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vendredi 24 février 2006

Saoul-FifreDivine tragédie

Je l'ai déjà dit, mais un bon slogan publicitaire doit être rabâché pour pénétrer dans les cervelles malléables : "Ma foi, connais pas...". J'ai l'esprit beaucoup trop pinailleur, critiquard, coupeur de poils de cul en quatre, pour aller croire en un barbu au sujet de l'existence duquel les témoignages manquent cruellement, sont le fait de personnes peu fiables et de mauvaise foi, ou bien décédées de si longue date que leur existence même s'en trouve controversée.

Ceci dit, le fait religieux est une constante chez l'être humain. Dans la plus petite île, la jungle la plus profonde, les Hommes, loin de toute influence missionnaire, se sont inventés des Dieux, des cultes autour de la Mort, des prières au ciel, aux astres.

La science a reculé les limites de la connaissance, la civilisation s'est affinée (?), les techniques nous ouvrent des portes sur l'onirisme le plus fou, et les religions sont toujours là. Plus que jamais. Les esprits forts parlent de forme primitive de l'intelligence, d'étape juvénile dans toute civilisation, de la pensée magique nécessaire dans la formation de l'enfant, et qu'il convient d'abandonner à l'âge adulte. Mais le rationnel et l'irrationnel ont toujours coexisté à l'intérieur d'un même cerveau. Mais ce n'est pas un enfant qui a inventé le Père Noël. Mais les grandes gueules donneurs de leçons de liberté de penser sont eux aussi capables de comportements irresponsables et illogiques.

Tant-Bourrin a raison quand il souligne que la Science n'a pas pour but de calmer nos angoisses métaphysiques. En bon Dupon D, je dirais même plus qu'elle les exacerbe en repoussant et en complexifiant de plus en plus les questions. Mais certains esprits simples se contentent de ces explications mécaniques à la "six-quatre-deux". La Science leur devient un objet consolant et sécurisant. La Science leur remplace Dieu.

Dans ces référentiels de compensation de la peur face au divin, règne bien sûr en maître, à c'tt' heure, le Veau d'Or, qui a bien du boulot sur la planche (à billets). Le Pouvoir, le Pèze, la Possession, le "toujours Plus", dont parlait finement François de Closets, peut effectivement donner une idée de l'Infini. "L'Homme ne se nourrit pas seulement de pain, mais de toute parole divine", tentait d'aphorismer un optimiste. Mais pour arriver à rassasier Bill Gates et ses dents longues, il faut pas lui en promettre ! Quand lui et ses semblables boivent, c'est au tonneau des Danaïdes...

Les gens qui se réclament de Dieu ne lui font pas forcément de la réclame. Ces sous-fifres (tout lien de parenté entre eux et mézigue est à exclure sans pitié) peuvent aussi avoir, par la mauvaise image qu'ils en donnent, une responsabilité dans la désaffection de certains spectateurs face à l'Idole Absolue. Le résumé de cette histoire qui fait beaucoup de bruit en ce moment, c'est un peu celui-là : Dieu est innocent. Moi, je te l'acquitte d'entrée, en première instance, sans prendre la peine de consulter les experts psychiatriques. Par contre je me méfie salement de ses missi dominici, qui lui font dire un peu ce qu'ils ont envie qu'Il dise. Dans la même religion, ils sont pas d'accord entre eux. Dieu leur a pas dit la même chose à chacun, dis donc ! C'est dingue, non ? Moi je crois surtout que quand tu les vois les yeux fermés et les mains jointes, ils disent qu'ils prient, qu'ils sont en liaison satellite simultanée avec le créateur de toutes choses, mais ils réfléchissent surtout à ce qu'ils vont dire aux crédules, pour renforcer leur influence sur eux.

J'ai rencontré de vrais croyants. On les reconnaît à leurs fruits, dit-on... Et c'est vrai que les fruits étaient beaux. Un en particulier, qui était très attaché au sens étymologique du mot religion, qui vient de religere, relier. Relier les hommes. Dit comme ça, cela ressemble à un gag. Il n'échappe à personne que la différence de religion est un facteur aggravant, pour ne pas dire suffisant, à une bonne guerre de derrière les fagots ? En tout cas, les dirigeants, les chefs, les rois, se sont très souvent servis de cet argument, souvent soufflé sur les braises de cette différence, pour galvaniser le moral de la chair à canon éternelle : le peuple. Sus à l'infidèle.

