ça vous énerve et tout est à recommencer.

Comme exception à la règle, vous avez aussi "la papate qui change de couleur quand on la tripote, mais que là, malgré toute l'ardeur que vous y mettez, elle reste rigoureusement du même jaune qu'au début".

Et bien évidemment, ça vous crispe un peu, c'est humain, vous avez hululé des tyroliennes haineuses pour moins que ça.

Le dindon.com ne travaille pas uniquement dans le destressage.

Si vous leur commandez ceci, par exemple , dont j'ai déjà parlé par ici n'en escomptez nul effet calmant, bien au contraire !

Bon moi c'est les sudokus qui me relaxent, c'est vraiment pas prise de tête, comme jeu, c'est le Destop des tuyaux de la tête.

Ya aussi le bruit de l'eau qui coule , qui me rend zen.

Toutes les tensions se dénouent. C'est magique.