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mercredi 20 mai 2009

Mam'zelle KesskadieLa froide réalité d'une fraîche divorcée

Chers vous autres,

Je finis ma journée du jeudi mieux que je ne l'ai commencée. J’ai des matins comme ça, où je suis complètement rapapla.

Je ne suis pas allée travailler, question de santé mentale. J’avais une urgence, la mienne.

Ce qui ne va pas ? Tout et rien, il faut un an pour faire son deuil normal. Bon, j’ai pris un appartement après mon divorce voilà trois mois, donc, faut pas pousser trop fort dans la joie de vivre pour le moment.

Vous voulez que je vous raconte la vie d’une fraîche divorcée qui n'a pas les enfants cette semaine ?

Préambule fallacieux, je vous raconte pareil.

Constatation n°1 : moi qui ne savais pas épeler le mot budget sans faire de fautes, je me suis souvenu d’une certaine signification. Bref, je suis sans-le-sous.

Constatation n°2 : j’ai découvert de petites joies. Exemple : je peux mettre en boucle mon disque préféré sans que ça emmerde personne et mon voisin. Ombre de la chose : je l’ai tellement écouté que j’en suis écœurée. Va falloir que je m’en trouve un autre. Le hic ? Voir constatation n°1.

Autre petite joie : je peux manger chaud. On sait que la mère de famille doit nourrir les petits avant de se sustenter elle-même ce qui arrive quand le plat est rendu froid. Ombre au tableau : seule, on mange plus rapidement, donc, je me brûle la langue régulièrement, moi qui ai l’habitude du tiède.

Autre petite joie : je cuisine ce que je veux. Ombre au tableau : après trois fois d’un même plat mijoté, on mijote de passer à autre chose et on découvre les vertus du congelé.

Petite joie : le matin, on ne s’occupe que de soi-même. Ombre : le matin, on ne dit bonjour qu’à soi-même. Mieux vaut être de bonne humeur parce que ça part mal la journée si on a une face de bœuf.

Petite joie : on a l’ordi pour soi toute seule. Ombre au tableau : aucune, té ben pour ça en ti péché !!!!.

Dans les joies de la fraîche divorcée, elle n'a plus à dire : qui c'est qui a pris mes ciseaux ? L'ombre, c'est de se dire : où c'est que j'ai bien pu les mettre ? Personne d'autre que soi à blâmer. À moins de croire aux extraterrestres venus voler la serpillère pour étudier le mode de vie des humains.

Ai-je la foi t'à ce point ?

Constatation n°3 : le sexe. Pour ce qui est de son sexe à soi, tout va, c’est l’autre sexe qui nous concerne de plus en plus (eh oui, il se peut que je sois encore plus préoccupée par la chose que par le passé). Donc, pour ce besoin essentiel et existentiel, il y a les clubs de rencontre. Pour ma part, voir constatation n°1. Allons donc à une solution plus gratuite, les listes de rencontre sur le web. Gratuites pour s'inscrire, mais si on veut parler à quelqu’un, il faut s'abonner (payer), voir constatation n°1. Tant pis, le crédit existe pour les besoins essentiels, vivement visa.

Voyons voir, étant donné que j'ai vieilli et grossi, je suis plus difficile pour le partenaire et moins désirable pour ledit homme. Ça promet.

Premier critère : Comment le futur candidat parle-t-il de son ex-femme ? Si le sire est potable, il ne la lapidera pas de ses postillons vengeurs et amers.

Donc, s’il parle en bien de son ex : la question qu’on se pose alors, pourquoi se sont-ils séparés ?? De deux choses l’une, elle l’a planqué là et vous ne voulez pas de restants, ou il est encore amoureux et vous avez une rivale avant même d'embrasser le prince. Vous sourcillez en regardant d’un air suspicieux le dit candidat.

S’il parle en mal de son ex, il n’a absolument aucune introspection. S’il choisit aussi mal ses partenaires, pourquoi donc vous choisit-il vous, ce qui vous met mal à l’aise et vous regardez d’un sourcil hautain et d’un air suspicieux le candidat.

Constatation n°4 : le vocabulaire utilisé dans ces lieux internet a des définitions aussi nouvelles qu'inattendues ; petit dictionnaire pour débutantes :

Poids santé : ne veut pas dire être en santé et avoir du poids, mais bien, ne pas avoir de poids.

Être ouverte d'esprit : comprenez : vous savez bien où les hommes situent l’esprit.