Lanza del Vasto, catholique "critique", dirais-je, est allé prendre des leçons de non-violence auprès d'un hindouiste, Gandhi. Il a considéré qu'un hindou était le plus à même de lui enseigner à approfondir le message de paix et de pauvreté du Christ. Ce en quoi il n'avait pas tout à fait tort, les cardinaux aux dorures chamarrées du Vatican étant assez nuls en la matière. Quand il a fondé sa, puis ses communautés de vie, il a écrit de très beaux textes : "Les prières pour ceux qui prient autrement". Chacun des jours de la semaine est consacré à une religion, et la prière correspondante est dite par tous les présents. Comme ils reçoivent des visiteurs de toutes confessions, cet œcuménisme vécu quotidiennement est la meilleure carte de visite de leurs convictions de paix.

Le lundi, prière pour les hindous.
Le mardi, pour les musulmans.
Le mercredi, pour les hermétiques.
Le jeudi, pour les boudhiques.
Le vendredi, pour les églises séparées.
Le samedi, pour Israël.
et le dimanche, jour du Seigneur, on mange des patates au beurre q:^) !

L'introduction a été un peu longuette, mais je voulais juste partager avec vous le plus beau poème que je connaisse, c'est de Lanza, bien sûr, Gilles, un ami, nous l'a lu dans l'église, le jour de notre mariage. Je sais pas si c'est ce texte qui lui a fait de l'effet, mais quelques années plus tard, il a trouvé la Foi. Plus calotin que lui, tu meurs ! Et depuis, il nous emmerde avec ses histoires de la Sainte Vierge et de ses saints...

LE VITRAIL

Nous verrons brûler l'être et l'apparence tels
Que leur étreinte brûle en cette rose ronde,
Quand morts et revêtus de nos corps immortels
Nous remonterons blancs comme un prêtre à l'autel
Les degrés de ce monde,

Quand nos corps décantés, nos corps de verre
Frappés de ciel et de splendeur sévère
Trahiront la couleur dont notre âme est chargée,
Quand nous verrons la vie en un cercle figée,
Et la matière hors d'elle-même sortie,
Et la terre allégée
Comme le pain transparent d'une hostie,

Quand le vide se peuplera de ponts et d'ailes,
Quand nous déchiffrerons le vol de l'hirondelle,
Quand nous saurons par cœur la mer, verbe de marbre,
Et quels longs souvenirs persuadent les arbres
De mener, par d'ambigus rameaux, jusqu'au bout,
Vers l'impassible ciel leurs fleurs fidèles,
Quand nous saurons pourquoi les saints poussent debout
Selon la loi des blés et la ligne des lis,
Et ce qui lie
Les vierges folles aux filets de leur folie,
Quand s'illuminera toute similitude
Comme lumière prise aux rayons de la pluie,
Comme l'étoile à la nuit se dénude,

Quand nous saurons le chat, le serpent et l'ibis,
Comment les rocs profonds méditent leurs rubis,
Ce que cherche le porc dans l'entonnoir du groin,
Et le jour que la limace crée avec sa bave,
Quand se détacheront, colombes dans le loin,
Du bord du dernier ciel des spirales, des cônes,
Trois triangles, un cube et deux dodécagones,
Pour choir et se résoudre en musiques suaves,

Quand tous nos pas portés çà et là, et leur route
Soudée derrière nous par le plomb de l'oubli
Se dresseront soudain dans nos yeux avec toutes
Nos tristesses, tous nos désirs et tous nos doutes
Perdus, et l'entrelac des actes accomplis,
Quand nous saurons pourquoi notre destin
Fut coupé par un autre, ou le coupe,
D'où vint le vin qui réjouit nos coupes,
Miracle inaperçu dans le bruit du festin,

Que le joug qui nous courbe le cou,
Que l'erreur qui nous roula si loin,
Que les deuils endurés coup sur coup
Ouvraient un trèfle et le bouclaient à point,

Quand s'épanouira notre passé
Lumineux de douleur et brodé de désastres,
Quoiqu'un rire distrait, au centre, l'ait cassé,

Quand notre esprit saura, comme ce vitrail sait,
Pourquoi l'éternité tourne en usant les astres,
Pourquoi Dieu, débordant de sa forme parfaite,
A fait ce monde et voulu nos défaites.

vendredi 17 février 2006

Tant-BourrinLes bons trucs de Tant-Bourrin (2)

Il vous arrive sûrement parfois, malgré votre imagination débordante, de manquer d'idée et de matière pour pondre un billet sur votre blog. Que faire dans ce cas-là ?

