Bakemono a pondu un billet sur la BD, il y a peu. Je la suis pas mal sur sa sélection sympathique. À part que, âge canonique oblige, je peux y ajouter quelques patronymes de vieillards.

Après Riquiqui et Roudoudou, mes rapports à la BD pour jeunes ont été distants. Fripounet, Le journal de Mickey, Record, Tintin, Spirou... Impossible de se raccrocher à rien qui dépasse, dans ces dessins inconsistants. Ha, on ne se moquait pas de la religion et de la morale, en ces temps anciens. La commission de censure des publications destinées à la jeunesse prenait son rôle à cœur. Mais Pompon, Natacha, la mère de Boule, la copine d'Olivier Rameau, celle de Broussaille, étaient quand même bien mignonnes.

Les génies, les phares de la future BD adulte étaient déjà là, Franquin chez Spirou, Mandrika chez Pif, mais c'est vraiment avec l'arrivée de Pilote, puis de Hara-kiri, de Charlie Mensuel, et du mythique Echo des Savanes (1ère version, toujours préciser : 1ère version), que je suis devenu un BD addict.

Gotlib. Tout le monde dit : "Gotlib", avec la langue pendante d'admiration. D'accord, ça a été un démolisseur d'icônes de 1ère bourre mais je trouve son dessin un peu rigide. Et il n'a jamais su dessiner correctement une femme, même dans l'Echo, où il se lâchait. Pas vrai, Tant-Bourrin, toi qui est resté bloqué au stade scato, avec son "Wolfgang Amadeus Quincampoix" ?

J'ai tout de suite préféré les "coups de crayons". Les personnages déstructurés, mais si expressifs, dont Reiser est le Maître inégalé. À sa mort, Vuillemin a pris sa place, mais il y a Lefred-Thouron, Pétillon, Pratt, Blutch aussi, qui ont ce coup de patte qui déchire sa race. Autheman l'arlésien croque également avec appétit ses personnages. Comme Brétécher, mais avec l'humour et la finesse puissance 10, pour cette dernière

Il y a les anciens, les bons dessinateurs, les bosseurs que les débutants imitent : Giraud/Mœbius, qui aura exploré plein de styles, Buzzelli dont j'ai adoré les histoires noires, baroques, Bilal, qui a bien mérité de la science fiction, Rosinski, sans doute le meilleur, Comès, qui a tutoyé le génie avec son "Silence", mais qui n'a jamais réussi à faire mieux, Hugo Pratt et son Corto Maltese, Jacques Ferrandez et la sublime série qu'il a faite sur ses origines algériennes, Gibrat, Yslaire, qui m'ont ébloui par leur capacité à transcender leur trait, à force de travail...

Allez, continuez à buller comme ça q:^) !!