Passé réglé : carte de crédit à zéro , ex-partenaire proche du décès. Enfants plus de quinze ans pouvant se garder seuls. Chien entraîné et castré. Toiture de maison changée et tablettes d’appartement posées.

Sportif : incroyable le nombre d’hommes sur ces listes qui sont actifs, sportifs ! Dire que Santé-Canada dépense des fortunes pour faire la publicité des joies de la gym… il devrait plutôt investir pour que les couples mariés puissent se payer des gardiennes, les hommes mariés doivent être les seuls hommes qui ne bougent pas, ils pourraient au moins sortir avec leurs femmes.

Couple ouvert : les deux n'ouvrent pas rien que leur porte, mais les jambes à n’importe quoi. Soyez prête à faire de même.

Ensuite, il faut trouver un surnom pour ce genre de correspondance. Vous comprendrez que nombre de Louises et de Sylvies ainsi qu’une armée de Michelines se présentent comme la candidate idéale au candidat idéal, faut se démarquer.

Le mien ? Kaféeine. Une trouvaille n’est-il pas ? Ça dit que j’aime le café et les fées. Tout moi. D’accord, il existe quelques petits à cotés de moi qui ne sont pas visibles dans ces quelques syllabes, mais pensons que Féedusexe ou Féedubourrelet seraient des surnoms qui rendraient la recherche incertaine pour repêcher le candidat idéal à présenter à mes nombreux enfants et à mes copines intellectuelles.

Voici le palmarès de mes succès internet.

Premier candidat en lice : Stratos heu non, Saltos. Moi pis ma mémoire des noms… en tout cas, Saltos est égyptien grec. Après deux mails, il me propose de devenir sa princesse puis sa reine égyptienne. Je veux bien moi, tiens, enfin le prince charmant !!! Je me doute que le baiser requis est un peu plus élaboré que celui de mes contes d’enfants, mais , enfin.. toujours est-il qu’il m’envoie la photo. Il a le même sourire que monseigneur Ébacher, valeureux évêque de mon diocèse, qui est un bon vivant, bon, c’est toujours ça de pris et de grandes oreilles me semble-t-il. Bof, nous avons certains princes ayant les mêmes caractéristiques, tout baigne. Il réclame une entrevue. Le hic, il est de Montréal. Là, ça se corse. S’il se pointe à Gatineau et qu’il espère consommer le même soir, faudrait qu’il me titille plus les hormones que Monseigneur Ébacher. Et s’il faillissait, je l’envoie dormir chez une copine en le présentant comme un ami de mon cousin qui a besoin d'un toit pour ce soir ?

Je pourrais toujours aller à Montréal, mais voir constatation n°1.

Cochonplus, ….. est deuxième en lice. Je ne lui ai pas répondu à la première missive, son nick ne m’inspirant pas confiance dans ses intentions profondes, j’ai quand même cédé à la deuxième tentative surtout qu’il avait utilisé un mail payant. Cochon, mais pas cheap. Du bon lard quoi. Mais quelque chose me dit que ça n’ira pas loin quand je lui ai dit que je n’étais pas intéressée par des aventures d’un soir. (Bien sûr que c’est pas vrai, mais vous n'allez pas lui dire, n’est-ce pas ?)

Autre candidat, pas de photos (au fait, il s’est passé quelque chose, j’ai été des mois sans messages, là, j’ai eu trois messages la même journée. Quelqu’un a du faire de la publicité pour moi dans un journal…), donc, voici TBIEN100. Hé oui. De la grande littérature. Voulait-il dire, TesBIEN sans moi ou très bien, 100 %? Je vous fais un suivi. Il veut correspondre, mais moi, méfiante, j’exige une photo. Ah ah!!! Ça me ferait de la peine de correspondre avec l’ex de ma voisine , qui plus est, avec l’ami de mon fils.

Constatation n°5 : je me demande quel saint est dévoué aux femmes divorcées, de bon poids et en santé, n’ayant pas l’esprit si ouvert que ça et un nick si bien trouvé.

Constatation n°6 : il parait que le sexe fait une peau resplendissante, pour le moment, ça me fait une belle jambe.

mercredi 13 mai 2009

Saoul-FifrePierre Dac, le pire des cas ?

J'ai 8 ans, je vis dans un pays qui n'était pas le mien il y a encore 2 ans, j'ai les oreilles dépliées comme des paraboles, je suis curieux jusqu'à l'avidité mais mon monde se résume à ma petite école à classe unique et à la ferme de mes parents, perdue au milieu des grands bois périgourdins.