Eh bien, aujourd'hui, je vais vous livrer un petit truc qui vous permettra de chiader un billet proustien composé d'une seule phrase, basé sur une méthode oulipienne, la littérature définitionnelle, conçue par Raymond Queneau, Marcel Bénabou et Georges Perec en 1966.

Le principe est, partant d'une phrase d'une extrême banalité, de remplacer tous les substantifs, adjectifs, verbes et adverbes par leur définition piochée dans n'importe quel dictionnaire, puis de recommencer la même manoeuvre sur la phrase obtenue, et ainsi de suite.

Par exemple, partons de cette phrase tellement plate et anodine que même Bernard Werber n'en voudrait pas pour ses bouquins :

Le bouseux écrit dans son journal.

Prenons un dictionnaire et cherchons les définitions de tous les mots...

  • Bouseux : fam. péjor. paysan
  • Ecrire : tracer les signes d'un système d'écriture
  • Journal : relation jour par jour de ce qui se passe

Je remplace les mots par leur définition, et j'obtiens la phrase suivante :

Le paysan trace les signes d'un système d'écriture dans sa relation jour par jour de ce qui se passe.

Reconnaissez que la phrase a déjà beaucoup plus de gueule ! Et ensuite, il suffit d'appliquer le même traitement à cette nouvelle phrase. Cela nous donne :

La personne qui vit à la campagne de ses activités agricoles représente par des lignes et des points les marques d'un ensemble ordonné d'idées scientifiques ou philosophiques de représentation de la parole et de la pensée par des signes graphiques conventionnels dans son lien existant entre des choses, clarté par clarté, de ce qui a lieu.

Pas mal, non ? Mais encore un peu court pour balancer cette phrase en guise de billet. Allons-y pour une itération supplémentaire...

L'être humain qui se procure les moyens de subsister dans l'étendue de pays plat et découvert par sa vivacité et son énergie dans l'action qui concerne l'agriculture rend perceptible par des traits continus dont l'étendue se réduit pratiquement à la longueur et des signes de ponctuation les traces de contact d'une réunion d'éléments formant un tout, que l'on considère en lui-même, qui a de l'ordre et de la méthode, de représentations abstraites d'un être, d'un rapport entre des choses relatives à la science ou relatives à la philosophie, d'action de rendre sensible quelque chose au moyen d'une figure de la faculté de parler propre à l'être humain et de la faculté de penser par des marques matérielles distinctives qui représentent par des dessins qui résultent d'une convention dans son rapport logique ou de dépendance actuel entre des êtres, des objets inanimés, éclairage répandu par quelque chose de lumineux par éclairage répandu par quelque chose de lumineux, de ce qui se produit.

Voilà, c'est parfait ! Il n'y plus qu'à balancer cette phrase magistrale en guise de billet. Votre piètre lectorat passera des heures à essayer vainement de saisir le sens profond de votre prose, n'osant pas dire qu'il n'y comprend rien par crainte de paraître ignare et limité intellectuellement (ce qu'il est de toute façon).

Et vous, vous avez alimenté votre blog sans aucun effort intellectuel, par un procédé purement mécanique, tout en renforçant votre prestige de grand penseur...

Merci qui ? Merci Blogborygmes !

mardi 14 février 2006

Saoul-FifreLes yeux humides

Au commencement était l'atome primordial, le bâtisseur d'étoiles, le tourneur de planètes, le faiseur d'eau. Avec son proton solitaire et son électron si peu matériel, l'Hydrogène est l'élément simple à la base de tous les autres. Par perte ou acquisition d'électrons, par liaisons plus ou moins recommandables, sans doute sous fusion thermonucléaire, il a donné tous les atomes et les molécules qui forment notre environnement. C'est la brique Légo inaugurale d'une collection impressionnante de décors, d'objets et de personnages.

Par combinaison avec l'oxygène, il nous donne l'eau, c'est à dire la Vie. Avec le même, il forme un explosif de grande puissance, et sème la Mort. L'hydrogène n'a pas de morale intrinsèque. Il sera ce que nous en ferons, la source d'énergie illimitée et égalitairement partagée, dont nous rêvons, ou bien l'arme de destruction totale qui règlera définitivement le problème de nos caries douloureuses.

S'il y a un Dieu, je crois fermement qu'il est de cet ordre : à la fois Diable et Dieu, Janus bifide, Hermès souriant et grimaçant, tragi-comique. Capable du meilleur comme du pire, d'une chose et de son contraire, génie du bien et du mal. À notre image, en fait.

Oui, Dieu a été créé à l'image de l'Homme. Tel est mon crédo, mais la situation est déjà assez compliquée comme ça, et le lancement d'une nouvelle secte n'est pas vraiment de saison. Ce que je ressens, c'est qu'à l'échelle de l'Histoire, les idéologies et les religions n'évoluent pas mécaniquement et régulièrement comme le décrit Alarc'h dans son article . Il y a des éruptions. Il y a des périodes de paix et des périodes de guerre. Il y a des régressions, ou des évolutions progressistes, plus ou moins rapides selon les leaders au pouvoir. Rome a atteint son apex, puis connut la dégringolade. L'Islam fut la locomotive culturelle et scientifique de notre vieux monde étriqué et puis, la roue tourne... Là, notre mondialisme agressif qui s'engraisse en se foutant du tiers comme du quart-monde, ça sent très mauvais sa "fin de cycle", et je rêve d'autres exemples.

À l'échelle de l'Hydrogène, la légèreté est absolue, et sous sa forme stockable, l'eau, son cycle est créatif, nourrissant, poétique, stable, émouvant...

"Les pieds dans le ruisseau,
moi je regarde couler la vie...",

psalmodiait le grand Jacques, et cette invitation à la contemplation de l'évidence de l'eau m'a toujours parlé. À mes tout débuts, un liquide, trouvant son chenal, remontant le courant à travers d'autres mouillures, parvint à atteindre et à ensemencer la Source, et le Réceptacle, et la Génèse de toute Vie. Le têtard que j'étais remuait de contentement sa queue résiduelle, en pataugeant dans son petit bain personnel, avec les pulsations de son ombilic en fond sonore. Et les bruits aquatiques. Le silence assourdissant de la mère, puis son cri, quand elle perd les eaux.

Né au pays de la sécheresse, on m'a appris à la respecter. Elle n'en a acquis à mes yeux que plus de richesse, et les rencontres avec de l'eau en liberté, en apparence inépuisable, me fascinaient. Les cascades de Tlemcen, le grand canal d'arrosage qui dessoifait les arbres et remplissait le château d'eau, une fois par semaine, les flots semblant illimités de la Méditerranée. Semblant seulement, puisque nous avons découvert en la traversant, d'autres canaux, d'autres cascades, un autre, ou bien le même rivage ?

Je ne perds jamais une occasion de me replonger dans cette eau primitive. Dans les étangs, les torrents, l'océan... Quelle que soit la saison, je pique une tête. Au Nouvel An au Cap-Ferret, à Pâques dans un lac pyrénéen, en Aout, dans le lac de Viam... Quand je suis malade, je recherche la compagnie des ruisseaux, ces filets d'eau que j'imagine couler comme un goutte à goutte salvateur dans mes veines. La guérison par la mémoire de l'eau. Et aujourd'hui, on nous raconte que nous allons en manquer, et qu'elle est polluée. J'en ai des vapeurs et cette idée me glace.

L'eau a cette force de s'adapter aux contenants. Celle de le briser s'il y gèle. Celle de s'en échapper en s'évaporant, si l'envie lui en prend et si les oreilles lui chauffent.

"Dans le brouillard de sa myopie
l'aridité du monde s'atténuait.
Elle pouvait de la sorte rêver
à d'autres horizons, à une autre vie..."

...m'écrivait une amie, il y a presque trente ans. J'en pleure encore, tellement c'est beau.

mercredi 8 février 2006

Tant-BourrinLes bons trucs de Tant-Bourrin

Ce billet s'adresse à vous, frères salariés, qui trimez du matin au soir pour un salaire de misère, au taquet dès sept heures du matin et qui ne relâchez la pression qu'à vingt et une heures passées. (Saoul-Fifre, en tant que travailleur autonome, tu n'es pas concerné, tu peux retourner à tes semis de luzerne)

Oui, vous qui vous usez la santé pour un employeur qui saura bien vous manifester sa gratitude en vous flanquant à la porte comme un malpropre le jour où il n'aura plus besoin de vous.

Bref, vous qui passez vos journées entières devant un écran d'ordi et ne trouvez plus le temps de vous occuper de votre blog.