Le soir je rentre à bicyclette du village distant de 6 kilomètres. Je n'ai pas de devoirs à faire. Il y a un seul maître, donc nous travaillons seuls pendant qu'il enseigne aux autres niveaux. Je ne sais pas comment fait la jeune génération actuelle, mais nous, nous avions un trou au fond des oreilles et les mots du maître se déversaient par là directement dans nos cerveaux.

Rentré à la maison, je crapahute, je me bricole des trucs, n'importe quoi m'est jouet, je me raconte des histoires, je parle tout seul. Je lis. Beaucoup. Nous n'avons pas la télé mais une grosse radio PO GO FM OC trône dans un coin, assez souvent allumée. À cette époque, le présentateur annonce le nom du chanteur et même souvent l'auteur des paroles et de la musique. On a droit à une bonne part de sketches aussi. Il y a des feuilletons, et puis du théâtre, dans l'après-midi.

Et puis en début de soirée, à 18 h 45, à l'heure où selon les saisons je regagne mes pénates, mais l'important n'est pas là puisqu'en été j'abandonne tout, rien ne peut m'empêcher de rentrer écouter ce truc extraordinaire, ce feuilleton atypique qui ne ressemble à aucun autre : "Bons baisers de partout".

Le titre, déjà ? Ouvert, chaleureux, non-restrictif, et bien sûr sans aucun rapport avec le contenu car je viens de mettre un pied, non, une oreille chez les loufoques et chez le plus doux-dingue d'entre eux : Pierre Dac.

Ma mère me voit rentrer en courant dans la cuisine à l'heure dite. Son petit sourire est un peu d'ironie à me voir si mordu mais aussi de plaisir attendu car Dac l'enthousiasme également. Quand les allusions dépassent ma petite culture, elle est là pour m'expliquer les jeux de mots. Car il faut savoir qu'il existe un film nommé "Zorba le grec" pour apprécier le nom du méchant espion "Zorbec le gras", dont Roger Carel faisait la voix. Leroidec, le représentant en enclumes, c'est bon, je comprends tout seul. Fermtag aussi. Giorgio Loffismodi aussi, on a un disque d'Aznavour à la maison, avec "La mamma" dedans. Et est-il besoin d'une grande analyse sémantique pour se laisser gagner par le comique de sonorités quand intervient la "Comtesse Wanda Vodkamilkévitch veuve du général comte Alexis Vodkamilkévitch, née Catherine Legrumeau"?

Nicolas Leroidec, alias SGDG 06 1/2, puis alias inter 18 29 (la fréquence de France Inter sur les grandes ondes), joué par Paul Préboist est un magnifique anti-espion, hilarant dans son contre-emploi. Impossible de prévoir à l'avance ce qui va lui arriver, c'est du grand n'importe quoi. Pour se débarrasser de poursuivants, il jette par la fenêtre de sa voiture une boite de lacets car c'est bien connu, "les lacets sont dangereux dans les routes de montagne" !

L'opération "Tupeutla", ce sont les gesticulations de la France pour garder en sa possession l'irremplaçable invention du Professeur Slalom Jérémie Ménerlache, j'ai nommé le Biglotron , qui n'est en fait qu'un schmilblick à bidule. Oui oui, C'est Pierre Dac qui a inventé le Schmilblick aussi, bande d'incultes, ce n'est ni Guy Lux, ni Coluche !

En tout cas, ça marque à vie, ce genre d'expérience auditive. Que peut-on prendre au sérieux ensuite ? La politique ? Ben non, on s'est inscrit d'office au Parti d'en rire qui tient toujours ses promesses puisqu'il ne nous en fait aucune. Les disputes ? Au sujet de qui de quoi ? Il suffit de se remémorer sa Tyrolienne haîîîîîneuse pour en saisir toute l'inanité.

Je me suis fait traiter de vieux tromblon par Mademoiselle Dusk récemment, en citant mon Maître "63" (elle a disparu, quelqu'un a des nouvelles ?) mais il me semble qu'il y a de l'éternité, de l'intemporalité chez Dac. Quand on pense qu'il est né en 1893 et qu'il a été poilu de la grande guerre ? Quelle jeunesse !

Pour notre mariage, nous avons eu droit à son célèbre discours passe partout valable pour toutes les circonstances, bien pratique, ceci dit. Faut dire que mon cousin Jean-Baptiste Plait était de son vivant le meilleur interprète de Dac (et d'Alphonse Allais aussi, soyons honnêtes).

Je n'en sors pas.

Allez, une dernière de ses "petites annonces", pour la route :

Monsieur à qui on ne la fait pas cherche dame à qui on ne l'a pas fait