Vous vous apercevez un jour que vous n'avez rien de prêt pour votre billet du lendemain, mais vous êtes scotché au boulot jusqu'à une heure vraisemblablement plus qu'indue. Vous aimeriez bien, entre deux coups de fil, prendre cinq minutes sur votre temps de travail pour torcher un mauvais billet vite fait (votre piètre lectorat mérite-t-il de toute façon mieux que ça ?).

Mais voilà : la configuration de votre bureau est toute pourrite : vous êtes assis de trois quarts dos par rapport à la porte. Toute personne surgissant dans l'encadrement de celle-ci a donc une vision certes imparfaite car oblique, mais vision tout de même sur votre écran.

Dans ces conditions, comment faire pour préparer votre billet discrètement tout en donnant une impression d'activité professionnelle intense ?

On peut certes taper son billet au beau milieu du document Word vachement important sur lequel vous travaillez d'arrache-pied depuis trois jours, mais il faut alors être extrêmement prudent quand, le billet fini, on en fait un couper/couper pour l'insérer dans son blog.

Il faut en effet prendre garde à ne point laisser traîner quelques scories dans votre document Word d'origine : mon directeur a ainsi été relativement surpris de tomber, il y a quelque temps, sur la formule suivante dans une de mes notes, destinée au Conseil d'Administration : "l'organisation transverse et la recherche systématique de synergies améliorent les paramètres opérationnels du projet dans ton cul" (il faut dire que je venais de préparer ce billet). J'avoue que cela m'a valu alors quelques menus soucis.

Voilà pourquoi j'ai développé depuis lors une autre technique beaucoup plus sûre, quoi que fort simple, dont je vais vous faire profiter...

Appelons ça la technique du caméléon.

L'idée de base est de préparer votre billet non pas directement sur votre blog (les connexions internet peuvent être fliquées, soyez prudents !), mais dans un simple fichier texte que vous n'aurez plus qu'à copier dans votre blog, le soir, à la maison.

Ouvrez un document de travail hyper sérieux de la mort qui déchire sa race, document sur lequel vous allez être censé travailler.

Ouvrez ensuite votre bloc-note, et dimensionnez la fenêtre pour la ramener à une taille toute riquiqui. Voilà, parfait.

Vous constatez alors un léger problème : la petite fenêtre de votre bloc-note reste trop visible à l'oeil nu. En particulier, la barre de titre (d'un bleu très foncé en général), tranche bien trop sur votre document de travail en arrière-plan.

Lancez alors l'opération camouflage : allez dans votre panneau de configuration, choisissez "affichage", puis "apparence", et choisissez une couleur, pour la barre de titre active, similaire à celle du fond de votre document (blanc en général). Vous pouvez également éclaircir la nuance de gris utilisée pour les menus, l'ascenceur, etc.

Pour peaufiner le camouflage, masquez la barre des tâches de Windows, positionnez la fenêtre du bloc-note sur le côté de l'écran le plus éloigné de la porte... et voilà !

Cliquez sur l'image pour l'agrandir sauf si vous êtes presbyte

Vous pouvez désormais travailler tranquillement sur votre fichier texte : on ne voit quasiment rien à distance. Gardez néanmoins toujours le pouce gauche à proximité de la touche "Alt". Si quelqu'un s'approche trop de vous, il vous sera plus aisé de faire un "Alt"+"tab" rapide et discret qui fera disparaître votre fenêtre bloc-note en arrière-plan.

Vous n'aurez donc plus d'excuse pour ne pas livrer au monde entier le fruit quotidien de vos pensées les plus profondes.

Merci qui ? Merci Blogborygmes !

dimanche 5 février 2006

Saoul-FifreLes sept Chokapis pétés

L'avarice

Citez les 7 objets dont vous auriez du mal de vous séparer :

- Une pipe en terre en forme de dragon qu'a faite mon meilleur ami, mort en delta-plane à l'âge de 25 ans. Désolé de plomber l'ambiance, mais fallait pas me filer des chaînes à la con q:^) ! Et moi, j'aurais mis "du mal À vous séparer", mais bon, j'ai recopié bêtement...
- Quelques sculptures de Marc Bellanger, un plasticien Toulousain extraordinaire. On va dire 3 pour pas vous faire attendre trop.
- Mon Laguiole. C'est pas un vrai de vrai au manche de corne, il est en bois d'olivier, mais c'est quand même un Calmels. Je l'ai toujours sur moi.
- Mon Mac, bien sûr ! C'est qu'on s'y attache, à ces petites bêtes !
- Ma fourche à fumier. Ha Elle, je ne m'en sépare jamais ! La dernière fois que nous avons pris le métro à une heure de pointe, il fallait voir le respect silencieux de ces parisiens pourtant mal dégrossis, face à ce symbole profond de notre mère Nature, qui les renvoyait à leurs racines. Leur recul plein de déférence. On se serait cru dans une église, et nos sièges y étaient réservés.

La luxure

Citez 7 choses (ou personnes, dit Byalpel) qui vous émoustillent :

- Traire les chèvres à la main. Et les entendre bégayer quand j'accélère le rythme.
- Une odeur de corne de sabot sur une cavalière.
- "L'origine du monde", de Courbet.
- Cécile de France (j'allais dire Maureen Dor, mais je veux pas d'embrouilles avec Byalpel)
- Monica Bellucci (je sais, c'est pas original), dans "Maléna", par exemple.
- "Vadrouille à Montpellier", de Pierre Vassiliu
- "Little ego" de Giardino, chez Glénat

L'envie

Citez les 7 célébrités dont vous avez envie :

Heu, envier des célébrités ? Admirer, ça marche ?
- Les 7 nains ? Un peu d'envie, oui, qu'ils aient une petite aussi adorable à la maison, mais surtout total respect de ne pas s'être entretués pour elle !

La colère

Citez 7 choses qui ont le don de vous faire grincer des dents / de vous faire hurler :

- Les rapports Nord-Sud (toujours peur que le café et le chocolat soient en rupture de stocks)
- Les platanes massacrés-taillés par la DDE
- Les hommes politiques condamnés à 2 ans d'inéligibilité, et qui sont réélus brillamment ensuite.
- Les dingues qui mettent des patates dans le couscous.
- Ceux qui "...n'écoutent pas la détresse de leur voisin,
mais qui ouvrent leur bourse pour sauver des chiens..." Anne Sylvestre
- Si j'attrape celui qui s'est servi de ma brosse à dents pour se cirer ses chaussures !
- Mon bruxisme congénital.

L'orgueil

Citez ce qui vous semblent être vos 7 plus grandes qualités physiques ou non :

- Je suis patient. Pour supporter de co-bloguer avec Tant-Bourrin, c'est une condition sine qua non.
- Je suis bon. C'est l'opinion unanime chez celles et ceux qui m'ont goûté.
- Je suis beau. Je n'y suis pour rien, je ne l'ai pas choisi et je ne souhaite à personne d'être aussi beau que moi.
- Je suis généreux. Et je pense que tout le monde devrait être généreux. Soyez généreux avec votre prochain, et n'oubliez pas que je suis votre plus proche prochain.
- Je suis fort. Fort honoré que TB m'ait transmis cette chaîne. Fort de quoi je me fais fort de faire l'effort de forcer fort en arrivant au fort. C'est mon point fort.
- Ma voix est juste, douce, chaude, mélodieuse, puissante, colorée... S'il n'y avait pas Yaelz la chouchoutte, je gagnerais tous les concours chez Byalpel.
- Je suis orgueilleux. On le serait à moins, non ?

La gourmandise

Citez les 7 choses qui font le ravissement de vos papilles gustatives :

- La salade juive. Poivrons grillés au four, épluchés, huile d'olive, sel, ail. Je ne me nourrirais que de ça, mais c'est un peu complexe à préparer.
- Les migas. Semoule grillée, ail, anchois, merguez, etc... Je vous donnerai la recette un jour.
- Le Tiramisu de Margotte.
- Le nougat noir. Miel caramélisé, amandes. Un must. Je ne connaissais pas avant de venir en Provence : ça ne supporte pas le voyage.
- Du Salers millésimé. 2003 est une excellente année, avec un bouquet puissant, des effluves persistants, long en bouche, long en gosier, long en trachée, long en estomac...
- Des tripoux aveyronnais. MMMmmmHHHhhh... Quand je pense qu'il y a des ignares pour ne pas aimer ça ! Tant mieux, ça en fera plus pour les autres.
- La poule au pot du pôte Jean-Luc. Indescriptible. Henri IV doit s'en lécher les cavités nasales dans sa tombe.

La paresse

Citez vos 7 ingrédients pour glander dans les règles de l'art :

- Ben, un ordi, déjà, ça me parait un ingrédient qui fait l'unanimité, vu le nombre de connexions à partir du boulot.
- Un club. Une vraie glande nécessite un club. Avec les bras à hauteur du cœur, surtout, qu'il ne force pas.
- Un bon bouquin. Evitez les Prix magouillés. Evitez les conseils des journaux : un article élogieux correspond toujours à une pub 1/4 de page achetée par l'éditeur du livre. Allez plutôt lire les critiques de chutney , ou celles du Canard (pas de pubs).
- Des bêtes à regarder vivre.
- Des arbres à regarder pousser
- Des pierres qui jouent à 1, 2, 3, soleil, infinitésimalement...
- Des hyper-actifs qui s'agitent dans tous les sens, sous nos yeux, pour bien apprécier la différence.

Heu, le coup des 7 blogueurs à patatechaudiser d'autorité, on va laisser tomber. Que se patatechaudisent tous ceux désirant se patatechaudiser spontanément.

samedi 4 février 2006

Tant-BourrinLes sept Pépitos cachés

...ou plutôt : les sept péchés capitaux !

Bon, pas moyen d'y couper : je me suis à nouveau fait enchaîner. Cette fois-ci, c'est Abscisse qui m'a refilé le bâton merdouilleux. Et par malheur, Byalpel est passé juste avant moi, il m'a piqué par anticipation toutes les bonnes idées que j'avais pour répondre à ce questionnaire à la con (By, tu devrais bientôt recevoir une citation à comparaître devant les instances judiciaires adéquates pour répondre de ton plagiat). Enfin, bon, puisqu'il faut y aller, allons-y...


L'avarice

Citez les 7 objets dont vous auriez du mal de vous séparer :

Ouille, ça commence mal : si on parle vraiment d'objets et non pas de personnes, je sens que je ça va être dur, vu que je suis au fond assez peu matérialiste et qu'il y a pas mal de choses dont je pourrais me passer, notamment les 1238 bibelots de Tant-Bourrine. Bon, allons-y quand même...

  • Mon ordi connecté au net : comment pourrais-je t'abandonner, cher lectorat adoré ? (un peu de fayotage pour se mettre d'entrée le public dans la poche)
  • Mes skeuds, accumulés au fil des ans et des envies, avec un petit penchant pour mes vieux vinyles, dans lesquels passaient tout mon maigre argent de poche en un temps où mes oreilles n'étaient pas encore blasées.
  • Une chaîne pour écouter les CD et vinyles en question, faut pas me prendre pour un con, j'aurais l'air de quoi avec mes skeuds sinon ?
  • Mes prothèses dentaires (7 ou 8 couronnes, 2 inlays, une quarantaine de plombages) : je n'ai pas envie de bouffer de la purée et des flambys jusqu'à la fin de mes jours.
  • Mon toit : Non, je ne pourrai jamais vivre sans toit, je ne pourrai pas, ne pars pas, j'en mourrai, un instant sans toit et je n'existe pas... (air connu)
  • Une paire de godasses : je ne suis pas un va-nu-pieds comme certains bouseux de ma connaissance que je ne nommerai pas.
  • Une petite boîte musicale qui fait "meuh" quand on la retourne : juste histoire d'arriver à sept dans cette putain de première série à la noix.


La luxure

Citez 7 choses qui vous émoustillent :

  • Une tapette à mouche
  • Un coup de savate bien placé
  • De la citronnelle
  • Un émetteur d'ultrasons
  • La suppression de toute eau stagnante
  • Une bombe d'insecticide
  • Une crème antimoustique

Voilà... heu... en relisant bien la question, je m'aperçois que j'ai parcouru la question un peu trop vite, j'avais lu "citez 7 choses qui vous émoustiquent". Zut, c'est ballot, ça...


L'envie

Citez les 7 célébrités dont vous avez envie :

Putain de série à la con ! Est-ce que j'en ai sais quelque chose, moi ? Ça fait si longtemps que je n'ai pas pu lire Gala chez mon coiffeur ! Bon, histoire de ne pas déclarer forfait, on va dire...

  • Lara Fabian, parce que j'ai besoin d'une alarme pour ma bagnole.
  • Bernadette Chirac, pour faire peur aux pigeons qui viennent chier sur mon rebord de fenêtre.
  • Maïté, parce qu'au poids, c'est la plus avantageuse de toutes.
  • Lance Armstrong, pour qu'il détartre mes chiottes rien qu'en pissant un coup dedans.
  • Richard Clayderman, pour faire l'habillage sonore de l'ascenseur de mon immeuble.
  • Ilona, pour lui chanter 72 fois par jour "colchiques dans les prés", histoire de lui faire subir à peu près l'équivalent de ce que je subis depuis que Tant-Bourriquet s'est entiché d'un "monde parfait".
  • Saoul-Fifre, parce que j'aimerais bien que Tant-Bourriquet voit à quoi ressemblent les animaux (je parle des animaux de la ferme du Souf', pas du Souf' lui-même !... quoi que...).


La colère

Citez 7 choses qui ont le don de vous faire grincer des dents / de vous faire hurler :

  • Les chaînes bloguesques
  • Surtout celles où il faut donner 7 fois 7 réponses
  • En quelque sorte, celles qui requièrent 49 réponses
  • C'est beaucoup, non ?
  • Enfin, moi, je trouve...
  • Saletés de chaînes !
  • Les dentistes


L'orgueil

Citez ce qui vous semblent être vos 7 plus grandes qualités physiques ou non :

  • Je suis un modèle absolu, parfait, quasi-inimitable, bref une sorte d'étalon - sans aucune connotation sexuelle, cela va de soi -, de mesure absolue, de standard accompli, d'archétype souverain en matière de concision, de synthèse, de laconisme essentiel dans le moindre de mes écrits, la moindre de mes phrases, le moindre de mes mots, car je trouve qu'il y a une certaine obscénité à étirer ses phrases en des longueurs oiseuses et byzantines, à se perdre dans une prolixité superfétatoire, à délayer l'idée sous un inutile et vain verbiage, hypnotique et creux, alors que le sens profond, la moelle de la pensée, le substrat neuronal pourraient être exprimés en trois mots brefs et percutants, ce que je m'efforce donc de faire en chaque occasion, dans le moindre de mes écrits, la moindre de mes phrases, le moindre de mes mots - comme je le disais précédemment -, ce qui permet de capter l'attention de mes lecteurs et de tracer une ligne droite - chemin le plus court, c'est une évidence, entre un point et un autre, tout du moins dans un espace euclidien - entre le signifiant profond de mes textes et le cortex neuronal de mes lecteurs, tapant ainsi droit dans le mille de leur sphère cognitive et assurant par là-même une efficacité maximale à mon processus de communication bloguesque.
  • J'écri dans un bon francé san faute.
  • Je suis doté d'une grande force de pensée et sais rester concentré sur l'essentiel, ce qui m'évite de passer sans arrêt du coq à l'âne. Ça me fait penser que j'ai eu un bruit bizarre dans ma voiture en passant sur un dos d'âne ce matin, il faudra que je l'emmène au garage pour faire vérifier les amortisseurs.
  • Les muses de l'inspiration ont déversé l'encre de l'humilité dans le stylo de ma pensée, et c'est pourquoi le papier de la simplicité sur lequel je couche le torrent de mes phrases ne se tord jamais sous les boursouflures de la métaphore.
  • Je relis toujours mes précautionneusement phrases.
  • Bref, je suis un écrivain accompli.
  • Je suis modeste et lucide.


La gourmandise

Citez les 7 choses qui font le ravissement de vos papilles gustatives :

  • Le chocolat noir
  • Le chocolat au lait
  • Le chocolat blanc
  • Le chocolat en poudre
  • Le chocolat aux noisettes
  • Le chocolat fondant
  • Le chocolat vomi


La paresse

Citez vos 7 ingrédients pour glander dans les règles de l'art :

  • Une chaise
  • Un fauteuil
  • Une chaise longue
  • Un canapé
  • Un lit
  • Un matelas
  • La moquette


Et enfin : Citez 7 blogueurs à qui vous faites circuler cette chaîne :

Aaaaaaah, enfin le moment tant attendu où je peux donner libre cours à mon sadisme naturel !...

Bon, évidemment, Souf', tu ne peux pas y couper. Pas besoin de te creuser la tête à chercher un sujet de billet... Et puis, en tenant compte de ceux qui sont déjà caramélisés dans cette chaîne, de ceux qui sont englués dans la migration de 20six, de ceux dont je pressens qu'ils ne voudront pas participer, de ceux qui ont quinze chaînes de retard, je vais aussi bâtonmerdiser Anténor, Twig, Salomé, Bakemono, Manou et Lalune.

Mais si vraiment ça vous gave trop, laissez tomber : je préfère ça à une malédiction jusqu'à la 74ème génération...